Les bryophytes du Luxembourg - Musée national d'histoire naturelle

J. Werner Les bryophytes du Luxembourg - Liste annotée et atlas
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Les épilithes comprennent beaucoup d'espèces
rares dans la "grande région" SARLORLUX-
Wallonie, voire dans une bonne partie des "Mittelgebirge"
d'Europe, par exemple les hépatiques
Anastrophyllum hellerianum, Plagiochila bifaria, P.
punctata, P. spinulosa (dans les gorges de la Petite-
Suisse) et les mousses Dichodontium flavescens,
Didymodon glaucus (également dans la Petite-
Suisse), Grimmia torquata (Oesling méridional),
Neckera menziesii, Rhodobryum ontariense et Schistidium
robustum (vallée de la Moselle).
A côté des rochers naturels il faut aussi considérer
les murs et murets en pierres. Une soixantaine
de taxons se rencontrent dans cet habitat menacé
par des nettoyages intensifs et l'emploi généralisé
du béton; quelques espèces sont exclusives de
cette écologie, par exemple †Targionia hypophylla,
Grimmia crinita, Bryum algovicum et B. pallescens.
Les bryophytes terricoles à humicoles, croissant
sur le sol minéral nu, l'humus, le sol forestier et
dans différents types de pelouses sont également
très nombreuses (environ 260 taxons). Les
milieux les plus riches en espèces sont, dans
l'ordre descendant, les talus acides sablonneux
du Gutland, les talus schisteux de l'Ardenne, les
espaces rudéraux et sols cultivés ouverts et les
pelouses calcaires de type Mesobrometum dans
l'est du Gutland (fig. 9). Parmi les espèces remarquables
des sols acides mentionnons Buxbaumia
aphylla et Dicranum spurium; les sols calcaires ont
livré Ephemerum recurvifolium et de nombreuses
autres petites pottiacées thermophiles, souvent
annuelles. Le sol sablonneux des carrières et
sablières abandonnées est à signaler avec Lophozia
capitata et Discelium nudum.
Le pays est assez riche en épiphytes (101 taxons,
dont une bonne trentaine sont exclusivement
corticoles. Les conditions environnementales
actuelles - à nouveau meilleures au niveau de la
qualité de l'air - y sont pour quelque chose, de
même que l'existence d'espaces boisés importants,
Fig. 9: Rhytidium rugosum n'est pas rare au Luxembourg dans deux milieux oligotrophes, les pelouses
calcaires sur marnes ou calcaire dolomitique et les pelouses siliceuses très ouvertes sur schiste – Rhytidium
rugosum is not rare in Luxembourg in two oligotrophic habitats: calcareous grassland on marl or
dolomit limestone and very open siliceous grassland on slate-rock. Photo: J. Werner.
Ferrantia • 65 / 2011