Les bryophytes du Luxembourg - Musée national d'histoire naturelle

J. Werner Les bryophytes du Luxembourg - Liste annotée et atlas
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2.6. La fréquence relative des
bryophytes
Sept classes de fréquence inégales ont été
retenues. La délimitation des classes de fréquence
est donnée au tab. 5, les taxons ayant été classés
comme très rares (RR), rares (R), assez rares
(AR), assez fréquents (AF), assez communs
(AC), communs (C) ou très communs (CC). Dans
l'annexe 1 la classe de fréquence est donnée pour
chaque taxon individuellement.
En fait (fig. 12) - comme dans de nombreuses autres
régions du monde - la majorité des taxons (soit
59,4 %) sont rares ou assez rares au Luxembourg;
72 taxons (12 %) n'ont été observés qu'une seule
fois, 46 autres taxons l'ont été deux fois seulement.
On constate aussi la part conséquente des espèces
moyennement fréquentes (AF + AC: 27,6 %) et le
nombre réduit d'espèces vraiment communes (CC
+ C), ces dernières n'étant que 79 (13%).
Parmi les espèces très communes (CC) dix-sept
ont été observées dans au moins neuf carrés sur
dix: Brachythecium rutabulum et Hypnum cupressiforme,
partout présents (200x), ensuite Ceratodon
purpureus, Orthotrichum affine (196x), Lophocolea
heterophylla (195x), Atrichum undulatum, Kindbergia
praelonga (191x), Bryum capillare (190x), Lophocolea
bidentata (189x), Tortula muralis (188x), Dicranoweisia
cirrata, Metzgeria furcata, Eurhynchium striatum
(185x), Grimmia pulvinata, Bryum argenteum (184x),
Frullania dilatata (183x) et Homalothecium sericeum
(180x). Ces espèces existent probablement dans
tous les carrés IFBL et sont passées inaperçues
ci-et-là.
2.7. Espèces en recul ou en expansion
Etant donné la capacité de la bryoflore à s'adapter
rapidement aux changements climatiques et
environnementaux, il serait primordial d'étudier
celle-ci sous un angle historique, par exemple
comme Jones (1991) l'avait fait de façon simple
et convaincante pour l'Oxfordshire (Angleterre).
La Liste Rouge luxembourgeoise des bryophytes
(Werner 2003b, 2008) contient quelques développements
à ce sujet.
Vers 1975 les effets de la pollution atmosphérique
au SO2 (pluies acides) étaient encore sensibles
dans le sud et le centre du pays. Cette source de
pollution s'est atténuée (désindustrialisation); en
témoignent le nombre d'Orthotrichum nouveaux
pour le pays, découverts depuis quinze ans et
l'extension d'espèces rares comme O. pulchellum.
Nous ne sommes pas sortis de l'auberge pour
autant, car d'autres pollutions et interventions
humaines continuent de plus belle (cultures
dévoreuses d'engrais et de pesticides, plantations
de pessières, constructions de routes et réduction
générale des espaces naturels). Ces facteurs
menacent bon nombre de bryophytes, mais
peuvent aussi nous valoir des épiphytes inattendus
comme Syntrichia ruralis et Grimmia pulvinata, avec
un risque évident d'une banalisation des cortèges
corticoles. Des coupes rases, en certains endroits,
ont perturbé le microclimat forestier de quelques
vallées riches (exemple: Hollenfels-Mandelbaach,
où Metzgeria temperata survit comme par miracle,
mais où les sphaignes et plusieurs hépatiques ont
été décimées à 90 %).
Tab. 5: Délimitation des classes de fréquence des taxons de bryophytes
du Luxembourg (y compris la partie étrangère des 200 carrés IFBL
luxembourgeois). – Delimitation of the frequency classes of the
Luxembourg bryophyte taxa (including foreign parts of the 200
Luxembourg IFBL squares).
Limites des classes de fréquence
Frequency class boundaries
RR Très rare – very rare ≤ 1 % 1 - 2
R Rare – rare 1 - 5 % 3 - 10
AR Assez rare – rather rare 5 - 12,5 % 11 - 24
AF Assez fréquent – rather frequent 12,5 - 25 % 25 - 49
AC Assez commun – rather common 25 - 50 % 50 - 99
C Commun – common 50 - 75 % 100 - 149
CC Très commun – very common 75 - 100 % 150 - 200
Ferrantia • 65 / 2011