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28.07.2013 Views

MÉMORIAL DE L'ÉDUCATION CHAPITRE QUATRIÈME LXVII OBSERVATION SUR LE FONCTIONNEMENT DES LOIS D'ÉDUCATION DEPUIS 1842 JUSQU'À 1855. 1 Depuis que j'ai laissé le département de l'istruction Publique, nombre de personnes, et des plus respectables, m'ont demandé de publier une série de mes rapports et de mes circulaires sur l'éducation primaire du Bas-Canada, accompagnés de telles remarques que je jugerais à propos de faire pour la meilleure intelligence de la chose. Mais ce travail me paraissant considérable et presque au-dessus de mes forces, vû surtout mes occupations journalières, j'ai hésité jusqu'à ce jour de l'entreprendre, sans pourtant avoir jamais décidé de ne pas le faire. J'ai même souvent pensé que je devais me rendre à cette demande réitérée, quand ce ne serait que pour remplir un dernier devoir envers les amis de l'éducation et envers la jeunesse de mon pays. Ce serait le moyen de rendre justice à toutes les parties qui ont pris part à cette belle cause et se sont intéressées à la faire triompher de tous les obstacles qui s'opposaient à son succès. Toutefois, il me sera bien permis, sans doute, comme étant la personne qui a eu le plus à faire pour les combattre et pour les vaincre, de me rendre, aussi, un peu justice à moi-même. Au reste, j'ai raison de croire qu'on s'attend à cet acte de juste appréciation de ma part qui devra être ni partial ni trop restreint. Il est des circonstances qui m'invitent, d'autres qui me commandent de le faire, et dans tous les cas, je sens que, en le faisant, je remplirai un devoir. Je sens bien que la tâche est ardue, et, en tant que son exécution me concerne personnellement, extrêmement délicate. Je vais néanmoins l'entreprendre, sans toutefois dissimuler que le principal motif qui me fait agir, est l'espoir, non de 1 En comprenant l'historique des institutions d'éducation qui ont pris existence entre 1842 et 1855 inclusivement dans le Bas-Canada, et mentionnées par ordre de date dans un chapitre précédent, les deux chapitres suivants et celui qui contient des extraits de journaux périodiques, contiennent l'histoire abrégée de mon administration comme surintendant de l'instruction publique de ce pays.

pouvoir répondre convenablement à l'attente, mais d'atteindre, bien que faiblement, peut-être, ce double but, tout en satisfaisant un peu à la curiosité et au droit de l'histoire. En effet, l'instruction d'un peuple. et la législation dont son pays est doté pour la répandre. constituent une partie importante de son histoire. qui ne doit pas être entièrement laissée dans l'oubli. ni être abandonnée à une appréciation trop tardive et hasardée. Toutes les lois. toutes les mesures réunies. tous les moyens et sacrifices mis en pratique pour répandre l'instruction. doivent être notés et étudiés soigneusement dans tous leurs degrés d'opération. dans toutes leurs phases et tendances. dans tous leurs résultats appréciables. depuis l'initiative jusqu'à l'actualité. car c'est justice due aux parties initiées et au peuple que de le faire. Cette étude empêche de revenir sans cesse aux moyens impraticables qui auraient été rejetés, et cette justice, ainsi rendue à qui de droit, a l'effet d'établir le mérite réel et légitime, de mettre un frein à l'ambition désordonnée et d'arrêter les cabales, en flétrissant ceux qui se sont coalisés pour ralentir le succès de la loi et le progrès de l'éducation. Or, les rapports et circulaires que j'ai écrits sur ce sujet. pendant ma longue administration. feraient voir toutes ces choses. et jusqu'à quel degré elles ont eu lieu pendant sa durée. On verrait par ces documents. que je n'ai rien négligé pour remplir scrupuleusement mon devoir; que j'ai signalé. avec indépendance et impartialité. tout ce qui se passait sous les auspices de la loi d'éducation. et sous l'influence de l'opposition qu'à son début surtout cette loi a rencontrée dans plusieurs parties du pays; et l'on verrait que si, dès lors, la loi n'a pas bien fonctionné partout, la chose n'a dépendu ni de moi ni des nombreux amis de l'éducation, dont les efforts et les sacrifices, pour en faire atteindre le but, sont au dessus de tout éloge. Malheureusement, l'opposition ne se composait pas seulement de ceux qui agissaient ouvertement ; elle comptait encore des hommes qui, par la position qu'ils occupaient, et par la nature des devoirs qui leur étaient dévolus, auraient dû nous soutenir et nous encourager, mais qui, pour des raisons à eux seuls connues, nous faisaient des embarras, et ne m'offraient à moi personnellement que le découragement et l'abattement au milieu du combat que j'avais à soutenir. Plus d'un personnage important peut se reconnaître à cette seule observation que je ne fais ici que pour donner une idée de la position difficile que de part et d'autre on m'a faite pendant mon administration. Cependant, pas moins de neuf des principaux opposants sont défunts aujourd'hui, et la plupart déjà depuis nombre d'années. Ils étaient tous plus ou moins élevés dans l'échelle sociale, et surtout dans les partis politiques, où ils jouaient chacun un rôle préjudiciable au fonctionnement de la loi d'éducation. Quatre des plus actifs et des plus influents étaient membres du Parlement Provincial, et leur opposition se faisait sentir jusque dans le gouvernement; mais elle n'eût pas partout le même

pouvoir répondre convenablement <strong>à</strong> l'attente, mais d'atteindre, bien que faiblement,<br />

peut-être, ce double but, tout en satisfaisant un peu <strong>à</strong> la curiosité et au droit de<br />

l'histoire.<br />

En effet, l'instruction d'un peuple. et la législation dont son pays est doté pour la<br />

répandre. constituent une partie importante de son histoire. qui ne doit pas être<br />

entièrement laissée dans l'oubli. ni être abandonnée <strong>à</strong> une appréciation trop tardive<br />

et hasardée. Toutes les lois. toutes les mesures réunies. tous les moyens et<br />

sacrifices mis en pratique pour répandre l'instruction. doivent être notés et étudiés<br />

soigneusement dans tous leurs degrés d'opération. dans toutes leurs phases et<br />

tendances. dans tous leurs résultats appréciables. depuis l'initiative jusqu'<strong>à</strong><br />

l'actualité. car c'est justice <strong>du</strong>e aux parties initiées et au peuple que de le faire.<br />

Cette étude empêche de revenir sans cesse aux moyens impraticables qui auraient<br />

été rejetés, et cette justice, ainsi ren<strong>du</strong>e <strong>à</strong> qui de droit, a l'effet d'établir le mérite<br />

réel et légitime, de mettre un frein <strong>à</strong> l'ambition désordonnée et d'arrêter les cabales,<br />

en flétrissant ceux qui se sont coalisés pour ralentir le succès de la loi et le progrès<br />

de l'é<strong>du</strong>cation.<br />

Or, les rapports et circulaires que j'ai écrits sur ce sujet. pendant ma longue<br />

administration. feraient voir toutes ces choses. et jusqu'<strong>à</strong> quel degré elles ont eu<br />

lieu pendant sa <strong>du</strong>rée. On verrait par ces documents. que je n'ai rien négligé pour<br />

remplir scrupuleusement mon devoir; que j'ai signalé. avec indépendance et<br />

impartialité. tout ce qui se passait sous les auspices de la loi d'é<strong>du</strong>cation. et sous<br />

l'influence de l'opposition qu'<strong>à</strong> son début surtout cette loi a rencontrée dans<br />

plusieurs parties <strong>du</strong> pays; et l'on verrait que si, dès lors, la loi n'a pas bien<br />

fonctionné partout, la chose n'a dépen<strong>du</strong> ni de moi ni des nombreux amis de<br />

l'é<strong>du</strong>cation, dont les efforts et les sacrifices, pour en faire atteindre le but, sont<br />

au dessus de tout éloge.<br />

Malheureusement, l'opposition ne se composait pas seulement de ceux qui<br />

agissaient ouvertement ; elle comptait encore des hommes qui, par la position<br />

qu'ils occupaient, et par la nature des devoirs qui leur étaient dévolus, auraient dû<br />

nous soutenir et nous encourager, mais qui, pour des raisons <strong>à</strong> eux seuls connues,<br />

nous faisaient des embarras, et ne m'offraient <strong>à</strong> moi personnellement que le<br />

découragement et l'abattement au milieu <strong>du</strong> combat que j'avais <strong>à</strong> soutenir. Plus<br />

d'un personnage important peut se reconnaître <strong>à</strong> cette seule observation que je ne<br />

fais ici que pour donner une idée de la position difficile que de part et d'autre on<br />

m'a faite pendant mon administration.<br />

Cependant, pas moins de neuf des principaux opposants sont défunts aujourd'hui,<br />

et la plupart déj<strong>à</strong> depuis nombre d'années. Ils étaient tous plus ou moins élevés<br />

dans l'échelle sociale, et surtout dans les partis politiques, où ils jouaient chacun un<br />

rôle préjudiciable au fonctionnement de la loi d'é<strong>du</strong>cation. Quatre des plus actifs et<br />

des plus influents étaient membres <strong>du</strong> Parlement Provincial, et leur opposition se<br />

faisait sentir jusque dans le gouvernement; mais elle n'eût pas partout le même

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