Thèse Amandine Martin - EPHE

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Grâce à un dépistage plus précoce et aux progrès des traitements, en France, le taux de survie à 5 ans est de 57,9%, l’un des meilleurs d’Europe 8 . Les sujets à risque moyen de cancer colorectal sont les individus de plus de 50 ans. L’incidence du cancer croit avec l’âge; elle est faible avant 30 ans, elle augmente significativement entre 40 et 45 ans, puis double tous les 10 ans et est maximale vers 70 ans. En effet, environ 70% des patients ont plus de 65 ans et le cancer du côlon est plutôt rare chez des patients ayant moins de 45 ans (2 pour 100 000 par an). Dans le groupe des patients âgés de 45 à 54 ans, l’incidence est d’environ de 20 pour 100 000 par an et par la suite, augmente à un taux beaucoup plus élevé : 55 pour 100 000 par an pour les 55 à 64 ans, 150 pour les 65 à 74 ans et supérieur à 250 pour 100 000 par an pour les plus de 75 ans 9 . En général, la médiane de survie des patients atteints d’un cancer du côlon avancé est d’environ 5 à 6 mois. En revanche, plus de la moitié des patients présentent ou présenteront des métastases, et recevront un traitement adjuvant, comme la chimiothérapie (Folfox), la médiane de survie est alors d’environ 10 à 12 mois mais leur taux de survie à 5 ans chute à 9% 2, 10 . 3. Transformation cellulaire/développement tumoral Le cancer est une pathologie des organismes complexes présentant des tissus renouvelables. Cette maladie complexe peut affecter tous les tissus. Elle se développe suite à l’accumulation de plusieurs altérations de l’ADN 11 sous l’effet de facteurs divers (génétiques héréditaires, chimiques, physiques, biologiques et alimentaires) qui provoquent l’apparition et la progression de la tumeur. Actuellement, environ 384 gènes sont répertoriés comme pouvant être impliqués dans un cancer humain 12 . Aux altérations diverses de ces gènes (délétion, translocation…) peuvent s’ajouter, dans le processus de transformation cellulaire, des modifications épigénétiques comme des méthylations de l’ADN… 13 . Plus récemment, il a été mis en évidence dans des tumeurs l’existence de cellules possédant des propriétés de cellules souches (ayant des capacités d’auto‐renouvellement et de différenciation) qui sont dénommées : « cellules souches cancéreuses » ou « cancer stem cells » (CSC). Elles seraient à l’origine de la grande variété des cellules différenciées présentes au sein de la tumeur. Dès 1994, l’équipe de Dick mettait en évidence, au sein de myélomes murin, l’existence des cellules initiatrices de cancers 14 . Mais c’est bien plus tard, que ces CSC ont été mises en évidence dans des carcinomes de sein 15 et de tumeurs 12

cérébrales 16 chez des patients. Il semblerait que les tumeurs solides soient constituées de proportions variables de CSC en fonction des patients 17 et que ces cellules initient le développement tumoral 18 et maintiennent continuellement la tumorigenèse. En 2000, D. Hanahan et R. Weinberg ont suggéré que les six principales caractéristiques des cellules cancéreuses étaient les suivantes : autonomie de croissance, insensibilité aux inhibiteurs physiologiques de la croissance cellulaire, échappement à l’apoptose, capacité de se diviser de façon illimitée (immortalisation), forte capacité angiogénique, d’invasion et de formation de métastases. Récemment, vu l’importance du rôle de surveillance du système immunitaire dans le développement des cellules tumorales, l’échappement à l’immunosurveillance a été suggéré comme septième caractéristique fondamentale des cellules tumorales. En effet, le développement d’une tumeur au sein d’un organisme est étroitement lié à son système immunitaire. Il est aujourd’hui bien connu qu’il existe un système d’immunosurveillance protégeant l’hôte de l’installation d’un foyer tumoral. Cependant, ce système peut également faciliter dans certains cas la progression tumorale. Le système immunitaire peut jouer un rôle ambivalent dans les relations entre l’hôte et la tumeur. 4. Classification TNM (Tumeurs, Nodules, Métastases) Le système de classification des tumeurs est basé sur la profondeur des tissus envahis et le nombre de ganglions atteints. La classification TNM est le système international actuel de référence, proposé par le chirurgien français Pierre Denoix dans les années 1940‐1950, de façon à classer les cancers selon leur extension anatomique. Dans son principe, cette classification considère seulement les données cliniques et ne s’applique qu’à des cancers qui n’ont pas encore été traités. La lettre T symbolise la tumeur initiale, et la profondeur des tissus envahis. Elle est affectée de coefficient : de T0 (quand la lésion primitive n’est pas retrouvée) à T4 pour les tumeurs les plus étendues. Cette cotation dépend du volume tumoral, représenté par le diamètre maximum de la lésion, et de l’extension aux organes voisins (peau, vaisseaux, nerfs, os, etc.). La lettre N, de N0 à N3, dépend du territoire ganglionnaire, plus ou moins proche de la tumeur, de l’importance des adénopathies, du nombre de ganglions envahis. La lettre M est 13

Grâce à un dépistage plus précoce et aux progrès des traitements, en France, le taux de<br />

survie à 5 ans est de 57,9%, l’un des meilleurs d’Europe 8 . Les sujets à risque moyen de<br />

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En général, la médiane de survie des patients atteints d’un cancer du côlon avancé est<br />

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3. Transformation cellulaire/développement tumoral<br />

Le cancer est une pathologie des organismes complexes présentant des tissus<br />

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