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28.07.2013 Views

Grâce à l'instauration du système d'inspectorat qui visait à sensibiliser la population aux bienfaits de l'éducation, bienfaits que prônait l'élite religieuse depuis qu'elle avait reconquis une place enviable dans la mise sur pied et l'élaboration du système d'éducation, l'image de l'institutrice commençait à s'améliorer, et la mentalité populaire à s'assouplir face aux réalités scolaires. L'institutrice, après le prêtre, était devenue alors la personne qui jouait le rôle le plus important dans la destinée des enfants. Malgré la compétence, la culture et le zèle de leur profession, les inspecteurs n'ont pu tirer les écoles rurales de leur routine pour leur imprimer un élan de vie et un élan de progrès à cause de leur surcharge de travail. Partois, leurs recommandations restaient sans importance pour une majorité de commissaires. Lors de la visite de l'inspecteur, plusieurs institutrices s'empressaient de mettre dans le poêle une grosse bûche, afin de ne pas devoir faire du feu pendant que celui-ci était dans l'école et recevoir ainsi une mauvaise note. D'autres institutrices se servaient du poêle pour écourter la visite de l'inspecteur. Des institutrices chauffaient le poêle à pleine capacité lors de l'entrée de l'inspecteur dans l'école, afin de l'indisposer et de le pousser à procéder plus rapidement. 1 Les institutrices craignent les inspecteurs, à cause de leur statut d'autorité provoquant ainsi par leur rare visite, un climat de tension et de nervosité autant pour les élèves que pour l'institutrice. Le jugement de l'inspecteur détermine ainsi la valeur et la qualité du travail accompli par l'institutrice et les exigences des inspecteurs étaient plus sévères pour les jeunes institutrices. 1 Information fournie par Mme Jean-Claude Dupont. 121

3.5 Les commissaires Ils passaient deux fois par année pour vérifier le progrès des élèves. «Comme devoirs)}, ces derniers devaient: 1- Ouvrir une ou plusieurs écoles dans chaque paroisse. 2- Administrer les biens, acheter des terrains, construire, réparer, entretenir chaque école, acheter ou réparer le mobilier, les assurer. 3- Ils pouvaient vendre, échanger, hypothéquer ces biens avec la 122 permission du surintendant. Toute procédure doit être approuvée par le surintendant avant d'être accomplie. 4- L'école et les classes doivent être bien entretenues et peinturées. On ne peut s'en servir pour d'autres fins que l'enseignement. La classe doit être balayée en dehors des heures de classe. Le plancher doit se faire laver et cirer une fois par mois. «Comme responsabilités)}, les commissaires : 1- Sont les auxiliaires de la famille et ils doivent entretenir des rapports soutenus avec les parents, s'informer de leurs désirs, partager leurs soucis et poursuivre avec eux leurs ambitions légitimes. Ainsi, faire comprendre aux parents où se trouve le bien véritable de leurs enfants. Aujourd'hui, nous nous référons au Comité d'école ou au Comité de parents.

Grâce <strong>à</strong> l'instauration <strong>du</strong> système d'inspectorat qui visait <strong>à</strong> sensibiliser la<br />

population aux bienfaits de l'é<strong>du</strong>cation, bienfaits que prônait l'élite religieuse<br />

depuis qu'elle avait reconquis une place enviable dans la mise sur pied et<br />

l'élaboration <strong>du</strong> système d'é<strong>du</strong>cation, l'image de l'institutrice commençait <strong>à</strong><br />

s'améliorer, et la mentalité populaire <strong>à</strong> s'assouplir face aux réalités scolaires.<br />

L'institutrice, après le prêtre, était devenue alors la personne qui jouait le rôle<br />

le plus important dans la destinée des enfants.<br />

Malgré la compétence, la culture et le zèle de leur profession, les<br />

inspecteurs n'ont pu tirer les écoles rurales de leur routine pour leur imprimer<br />

un élan de vie et un élan de progrès <strong>à</strong> cause de leur surcharge de travail.<br />

Partois, leurs recommandations restaient sans importance pour une majorité<br />

de commissaires.<br />

Lors de la visite de l'inspecteur, plusieurs institutrices<br />

s'empressaient de mettre dans le poêle une grosse bûche, afin<br />

de ne pas devoir faire <strong>du</strong> feu pendant que celui-ci était dans<br />

l'école et recevoir ainsi une mauvaise note. D'autres<br />

institutrices se servaient <strong>du</strong> poêle pour écourter la visite de<br />

l'inspecteur. Des institutrices chauffaient le poêle <strong>à</strong> pleine<br />

capacité lors de l'entrée de l'inspecteur dans l'école, afin de<br />

l'indisposer et de le pousser <strong>à</strong> procéder plus rapidement. 1<br />

Les institutrices craignent les inspecteurs, <strong>à</strong> cause de leur statut d'autorité<br />

provoquant ainsi par leur rare visite, un climat de tension et de nervosité<br />

autant pour les élèves que pour l'institutrice.<br />

Le jugement de l'inspecteur détermine ainsi la valeur et la qualité <strong>du</strong> travail<br />

accompli par l'institutrice et les exigences des inspecteurs étaient plus<br />

sévères pour les jeunes institutrices.<br />

1 Information fournie par Mme Jean-Claude Dupont.<br />

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