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Les bryophytes du Luxembourg - Musée national d'histoire naturelle

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J. Werner <strong>Les</strong> <strong>bryophytes</strong> <strong>du</strong> <strong>Luxembourg</strong> - Liste annotée et atlas<br />

possèdent une stratégie vitale (During 1979, 1992)<br />

de 'pioneers' ou de 'colonists'. D'autres sont de<br />

type 'shuttle' et peuvent apparaître ci-et-là au gré<br />

de la modification des paysages; elles s'implantent<br />

parfois à demeure, mais le plus souvent seulement<br />

pour un temps limité dans les régions où les interventions<br />

humaines ont été les plus fortes (carrières,<br />

chantiers de routes, pessières, zones à forts<br />

apports d'engrais etc.). De nombreuses pottiacées<br />

- bien représentées au <strong>Luxembourg</strong>, comme nous<br />

venons de le voir - appartiennent à ces catégories.<br />

Certains milieux naturels - par exemple les forêts<br />

quasi-climaciques intactes, mais non rocheuses<br />

- ne livrent souvent, en revanche, qu'une biodiversité<br />

assez limitée sur le plan quantitatif (essentiellement<br />

des 'perennial stayers' sensu During),<br />

comme l'ont montré Ma et al. (2009) à propos des<br />

forêts tropicales <strong>du</strong> sud-ouest de la Chine.<br />

3.1. Approche quantitative<br />

3.1.1. Au niveau des carrés IFBL<br />

<strong>Les</strong> 200 carrés cartographiés sont listés dans<br />

l'annexe 3, selon la valeur décroissante de leur<br />

richesse en <strong>bryophytes</strong>. Un graphique (fig. 15) les<br />

regroupe en cinq classes de richesse; on obtient<br />

l'image d'une courbe de Gauss infléchie vers la<br />

gauche (il y a plus de carrés pauvres que de carrés<br />

riches). Ni la moyenne (114) ni la valeur médiane<br />

(107) ne figurent, en effet, dans la classe de<br />

fréquence centrale, mais dans la pénultième classe<br />

des carrés moins riches (76 entités). La classe<br />

inférieure regroupe encore 64 carrés, dont les plus<br />

pauvres se situent au N de l'Oesling et dans le SW<br />

<strong>du</strong> pays et le long de la frontière belge.<br />

Une carte (fig. 16) représente uniquement les<br />

carrés les plus riches, où l'on a trouvé au moins<br />

150 taxons, soit environ 30 % de plus que la<br />

moyenne. Dans la catégorie des carrés exceptionnellement<br />

riches (> 200 taxons) figurent six carrés<br />

de la Petite-Suisse, ainsi que le carré de Hollenfels<br />

(L8.34), dans la partie occidentale de la région <strong>du</strong><br />

grès de <strong>Luxembourg</strong>; le carré de Beaufort (K8.58)<br />

est avec 252 taxons recensés le plus riche <strong>du</strong> pays;<br />

on y trouve 42 % de la flore bryologique sur 0,6 %<br />

<strong>du</strong> territoire <strong>national</strong> ! La catégorie des carrés très<br />

riches (150-200 taxons) comprend aussi beaucoup<br />

de carrés des régions situées sur le grès, en particulier<br />

dans la Petite-Suisse, mais également huit<br />

carrés de l'Oesling central-méridional, trois carrés<br />

Ferrantia • 65 / 2011<br />

de la vallée de l'Our (Oesling) et trois carrés de la<br />

région mosellane.<br />

<strong>Les</strong> carrés les plus pauvres se situent aux<br />

frontières méridionales (M8.52: Esch-Belval et<br />

Au<strong>du</strong>n-le-Tiche: 53 taxons; milieu urbain et fort<br />

in<strong>du</strong>strialisé) et septentrionales (J8.22: Hermitage<br />

de Hachiville, frontière belge: 53 taxons; hautplateaux<br />

monotones couverts de champs et de<br />

pessières).<br />

3.1.2. Au niveau des régions<br />

<strong>naturelle</strong>s et des districts botaniques<br />

On peut reconnaître au sein des deux districts<br />

phytogéographiques plusieurs ensembles<br />

naturels qui se différencient par la géologie, le<br />

relief, l'altitude, ainsi que par des nuances climatiques.<br />

La biodiversité de ces entités a été évaluée<br />

en fonction <strong>du</strong> nombre de taxons de <strong>bryophytes</strong><br />

observés dans les carrés IFBL (4x4 km) situés dans<br />

ces régions. <strong>Les</strong> résultats ne sont toutefois qu'approximatifs,<br />

étant donné que quelques carrés sont<br />

situés à cheval sur deux régions <strong>naturelle</strong>s (fig. 17).<br />

Cette approche confirme ce qui a été développé au<br />

point précédent, car nous trouvons dans un ordre<br />

descendant de richesse: la Petite-Suisse luxembourgeoise<br />

(moyenne de 180,9 par carré IFBL);<br />

ensuite les vallées de la Moselle et de la Basse-Sûre,<br />

les régions de grès en-dehors de la Petite-Suisse et<br />

l'Oesling méridional; ces trois régions possèdent<br />

une richesse supérieure d'environ un dixième à<br />

la moyenne <strong>national</strong>e. L'extrême sud-est (Bassin<br />

minier) et le NNW de l'Oesling ont, par contre,<br />

une biodiversité globale bien en-dessous (plus<br />

de 20%) de la moyenne, tout comme les 50 carrés<br />

restants, non classés.<br />

On peut voir au tab. 2 que la flore bryologique<br />

<strong>du</strong> Gutland (528 taxons) est plus riche que celle<br />

de l'Oesling (444 taxons), notamment au niveau<br />

des hépatiques. La superficie <strong>du</strong> premier district<br />

botanique est toutefois le double de celle <strong>du</strong><br />

second!<br />

<strong>Les</strong> foyers de biodiversité sont donc centrés<br />

sur deux noyaux (la Petite-Suisse et les régions<br />

gréseuses attenantes, la partie centrale de l'Oesling<br />

méridional) et deux bandes étroites (la vallée de<br />

l'Our septentrionale, les vallées de la Moselle et de<br />

la Basse-Sûre). Il est intéressant de noter:<br />

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