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Batracien 12 - Orphanet

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SOMMAIRE<br />

Page 3 Edito<br />

Page 4 La 5 ème marche des maladies rares<br />

Page 5 L’AFM, son rôle en faveur des maladies rares<br />

Pages 6 à 8 Le plan maladies rares<br />

Page 9 Ouverture de l’Espace Famille à Necker<br />

Pages 10 à 15 Témoignages<br />

Page 16 Contacts privilégiés<br />

Comité de rédaction : Carole Chavel, Catherine Carde, Christiane Chavel<br />

photo de couverture : Arthur Lefeuvre<br />

Qu’est-ce que la Maladie de Hirschsprung ?<br />

La Maladie de Hirschsprung (ou mégacôlon) se caractérise par l'absence de cellules ganglionnaires<br />

nerveuses dans la paroi du segment terminal de l’intestin (segment «aganglionnaire»). Il en résulte une<br />

paralysie intestinale, se traduisant généralement par une occlusion fonctionnelle, parfois simplement par<br />

une constipation importante. Le traitement actuel est chirurgical, il consiste à ôter le segment<br />

aganglionnaire. Cette opération est de plus en plus rarement précédée d'une colostomie temporaire. Il<br />

existe différentes formes de la Maladie de Hirschsprung, dont la gravité dépend de la longueur du<br />

segment aganglionnaire. Dans 80% des cas, il s’agit de la forme «classique» qui touche simplement la<br />

terminaison du côlon (le rectum et le côlon sigmoïde). Mais il existe des formes «longues» et «totales».<br />

Le diagnostic est généralement posé dans les toutes premières semaines de vie.<br />

Les rendez-vous de l’association<br />

Rendez-vous sur le Forum !<br />

Ouvert depuis décembre 2004, le forum<br />

Internet compte déjà 16 membres, adhérents<br />

de l’association ou non, qui ont lancé une<br />

dizaine de conversations. La maladie à l’âge<br />

adulte, l’alimentation, la génétique comptent<br />

parmi les sujets abordés dans les questions et<br />

les témoignages…<br />

Pour vous y inscrire, depuis notre site<br />

www.hirschsprung.asso.fr, sélectionnez le<br />

menu Forum (ou bien directement<br />

http://hirschsprung.forumactif.com). Choisissez<br />

un nom d’utilisateur, un mot de passe et<br />

saisissez votre adresse email. Un email vous sera<br />

automatiquement adressé pour valider votre<br />

accès. Vous pourrez intervenir sur le forum<br />

après avoir validé votre accès.<br />

Si vous avez des remarques, des questions, si<br />

vous souhaitez être modérateur sur le<br />

forum, n’hésitez pas à nous en faire part !<br />

Rendez-vous des contacts privilégiés<br />

Le 26 mars 2005, tous les Contacts Privilégiés<br />

sont invités à se rassembler au siège de<br />

l’association pour une grande journée de<br />

coordination avec les membres du bureau et,<br />

si possible, en présence de Béatrice Bompy-<br />

Massignon, psychologue.<br />

Week-end familles et Assemblée Générale<br />

Pour ce grand rendez-vous, nous avons<br />

réservé le week-end des 29, 30 septembre<br />

et 1er octobre 2005 dans le site enchanteur<br />

de l’Envol à Echouboulains (77) qui nous est<br />

ouvert pour la 3 ème année. Notez dès à<br />

présent dans votre agenda ce moment fort de<br />

la vie de l’association !<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 2


Edito<br />

En ce début d’année 2005, nous sommes contraints de constater<br />

que le mois de janvier s’est écoulé sans que nous puissions vous<br />

adresser nos vœux, rédiger le <strong>Batracien</strong>, envoyer les bulletins<br />

d’adhésion… bref nous sommes en retard !!!<br />

L’action de l’AFMAH a évolué depuis sa création il y a 5 ans, où<br />

aucune information n’était disponible facilement pour les familles<br />

concernées par la Maladie de Hirschsprung. Désormais nous<br />

disposons de nombreux articles et témoignages. Certains d’entre<br />

vous gardent précieusement les <strong>Batracien</strong>s et c’est une de nos<br />

grandes satisfactions. Nous avons donc décidé de rendre ces<br />

publications disponibles pour tous en les diffusant sur notre site :<br />

http://www.hirschsprung.asso.fr<br />

Pour nous, cette année est placée sous le signe des rencontres et<br />

des contacts. Pourquoi ?<br />

Le réseau des contacts privilégiés se renforce !<br />

Sophie, Delphine, Nadège et Nathalie nous font le plaisir de<br />

poursuivre dans ce rôle tandis que nous accueillons 4 nouveaux<br />

Contacts Privilégiés ! Vous retrouverez toutes leurs coordonnées<br />

au dos du <strong>Batracien</strong>.<br />

Le forum Internet est enfin créé !<br />

Pour permettre à tous, adhérents ou non à l’association,<br />

d’échanger sur tous les sujets, un forum est désormais accessible<br />

à l’adresse : http://hirschsprung.forumactif.com<br />

Vous devenez le porte-parole de l’association !<br />

Nous joignons à ce <strong>Batracien</strong> le dépliant mis à jour, ainsi qu’une<br />

affichette pour que vous puissiez les transmettre aux équipes<br />

médicales que vous connaissez. N’hésitez pas à nous demander des<br />

exemplaires supplémentaires si vous en avez besoin !<br />

A très bientôt !<br />

Le Bureau de l’AFMAH<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 3


5 ème Marche des Maladies Rares<br />

Pour la 5e année consécutive, l’AFMAH a<br />

participé à la Marche des Maladies Rares,<br />

organisée dans le cadre du Téléthon. Ce<br />

samedi 4 décembre 2004, par un beau<br />

soleil d’hiver, nous étions environ deux<br />

mille - malades, familles, proches -, réunis<br />

dans l'enceinte de l'hôpital Broussais,<br />

siège de l'Alliance Maladies rares.<br />

Parmi les participants : Catherine et Julien Carde –<br />

Carole Chavel – Claire Alamercery<br />

Le départ a été donné en fanfare à 16h15,<br />

et nous avons entamé notre longue marche<br />

dans les rues de Paris, en brandissant<br />

fièrement notre pancarte du<br />

Hirschsprung, et en scandant haut et fort<br />

« 3637 » pour motiver la générosité des<br />

passants.<br />

Ce fut un défilé joyeux et bruyant,<br />

accompagné de clowns et de musiciens<br />

tout le long du parcours : rue d'Alésia,<br />

place Denfert-Rochereau, boulevard<br />

Raspail, rue Vavin … Après une courte<br />

pause bien méritée à Necker, nous<br />

sommes repartis avenue de Suffren, et<br />

enfin nous avons atteint le Pont d’Iéna à<br />

21h … pour être brièvement filmés par<br />

France 2 ! Puis, après une demi-heure<br />

d’attente (les joies du direct …), une<br />

délégation de marcheurs a été accueillie<br />

sur le plateau du Téléthon au Trocadéro,<br />

et là, nous avons eu droit à une longue<br />

séquence sur le plateau avec Jacques<br />

Bernard, expliquant la progression de<br />

l'Alliance, un Richard Bohringer survolté<br />

et Bernard Barataud, président du<br />

Généthon, incitant les gens à donner pour<br />

la recherche qui progresse, mais qui n'est<br />

pas encore à même de procurer des<br />

médicaments pour chaque maladie...<br />

Cette marche fut cette année encore un<br />

grand succès, merci à tous ceux qui y ont<br />

participé, et (re)venez nombreux l’année<br />

prochaine !<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 4


L’AFM, son rôle en faveur des maladies rares<br />

Il y a 18 ans que l’AFM (Association Française<br />

contre les Myopathies ) a lancé le Téléthon ce<br />

qui a permis d’engager en France une politique<br />

innovante de recherche et d’aide aux malades,<br />

liée à une stratégie d’intérêt général. L’AFM a<br />

démontré que les associations de malades ont<br />

un rôle moteur à jouer, mais ne peuvent agir<br />

seules. Les fondateurs de l’association avaient<br />

forgés leurs actions autour de convictions et<br />

de valeurs:<br />

• Contre l’oubli et l’ignorance : la révolte<br />

de parents qui refusent la fatalité et la<br />

résignation<br />

• Pour faire des choix : la volonté et la<br />

conviction que la guérison est possible<br />

• Pour réussir : la rigueur et l’efficacité<br />

• Pour rendre compte: la transparence<br />

Sous l’impulsion de l’AFM, autour des<br />

myopathies : une recherche a émergé, le<br />

diagnostic s’est affiné, les soins se sont<br />

développés. Même si le chemin est long pour<br />

aboutir à la guérison, l’AFM a prouvé qu’il était<br />

possible de faire quelque chose.<br />

1958 création de l’AFM<br />

1969 la myopathie est prise en charge à 100%<br />

par la sécurité sociale<br />

1973 l’AFM introduit clandestinement en<br />

France le 1er fauteuil électrique<br />

1976 l’AFM est reconnue d’utilité publique<br />

1981 création d’un conseil scientifique à l’AFM<br />

1986 identification du gène de la myopathie<br />

de Duchenne<br />

1987 1er Téléthon<br />

L’AFM souhaite depuis plusieurs années<br />

partager son expérience avec les autres<br />

maladies rares. Une maladie est dite rare si<br />

elle touche moins d’ 1 personne sur 2000, ce<br />

sont près de 3 millions de français qui sont<br />

atteints.<br />

En 2000, l’AFM était partie prenante dans la<br />

création de l’Alliance Maladies Rares, qu’elle<br />

continue toujours à soutenir. Ensemble, l’AFM,<br />

<strong>Orphanet</strong>, Eurordis, l’Alliance Maladies Rares,<br />

ont rappelé aux pouvoirs publics les 3 grands<br />

objectifs communs à toutes les maladies<br />

rares :<br />

• Guérir en améliorant les outils et les<br />

programmes utiles à l’ensemble des<br />

maladies génétiques rares : création de<br />

banques d’ADN et de tissus, soutien du<br />

Généthon qui permet de favoriser le<br />

transfert de la recherche fondamentale<br />

à la recherche appliquée et du<br />

Décrypton qui étudie les protéines et<br />

leurs interactions.<br />

• Vivre en attendant les thérapies face à<br />

l’exclusion limitant tout projet de vie.<br />

L’AFM a ouvert la voie pour que tous les<br />

malades puissent sortir de l’oubli, être<br />

représentés, faire reconnaître leurs<br />

problématiques et défendre leurs droits.<br />

• Lutter contre l’errance de diagnostic en<br />

facilitant l’accès à l’information, en<br />

constituant des réseaux de compétence.<br />

Les propositions prioritaires formulées par les<br />

associations ont été entendues et prises en<br />

compte par le Plan National Maladies Rares<br />

2005 – 2008 :<br />

1-créer une véritable filière santé de l’ADN<br />

2-réorganiser le système de soins pour limiter<br />

l’errance de diagnostic<br />

3-stimuler et coordonner la recherche<br />

4-former et informer<br />

5-développer l’épidémiologie<br />

6-faciliter l’accès aux thérapeutiques et<br />

individualiser la prise en charge<br />

7-reconnaître et développer les besoins<br />

d’accompagnement spécifiques<br />

8-créer un pilotage pérenne et structurant de<br />

la politique globale en faveur des maladies<br />

rares<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 5


Le plan Maladies Rares<br />

Annoncé le 20 novembre 2004 à l’hôpital<br />

Necker par Philippe Douste-Blazy, Ministre<br />

de la Santé et de la Protection Sociale,<br />

François d’Aubert, Ministre de la Recherche<br />

et Marie-Anne Montchamp, Secrétaire<br />

d’Etat aux personnes handicapées, le plan<br />

maladies rares 2005-2008 est source de<br />

nombreux espoirs.<br />

Ce plan est articulé autour de 10 axes<br />

stratégiques de santé publique. Ces axes<br />

répondent aux propositions prioritaires portées<br />

par les représentants des familles en donnant<br />

pour chacun, un cadre et un budget.<br />

1. mieux connaître l’épidémiologie des<br />

maladies rares, par la mise en place, sous<br />

l’égide de l’Institut national de veille<br />

sanitaire, d’une surveillance qui permettra<br />

de mieux appréhender l’histoire naturelle<br />

de ces maladies, d’évaluer les besoins et les<br />

parcours des malades au sein du système de<br />

soins, de suivre leur évolution et leur qualité<br />

de vie.<br />

Un financement de 2 millions d’euros est<br />

prévu sur 4 ans.<br />

2. reconnaître la spécificité des maladies<br />

rares en améliorant la reconnaissance des<br />

maladies rares dans le cadre du dispositif<br />

des Affections de lingue durée (ALD30) :<br />

simplifier le dispositif de prise en<br />

charge des malades reconnus atteints<br />

d’une affection de lingue durée ;<br />

élargir la prise en charge à certains<br />

produits prescrits pour traiter la<br />

maladie rare ;<br />

alléger les procédures de prise en<br />

charge des frais de transports ;<br />

améliorer la connaissance par les<br />

services médicaux des caisses de ces<br />

maladies et leur spécificité<br />

3. développer l’information sur les maladies<br />

rares pour les malades, les professionnels<br />

de santé et le grand public par :<br />

l’enrichissement de l’information<br />

disponible sur Internet, en faisant de la<br />

base de données « <strong>Orphanet</strong> » le portail<br />

de référence des maladies rares, par la<br />

création de nouveaux outils<br />

d’information, d’aide à l’orientation dans<br />

le système de soins et de prise en<br />

charge, de connaissances sur les<br />

maladies, les recherches et les<br />

thérapeutiques ;<br />

l’amélioration de l’information donnée<br />

par téléphone sur les maladies rares,<br />

sous l’égide de l’Institut national de<br />

prévention et d’éducation pour la santé<br />

(INPES)<br />

le développement d’outils d’information<br />

et d’éducation thérapeutique en lien<br />

avec les associations de malades et<br />

l’INPES<br />

l’information concernant le Plan auprès<br />

des professionnels de santé, y compris<br />

au niveau international, aux malades et<br />

au grand public<br />

Un financement de 2,8 millions d’euros est<br />

prévu pour la durée du plan.<br />

4. former les professionnels à mieux les<br />

identifier en :<br />

adaptant la formation médicale initiale<br />

par la modification des programmes,<br />

l’introduction de modules spécifiques ;<br />

organisant la formation médicale<br />

continue, en lien avec le Collège national<br />

de la formation médicale continue ;<br />

sensibilisant les autres professionnels<br />

de santé et sociaux à la problématique<br />

des maladies rares ;<br />

organisant le programme de formation<br />

de nouveaux métiers : « conseiller<br />

génétique » et « coordonnateur de<br />

soins »<br />

améliorant la circulation des<br />

informations médicales concernant le<br />

malade dans le respect des principes de<br />

confidentialité et de secret médical<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 6


Le financement prévu est de 400.000 euros<br />

pour la durée du plan.<br />

5. organiser le dépistage et l’accès aux<br />

tests diagnostiques :<br />

améliorer l’organisation des programmes<br />

de dépistages en population générale<br />

améliorer l’organisation des dépistages<br />

individuels<br />

organiser avec les instances<br />

européennes une concertation sur le<br />

dépistage des maladies rares<br />

améliorer la disponibilité des tests<br />

diagnostiques de certaines maladies<br />

rares<br />

améliorer le remboursement des actes<br />

prévus dans le cadre d’un diagnostic<br />

pré-implantatoire dans le cadre d’une<br />

assistance à la procréation<br />

sensibiliser les professionnels et le<br />

grand public aux enjeux du dépistage<br />

Le financement prévu est de 5 millions<br />

d’euros par an, soit 20 millions d’euros.<br />

6. améliorer l’accès aux soins et la qualité<br />

de la prise en charge des malades :<br />

mettre en place une labellisation<br />

nationale des centres de référence pour<br />

la prise en charge des maladies rares :<br />

d’ici 2008, une centaine de centres sera<br />

labellisée par type de maladies rares ;<br />

faciliter la constitution de réseaux<br />

sanitaires et médico-sociaux en lien<br />

avec les centres de référence ;<br />

développer les outils de coordination au<br />

sein de la filière de soins en<br />

expérimentant le dossier médical<br />

partagé dans un ou deux centres de<br />

référence ;<br />

mettre en place une tarification<br />

adaptée des centres de référence dans<br />

le cadre de la réforme de la tarification<br />

à l’activité ;<br />

identifier les centres de référence<br />

comme réseau d’expertise national pour<br />

les services médicaux des caisses<br />

d’assurance maladie ;<br />

établir un cahier des charges sur la<br />

mission d’information et d’orientation<br />

vers les dispositifs d’aide et<br />

d’accompagnement social des centres de<br />

référence<br />

Le financement prévu pour la mise en place<br />

des centres de référence est de 40 millions<br />

d’euros, dont 10 millions en 2004.<br />

7. poursuivre l’effort en faveur des<br />

médicaments orphelins<br />

La politique engagée par la France depuis<br />

1995 en matière de promotion au niveau<br />

européen des médicaments orphelins sera<br />

poursuivie.<br />

8. répondre aux besoins d’accompagnement<br />

spécifique des personnes atteintes et<br />

développer le soutien aux associations de<br />

malades<br />

développer l’information en direction<br />

des usagers et des professionnels sur<br />

les dispositifs d’aide et<br />

d’accompagnement disponibles ;<br />

structurer les liens entre les maisons<br />

départementales des personnes<br />

handicapées, les centres de référence<br />

et les réseaux de prise en charge des<br />

personnes atteintes de maladies rares,<br />

notamment par la désignation de<br />

référents « maladies rares » dans des<br />

maisons ;<br />

intégrer la spécificité des maladies<br />

rares et les besoins personnels des<br />

malades dans l’élaboration des projets<br />

d’aide et d’accompagnement<br />

9. promouvoir la recherche et l’innovation,<br />

notamment pour les traitements<br />

renforcer la priorité « maladies rares »<br />

dans le Programme hospitalier de<br />

recherche clinique (PHRC) : à partir de<br />

2005, les maladies rares apparaîtront<br />

comme une des thématiques prioritaires<br />

et spécifiques du PHRC, permettant<br />

d’élargir le champ des travaux de<br />

recherche menés par les établissements<br />

hospitaliers et d’augmenter ainsi<br />

sensiblement le nombre de projets de<br />

recherche sur ce thème ;<br />

assurer la coordination des travaux de<br />

recherche au sein d’une structure, en<br />

lien avec l’Institut national de santé et<br />

de recherche médicale (INSERM) et le<br />

Ministère de la recherche<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 7


permettre à cette structure d’engager<br />

un programme pluriannuel d’appels<br />

d’offres<br />

Le financement est prévu :<br />

- PHRC : 22,5 millions d’euros pour la<br />

durée du plan<br />

- Soutien du progamme pluriannuel :<br />

150.000 euros par an, soit 600.000<br />

euros<br />

- 5 millions d’euros par an, soit 20 millions<br />

sur la durée du plan<br />

10. développer les partenariats nationaux et<br />

européens<br />

péréniser et développer la Plate-forme<br />

maladies rares, notamment en<br />

hébergeant dans un lieu unique :<br />

l’Alliance maladies rares, Eurordis,<br />

Maladies rares info service, <strong>Orphanet</strong><br />

et l’Institut des maladies rares<br />

contribuer à coordonner les différents<br />

partenaires associatifs au niveau<br />

national, notamment la Fédération des<br />

maladies orphelines<br />

développer une coordination au niveau<br />

européen<br />

L’Association Française contre les<br />

myopathies est actuellement le financeur<br />

majoritaire de la Plate-forme Maladies<br />

Rares.<br />

Un financement de 40.000 euros par an est<br />

prévu à partir de 2005 pour soutenir le<br />

fonctionnement de la Plate-forme.<br />

Parmi les 10 axes ci-dessus, l’un d’entre eux est<br />

déjà mis en œuvre puisque le 19 novembre<br />

2004, un arrêté du Ministère de la Santé et de<br />

la Protection sociale a labellisé 34 centres de<br />

références, une centaine de centres devraient<br />

être labellisés dans le cadre du plan. Pour la<br />

maladie de Hirschsprung, le centre de<br />

référence est situé à l’hôpital Necker,<br />

coordonné notamment par le Pr Olivier Goulet,<br />

membre du Comité Scientifique de l’AFMAH.<br />

Qu’est ce qu’un centre de référence ?<br />

Le centre de référence d’une maladie rare ou<br />

d’un groupe de maladies rares est un ensemble<br />

de compétences pluridisciplinaires hospitalières<br />

organisées autour d’équipes médicales<br />

hautement spécialisées.<br />

Il assure à la fois un rôle :<br />

- d’expertise pour une maladie ou un<br />

groupe de maladies rares ayant<br />

développé des compétences spécifiques<br />

et reconnues dans ce domaine<br />

- de recours, qui lui permet, du fait de la<br />

rareté de la pathologie prise en charge<br />

et du faible nombre des équipes<br />

spécialistes dans le domaine, d’exercer<br />

une attraction (interrégionale, nationale<br />

ou internationale) au-delà du bassin de<br />

santé de son site d’implantation.<br />

Quelles sont les missions des centres de<br />

référence ?<br />

Les centres de référence ont cinq missions :<br />

- faciliter le diagnostic et définir une<br />

stratégie de prise en charge<br />

thérapeutique, psychologique et<br />

d’accompagnement social ;<br />

- définir et diffuser des protocoles de<br />

prise en charge, en lien avec la Haute<br />

Autorité de Santé de l’Union nationale<br />

des caisses d’assurance maladie<br />

(UNCAM)<br />

- coordonner les travaux de recherche et<br />

participer à la surveillance<br />

épidémiologique, en lien avec l’Institut<br />

national de veille sanitaire (InVS)<br />

- participer à des actions de formation et<br />

d’information pour les professionnels de<br />

santé, les malades et leurs familles, en<br />

lien avec l’Institut national de<br />

prévention et d’éducation pour la santé<br />

(INPES)<br />

- animer et coordonner les réseaux de<br />

correspondants sanitaires et médicosociaux<br />

- être des interlocuteurs privilégiés pour<br />

les tutelles et les associations de<br />

malades.<br />

Centre de référence des maladies<br />

digestives intestinales<br />

Coordonnateurs :<br />

Pr Olivier GOULET, Pr Jean-Pierre CEZARD,<br />

Service de gastro-entérologie,<br />

Hôpital Necker – Enfants malades,<br />

Assistance Publique – Hôpitaux de Paris<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 8


Ouverture de l’Espace Famille à Necker<br />

Fin 2004, notre association, comme<br />

toutes les associations représentées à<br />

l’hôpital Necker - Enfants Malades, a<br />

été contactée par Mme Isabelle Lesage,<br />

directrice de l’hôpital, le Pr Jaqcques<br />

Schmitz et le Pr Arnold Munnich pour<br />

participer à un projet appelé Espace<br />

Famille. L’AMFAH a pris une part active<br />

au projet, en participant aux réunions,<br />

en réalisant un dépliant…<br />

Ce lieu d’écoute, d’information et de<br />

rencontre aux familles sera animé par<br />

des bénévoles associatifs et des<br />

professionnels de santé. L’AFMAH sera<br />

représentée une journée par mois, par<br />

Mme Brigitte l’Horset.<br />

Un espace d’écoute et<br />

d’information pour les familles à<br />

l’hôpital Necker – Enfants Malades<br />

Les familles éprouvées par l’annonce du<br />

diagnostic, par les difficultés<br />

psychologiques, familiales ou sociales de<br />

l’accompagnement au quotidien d’un<br />

enfant gravement malade ou handicapé,<br />

sont souvent désemparées. Dès ce<br />

printemps, l’hôpital Necker va mettre en<br />

place un lieu ressource pour elles et<br />

leurs enfants qui sera à la fois un lieu<br />

d’écoute, un espace d’information, de<br />

conseils et d’échanges avec d’autres<br />

parents ayant vécu ou vivant des<br />

difficultés proches.<br />

Il proposera :<br />

- Un accueil et des informations<br />

avec ou sans rendez-vous :<br />

information ponctuelle, rencontre<br />

avec une association, mise à<br />

disposition de brochures, écoute<br />

individuelle, etc. Des informations<br />

variées et actualisées sur les<br />

ressources qu’ont peut mobiliser,<br />

et la manière d’y accéder.<br />

- Des réunions, des ateliers, des<br />

conférences, des formations pour<br />

échanger et acquérir de nouvelles<br />

compétences.<br />

Cet espace est aussi ouvert aux<br />

professionnels de la ville. Ce sera un lieu<br />

de rencontre permettant de mieux<br />

connaître les partenaires d’autres<br />

structures ou d’autres métiers<br />

travaillant auprès des mêmes enfants,<br />

et avec les familles d’échanger sur les<br />

pratiques, de se concerter sur des<br />

projets communs.<br />

Il contribuera à développer la présence<br />

des associations et le service rendu à<br />

l’ensemble des familles, associations et<br />

professionnels de ville concernés par<br />

toutes les pathologies prises en charge<br />

à Necker – Enfants Malades.<br />

Les permanences seront tenues par des<br />

associations et des médecins seniors<br />

bénévoles. Elles offriront une écoute<br />

chaleureuse et attentive.<br />

Nous sommes convaincus que cette<br />

expérience sera très enrichissante !<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 9


Témoignage<br />

Lorsque l’AFMAH nous a demandé si<br />

nous voulions témoigner dans le prochain<br />

batracien, nous nous sommes rappelés à<br />

quel point la lecture des témoignages<br />

précédents nous avait soutenu,<br />

encouragé et, à travers la parole des<br />

autres, reconnu dans une espèce de<br />

grande famille que forme ensemble les<br />

familles ayant des enfants atteints de la<br />

maladie de Hirschsprung.<br />

Alors, fort de cet élan, nous nous<br />

sommes souvenus. Oh non pas que tout<br />

soit oublié et effacé, non, mais notre<br />

fils Arthur a aujourd’hui 19 mois, il est<br />

un adorable petit bonhomme qui respire<br />

le bonheur et la joie de vivre malgré<br />

toutes les épreuves qu’il a pu endurer.<br />

Pourtant des étapes il en a déjà<br />

franchies plusieurs …<br />

Arthur est né le 19 mai 2003 à 22h20<br />

après huit mois et demi de grossesse<br />

fantastiques, et un accouchement long<br />

mais serein. C’est notre premier enfant.<br />

Ses grands yeux écarquillés nous en<br />

disaient déjà long sur son envie de<br />

découvrir le monde.<br />

Dans la nuit les infirmières sont venues<br />

me réveiller pour me demander de le<br />

mettre au sein, il fallait qu’il reprenne<br />

des forces. Arthur était plutôt endormi<br />

mais il a bien voulu téter.<br />

Le lendemain, tout le monde venait voir<br />

ce nouveau petit bonhomme … un joli<br />

teint, un petit nez tout arrondi, des<br />

petits cheveux blonds … et pourtant en<br />

coulisse (nous l’avons su après) Arthur<br />

inquiétait déjà un peu l’équipe<br />

soignante : il ne voulait plus téter, il<br />

vomissait (c’est parce qu’il a bu<br />

beaucoup de liquide amniotique me<br />

disait–on, l’accouchement a été long).<br />

Puis un vomissement plus important en<br />

fin d’après midi (après plusieurs<br />

tentatives d’alimentation : au sein, à la<br />

tasse, à la cuillère, à la seringue) a tout<br />

déclenché. La pédiatre est venue, elle<br />

m’a annoncé qu’Arthur allait monter en<br />

néonatologie et que je pourrais appeler<br />

d’ici trois heures pour aller le voir. Il<br />

allait sûrement être perfusé. Ce fût un<br />

gros choc, d’autant plus qu’il a fallut<br />

ensuite assumer les visites de la fin<br />

d’après-midi, sans Arthur, et sans<br />

beaucoup d’explications disponibles.<br />

En début de soirée, nous avons pu le<br />

voir, branché de partout, il semblait<br />

tout fragile dans sa couveuse. Le<br />

médecin est alors venu nous exposer les<br />

hypothèses médicales auxquelles ils<br />

pensaient : c’est la première fois que,<br />

sans que le mot Hirschsprung soit<br />

prononcé, nous avons rencontré la<br />

maladie. Arthur venait de faire un<br />

bouchon méconial, mais après lavement<br />

tout était évacué. Il restait en<br />

surveillance. Dans la nuit nous avons<br />

signé une décharge en cas de transfert<br />

urgent vers un plus gros centre<br />

hospitalier, puis nous sommes<br />

redescendus, perdus, avec sa photo.<br />

Ce qui allait arriver allait être plus rude<br />

et pourtant ce sont ces instants-là qui<br />

restent vraiment encrés dans ma<br />

mémoire comme difficiles.<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 10


S’en sont ensuite suivies 48 heures de<br />

patience, d’angoisse, de pleurs, de<br />

montée de lait mécanique… puis Arthur<br />

reprenant des forces, acceptant de<br />

téter, il est revenu dans ma chambre le<br />

jour de ma première fête des mères : un<br />

beau cadeau. Nous sommes rentrés à la<br />

maison trois jours plus tard, tout<br />

semblait être rentré dans l’ordre.<br />

Mais quelques jours après, Arthur s’est<br />

mis à vomir à nouveau. Retour à l’hôpital,<br />

examens rapides : il est faible, je n’ai<br />

pas assez de lait il faut compléter,<br />

surveiller les selles et son poids… Nous<br />

avons fait des recherches sur la maladie<br />

qui semblait se dessiner.<br />

Peu de temps après être revenus à la<br />

maison nous sentons Arthur ballonné: là<br />

commence la valse des suppos de<br />

glycérine qui bientôt ne feront plus rien.<br />

Il faut aussi entendre les mille et un<br />

conseils de notre entourage, tous<br />

adorables et présents mais qui posent<br />

parfois plus de questions que nous<br />

n’avons de réponse.<br />

Arthur vomit encore, nous retournons<br />

en consultation. Il est hospitalisé et va<br />

subir son premier examen « de<br />

dépistage », un lavement aux<br />

hydrosolubles. … Pas de résultat<br />

probant… retour à la maison. Les selles<br />

d’Arthur sont rares et moulées. Il dort<br />

en grenouille, sur le ventre, se réveille<br />

souvent. Il s’éveille aussi, fait ses<br />

premiers sourires, aime se promener en<br />

porte bébé, mange très correctement.<br />

Voilà une période plus calme où nous<br />

notons toutes les réactions dans sa<br />

couche, et toute son alimentation.<br />

Rendez-vous est pris au CHU d’Angers<br />

avec un spécialiste, le professeur<br />

Coupris. Nous sommes mi-juillet, nous<br />

apprenons que le lavement fait<br />

précédemment n’est pas valable, il<br />

faudra en refaire un et commencer les<br />

lavements quotidiens. Nous découvrons<br />

l’AFMAH par Internet et sommes alors<br />

avides d’informations.<br />

Le transit d’Arthur est de moins en<br />

moins normal, il faut l’aider souvent. Un<br />

nouveau lavement aux hydrosolubles est<br />

fait à Angers : pas de résultat probant.<br />

Il faut poursuivre. Tous les soirs le<br />

même rituel se reproduit nous massons<br />

les fesses d’Arthur et son ventre pour<br />

le soulager et l’aider. Nous faisons des<br />

lavements qui semblent bien peu<br />

efficaces. Les séjours à Angers se font<br />

de plus en plus rapprochés : nouveaux<br />

lavements presque banaux, premier<br />

passage au bloc opératoire : une biopsie<br />

avec sonde spéciale sans anesthésie<br />

dont le prélèvement ne s’avère pas<br />

suffisant pour affirmer ou infirmer la<br />

maladie. Début octobre Arthur est<br />

vraiment mal, il est encore hospitalisé.<br />

Il faut savoir, une biopsie sous<br />

anesthésie générale est pratiquée. Les<br />

résultats sont longs à attendre. Pendant<br />

ce temps je dors sur un matelas ramené<br />

de la maison sous le lit d’Arthur, je<br />

continue de l’allaiter. Monsieur Coupris<br />

me soutient dans ce sens. Le lait<br />

maternel produit des selles plus faciles<br />

à évacuer que le lait artificiel.<br />

Le 16 octobre le diagnostic est là :<br />

Arthur est atteint de la maladie de<br />

Hirschsprung. Nous sommes finalement<br />

soulagés qu’au bout de cette attente, de<br />

nos questions et du mal être de notre<br />

petit bonhomme il y ait, enfin, le nom de<br />

ce fameux autrichien.<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 11


Ensuite tout est allé très vite. Arthur a<br />

été opéré la veille de ses cinq mois par<br />

voies basse puis haute. Il est resté 5<br />

heures interminables au bloc. Le<br />

professeur Coupris lui a enlevé 35<br />

centimètres d’intestin, une forme<br />

courte nous l’avons su plus tard, pas de<br />

stomie. Puis cinq jours en réanimation<br />

pédiatrique avec des horaires pour le<br />

voir, des tuyaux et des ordinateurs, des<br />

pompes partout, masques et charlottes<br />

de rigueur.<br />

Mais, outre le lendemain de l’opération<br />

où de grands yeux ouverts nous<br />

interrogeaient profondément, nous<br />

avons bien vécu ce moment. Nous avons<br />

toujours crû en lui, nous lui avons<br />

beaucoup parlé, nous l’avons encouragé.<br />

Tout se passait bien. Chaque jour ou<br />

presque un tuyau était enlevé. Arthur a<br />

alors rejoint le service de chirurgie<br />

pédiatrique. Il a recommencé à<br />

s’alimenter tranquillement et<br />

régulièrement. Ses fesses étaient<br />

évidemment très abîmées par ses selles<br />

liquides et acides. L’équipe soignante<br />

utilisant un mélange Bépanthène et<br />

Questran.<br />

Grâce à la ténacité de Brigitte et<br />

Gisèle, une infirmière et une auxiliaire,<br />

qui se sont vraiment attachées au cas<br />

d’Arthur et qui ont tout fait pour que<br />

ses doses de lait augmentent puisque<br />

tout allait bien, pour que son catéthère<br />

soit enlevé … grâce au travail de suivi de<br />

l’équipe soignante en particulier le<br />

professeur Coupris, le chirurgien, et<br />

madame Jeudi l’anesthésiste, Arthur<br />

s’est très vite remis des suites de<br />

l’opération.<br />

Il est rentré à la maison le 4 novembre.<br />

J’ai pris un congé de présence parentale.<br />

Nous avons opté finalement pour<br />

l’alternance Cétavlon, éosine, et air<br />

ambiant ( !) pour soigner ses fesses.<br />

Tout s’est très bien passé. Ses points de<br />

cicatrice sont restés visibles très<br />

longtemps mais nous avons appris à<br />

réagir en fonction, à adapter son menu<br />

quand il est passé à une alimentation<br />

plus solide. Nous avons pris le temps de<br />

le voir grandir. Nous sommes retournés<br />

très régulièrement à Angers.<br />

Maintenant Arthur a repris la crèche où<br />

tout le monde fait attention à son<br />

alimentation. Il est un petit garçon<br />

comme les autres toujours avec un<br />

sourire aux lèvres. Ses fesses sont<br />

encore parfois abîmées, cela peut<br />

dégénérer très vite mais chacun sait<br />

maintenant comment réagir. Nous ne<br />

retournons à Angers que dans six mois.<br />

Il n’a jamais fait d’épisodes de<br />

constipation ou même de ballonnements<br />

jusque là. Il a même récemment baissé<br />

son pantalon en nous voyant aller aux<br />

toilettes en disant pipi. Il a désormais<br />

un petit pot à la maison (qu’il n’utilise<br />

pas d’ailleurs !). Le grand chantier de<br />

l’apprentissage de la propreté nous<br />

attend mais cela ne nous inquiète pas.<br />

Avec notre petit bonhomme, ce vrai<br />

bonheur ambulant, nous sommes des<br />

parents heureux !<br />

Merci à l’AFMAH d’exister et de nous<br />

permettre de nous rencontrer,<br />

d’échanger et de soutenir les nouvelles<br />

familles confrontées à la maladie et à<br />

ses conséquences au quotidien.<br />

Anne-Sophie et Fabrice LEFEUVRE<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 <strong>12</strong>


Témoignage<br />

Mia est née le 29 avril 2002, 5 semaines<br />

avant son terme. Comme beaucoup de<br />

prématurée, elle était en couveuse,<br />

« quelques jours m’avait-on dit ». Cette<br />

première séparation fut difficile mais<br />

nous étions encore loin d’imaginer ce qui<br />

nous attendait.<br />

Les deux jours suivant sa naissance, Mia<br />

était sous surveillance puisqu’elle n’avait<br />

pas encore évacué de méconium et se<br />

nourrissait mal.<br />

Le troisième jour, un fameux jeudi 2 mai<br />

2002 à 5h du matin, le pédiatre de la<br />

clinique est venu m’annoncer dans la<br />

chambre qu’une équipe de l’hôpital était<br />

en route pour transporter Mia puisque<br />

son état s’était aggravé. Nous avons<br />

tout juste eu le temps de l’embrasser<br />

avant son départ pour l’hôpital. Un<br />

véritable choc pour nous.<br />

A l’hôpital, les médecins devaient<br />

simplement lui faire un lavement afin de<br />

mieux comprendre ce qui n’allait pas,<br />

sans grande inquiétude.<br />

Mais c’était le début de notre<br />

cauchemar.<br />

A 13h30, l’hôpital nous a téléphoné de<br />

toute urgence. Mia rentrait au bloc<br />

opératoire suite à une perforation du<br />

colon. L’opération a duré tout l’aprèsmidi.<br />

L’attente était insupportable, nous<br />

ne connaissions pas encore le diagnostic.<br />

Quelques heures après l’opération, le<br />

chirurgien nous a reçu. C’était le<br />

chirurgien qui avait opéré le papa de Mia<br />

il y a 25 ans, à sa naissance de la<br />

maladie de Hirschsprung forme courte.<br />

Et là, nous avons vu toute l’inquiétude<br />

sur son visage. Il nous a expliqué qu’il<br />

venait d’opérer Mia de la maladie de<br />

Hirschsprung totale, que la perforation<br />

de son colon avait engendré une<br />

péritonite : les cellules du colon se sont<br />

propagées dans le corps de Mia et ont<br />

infecté les reins, le foie. Nous étions<br />

loin d’imaginer cela, nous étions sous le<br />

choc de cette annonce, abasourdis mais<br />

nous avions besoin de comprendre et de<br />

poser beaucoup de questions.<br />

Après cette affreuse nouvelle nous<br />

avons vu notre princesse. Quand nous<br />

sommes rentrés dans la pièce, elle était<br />

endormie, son visage était pâle. Quel<br />

choc de voir notre bébé relié à plusieurs<br />

machines, couverte de bandages, de fils,<br />

de seringues. Mais c’était à la fois<br />

merveilleux de la toucher, l’embrasser<br />

et lui dire que nous l’aimions plus que<br />

tout. Nous étions convaincus qu’elle nous<br />

entendait, nous lui avons chuchoté<br />

quelques mots tendres avant de la<br />

quitter et rentrer forcés chez nous<br />

seuls<br />

Le lendemain nous étions impatients de<br />

retrouver notre fille, nous voulions<br />

profiter de chaque minute, mais le<br />

chirurgien souhaitait nous voir car l’état<br />

de santé de Mia s’aggravait. On ne<br />

comprenait plus rien à toutes ces<br />

explications et ce jargon médical. Nous<br />

avons eu le courage de lui demander si<br />

Mia allait mourir. C’était difficile de<br />

poser cette question mais nous avions<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 13


esoin de savoir. Le médecin hésitant,<br />

nous a annoncé qu’il lui restait moins de<br />

48h pour que ses organes fonctionnent à<br />

nouveau.<br />

Le monde, à cet instant s’est effondré<br />

sur notre tête, nous étions impuissants,<br />

vidés. Encore aujourd’hui nous ne<br />

pouvons trouver les mots pour expliquer<br />

notre douleur.<br />

« Notre fille va-t-elle mourir ? »<br />

« Il lui reste moins de 48h pour que tout<br />

fonctionne à nouveau. »<br />

Comment oublier ces paroles si difficiles<br />

à entendre, elles seront gravées à<br />

jamais dans notre mémoire.<br />

Malgré notre immense douleur, nous<br />

avons expliqué à Mia que nous allions<br />

nous battre tous les trois.<br />

Le lendemain le médecin nous a annoncé<br />

que certains organes recommençaient à<br />

fonctionner, il fallait cependant<br />

attendre avant de plus se prononcer.<br />

L’état de Mia s’améliorait de jour en<br />

jour.<br />

Puis elle a commencé à ouvrir les yeux,<br />

faire des risettes et arrivait même à<br />

respirer seule. Chaque jour qui<br />

s’écoulait, les médecins lui retiraient<br />

des « fils » et commençaient à lui<br />

supprimer les médicaments. Nous<br />

pouvions même parfois faire sa toilette,<br />

la prendre dans nos bras. Ces instants<br />

étaient magiques.<br />

Au bout de deux semaines, Mia a été<br />

transférée dans un autre service. Nous<br />

avions droit qu’à quelques heures de<br />

visite par jour. Cela nous semblait<br />

tellement peu, mais nous pouvions ici<br />

nous occuper plus d’elle, la nourrir, la<br />

changer, la bercer, l’embrasser. Nous<br />

avions appris comment lui faire ses<br />

soins : changer le support, étaler la<br />

pâte, la poudre…<br />

Je retrouvais enfin ma place de maman.<br />

Les jours défilaient. Nous n’imaginions<br />

même plus sa sortie qui était prévue 3 à<br />

4 mois plus tard. Mia n’était là que<br />

depuis 1 mois.<br />

Cependant grâce aux efforts<br />

incroyables de Mia, elle a été<br />

transférée dans le service de chirurgie<br />

pédiatrique où je pouvais rester tout le<br />

temps avec elle, même la nuit.<br />

Nous nous sommes tellement battus et<br />

nous y avons tellement cru tous les<br />

trois, que le médecin à son grand<br />

étonnement a autorisé Mia à sortir au<br />

bout d’une semaine.<br />

Mia voyait le jour pour la première fois<br />

au bout d’un mois et onze jours.<br />

De retour à la maison, nous nous sommes<br />

organisés en fonction de la maladie et<br />

des soins. Les poches, les fuites, les<br />

saignements dus aux irritations, la<br />

surveillance des selles… c’était notre<br />

quotidien.<br />

Mia grandissait bien, et était<br />

régulièrement suivie par son médecin<br />

notamment pour prévoir la<br />

réanastomose.<br />

La seconde opération était prévue le 6<br />

février 2003 soit 9 mois après sa<br />

naissance et la première intervention.<br />

Elle dura 6 heures.<br />

6 heures d’une attente insupportable et<br />

que nous ne pouvons vous expliquer,<br />

d’autant que l’opération ne devait durer<br />

que 4 heures. Nous avions imaginé le<br />

pire les 2 dernières heures.<br />

A la sortie du bloc, Mia était bandée, les<br />

yeux scotchés, elle dormait encore.<br />

L’opération a été un succès. Elle est<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 14


estée plusieurs jours en réanimation.<br />

Nous étions à nouveau très présents<br />

pour l’encourager, la câliner. Mais il est<br />

difficile pour un enfant de 9 mois<br />

d’avoir les mains attachées, de tolérer<br />

toutes les contraintes du milieu<br />

hospitalier.<br />

Mia a repris ses esprits après quelques<br />

jours et a arraché ses tuyaux. En raison<br />

de la stabilité de son état sans les<br />

tuyaux, les médecins ont décidé de la<br />

transférer dans le service de chirurgie<br />

pédiatrique. C’était pour nous une bonne<br />

nouvelle car nous pouvions rester auprès<br />

d’elle.<br />

Elle était plutôt bien, ne semblait pas<br />

avoir de douleurs, elle faisait même ses<br />

selles, tout commençait à se remettre<br />

en ordre… jusqu’au 1 er soir d’arrivée<br />

dans le service de chirurgie pédiatrique<br />

où les douleurs se sont réveillées, nous<br />

étions impuissants devant ses<br />

hurlements. Seul un calmant pouvait<br />

l’apaiser. Cela a duré plusieurs jours<br />

avant de s’atténuer. Nous pensions que<br />

ses souffrances étaient terminées et<br />

pourtant…<br />

Ses selles brûlaient la peau de ses<br />

fesses à sang au point de faire<br />

apparaître des plaies. Une préparation à<br />

base de cholestéramine pouvait un peu la<br />

soulager.<br />

Nous sommes enfin rentrés à la maison<br />

2 semaines après.<br />

A la maison, il fallait continuer à se<br />

battre pour soulager ses plaies,<br />

l’encourager à mieux supporter ces<br />

douleurs, se battre pour qu’elle se<br />

nourrisse mieux. Le quotidien était<br />

difficile. Puis nous avons découvert<br />

l’AFMAH, et lors d’un week-end où<br />

parents et médecins se réunissaient<br />

pour parler de cette maladie, nous avons<br />

pu échanger nos expériences et recevoir<br />

quelques conseils.<br />

Cela nous a permis de nous sentir moins<br />

seuls et nous sommes repartis plus<br />

combatifs.<br />

J’ai écrit ce témoignage le 3 janvier<br />

2004 (soit 21 mois ans après la<br />

naissance) depuis le service d’urgences<br />

pédiatriques de l’hôpital suite à une<br />

gastro qui a déshydraté Mia en moins de<br />

2 heures. Il est difficile d’oublier pour<br />

un moment la maladie puisqu’une simple<br />

gastro peut nous renvoyer directement<br />

à l’hôpital. Malgré ce parcours<br />

douloureux nous y avons crus jusqu’au<br />

bout. Aujourd’hui même si la maladie<br />

nous a laissé des séquelles, et est<br />

encore bien présente dans nos têtes et<br />

notre vie de tous les jours, nous<br />

profitons de chaque moment que nous<br />

passons ensemble. Mia est aujourd’hui<br />

très épanouie et se porte<br />

merveilleusement bien. C’est pour nous<br />

l’essentiel.<br />

Ghislaine de Maria<br />

le sourire de Mia<br />

AFMAH - LE BATRACIEN N° 11 15


Le réseau des contacts privilégiés AFMAH<br />

Les Contacts Privilégiés sont des parents concernés par la Maladie de Hirschsprung qui peuvent<br />

vous écouter, vous mettre en relation avec d’autres familles de votre région, organiser des<br />

manifestations locales en faveur de la Maladie de Hirschsprung…<br />

Région Nord Ouest<br />

Nathalie le Tarnec<br />

1 bis rue des Ormes<br />

35380 PLELAN LE GRAND<br />

Tel : 02 99 06 94 87<br />

nathalie.letarnec@wanadoo.fr<br />

Anne-Sophie Lefeuvre<br />

Appt 1539<br />

25 place de la Commune<br />

53000 LAVAL<br />

Tel : 02 43 37 84 71<br />

anne-so.fab@wanadoo.fr<br />

Région Sud Ouest<br />

Sophie Guillem<br />

81 impasse Prosper Mérimée<br />

33<strong>12</strong>7 St JEAN D’ILLAC<br />

Tel : 05 56 68 98 08<br />

s.guillem@wanadoo.fr<br />

Delphine Bodoy<br />

16 rue de la Juscle<br />

64230 ARBUS<br />

Tel : 05 59 83 10 60<br />

Région parisienne<br />

Stéphanie Baroin<br />

60 bis rue de Nanterre<br />

92600 ASNIERES<br />

Tel : 01 47 91 59 51<br />

Région Nord Est<br />

Nadège Galbourdin<br />

22 rue du Château<br />

67880 KRAUTERGERSHEIM<br />

Tel : 03 88 48 68 77<br />

galbourdin.family@free.fr<br />

Région Sud Est<br />

Virginie Marmonier<br />

1 chemin des Cordonnières<br />

01700 NEYRON<br />

Tel : 04 72 88 22 64<br />

Pour les formes syndromiques<br />

Mireille Dupasquier<br />

43 allée des Hautprès<br />

69290 St GENIS LES OLLIERES<br />

Tel : 04 78 57 22 63

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