Thèse Amandine Martin - EPHE

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26.07.2013 Views

écepteurs de type lectines C (CLR) et les récepteurs scavenger. L'endocytose et la phagocytose nécessitent une activation des CPA, et notamment les DC immatures. La présentation de l'antigène n'est efficace que si des DC sont activés ce qui nécessite un deuxième signal provenant du pathogène ou de la cellule anormale. Ce signal est reconnu par un autre type de récepteur, les PRRs. Ces récepteurs ont été classés en trois familles constituées par : les récepteurs d’endocytoses (les récepteurs d’épuration ou « scavenger receptor » et les récepteurs lectiniques de type‐C), les récepteurs de signalisation (les molécules « Toll‐like receptors » (TLR) et les récepteurs intracellulaires hors TLRs comme les « NOD‐like receptor ») et les récepteurs solubles (les collectines, les ficolines et les pentraxines) 49 . Ces récepteurs sont exprimés constitutivement par les CPA et reconnaissent des courts motifs communs à des familles de molécules bactériennes, virales, parasitaires ou fongiques appelés PAMP, mais aussi les DAMP, molécules du soi qui proviennent des cellules mortes, mourantes ou souffrantes. Plusieurs études ont montré que ces signaux pouvaient induire l’activation et la maturation des cellules dendritiques 52 . La liaison de ces signaux « dangers » avec un PRR va aboutir à l’activation de l’immunité innée. Cette activation peut se traduire par la sécrétion de cytokines inflammatoires (IL‐1β, TNF‐α, IL‐6…), la migration cellulaire (avec l’acquisition de CCR7 par exemple), l’expression de molécules de stimulation (CD80, CD86,…) permettant aux cellules de l’immunité innée d’acquérir la capacité de présenter l’antigène 53, 54 . Ces dernières années, les TLR qui font partie des PRR ont fait l’objet de nombreuses études. Treize TLR ont pour l’instant été identifiés chez les mammifères dont dix chez l’homme. Les TLR présentent une structure particulière très conservée. Il s’agit de glycoprotéines de type I intégrées à la membrane avec un domaine extracellulaire LRR (Leucine‐Rich Repeats) et un domaine cytoplasmique TIR (Toll IL‐1 Receptor). Le domaine extracellulaire interagit avec les structures microbiennes et induit l’oligomérisation des récepteurs. Les domaines TIR, quant à eux participent au recrutement de molécules adaptatrices qui initient la signalisation. Les TLR‐1,‐2,‐4,‐5,‐6 sont localisés au niveau de la membrane plasmique, les TLR‐3,‐7,‐8,‐9, de la membrane endosomale. L'activation des TLR conduit à celle de NFkB et d'IRF‐3 et à la production de cytokines inflammatoires et d'IFN, de chimiokines, à l'expression de CD40 et des molécules de co‐ stimulation CD80 et CD86. 50, 51, 20

3. Les cellules du système immunitaire inné Les cellules de l’immunité innée n’ont pas seulement la responsabilité de surveiller et d’informer l’hôte mais ont également des fonctions antitumorales dont la lyse des cellules tumorales et la production de cytokines inhibant la croissance tumorale et bloquant l’angiogenèse. Les cellules du système immunitaire inné sont les mastocytes, les polynucléaires, les macrophages, les cellules myélosuppressives, les cellules NK et les cellules dendritiques. D’autres cellules participent à la croissance tumorale ou à son contrôle, ce sont celles du stroma : les fibroblastes et les cellules endothéliales principalement. Les récepteurs de ces cellules mais aussi les facteurs qu’elles produisent y participent également. Il s’agit des cytokines, des chimiokines, de la protéine C‐réactive, des protéines de la cascade du système du complément, et des facteurs du micro‐environnement ne provenant pas de la tumeur tels que l’arginine, des lipides 56, 57, 58, 59 . a) Les neutrophiles Le neutrophile, ou leucocyte polymorphonucléaire (PMN), a été décrit pour la première fois par Paul Ehrlich dans les années 1900. Le diamètre de ces cellules est de 10 à 20µm et il est caractérisé par un noyau polylobé et de nombreux granules cytoplasmiques. Comme les autres cellules du système immunitaire, le neutrophile se différencie dans la moelle osseuse à partir d’une cellule souche hématopoïétique. Les neutrophiles en circulation et en périphérie ont une durée de vie courte de 7 à 12 heures. Ils sont attirés par des chimiokines, dont celles qui pourraient être produites dans la tumeur par les cellules endothéliales, les fibroblastes voire les cellules tumorales. La migration des neutrophiles des vaisseaux sanguins vers les tissus est contrôlée par une cascade d’interactions. En condition normale, les neutrophiles s’attachent faiblement aux cellules endothéliales qui forment la paroi interne du vaisseau sanguin. Ceci est dû à des molécules d’adhésion de faible affinité, les sélectines et les « mucine‐like », exprimées à la surface des cellules endothéliales et des neutrophiles (par exemple, respectivement, la P‐ sélectine et le P‐sélectine ligand (PSGL‐1). Emportés par le flux sanguin, ils roulent littéralement sur la paroi du vaisseau: il s’agit de l’étape de roulement ou «rolling» 60, 61, 62 . Si, durant cette première étape, les neutrophiles sont en contact avec des produits bactériens (ex: peptides formylés (fMLP), lipopolysaccharides (LPS)), d’autre molécules 21

écepteurs de type lectines C (CLR) et les récepteurs scavenger. L'endocytose et la<br />

phagocytose nécessitent une activation des CPA, et notamment les DC immatures. La<br />

présentation de l'antigène n'est efficace que si des DC sont activés ce qui nécessite un<br />

deuxième signal provenant du pathogène ou de la cellule anormale. Ce signal est reconnu<br />

par un autre type de récepteur, les PRRs. Ces récepteurs ont été classés en trois<br />

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« scavenger receptor » et les récepteurs lectiniques de type‐C), les récepteurs de<br />

signalisation (les molécules « Toll‐like receptors » (TLR) et les récepteurs intracellulaires hors<br />

TLRs comme les « NOD‐like receptor ») et les récepteurs solubles (les collectines, les ficolines<br />

et les pentraxines) 49 . Ces récepteurs sont exprimés constitutivement par les CPA et<br />

reconnaissent des courts motifs communs à des familles de molécules bactériennes, virales,<br />

parasitaires ou fongiques appelés PAMP, mais aussi les DAMP, molécules du soi qui<br />

proviennent des cellules mortes, mourantes ou souffrantes. Plusieurs études ont montré<br />

que ces signaux pouvaient induire l’activation et la maturation des cellules dendritiques<br />

52 .<br />

La liaison de ces signaux « dangers » avec un PRR va aboutir à l’activation de l’immunité<br />

innée. Cette activation peut se traduire par la sécrétion de cytokines inflammatoires (IL‐1β,<br />

TNF‐α, IL‐6…), la migration cellulaire (avec l’acquisition de CCR7 par exemple), l’expression<br />

de molécules de stimulation (CD80, CD86,…) permettant aux cellules de l’immunité innée<br />

d’acquérir la capacité de présenter l’antigène 53, 54 .<br />

Ces dernières années, les TLR qui font partie des PRR ont fait l’objet de nombreuses études.<br />

Treize TLR ont pour l’instant été identifiés chez les mammifères dont dix chez l’homme.<br />

Les TLR présentent une structure particulière très conservée. Il s’agit de glycoprotéines de<br />

type I intégrées à la membrane avec un domaine extracellulaire LRR (Leucine‐Rich Repeats)<br />

et un domaine cytoplasmique TIR (Toll IL‐1 Receptor). Le domaine extracellulaire interagit<br />

avec les structures microbiennes et induit l’oligomérisation des récepteurs. Les domaines<br />

TIR, quant à eux participent au recrutement de molécules adaptatrices qui initient la<br />

signalisation. Les TLR‐1,‐2,‐4,‐5,‐6 sont localisés au niveau de la membrane plasmique, les<br />

TLR‐3,‐7,‐8,‐9, de la membrane endosomale.<br />

L'activation des TLR conduit à celle de NFkB et d'IRF‐3 et à la production de cytokines<br />

inflammatoires et d'IFN, de chimiokines, à l'expression de CD40 et des molécules de co‐<br />

stimulation CD80 et CD86.<br />

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