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LE POT'JE VLEESCH FLAMAND - PFEDA / Page d'accueil PFEDA

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Vanessa <strong>LE</strong>COCQ<br />

Judicaël <strong>LE</strong>JAYE<br />

Vincent RAMETTE<br />

Justine SANTER<br />

Professeur : Dominique Bounie<br />

Projet de Valorisation d’un Produit du Terroir<br />

<strong>LE</strong> POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH <strong>FLAMAND</strong><br />

Troisième année d’Ingéniorat<br />

Département Industries Agro-Alimentaires<br />

Année scolaire 2003-2004<br />

Ecole Polytechnique Universitaire de Lille<br />

Université des Sciences et Technologies de Lille<br />

Boulevard Paul Langevin - 59655 Villeneuve d'Ascq Cedex


Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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INTRODUCTION<br />

I- QU’EST CE QU’UN PRODUIT REGIONAL ?<br />

SOMMAIRE<br />

1- Définition<br />

2- Identification des produits régionaux<br />

2.1- Le label régional « Qualité Nord Pas de Calais »<br />

2.2- Une future marque de qualité : le logo Saveurs en’Or<br />

II – PRESENTATION DU POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH<br />

1- Etymologie<br />

2- Historique<br />

3- Mode de fabrication et de dégustation<br />

3.1- Composition, mode de fabrication et de conditionnement<br />

3.2- Mode de préparation pour la consommation<br />

4- Produits concurrents et produits apparentés<br />

5- Lieux de fabrication et de consommation<br />

5.1- Zone de fabrication<br />

5.2- Zone de consommation<br />

6- Commercialisation du pot'je vleesch<br />

6.1- Marchés correspondants<br />

6.2- Prix de vente<br />

6.2.1- Prix de vente moyen constaté<br />

6.2.2- Ecarts de prix constatés<br />

III- FABRICATION DU POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH<br />

1- Fabrication artisanale (exemple de la terrine)<br />

2- Fabrication industrielle (exemple du produit en bocal)<br />

IV- <strong>LE</strong>S CRITERES DE QUALITE DU POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH<br />

CONCLUSION<br />

1- Les critères d’ordre législatif<br />

2- Les critères de qualité organoleptique<br />

3- Le contrôle de la qualité des produits finis<br />

4- Critères d’évaluation et de caractérisation<br />

5- Critères de qualité microbiologiques<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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INTRODUCTION<br />

La France est un pays qui a su développer au fil des siècles une large gamme de<br />

produits agricoles autour desquels s’est élaborée une cuisine régionale riche et savoureuse à<br />

base de produits de grande qualité, qu’elle veut préserver pour continuer d’offrir des saveurs<br />

riches et incomparables.<br />

Ce projet a pour objectif de présenter et de réfléchir aux spécificités d’un produit<br />

régional, typique de la région Nord-Pas-de-Calais : le pot’je vleesch flamand.<br />

Pour ce faire, nous nous attarderons tout d’abord sur la définition d’un produit régional<br />

et sa signalétique. Ensuite nous présenterons ce produit, notamment à travers son histoire, ses<br />

lieux de fabrication et de commercialisation. Dans un dernier temps, nous étudierons les<br />

différents modes de fabrication du pot’je vleesch, qu’ils soient artisanaux ou industriels.<br />

Ceux-ci nous permettront de présenter les différents critères de qualité et de typicité de ce<br />

produit et leurs modes de contrôle au cours de la fabrication.<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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I- QU’EST CE QU’UN PRODUIT REGIONAL ?<br />

La consommation alimentaire des ménages évolue. La part de l’alimentation dans leur<br />

budget diminue et inversement, le besoin de qualité augmente. A cela, s’ajoute l’apparition de<br />

phénomènes tels que les produits transgéniques ou la maladie de la vache folle, aux<br />

conséquences mal maîtrisées. Dans ce contexte, le consommateur veut être rassuré sur la<br />

qualité des produits alimentaires qu’il consomme. Un réflexe consiste à se tourner vers les<br />

produits régionaux. Ceux-ci, outre leur fabrication dans une région particulière, perpétuent<br />

une certaine tradition, ils sont typiques de la culture et de la gastronomie régionale.<br />

Les producteurs et fabricants ont bien saisi cette tendance et utilisent fréquemment des<br />

termes comme « terroir », « traditionnel », « fermier », parfois sans rapport avec la réalité. Le<br />

client est donc confronté à une véritable difficulté pour identifier le vrai produit régional.<br />

1- Définition<br />

Il n'existe pas de définition légale ou réglementaire du produit régional. Les critères de<br />

sélection retenus par le « Conseil National des Arts Culinaires dans l'Inventaire du Patrimoine<br />

Culinaire de la France » sont les suivants : le produit doit être commercialisé, lié à l'histoire<br />

locale, dans sa fabrication, dans son usage, être stabilisé sur le plan technique et dans sa<br />

dénomination.<br />

Explicitons les différents éléments de la définition d’un produit régional :<br />

- commercialisation : le produit est l'objet d'échanges, il existe donc. En revanche, le<br />

volume des transactions a peu d'importance : la production peut donc être très limitée.<br />

- histoire : dans la mesure où le produit est dit traditionnel, la notion de temps est<br />

primordiale. Cette notion d'histoire est corrélative à celle de pérennité et de renommée.<br />

- local : le produit est né dans un « pays », une ville, il est lié à un lieu.<br />

- notoriété : cette renommée peut être limitée comme la Lucullus de Valenciennes, ou<br />

très étendue comme les Bêtises de Cambrai.<br />

- pérennité : les techniques de fabrication et/ou de production persistent:<br />

il peut s'agir<br />

d'une méthode traditionnelle et artisanale ou d'un mode industriel. Pour certains produits, les<br />

éléments historiques peuvent montrer une origine industrielle du produit.<br />

- savoir-faire : cet élément prend en compte les facteurs humains et naturels. Ce<br />

savoir-faire doit être « local » et il peut ne s'appliquer qu'à une phase limitée du processus de<br />

production. Ainsi, les matières premières peuvent être exotiques (café, chocolat, houblon,...)<br />

et conduire à un produit fini spécifique d’une région.<br />

Enfin, le produit peut être commercialisé à l'état brut (légume, fruit), après une<br />

première transformation, ou après élaboration complète (cidre, fromage).<br />

Le pot’je vleesch, né dans les Flandres, est donc bien un produit régional. Il répond, en<br />

effet, à l’ensemble des critères précédents.<br />

2- Identification des produits régionaux<br />

Afin de garantir le consommateur sur les caractéristiques de son achat et pour l’aider à<br />

faire un choix éclairé, certains signes de reconnaissance ont été mis en place pour identifier<br />

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les produits régionaux. Ils ont été crées à l’origine pour valoriser le patrimoine gastronomique<br />

de certaines régions et contribuer à leur développement économique. On pourra ainsi<br />

retrouver ces signes de reconnaissance sur l’étiquette apposée au pot’je vleesch.<br />

2.1- Le label régional « Qualité Nord Pas de Calais »<br />

Certaines marques de pot'je vleesch font l’objet d’une appellation contrôlée. Mais,<br />

tous les produits proposés à la vente sous la même dénomination ne sont pas labellisés, car<br />

comme pour toute démarche qualité, les entreprises doivent être volontaires pour s'eng ager<br />

dans des démarches contraignantes de certification de leur production.<br />

Seize entreprises : brasseurs, fromager, boulanger, pâtissier, charcutiers traiteurs et<br />

transformateurs de poissons fabriquent des produits étiquetés « Label Régional Qualité Nord<br />

Pas-de-Calais ». En ce qui concerne le pot’je vleesch, on dénombre deux enseignes fabricant<br />

des produits ainsi labellisés : Kalifrais, situé à Dunkerque et CGF, situé à Calais.<br />

Ce label régional, présenté en figure 1, atteste que le produit qui en bénéficie est<br />

typique d’une région et qu’il possède un ensemble de caractéristiques fixées dans un cahier<br />

des charges et définissant un niveau de qualité supérieure le distinguant des produits<br />

similaires du marché.<br />

Figure 1 : label « Qualité Nord Pas-de-Calais »<br />

Il donne les mêmes garanties que le « label rouge », en y ajoutant une dimension<br />

régionale car il n’est apposé que sur les produits typiques, traditionnels ou représentatifs de la<br />

région. Depuis la matière première jusqu’à la transformation finale du produit, de nombreux<br />

contrôles de qualité sont réalisés, au minimum quatre fois par an, selon un cahier des charges<br />

très précis : qualité de production, contrôle bactériologique, suivi de la commercialisation.<br />

L’attribution de ce type de label a néanmoins été stoppée en 1994 par la loi<br />

d’orientation agricole. Ainsi, seules cinq régions disposent actuellement de ce label. Leur<br />

avenir au sein de la réglementation européenne risque néanmoins d’être compromis. En effet,<br />

c’est à partir de février 2002 que toutes les références géographiques concernant un produit<br />

devront obligatoirement être conformes aux signes officiels européens qui sont :<br />

- IGP (Indication Géographique Protégée). Elle concerne les produits élaborés ou<br />

transformés dans une région déterminée.<br />

- AOP (Appellation d’Origine Protégée). Cette appellation est réservée aux produits<br />

alimentaires ayant un fort lien avec le terroir, par exemple les fromages.<br />

Ces signes officiels européens devront être signalés sur le logo officiel que ces labels<br />

régionaux devront exploiter. Ce logo devrait être celui du label rouge assorti des signes de<br />

reconnaissance géographiques IGP et AOP.<br />

Les producteurs s’opposent évidemment à l’abandon du label régional et seuls ceux<br />

qui auront déposé une demande officielle de certification IGP (avant 2000) pourraient se voir<br />

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attribuer le droit de poursuivre l’utilisation du logo label régional. Cette situation, bien<br />

qu’étant toujours en pourparlers, est préoccupante pour le consommateur, qui va finir par se<br />

perdre avec la lisibilité des signes, et pour les producteurs qui risquent de se faire pénaliser<br />

par des questions de procédures et réglementaires. Ainsi, ce changement de statut pourrait<br />

s’avérer impossible pour ces derniers. Des efforts d’informations devront être faits, mai s<br />

surtout de rationalisation, de simplification et d’uniformisation du marquage.<br />

2.2- Une future marque de qualité : le logo Saveurs en’Or<br />

Afin de réhabiliter un logo régional, auxquels sont particulièrement attachés les<br />

producteurs du Nord Pas de Calais, le Groupement Qualité Nord Pas de Calais (GQNPC – St<br />

André Lez Lille (59)) cherche à mettre en place un nouveau logo, présenté en figure 2 et<br />

dénommé Saveur en’Or.<br />

Figure 2 : Label « Saveur en’Or »<br />

Cette Marque Collective Régionale s’est créée pour répondre à la demande croissante<br />

de produits Nord Pas de Calais exprimée par les consommateurs. Elle satisfait également leurs<br />

besoins d’être rassurés sur l’origine des matières premières, le mode de fabrication et la<br />

qualité des produits. Son objectif est d’identifier et promouvoir les produits et les savoir-faire<br />

régionaux qui satisfont à des niveaux de qualité définis par des Directives Générales et des<br />

cahiers des charges.<br />

Les directives régionales précisent les niveaux de qualité par classe de produits :<br />

Viandes Volailles, Charcuteries Salaisons Produits Traiteurs, Produits Laitiers, Fruits<br />

Légumes, Produits de la Mer, Produits Boulangerie-Pâtisserie, Boissons. Elles portent,<br />

notamment, sur les aspects sanitaires, la protection de l’environnement, la raçabilité t et<br />

reprennent « les bonnes pratiques » de production, d’élevage ou de transformation.<br />

L’identifiant régional peut être apposé sur les étiquettes des produits. L’accès à la<br />

marque est ouvert à tous les producteurs et transformateurs de la région , quelle que soit leur<br />

taille. Ils s’engagent à respecter les directives générales et le cahier des charges défini par<br />

filière, avec un socle minimum sur la qualité et l’origine des matières premières.<br />

L’adhésion à la Marque Collective implique des tests gustatifs et des contrôles<br />

inopinés réalisés par un Organisme Indépendant, à tous les stades de la production et de la<br />

transformation.<br />

Le Groupement Qualité Nord Pas-de-Calais aide les professionnels à préparer leur<br />

candidature en partenariat avec le Comité de Promotion. Un des premiers objectifs est<br />

également de développer ce logo encore mal connu du grand public.<br />

Source : Extrait d’une brochure réalisée par le Groupement Qualité Nord-Pas-de-Calais :<br />

« La Qualité on a tous à y gagner »<br />

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II – PRESENTATION DU POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH<br />

1- Etymologie<br />

Traduit littéralement du flamand, le terme générique<br />

« pot’je vleesch » tire sa signification : « pot de viande » de sa<br />

construction. En effet, afin d'aboutir à cette traduction, on<br />

procède à un découpage du mot de gauche à droite : le mot<br />

« pot » signifie « pot » (de terre généralement), le suffixe « je »,<br />

« de » et « vleesch » veut dire « viande ».<br />

[Source : www.vivrealille.com]<br />

Chez nos voisins belges qui ont simplifié et uniformisé l'orthographe néerlandaise<br />

(ABN 1851), on trouvera plutôt « potjevlees », le « ch » final étant considéré aujourd'hui<br />

comme archaïque. Autres variantes orthographiques : pot'je vlesch, potjevleisch, potjevleesch.<br />

2- Historique<br />

Dès le milieu du XIV ème siècle, le « Viandier de Taillevent », l'un des plus anciens<br />

recueils de recettes, contait déjà les mérites du pot’je vleesch. On y trouve la recette du<br />

« ketelvleesch », viande en marmite, que l'on disposait après cuisson en petits pots pour<br />

qu'elle devienne « potjevleesch », viande en pot :<br />

gravure de 1302<br />

Figure 3 : Préparation du Ketelvleesch<br />

« Pour gelée, prenés gigotz ou piez de veau ce que pourrés finer, et les<br />

menes bouillir en vin blanc et du grain qui y appartient. Après quand les<br />

gigotz ou piez seront comme demys cuitz, prenés cochons par pièces,<br />

et poussins par moytiers, et bien nectoyés, et lavés, et jeunes<br />

lappereaux , qui en pourra finer. Puis prenés gingembre et graien, ung<br />

peu mastis, et foyson saffran et vin aigre par raison. Et quand le grain<br />

sera cuit, vous prendrés le boullon, et le mettés en ung pot sur le feu de<br />

charbon. Se la gelée est trop grasse, prenés aulbins eufz et les mettés<br />

au boullon, quant il voudra bouillir, et, quand il bouldra, aés taille toute<br />

preste pour le faire couler ; tandis qu'elle coulera, vous mettrés le grain<br />

en platz, c'est à dire le cochon, le laperau et la poulaille, et puis quand<br />

le grain sera mys en platz, vous les méttés en une cave, et getterés le<br />

boullon sur le grain en chescun plat. »<br />

[Source : Pays du Nord : Hors série N° 2]<br />

Par la suite, avec l'apparition de l'imprimerie, le manuscrit (initialement sur parchemin<br />

de 194,5 cm x 13 cm) fut souvent réédité jusqu'en 1604 et diffusé dans les grandes hôtelleries.<br />

Au XIX ème siècle, cette spécialité des Flandres n'a pas perdu de sa renommée. Si elle<br />

se compose toujours de viande blanche, seul le lapin est systématiquement présent dans toutes<br />

les recettes.<br />

En effet, à cette époque, on s'accorde pour dire que le lapin est la viande de choix par<br />

excellence au moment des fêtes du Nord de la France. C'est « l'lapin aux pronnes », le plat<br />

cher aux ouvriers lillois. Le pot’je vleesch n'est que le reflet des goûts bien établis du début du<br />

siècle dernier : c'est l'entremet très apprécié lors des plantureux repas des fêtes familiales, tels<br />

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mariages ou communions et des kermesses. On s’en régale encore de nos jours dans les<br />

Flandres, particulièrement aux environs de Dunkerque.<br />

3- Mode de fabrication et de dégustation<br />

3.1- Composition, mode de fabrication et de conditionnement<br />

Le pot’je vleesch se compose de quatre ou trois viandes blanches:<br />

généralement de<br />

poulet, de veau, de lapin et de porc. Certaines variantes existent selon les recettes, mais on<br />

retrouve systématiquement le lapin. L’appellation « pot’je vleesch » n'est basée que sur la<br />

proportion de ces viandes. Celles-ci doivent représenter au minimum 55 % du poids net du<br />

produit (ceci sans compter les os). Prises une à une, dans le cas de quatre viandes, leurs<br />

proportions doivent obligatoirement être de 45 % pour le poulet, 40 % pour le veau et le lapin<br />

confondus et 15 % pour le porc.<br />

Il est possible de préparer les viandes de deux façons : avec os ou désossées, la recette<br />

originale étant bien entendu avec os. Une fois désossées, les viandes peuvent être cuisinées<br />

sous forme de morceaux plus ou moins gros ou complètement hachées.<br />

Cuites à l'étouffée, les viandes sont aromatisées à l’aide de vin blanc, de vinaigre blanc<br />

de légumes (carottes, oignons, échalotes) et d’un bouquet garni (laurier). Le pot’je vleesch en<br />

ressort avec une note plus ou moins vinaigrée selon les fabricants. Notons ainsi le fort goût de<br />

vinaigre constaté chez Kalifrais, un goût qui lui vaut la particularité de ses produits. D’autres<br />

fabricants préfèrent aromatiser leur pot’je vleesch avec de la bière, en remplacement ou<br />

complément du vin blanc.<br />

La présentation du produit est liée au mode de préparation des viandes. Ainsi, le<br />

conditionnement pourra se faire en bocal ou en terrine dans le cas de viandes désossées ; mais<br />

en bocal uniquement, dans le cas d’un pot’je vleesch traditionnel avec os.<br />

En terrine, la gelée doit être plus ferme, ceci afin que le produit ne se désagrége pas au<br />

démoulage. Pour cette raison, certains consommateurs jugeront la terrine plus présentable et<br />

plus appétissante que le bocal. En revanche, la préparation en terrine induit des morceaux plus<br />

petits, voire hachés, d’où une moins bonne distinction des différentes viandes en mélange. En<br />

bocal la découpe ne peut être que plus grossière en raison de la présence d’os, ce qui facili te<br />

cette reconnaissance.<br />

Côté fabricants, la préparation en terrine s’effectue chez CGF (Calais). Chez Kalifrais<br />

(Dunkerque), le conditionnement s’effectue :<br />

- en bocaux en verre :<br />

- de 750 grammes : pot’je vleesch traditionnel à destination des grandes et<br />

moyennes surfaces (G.M.S.).<br />

- de 1 kg : pot’je vleesch traditionnel à destination des estaminets, des épiceries<br />

fines et des restaurants et commercialisé dans le cas d’offres promotionnelles<br />

« +25 % gratuit » pour les G.M.S.<br />

- de 400 grammes : on distingue le pot’je vleesch avec et sans os.<br />

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- en portions individuelles : pot’je vleesch conditionné en barquettes sous atmosphère<br />

modifiée avec une date limite de consommation à 28 jours. Ce mode de conditionnement est<br />

aujourd’hui abandonné car peu adapté à un produit à caractère plutôt familial.<br />

Les produits sont stérilisés selon le barème suivant : 1 heure à 114°C. Ils se conservent<br />

à température ambiante avec une date limite de consommation de 3 ans après la date de<br />

stérilisation. Notons que la cuisson en gelée est bien adaptée à la stérilisation. Ce procédé a un<br />

effet bénéfique au niveau gustatif puisqu’il permet une amélioration de la saveur de la sauce.<br />

3.2- Mode de préparation pour la consommation<br />

Le mode de préparation du pot'je vleesch est simple : sortir la viande de la boîte et<br />

l'étaler dans un plat : c'est tout... pratique pour un pique-nique ou des repas rapides ou<br />

improvisés. Afin d’obtenir une gelée ferme, donnant une meilleure présentation, il est<br />

conseillé de réfrigérer la viande (+4°C) une demi-heure avant le repas.<br />

Le pot'je vleesch est habituellement consommé froid. Il constitue souvent le plat de<br />

résistance du repas et s’accompagnera volontiers d’une portion de frites (ou de chips), de<br />

quelques feuilles de salade et d’une bière du Nord.<br />

4- Produits concurrents et produits apparentés<br />

L’appellation « pot’je vleesch » n’est basée que sur les proportions des viandes qui le<br />

composent (veau, poulet, lapin, porc) : aucun autre critère (qualitatif, gustatif) n’est pris en<br />

considération. Ainsi, dans le département de la Somme, sont fabriqués des produits étiquetés<br />

« pot’je vleesch » mais qui n’ont rien à voir au niveau gustatif avec le pot’je vleesch flamand.<br />

Aucun produit ne s'apparente réellement au pot'je vleesch étant donnée l’originalité du<br />

produit résultant de l’association de plusieurs viandes différentes. Cependant, en ne retenant<br />

que les critères « produit du Nord » et « viande en gelée », nous retiendrons comme produits<br />

proches le petit salé lillois et le waterzoï :<br />

- Le petit salé lillois<br />

Figure 4 : Produits<br />

« Naturelles du Haut Pays »<br />

(Créquy (62))<br />

Il s’agit d’une terrine composée uniquement de maigre de porc en gelée, fabriquée<br />

exclusivement dans le Nord Pas-de-Calais. Elle est préparée à partir de viande maigre de porc<br />

fraîche, désossée, dénervée, salée, précuite dans un bouillon aromatisé, coupée en morceaux<br />

placés dans un moule bardé, assaisonnés, recouverts de gelée et cuits.<br />

Il fait l’objet d’une Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C.) et d’un Label Régional<br />

Nord Pas-de-Calais et, au niveau européen, sera prochainement l’objet d’une Indication<br />

Géographique Protégée (I.G.P.) [Source : BOCCRF n°13 du 23 septembre 2001].<br />

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- Le waterzoï<br />

Il peut se préparer à base de volaille ou de poisson.<br />

Le waterzoï de volaille est un authentique plat régional traditionnel à base de poulet et<br />

qui est cuit avec ses légumes. Il contient principalement du poulet (avec ou sans la peau), des<br />

poireaux, une carotte, des branches de céleri, du persil, de la crème fraîche, du sel et du poivre<br />

(éventuellement du beurre, du bouillon de volaille,… ). Il se déguste en l'état après avoir été<br />

réchauffé quelques minutes dans une casserole et peut être accompagné de riz.<br />

5- Lieux de fabrication et de consommation<br />

5.1- Zone de fabrication<br />

Le pot'je vleesch se fabrique exclusivement dans le Nord Pas-de-Calais. Dans cette<br />

région, on dénombre cinq entreprises spécialisées dans sa fabrication, sachant que leur taille<br />

en terme d'effectif dépasse rarement les dix personnes. A celles-ci s’ajoutent les fabricants<br />

artisanaux : bouchers et restaurateurs.<br />

Kalifrais<br />

CGF<br />

Les Naturelles du<br />

Haut Pays<br />

Charcuterie Huré<br />

Timmerman<br />

Tableau 1 : Liste des fabricants de pot’je vleesch<br />

Coordonnées :<br />

Marques commerciales :<br />

Coordonnées :<br />

Marques commerciales :<br />

Coordonnées :<br />

Marques commerciales :<br />

Coordonnées :<br />

Marques commerciales :<br />

Coordonnées :<br />

Marques commerciales :<br />

1294, rue Achille Peres - 59640 DUNKERQUE<br />

Tél : 03.28.61.17.34 - Fax : 03.28.61.40.27<br />

"Les bonnes recettes de Pierrot", Kalifrais<br />

10, rue Clément Ader - 62100 CALAIS<br />

Tél : 03.21.96.32.76 - Fax : 03.21.97.39.49<br />

CGF Charcuterie<br />

18, chemin de Fruges - 62310 CREQUY<br />

Tél : 03.21.90.62.80 - Fax : 03.21.90.63.22<br />

Les Naturelles du Haut Pays<br />

5/7, place des Nations - 59600 MAUBEUGE<br />

Tél : 03.27.64.69.95 - Fax : 03.27.64.00.43<br />

Michel HURE - Saveurs Avesnoises<br />

38, route de Saint Omer - 59470 ZEGERSCAPPEL<br />

Tél : 03.28.68.90.60 - Fax : 03.28/.68.91.25<br />

Timo<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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Concernant la provenance des viandes, les fabricants préfèrent travailler avec des<br />

fournisseurs principalement régionaux et à partir de matières premières de qualité. Pour<br />

l'entreprise Kalifrais, le lapin, le porc et le veau sont achetés aux abattoirs du Nord, et le<br />

poulet, aux abattoirs de Belgique.<br />

5.2- Zone de consommation<br />

Aujourd'hui, le pot’je vleesch se consomme principalement dans la région Nord Pasde-Calais<br />

et plus précisément au nord d'une ligne Calais–Saint-Omer–Armentières :<br />

.<br />

Figure 5 : Carte de France – Région Nord Pas de Calais<br />

Fabriqué dans le Nord Pas-de-Calais, sa zone de commercialisation ne dépasse pas la<br />

Somme, département limitrophe et son développement dans d’autres régions françaises reste<br />

peu envisageable en raison de son nom à forte consonance flamande et donc peu vendeur. A<br />

noter cependant qu’un restaurateur du Sud de la France commande du pot’je vleesch chez<br />

Kalifrais. Ce produit peut donc être consommé dans d'autres régions, mais cela reste très<br />

ponctuel.<br />

6- Commercialisation du pot'je vleesch<br />

6.1- Marchés correspondants<br />

Les principaux lieux de vente de pot'je vleesch<br />

sont les Grandes et Moyennes Surfaces (G.M.S.), les<br />

petits commerçants et les restaurateurs.<br />

Figure 6 : Cœ ur de Flandre – Cassel<br />

Boutique de produits régionaux<br />

[T. Duponchelle]<br />

En G.M.S., la vente de pot'je vleesch peut se faire dans différents rayons<br />

:<br />

- dans le rayon « produits du terroir - saveurs du monde », présents dans de nombreux<br />

magasins et de plus en plus représentés avec le développement de produits spécifiques à<br />

marques propres (exemple : Reflets de France)<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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- dans le rayon conserve-plats cuisinés au côté des couscous, paella et cassoulet…<br />

- dans les rayons frais de charcuterie salaison, soit en libre service pour les bocaux et<br />

terrines, soit à la découpe pour les terrines. Le produit a alors un aspect plus compact.<br />

Les produits sont fabriqués essentiellement en été, au moment où le prix de la viande<br />

est relativement bas et vendus été comme hiver – les plats en gelée (froids) accommodant très<br />

bien les repas des saisons les plus chaudes. En revanche, le pot’je vleesch est retiré de la vente<br />

en période de fêtes de fin d’année. En effet, pendant celles-ci, il est généralement remplacé,<br />

faute de place, dans les rayons des G.M.S. par le foie gras et autres produits de saison.<br />

6.2- Prix de vente<br />

6.2.1- Prix de vente moyen constaté<br />

Les prix de vente fournisseurs sont fonction des accords existant avec les lieux de<br />

vente et des volumes achetés : plus il y a d'unités achetées, plus les prix sont avantageux. Par<br />

exemple, une commande de dix pots chez Kalifrais permet une réduction de 15 % des tarifs.<br />

Ceci explique les prix de vente pratiqués habituellement par les G.M.S. (moins chers que dans<br />

chez les petits commerçants) et leur possibilité d'afficher des offres promotionnelles (5 € /kg).<br />

Généralement et comme c'est le cas pour bien d'autres produits du terroir, les prix du<br />

vente du pot'je vleesch sont élevés (environ 7 € /kg quelque soit le type de présentation<br />

(terrine ou bocal)) mais sont proportionnels à la qualité des produits proposés.<br />

Un essai de diminuer le niveau de qualité afin de vendre les produits à un prix<br />

inférieur fut tenté par le fabricant Kalifrais mais sans grand résultat. En effet, si les produits se<br />

plaçaient à la portée d’un plus grand nombre de consommateurs, ils subissaient dans le même<br />

temps un rejet de la part des connaisseurs. Force est de constater que beaucoup de personnes<br />

associent encore un prix élevé à une qualité supérieure.<br />

6.2.2- Ecarts de prix constatés<br />

Une enquête concernant les prix de produits du terroir a été réalisée dans la région<br />

Nord Pas-de-Calais par le CRC-Consommation en 1998. Elle portait sur des produits<br />

étiquetés « Label Régional Qualité Nord Pas-de-Calais » et des produits ne disposant d'aucun<br />

signe de reconnaissance. Cette enquête montre l'existence d'écart de prix :<br />

- entre zones géographiques<br />

La zone de Lens–Arras–Douai a le niveau moyen des prix le plus faible de la région<br />

(indice 100). A l'inverse, la région de Maubeuge connaît le niveau de prix le plus élevé.<br />

L'analyse des niveaux moyens de prix par zone révèle un écart important. Il s'établit<br />

dans une fourchette comprise entre 3,6 et 41,4 %. Compte tenu du prix moyen des produits<br />

régionaux (environ 5 €), l'écart moyen en valeur se situe à près de 2 € d'une zone à l'autre.<br />

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Figure 7 :<br />

Méthode de calcul de l’indice<br />

- Calcul d’un prix moyen dans chaque zone pour chaque référence commune<br />

- Calcul d’un indice élémentaire par zone et par référence (base 100 affectée à<br />

la zone où le prix est le plus bas)<br />

- Calcul de la moyenne des indices élémentaires afin d'obtenir un indice de<br />

niveau de prix pour chaque zone (indice 100 affecté à la zone dont la moyenne<br />

des indices est la plus faible)<br />

- entre types de commerce<br />

Les prix relevés pour un bocal de 750 grammes de pot’je vleesch Kalifrais certifié<br />

« Qualité Nord Pas-de-Calais » oscillent entre 5,30 € et 7 €.<br />

De tels écarts s'expliquent par la grande diversité des commerces proposant ce type de<br />

produits. Ainsi, les hypermarchés proposent le niveau moyen de prix le plus bas (indice 100).<br />

Les supermarchés sont en moyenne 8,6 % plus chers, les supérettes se situent à 10,2 %. Enfin,<br />

le commerce de détail, quant à lui, connaît un niveau moyen de prix supérieur de 34,9 % par<br />

rapport aux hypermarchés.<br />

- entre enseignes<br />

Un classement entre les différentes enseignes concernées par l'enquête a été établi. La<br />

comparaison des niveaux de prix entre produits labellisés et ceux qui ne le sont pas, n'est pas<br />

possible puisqu'il ne s'agit pas de produits identiques.<br />

Les magasins Continent proposent le niveau de prix le plus bas (indice 100). Les<br />

autres enseignes demeurent dans une fourchette modeste (entre 103,3 et 108,2). L'écart moyen<br />

le plus important en valeur est donc minime : environ 0,30 € d'écart entre les magasins<br />

Continent et Carrefour.<br />

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Figure 8 : Positionnement des principales enseignes à partir des références communes<br />

109<br />

108<br />

107<br />

106<br />

105<br />

104<br />

103<br />

102<br />

101<br />

100<br />

99<br />

100<br />

103,3<br />

107,6<br />

108,2<br />

Continent Auchan Cora Carrefour<br />

* : Les marques de distributeur ne sont pas intégrées à ce calcul dans la<br />

mesure où nous comparons des références communes à toutes les enseignes.<br />

III- FABRICATION DU POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH<br />

1- Fabrication artisanale (exemple de la terrine)<br />

Un mélange approprié de vin blanc, de vinaigre, d’eau,… est préparé selon la recette<br />

choisie. A cette phase liquide, on ajoute selon la nature des viandes choisies (selon leur teneur<br />

en collagène) de la gelée ou des feuilles de gélatine. Le mélange est porté à ébullition. Pour<br />

parfumer le liquide, on ajoute ensuite la garniture aromatique. En général, les légumes et les<br />

viandes découpées sont placés dans la terrine en couches successives, et recouverts de liquide.<br />

On choisit plusieurs viandes parmi le poulet, le lapin, le canard, la poitrine salée et le<br />

maigre de veau. On peut, selon certaines recettes, désosser ou non:<br />

dans ce cas, on coupera<br />

les cuisses en y laissant les os. Le filet de canard sera dégraissé, le maigre de veau dénervé<br />

partiellement [Source : Les fiches techniques du Chef Simon].<br />

On découpe les viandes. Puis on tapisse le fond avec les légumes crus et on place les<br />

morceaux de viandes. On ajoute une couche de légumes et on recouvre à nouveau de viande et<br />

ce jusqu’en haut de la terrine. Enfin on verse le liquide préparé précédemment.<br />

Figure 9 : Terrine de pot’je vleesch préparée artisanalement [Chef Simon]<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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DIAGRAMME TERRINE<br />

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1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

16<br />

17<br />

POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH (terrine) 1<br />

Légumes<br />

Jus<br />

Viandes crues<br />

Mélange<br />

Hachage<br />

Viande hachée crue<br />

Mélange<br />

Refroidissement<br />

Pot’je vleesch<br />

(18)<br />

Conservée à 4°C<br />

Température ambiante<br />

Chauffé à 40°C (liquide)<br />

Au réfrigérateur<br />

Poulet, Veau, Lapin et Porc<br />

désossée<br />

Obtention d’un mélange finement<br />

moulu<br />

Carottes, Baies de genièvre,<br />

Laurier, Ail, Echalote<br />

Vinaigre, vin blanc, genièvre, sel,<br />

laurier, gelée porcine<br />

Prise de la gelée avec viandes et<br />

légumes<br />

Servi en tranche, froid avec frites,<br />

bière et salade<br />

14


Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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2- Fabrication industrielle (exemple du produit en bocal)<br />

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Stockage froid<br />

Découpe et Précuisson des viandes<br />

préparation<br />

Réception matières 1 des viandes<br />

Stockage autres denrées<br />

Figure 10 : Exemple de plan d'usine pour la production artisanale de pot'je vleesch<br />

Stockage<br />

produits finis<br />

Expédition Préparation des conserves et bocaux<br />

stockage<br />

emballages<br />

Etiquettage et mise en carton refroidissement<br />

Cuisson stérilisation


Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

_________________________________________________________________________ ________________________________________<br />

Ce plan est un schéma type d’une petite unité de production de plats cuisinés préparés<br />

comme notre pot’je vleesh.<br />

Ce plan a pour principales caractéristiques :<br />

• Le respect de la marche en avant des produits et le non croisement à n’importe quel stade<br />

des produits en cours de fabrication.<br />

• La séparation dès la réception des matières premières nécessitant une conservation à une<br />

température contrôlée des autres matières premières.<br />

• La circulation des matières premières dans leurs lieux de stockage en sens unique.<br />

• L’isolement des locaux de cuisson et stérilisation (risques d’explosion et incendies).<br />

• La non mise en contact direct des emballages avec les produits au cours de la fabrication.<br />

Etapes de la réalisation d’un pot’je vleesch chez Kalifrais :<br />

Lavage des bocaux<br />

Découpe manuelle des viandes<br />

Les différentes viandes (poulet, lapin, poitrine de porc et épaule de veau) sont d’abord<br />

découpées manuellement et de façon grossière, les pattes de poulet et de lapin restent entières.<br />

Les morceaux sont conservés à 10°C.<br />

Cuisson des viandes<br />

Les viandes sont précuites à la vapeur humide pour le poulet et pour le veau, et à la<br />

vapeur sèche pour le porc et pour le lapin séparément à 200°C pendant 25 minutes. Ceci<br />

permet de diminuer le taux d’humidité et le taux de gras dans le produit final.<br />

Découpe des légumes et préparation des autres ingrédients<br />

Les légumes (carottes, oignons) sont lavés et découpés.<br />

Préparation de la sauce<br />

Elle peut contenir : du vinaigre, du vin blanc, du genièvre, de la bière, du sel, du<br />

poivre, de la gélatine, des colorants (caramel) et des arômes.<br />

Remplissage des bocaux<br />

Les bocaux sont remplis : les légumes et les aromates (laurier, baies de genièvre) sont<br />

déposés au fond du bocal puis on ajoute les viandes et la sauce à la louche.<br />

Fermeture des bocaux<br />

Cuisson- stérilisation (en autoclave, 1 heure à 114°C)<br />

Elle permet d’une part d’améliorer les qualités organoleptiques du produit. D’autre<br />

part, située en fin de chaîne, elle permet d’éliminer tout risque microbiologique et l’obtention<br />

d’une date limite de consommation à 3 ans. La température est contrôlée par l’intermédiaire<br />

d’un disque de suivi de stérilisation.<br />

Refroidissement<br />

Etiquetage<br />

Il permet d’assurer la traçabilité du produit par indication du numéro de lot, du numéro<br />

de machine, du jour de production, du numéro de fournée.<br />

Mise en carton, palettisation et stockage<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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DIAGRAMME BOCAL<br />

_________________________________________________________________________________________________________________<br />

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1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

16<br />

17<br />

POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH (bocal) 1<br />

Viande précuite 1<br />

(3)<br />

Viande précuite 3<br />

(3)<br />

Jus<br />

Viande crue<br />

Pré Cuisson<br />

Viande précuite<br />

(5,6,7,8)<br />

Légumes<br />

Dépôt<br />

Remplissage<br />

Fermeture bocal<br />

Stérilisation<br />

Pot’je vleesch<br />

(18)<br />

(x 4)<br />

Viande précuite 2<br />

(3)<br />

Viande précuite 4<br />

(3)<br />

Conservée à 4°C<br />

25 min à 200°C<br />

Conservée à 10°C<br />

Mise en bocal<br />

manuellement<br />

Chauffé à 40°C (liquide)<br />

Remplissage à la louche<br />

Fermeture manuelle<br />

1 heure, 114°C<br />

Poulet, Veau, Lapin et Porc<br />

Non désossée<br />

Diminution du taux d’humidité et<br />

du taux de graisse<br />

Cycle pour les 4 viandes<br />

Meilleur aspect du produit et<br />

quantités plus importantes<br />

Carottes, Baies de genièvre,<br />

Laurier, Ail, Echalote<br />

En couches superposées<br />

Vinaigre, vin blanc, genièvre, sel,<br />

laurier, gelée porcine<br />

Bocal complet et fermé stérilisé en<br />

fin de chaîne pour maîtrise des<br />

CCP et longue conservation<br />

Refroidissement À température ambiante Durcissement de la gelée<br />

Servi froid avec frites, bière et<br />

salade<br />

17


Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

_________________________________________________________________________ ________________________________________<br />

Automatisation du procédé de fabrication du pot’je vleesch en bocaux stérilisés :<br />

Nous avons voulu extrapoler le procédé de fabrication de l’entreprise Kalifrais, à une<br />

échelle industrielle, davantage automatisée. Cette proposition est résumée sur la figure<br />

suivante :<br />

Figure 11 : Schéma d’automatisation de la ligne de fabrication du pot’je vleesch en bocal de Kalifrais<br />

Découpe manuelle des<br />

viandes<br />

Lavage<br />

Arrivée<br />

des bocaux<br />

Découpe des légumes<br />

Préparation des aromates<br />

Cuisson des viandes<br />

Calibrage<br />

Remplissage<br />

des ingrédients<br />

Préparation de la sauce<br />

Operculage<br />

Stérilisation<br />

Refroidissement<br />

Le schéma précédent propose de manière assez général e un flowsheet permettant<br />

d’augmenter la cadence de production du pot’je vleesch.<br />

Ce plan fait apparaître les améliorations suivantes par rapport à la fabrication de<br />

Kalifrais :<br />

• La cuisson se fait de façon continue sur un banc roulant.<br />

les temps de cuisson sont rigoureux<br />

le débit en viande est constant<br />

les pertes en chaleur sont moindres grâce à la disparition des ouvertures fréquentes<br />

des fours<br />

• Le remplissage des bocaux se fait automatiquement par trois arrivées différentes : une<br />

arrivée viande, une arrivée autres ingrédients et une arrivée sauce.<br />

le gain de main d’œuvre est très important<br />

les quantités massiques et/ou volumiques débitées sont précises et constantes<br />

moins de risque d’intrusion de corps étrangers par les hommes<br />

_________________________________________________________________________________________________________________<br />

Etiquetage<br />

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Mise en carton<br />

Palettisation


Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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le rendement en bocaux est nettement supérieur<br />

• La fermeture des bocaux se fait automatiquement.<br />

gain de main d’œuvre<br />

moins de risque d’intrusion de corps étrangers par les hommes<br />

• La stérilisation est réalisée en continu.<br />

le gain énergétique est important<br />

• Les systèmes de mise en carton et de palettisation sont automatisés.<br />

gain de main d’œuvre<br />

limite d’éventuels accidents de travail<br />

Cette automatisation apporte donc un certain nombre d’avantages en plus d’une<br />

cadence plus importante. Elle permet d’économiser les ressources énergétiques (précuisson,<br />

stérilisation), d’économiser des frais de main d’œuvre (remplissage, operculage,<br />

conditionnement) et enfin de minimiser certains risques d’intrusion de corps étrangers dans<br />

les bocaux par l’homme (remplissage, operculage).<br />

Cependant, le fait de passer sur un tel système implique certaines contraintes en amont<br />

de la fabrication :<br />

• Le temps de pré-cuisson des viandes est constant : cela implique que pour un type de<br />

viande donné les morceaux soient de taille et de forme constantes afin que la cuisson soit<br />

homogène. En effet, un morceau trop gros n’atteindrait pas la température à cœur<br />

souhaitée. Pour les morceaux de viande de type lapin ou poulet, les pattes doivent être<br />

calibrées car aucun ajustement n’est possible en découpe.<br />

• La préparation de la sauce doit se faire en quantité réduite. En effet , la sauce qui contient<br />

de la gelée porcine en plus des autres ingrédients est soumise à une prise en gel ée assez<br />

rapide. Il est nécessaire d’agiter et de maintenir le mélange à une température d’environ<br />

35 à 40°C. Afin d’éviter le développement et la prolifération de microorganismes pouvant<br />

altérer les qualités organoleptiques de la sauce, il est donc nécessaire de réaliser de petites<br />

quantités de sauce. Au niveau technique, il faudra donc jouer sur deux cuves de<br />

préparation de la sauce. Ainsi pendant que l’une servira au remplissage des bocaux, l’autre<br />

sera en cours de préparation.<br />

• La préparation des ingrédients secondaires devra elle aussi être faite progressivement afin<br />

d’assurer la fraîcheur optimale des produis mis en bocaux. Il faudra donc un opérateur qui<br />

gèrera cette ligne en parallèle de la préparation des sauces.<br />

• Le reste de la ligne ne fait pas apparaître de problèmes techniques majeurs. On peut juste<br />

souligner que l’automatisation de la chaîne de production nécessitera un agent de<br />

maintenance.<br />

Le gain de temps le plus important devrait se faire au niveau de l’operculage, de la<br />

stérilisation, de l’étiquetage et de la mise en carton.<br />

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IV- <strong>LE</strong>S CRITERES DE QUALITE DU POT’JE V<strong>LE</strong>ESCH<br />

Les critères de qualité sont de deux types :<br />

• Les critères d’ordre législatif, régissant l’étiquetage des produits vendus<br />

• Les critères de qualité organoleptique, propre à la qualité voulue par le fabricant<br />

pour son produit.<br />

1- Les critères d’ordre législatif<br />

La dénomination « pot’je vleesch » n’est attribuée que si la proportion totale de viande<br />

et les proportions des différents types de viandes sont respectées :<br />

Le produit doit toujours contenir au minimum 55 % de viande désossée, dont<br />

- 45 % de poulet ;<br />

- 40 % de veau et de lapin ;<br />

- 15 % de porc.<br />

Les labels de type régional, indépendants des critères quantitatifs précédents, sont<br />

attribués aux fabricants respectant un cahier des charges propre à chaque label. Les<br />

organismes délivrant le label peuvent réaliser des contrôles de produits pendant leur<br />

fabrication ou bien acheter dans le commerce les produits finis afin de les juger de façon<br />

inopinée et aléatoire.<br />

2- Les critères de qualité organoleptique<br />

Les critères organoleptiques sont spécifiques à chaque fabricant de pot’je vleesch et<br />

permettent de distinguer les produits. Ils dépendent de plusieurs facteurs :<br />

- la mise en œuvre ou non d’un désossage avant cuison des viandes : elle facilite la<br />

consommation par le client mais enlève des apports gustatifs importants. En effet, sans leurs<br />

os, la distinction des viandes s’avère moins évidente ;<br />

- la pré-cuisson des viandes : elle permet de concentrer le goût du produit fini par<br />

diminution du taux d’humidité et du taux de matières grasses, mais fait baisser le rendement<br />

matière de la chaîne de fabrication ;<br />

- la préparation de la sauce qui donnera après refroidissement la gelée est l’ingrédient<br />

le plus secret du pot’je vleesch. Elle donne sa spécificité au produit et permet de distinguer les<br />

fabricants entre eux. Elle permet d’orienter les choix d’achat du client suivant qu’il préfère un<br />

produit fini plus ou moins intense en certains arômes (exemple : note vinaigrée, note bière).<br />

Néanmoins, pour l’ensemble des fabricants de pot’je vleesch, on retrouve des critères<br />

de qualité communs, typiques du produit, à savoir : présence de plusieurs viandes,<br />

discernables à la dégustation et d’une sauce brune, plus ou moins transparente avec une base<br />

d’alcool.<br />

3- Le contrôle de la qualité des produits finis<br />

Les entreprises effectuent elles-mêmes des tests organoleptiques afin d’assurer la<br />

constance du produit en fonction des lots et durant toute l’année et de répondre aux att entes<br />

spécifiques de leurs clients.<br />

Ces critères organoleptiques sont ceux que nous retiendrons pour la caractérisation de<br />

la qualité du pot’je vleesch. Le critère prépondérant reste la sauce de la préparation, elle reste<br />

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l’ingrédient clé du produit fini. La sauce a pour base en moitié du vin blanc sec ou de la bière<br />

d’une part, et de l’eau mélangée à du vinaigre (1/3 de vinaigre + 2/3 d’eau) avec la gelée<br />

porcine (gélatine) d’autre part. A cela le préparateur peut ajouter toutes sortes de<br />

compléments (sels, poivre, girofle, thym, laurier… ), la recette restant très ouverte à ce niveau.<br />

La maîtrise de la qualité finale du produit réside donc principalement dans la capacité<br />

à produire une sauce homogène au sein des produits d’une même marque, au niveau du goût.<br />

Les facteurs influençant la qualité de la sauce sont :<br />

- la durée de cuisson : elle améliore les qualités organoleptiques de la sauce ;<br />

- les proportions de vinaigre et de vin blanc ;<br />

- les types d’épices ajoutées ;<br />

- la quantité d’épices ajoutées.<br />

4- Critères d’évaluation et de caractérisation<br />

Un test d’évaluation sensorielle a été réalisé sur un panel de 8 personnes afin de :<br />

- définir les caractéristiques intrinsèques propres à chaque marque : les produits sont<br />

issus d’un même type de conditionnement (bocaux) ;<br />

- mettre en évidence, pour une même marque (Naturelles du Haut Pays) les différences<br />

d’aspect et de goût pouvant résulter du mode de conditionnement : bocal et conserve ;<br />

- décrire les différences existantes selon le mode de présentation : bocal et terrine.<br />

La dégustation a été réalisée sur les plats suivants :<br />

Un bocal de la marque « Saveurs des Flandres » (à la bière Colvert)<br />

Composition : poulet, porc, lapin, veau, légumes, vin blanc, genièvre, bière de<br />

garde 4 %, gélatine, caramel, sel, épices, dextrose, arômes.<br />

Un bocal et une conserve de la marque « Naturelles du Haut Pays »<br />

Composition : viande (poulet – porc – lapin – veau) 80 %, eau, gelée, vinaigre,<br />

sel, poivre, caramel.<br />

Un bocal de la marque « Kalifrais »<br />

Composition : poulet, porc, lapin, veau, vinaigre, vin blanc, légumes, genièvre,<br />

sel, gélatine, arômes, baies de genièvre, laurier, colorant : caramel.<br />

Une terrine achetée au rayon frais de l’enseigne Carrefour (rayon charcuterie, à la<br />

découpe)<br />

Analyse gustative<br />

Les résultats de la dégustation sont regroupés dans le tableau 2. Les critères retenus<br />

par les panélistes caractérisant un pot’je vleesch comme appétissant et rassemblant les<br />

meilleurs critères gustatifs sont les suivants :<br />

Présentation et aspect :<br />

Le pot’je vleesch doit être conditionné dans un récipient transparent en verre.<br />

La gelée doit être ferme et doit contenir un minimum de gras en suspension.<br />

Les viandes doivent être reconnaissables.<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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Les morceaux doivent être de taille importante (si possible intacts : la présence d’os ne<br />

semblant pas poser de problème).<br />

Aspect olfactif :<br />

Le produit a été apprécié quand il possédait une légère odeur acide (de type vinaigré)<br />

assortie d’arômes d’herbes (laurier, poivre) ou autres (bière). Une odeur trop fortement acide<br />

casse la richesse de l’assaisonnement.<br />

Aspect gustatif :<br />

Les différentes viandes doivent être reconnaissables également au niveau gustatif.<br />

Celles-ci sont d’autant plus appréciées qu’elles sont tendres, tout en restant compactes et non<br />

décomposées par la cuisson.<br />

Le goût de la gelée doit être présent sans malgré tout couvrir de façon trop importante<br />

le goût les viandes. Tous les critères, reconnus au niveau olfactif (herbes, vinaigre, vin blanc,<br />

laurier, poivre,… ), sont appréciés au niveau gustatif.<br />

Lors de cette dégustation, le pot’je vleesch de la marque Kalifrais répondait le mieux à<br />

l’ensemble de ces critères. Il a été unanimement reconnu comme le meilleur des cinq plats<br />

dégustés. Malgré tout, ce genre de test reste très é li aux goûts personnels de chaque<br />

dégustateur. Chacun peut apprécier plus ou moins certains caractères du plat suivant ses<br />

préférences.<br />

5- Critères de qualité microbiologiques<br />

Les produits doivent répondre aux normes microbiologiques en vigueur différentes<br />

suivant qu’il s’agit d’une terrine (produit frais, sous atmosphère modifiée avec une date limite<br />

de consommation de 28 jours) ou d’un bocal (longue conservation avec une date limite de<br />

consommation de 3 ans).<br />

Les traitements doivent être réalisés en conséquence : modification de l’atmosphère de<br />

conservation ou traitement thermique de conservation.<br />

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Critères qualitatifs<br />

Tableau 2 : Compte rendu des remarques émises suite à la dégustation de pot’je vleesch d<br />

Bocal « Saveurs des<br />

Flandres » bière Colvert<br />

Présentation peu appétissante (5)<br />

Gelée gelée liquide (6)<br />

gelée transparente (4)<br />

Taille des morceaux gros morceaux (4)<br />

Bocal « Naturelles du<br />

Hauts Pays »<br />

peu appétissante (4)<br />

Présence de gras gras en suspension (3)<br />

Odeur vinaigre (3)<br />

acide (4)<br />

bière (2)<br />

laurier<br />

Goût léger goût de bière (4)<br />

parfumé léger (4)<br />

saveur fondante (2)<br />

distinction des<br />

viandes<br />

nombre de<br />

dégustateurs<br />

à l’aspect (8)<br />

au goût (4)<br />

Référence du produit<br />

Conserve « Naturelles du<br />

Haut Pays »<br />

conserve (industriel) (6)<br />

morceaux décomposés (6)<br />

Bocal «<br />

appétissant<br />

aspect hétéro<br />

gelée liquide (3) gelée liquide (2) gelée liquide<br />

gelée plutôt<br />

petits morceaux (3) petits morceaux (6) gros morcea<br />

vinaigre (4)<br />

peu marquée<br />

cornichon<br />

poivré (4)<br />

désagréable (3)<br />

salé (2)<br />

pas de distinction (4)<br />

au goût (3)<br />

vinaigre (5)<br />

poivré<br />

faible (3)<br />

poivré (3)<br />

salé (2)<br />

métal (2)<br />

pas de distinction (6)<br />

8 5 6<br />

gras<br />

vinaigre (4)<br />

acidulée (4)<br />

laurier (2)<br />

vinaigre lége<br />

parfumé (her<br />

à l’aspect (8<br />

au goût (8)<br />

Bilan original/bière neutre moins apprécié plus<br />

Le chiffre à côté du critère est le nombre d'observations de ce critère faites lors de la dégustation


Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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CONCLUSION<br />

Le pot’je vleesch, né au XIV ème siècle, est un plat typique du Nord Pas-de-Calais. Il<br />

profite actuellement de l’engouement croissant des français pour les produits du terroir.<br />

Fidèles à son origine flamande, les gens du Nord ont, en effet, su conserver une recette et un<br />

savoir-faire traditionnels. Aujourd’hui, sa fabrication reste ancrée dans la région, où les<br />

producteurs, essentiellement artisanaux, s’attachent à fournir des produits de qualité.<br />

Néanmoins, commencent à apparaître localement quelques adaptations de ce produit.<br />

C’est ainsi que l’on peut trouver un pot’je vleesch « façon méditerranéenne », où les légumes<br />

utilisés sont des courgettes et des poivrons marinés.<br />

Figure 12 : Terrine de pot’je vleesch artisanale façon méditerranéenne [Chef Simon]<br />

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Projet de valorisation d’un produit du terroir – le Pot’je vleesch flamand<br />

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CHEF SIMON, (<strong>Page</strong> consultée le 12 septembre 2003). Les fiches techniques du Chef<br />

Simon : le potjevleisch, [en ligne]. Adresse URL : http://www.b-simon.ifrance.com/b-simon/<br />

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URL : http://www.vivrealille.com<br />

KALIFRAIS, (<strong>Page</strong> consultée le 20 octobre 2003). Kalifrais, [en ligne]. Adresse URL :<br />

http://www.kalifrais.fr.st/<br />

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histoire du Potjevleesch, [en ligne]. Adresse URL : http://www.bistrot-de-pierrot.com/<br />

prodpot.htm<br />

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