Les bryophytes du Luxembourg - Musée national d'histoire naturelle

J. Werner Les bryophytes du Luxembourg - Liste annotée et atlas
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sept carrés, dont trois se situent dans les régions
gréseuses, deux dans l'Oesling et un seul dans
la région mosellane. Il y a enfin douze carrés où
il est satisfait à un seul critère; ces derniers se
situent notamment dans la Petite-Suisse, l'Oesling
méridional et septentrional, la vallée de la Moselle
et les régions de grès.
Il existe des différences entre les listes des "hot
spots" établies à sept ans d'intervalle, sauf pour ce
qui est de la Petite-Suisse. En fait il y a eu pendant
cette période une recrudescence de recherches
floristiques dans des secteurs insuffisamment
connus, par exemple dans l'est du Grunewald
(carré L8.57), grâce aux travaux de Hans (2009);
le carré voisin L8.56 est riche également, mais
n'atteint plus les seuils statistiques.
4. La répartition des taxons
- principaux "distribution
patterns"
Un examen attentif des cartes de répartition
(annexe 4) montre qu'un nombre significatif de
bryophytes (près de 40 % des taxons) possèdent
une répartition assez "intelligible", c'est-àdire
qu'on peut faire corréler avec des espaces
naturels marqués par des constantes topographiques,
géologiques, climatiques ou environnementales.
La majorité des espèces, toutefois,
ne livre pas de cartes aisément déchiffrables, à
moins qu'il ne s'agisse d'espèces très communes,
dont l'absence ci-et-là suggère bien souvent des
lacunes de prospection (Bryum capillare, Lophocolea
heterophylla), mais correspond parfois à une
réelle donnée phytogéographique (Isothecium
alopecuroides semble bien manquer dans l'extrême
NW de l'Oesling; Metzgeria furcata y est plus rare,
en raison du faible taux de boisement du hautplateau
ardennais; Polytrichastrum formosum évite
les régions calcaires et / ou peu boisées du SW).
Dans une première étape nous ferons des constats
au niveau des deux districts phytogéographiques
et des régions naturelles subordonnées; ensuite
nous tenterons d'illustrer au moins quelques-uns
des "patterns" de répartition.
4.1. Oesling et Gutland
Le tab. 2 montre à suffisance que les deux districts
botaniques correspondent bien à une réalité phytogéographique
évidente au niveau de la bryoflore:
Le nombre de taxons communs aux deux districts
est inférieur aux deux tiers de l'ensemble. 57 taxons
du Gutland (district lorrain) ne se retrouvent pas
dans l'Oesling (district ardennais) et 73 bryophytes
de l'Oesling sont inconnues au Gutland, ce dernier
district, rappelons-le, couvrant près des deux tiers
du pays.
4.2. Oesling: nord et sud
Le N de l'Oesling est contigu à la Haute Ardenne
belge. Il possède en exclusivité 12 taxons, parmi
lesquels deux sphaignes, deux Calliergon et
d'autres mousses des marécages, tourbières et bois
tourbeux (Cleistocarpidium palustre, Polytrichum
strictum), à répartition essentiellement boréale,
voire sub-arctique (Pseudobryum cinclidioides).
Certaines espèces très communes dans le reste du
pays y sont, par ailleurs, plus rares (Eurhynchium
striatum, Isothecium alopecuroides, Metzgeria furcata,
Plagiomnium undulatum, Rhytidialdelphus triquetrus).
Cinquante-six taxons - soit presque le dixième
de la bryoflore du pays - ne sont connus que du
sud de l'Oesling: Il s'agit en majorité d'épilithes
rencontrés sur les rochers de schiste ou de quartzite
(de nombreuses grimmiacées, par exemple), ainsi
que de quelques spécialistes:
- des sites humides ou marécageux, comme
Sphagnum warnstorfii et Breidleria pratensis
- des chemins et talus argilo-schisteux, comme
Ditrichum lineare
- des landes siliceuses arides, comme Riccia
ciliifera et Schistidium confertum
- de sites aquatiques et subaquatiques (cours
d'eau peu eutrophisés, neutres à légèrement
acides), comme Fontinalis squamosa, Fissidens
monguillonii ou Orthotrichum rivulare.
Ferrantia • 65 / 2011