J. Werner <strong>Les</strong> <strong>bryophytes</strong> <strong>du</strong> <strong>Luxembourg</strong> - Liste annotée et atlas 24 Fig. 13: Plagiothecium un<strong>du</strong>latum, une mousse pleurocarpe à répartition boréale, semble être actuellement en régression au <strong>Luxembourg</strong>. – Plagiothecium un<strong>du</strong>latum, a pleurocarpeous boreo-montane moss, seems to have regressed recently in <strong>Luxembourg</strong>. Photo: M.-L. Werner- Braun. Fig. 14: Lunularia cruciata, une hépatique thalleuse originaire des tropiques, cantonnée aux vallées chaudes <strong>du</strong> Gutland. – Lunularia cruciata, a thalleous neophytic liverwort, of tropical origin, restricted to the warmer valleys of Gutland. Photo: Christian Leprevost. Ferrantia • 65 / 2011
J. Werner <strong>Les</strong> <strong>bryophytes</strong> <strong>du</strong> <strong>Luxembourg</strong> - Liste annotée et atlas possèdent une stratégie vitale (During 1979, 1992) de 'pioneers' ou de 'colonists'. D'autres sont de type 'shuttle' et peuvent apparaître ci-et-là au gré de la modification des paysages; elles s'implantent parfois à demeure, mais le plus souvent seulement pour un temps limité dans les régions où les interventions humaines ont été les plus fortes (carrières, chantiers de routes, pessières, zones à forts apports d'engrais etc.). De nombreuses pottiacées - bien représentées au <strong>Luxembourg</strong>, comme nous venons de le voir - appartiennent à ces catégories. Certains milieux naturels - par exemple les forêts quasi-climaciques intactes, mais non rocheuses - ne livrent souvent, en revanche, qu'une biodiversité assez limitée sur le plan quantitatif (essentiellement des 'perennial stayers' sensu During), comme l'ont montré Ma et al. (2009) à propos des forêts tropicales <strong>du</strong> sud-ouest de la Chine. 3.1. Approche quantitative 3.1.1. Au niveau des carrés IFBL <strong>Les</strong> 200 carrés cartographiés sont listés dans l'annexe 3, selon la valeur décroissante de leur richesse en <strong>bryophytes</strong>. Un graphique (fig. 15) les regroupe en cinq classes de richesse; on obtient l'image d'une courbe de Gauss infléchie vers la gauche (il y a plus de carrés pauvres que de carrés riches). Ni la moyenne (114) ni la valeur médiane (107) ne figurent, en effet, dans la classe de fréquence centrale, mais dans la pénultième classe des carrés moins riches (76 entités). La classe inférieure regroupe encore 64 carrés, dont les plus pauvres se situent au N de l'Oesling et dans le SW <strong>du</strong> pays et le long de la frontière belge. Une carte (fig. 16) représente uniquement les carrés les plus riches, où l'on a trouvé au moins 150 taxons, soit environ 30 % de plus que la moyenne. Dans la catégorie des carrés exceptionnellement riches (> 200 taxons) figurent six carrés de la Petite-Suisse, ainsi que le carré de Hollenfels (L8.34), dans la partie occidentale de la région <strong>du</strong> grès de <strong>Luxembourg</strong>; le carré de Beaufort (K8.58) est avec 252 taxons recensés le plus riche <strong>du</strong> pays; on y trouve 42 % de la flore bryologique sur 0,6 % <strong>du</strong> territoire <strong>national</strong> ! La catégorie des carrés très riches (150-200 taxons) comprend aussi beaucoup de carrés des régions situées sur le grès, en particulier dans la Petite-Suisse, mais également huit carrés de l'Oesling central-méridional, trois carrés Ferrantia • 65 / 2011 de la vallée de l'Our (Oesling) et trois carrés de la région mosellane. <strong>Les</strong> carrés les plus pauvres se situent aux frontières méridionales (M8.52: Esch-Belval et Au<strong>du</strong>n-le-Tiche: 53 taxons; milieu urbain et fort in<strong>du</strong>strialisé) et septentrionales (J8.22: Hermitage de Hachiville, frontière belge: 53 taxons; hautplateaux monotones couverts de champs et de pessières). 3.1.2. Au niveau des régions <strong>naturelle</strong>s et des districts botaniques On peut reconnaître au sein des deux districts phytogéographiques plusieurs ensembles naturels qui se différencient par la géologie, le relief, l'altitude, ainsi que par des nuances climatiques. La biodiversité de ces entités a été évaluée en fonction <strong>du</strong> nombre de taxons de <strong>bryophytes</strong> observés dans les carrés IFBL (4x4 km) situés dans ces régions. <strong>Les</strong> résultats ne sont toutefois qu'approximatifs, étant donné que quelques carrés sont situés à cheval sur deux régions <strong>naturelle</strong>s (fig. 17). Cette approche confirme ce qui a été développé au point précédent, car nous trouvons dans un ordre descendant de richesse: la Petite-Suisse luxembourgeoise (moyenne de 180,9 par carré IFBL); ensuite les vallées de la Moselle et de la Basse-Sûre, les régions de grès en-dehors de la Petite-Suisse et l'Oesling méridional; ces trois régions possèdent une richesse supérieure d'environ un dixième à la moyenne <strong>national</strong>e. L'extrême sud-est (Bassin minier) et le NNW de l'Oesling ont, par contre, une biodiversité globale bien en-dessous (plus de 20%) de la moyenne, tout comme les 50 carrés restants, non classés. On peut voir au tab. 2 que la flore bryologique <strong>du</strong> Gutland (528 taxons) est plus riche que celle de l'Oesling (444 taxons), notamment au niveau des hépatiques. La superficie <strong>du</strong> premier district botanique est toutefois le double de celle <strong>du</strong> second! <strong>Les</strong> foyers de biodiversité sont donc centrés sur deux noyaux (la Petite-Suisse et les régions gréseuses attenantes, la partie centrale de l'Oesling méridional) et deux bandes étroites (la vallée de l'Our septentrionale, les vallées de la Moselle et de la Basse-Sûre). Il est intéressant de noter: 25
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