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la cité radieuse - Artishoc

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BALLET NATIONAL DE MARSEILLE<br />

DIRECTION FRÉDÉRIC FLAMAND<br />

DOSSIER DE PRESSE<br />

LA CITÉ RADIEUSE<br />

Frédéric F<strong>la</strong>mand / Dominique Perrault<br />

création mondiale 2005 dans le cadre de <strong>la</strong> 10 e édition du Festival de Marseille<br />

coproduction Festival de Marseille, Fondazione Teatro Due - Parma<br />

co-réalisation Théâtre National de Marseille - La Criée<br />

Partenaires La Facolta di Design e Arti - Universita IUAV di Venezia<br />

Conception artistique : Frédéric F<strong>la</strong>mand<br />

Chorégraphie : Frédéric F<strong>la</strong>mand & les danseurs du Ballet National de Marseille<br />

Concept scénographique : Dominique Perrault avec Gaelle Lauriot-Prévost & Marie-Pierre Vandeputte<br />

Conseiller artistique : Bernard Degroote<br />

Assistante chorégraphique : Cristina Dias<br />

Conseiller musical : Jacques-Yves Le Docte<br />

Montage son : Xavier Yerles<br />

Lumières : Nico<strong>la</strong>s Olivier et Frédéric F<strong>la</strong>mand<br />

Costumes : Annelies Vandamme<br />

Opérateur vidéo : Pino Pipitone<br />

Coordination technique : Nico<strong>la</strong>s Olivier & Frédéric Granger<br />

Danseurs : Mesdemoiselles Delphine Boutet, Marion Cavaillé, Katharina Christl, Agnès Lascombes,<br />

Mylène Martel, Mie Miyazawa, Valentina Pace & Messieurs Thibault Amanieu, Frédéric Carré,<br />

Yasuyuki Endo, Baptiste Herbert, Lionel Hun, Marcos Marco, Angelo Vergari.<br />

Remerciements aux étudiants de La Facolta di Design e Arti - Universita IUAV di Venezia pour leur<br />

participation active au processus de création : Cristina Barbiani, Martina Cocco, Sara Guerini, Martina<br />

Poiana, Valentina Ricci, Serena Rocco et Fabiano Spano.<br />

[CONTACT PRESSE]<br />

Christophe Mély / Ballet National de Marseille<br />

Tél. 04 91 32 72 86 - Fax 04 91 327 320<br />

c.mely@ballet-de-marseille.com


INTRODUCTION<br />

Récemment nommé à <strong>la</strong> tête du Ballet National de Marseille, Frédéric F<strong>la</strong>mand retrouve le public marseil<strong>la</strong>is<br />

avec sa toute première création phocéenne La Cité Radieuse. Après Metapolis (2000) - réalisé en col<strong>la</strong>boration<br />

avec <strong>la</strong> star irako-britannique de l’architecture Zaha Hadid - et Silent Collisions (2003) avec Thom Mayne,<br />

Pritzker Prize 2005, ce nouvel opus consacré à <strong>la</strong> ville s'inscrit dans une recherche chorégraphique unique en<br />

son genre : explorer les rapports qui lient danse et architecture, une problématique initiée avec le spectacle<br />

Moving Target des architectes américains Elisabeth Diller et Ricardo Scofidio, présenté par le Festival de<br />

Marseille à l'Opéra de Marseille en 1998.<br />

Aujourd’hui, c'est donc à Dominique Perrault, architecte de <strong>la</strong> Bibliothèque Nationale de France et du Théâtre<br />

Marinsky 2 à Saint-Petersbourg, que Frédéric F<strong>la</strong>mand confie le soin de faire « danser l'espace ».<br />

Le dispositif scénique constitué d’écrans mobiles en maille métallique, caractéristique de nombreuses réalisations<br />

de Dominique Perrault, fait éc<strong>la</strong>ter le cadre traditionnel de <strong>la</strong> représentation, chorégraphie un jeu d’apparitions, de<br />

diparitions, confronte le corps réel et ses démultiplications re<strong>la</strong>yées par un jeu d’images.<br />

F<strong>la</strong>mand et Perrault partent du rêve moderne de Le Corbusier - créer un nouveau type de « villes <strong>radieuse</strong>s »<br />

et synonymes de bien être général (dont <strong>la</strong> pierre angu<strong>la</strong>ire serait « <strong>la</strong> maison du fada » comme <strong>la</strong> nomment<br />

les Marseil<strong>la</strong>is). Ils interrogent <strong>la</strong> « ville monde » où prolifèrent les non-lieux, espaces d'anonymat selon<br />

l'anthropologue Marc Augé, devenus aujourd'hui une composante essentielle de toute existence sociale : centres<br />

commerciaux, aéroports, gares de transit ….<br />

Frédéric F<strong>la</strong>mand et Dominique Perrault évoquent sans détour cette Cité Radieuse globale où « le corps<br />

humain est soumis à des flux incessants d'énergie, d'images, plongé dans les ramifications infinies des réseaux »,<br />

où les repères identitaires changent en même temps que l'organisation de l'espace.<br />

UNE AVANT-PREMIÈRE À PARME<br />

Un <strong>la</strong>boratoire Danse & Architecture organisé pendant un mois à Parme, à l’initiative de <strong>la</strong> section Art et Design<br />

de l’Université d’architecture de Venise (I.U.A.V.) et de <strong>la</strong> Fondazione Teatro Due de Parme a fait se rencontrer<br />

les danseurs du Ballet National de Marseille et de jeunes architectes et étudiants de <strong>la</strong> faculté de l’I.U.A.V.<br />

Le résultat de ce <strong>la</strong>boratoire, première étape du spectacle <strong>la</strong> Cité Radieuse, a été présenté dans le cadre du<br />

Festival de Parme les 11 et 12 mai au Teatro Due, avant <strong>la</strong> création mondiale du spectacle dans le cadre du<br />

10 e Festival de Marseille.<br />

« La danse, descendue de sa tour d’ivoire est en prise<br />

directe avec les phénomènes de société.»<br />

Frédéric F<strong>la</strong>mand


LA CITÉ RADIEUSE d’après Frédéric F<strong>la</strong>mand<br />

Marseille, années 50 : La Cité Radieuse conçue par Le Corbusier.<br />

On l'appelle aussi « La Maison du Fada ». Elle est <strong>la</strong> parfaite représentation d'une<br />

certaine utopie que pouvaient encore poursuivre les architectes de <strong>la</strong> modernité, dans leur volonté de<br />

modeler l'espace et le temps en vue du bien-être général.<br />

A l'aube du XXI e siècle, on parle de surmodernité pour rendre compte du processus<br />

d'accélération auquel est livrée <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète. La mondialisation a imposé l'idée de ville-monde. L'idée de Cité<br />

Radieuse n'est plus véhiculée par un individu, mais par un système qui repose sur <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion, toujours plus<br />

rapide, des biens, des personnes, et sur <strong>la</strong> consommation. Aux lieux symboliques que représentaient les<br />

p<strong>la</strong>ces publiques, les églises, etc. ont succédé ce que l'anthropologue Marc Augé appelle les non-lieux : aéroports,<br />

centres commerciaux, gares de transit, autoroutes, espaces d'anonymat qui accueillent chaque jour des<br />

individus plus nombreux.<br />

Curieusement, « non-lieu » est le sens étymologique du mot « utopie ». Notre spectacle interroge les nouvelles<br />

formes d'utopie liées à l'avènement de cette Cité Radieuse mondiale, où le corps humain est soumis à des flux<br />

incessants d'énergie, plongé dans les ramifications infinies des réseaux modelés par les idéologies sanitaire et<br />

sécuritaire.<br />

Métapoles et mégapoles sont aujourd'hui autant d'arènes en perpétuelle mutation où sont confrontés les<br />

hommes aux images qu'ils produisent. C'est le monde des images, via <strong>la</strong> publi<strong>cité</strong>, les autoroutes de<br />

l'information, qui façonne aujourd'hui désirs et angoisses, toujours recyclés, de l'être humain. Seul le corpsimage<br />

est à même de réaliser dans les flux accélérés de l'espace virtuel, les fantasmes d'ubiquité, de flexibilité<br />

ou de mobilité totale, proposés au corps réel. Celui-ci ne peut cependant que sortir éc<strong>la</strong>té de sa tentative de<br />

se conformer à l'univers, de plus en plus inaccessible, qu'il a créé.<br />

Pour ce 3 e volet d'une trilogie sur les rapports du corps et <strong>la</strong> ville (Metapolis avec Zaha Hadid et Silent<br />

Collisions avec Thom Mayne), j'ai fait appel à Dominique Perrault. Son approche, en artiste conceptuel et en<br />

artiste du <strong>la</strong>nd-art, de l'urbanisme et du paysage, m'a interpellé. Dominique Perrault dit « Ce qui est intéressant,<br />

c'est de créer des lieux, pas de construire des bâtiments ».<br />

Le dispositif à répétition modu<strong>la</strong>ire que propose Perrault pour <strong>la</strong> Cité Radieuse, bien qu'il fasse référence aux<br />

2,26 m du modulor, est moins un hommage à Le Corbusier qu'un dispositif transitoire proche des préoccupations<br />

de l'art contemporain. Un système d'apparition/disparition, créé par des écrans de mailles et de tissages<br />

métalliques manipulés par les danseurs sur lesquels sont projetées des images, suggère cette « peau électronique<br />

de <strong>la</strong> <strong>cité</strong> », cet univers d'images où les corps virtuels entrent en résonnance avec les corps réels dans une<br />

reconstitution de scénographie urbaine. Un dispositif complexe de caméras/projecteurs permet d'interroger le<br />

corps réel et sa représentation dans des perspectives inattendues, offrant ainsi au spectateur différents points<br />

de vue simultanés, un outil d'analyse démultiplié.<br />

La Cité Radieuse, dans sa recherche d'une perfection rêvée, nous propose-t-elle un bonheur qui<br />

pourrait s'avérer insoutenable ?


LA CITÉ RADIEUSE d’après Dominique Perrault<br />

IMPLOSION DE LA PERCEPTION<br />

Il s'agit de propulser le spectateur dans l'espace chorégraphique. En crevant l'écran que l'on nomme au<br />

théâtre « rideau de scène » et au cinéma « toile », on crée une vision « au-delà du miroir », fragmentée en<br />

plusieurs écrans mobiles manipulés par les danseurs.<br />

Ces mouvements d'écrans à taille humaine, comme des pixels géants d'images numériques, décomposent et<br />

recomposent <strong>la</strong> perception. Ainsi le spectateur peut suivre, dans le même champ visuel, le mouvement du<br />

danseur, son image filmée de derrière projetée sur son écran en mouvement, l'ensemble refilmé vu de haut et<br />

projeté sur l'écran d'un autre danseur…<br />

On ne sait plus si on suit une chorégraphie vue de face, vue de profil, vue de dessus. On ne sait plus où est<br />

<strong>la</strong> réalité physique du mouvement. Le spectateur assiste à l'implosion des perceptions visuelles, auditives, qui<br />

défragmentent définitivement <strong>la</strong> scénographie du spectacle que l'on pourrait aussi nommer architecture.<br />

C'est un travail joyeux et jubi<strong>la</strong>toire qui, comme un instrument d'optique, va découper <strong>la</strong> lumière et le mouvement<br />

comme l'on coupe un matériau solide en p<strong>la</strong>ques, en tranches, en morceaux, en éc<strong>la</strong>ts...<br />

La notion de « <strong>cité</strong> <strong>radieuse</strong> » existe enfin !<br />

Elle n'est pas contrôlée par une géométrie névrotique, mais par <strong>la</strong> production d'irradiations de sons, de<br />

lumières et d'images, qui rendent radieux ceux qu'elles irradient.


FLAMAND : UN CHORÉGRAPHE,<br />

DES ARCHITECTES<br />

Bernard MARCELIS, artpress+ - mai 2005<br />

>DILLER+SCOFIDIO<br />

Moving Target, Charleroi 1996<br />

Ejm1-Muybridge & Ejm2-Marey, Lyon 1999<br />

>ZAHA HADID<br />

Metapolis, Charleroi 2000<br />

>JEAN NOUVEL<br />

Body/Work/Leisure, Cannes 2001<br />

>THOM MAYNE<br />

Silent Collisions, Venezia 2003<br />

>DOMINIQUE PERRAULT<br />

La Cité Radieuse, Marseille 2005<br />

Mon approche de l'architecture s'est faite par le biais de considérations sur le corps vivant et les re<strong>la</strong>tions<br />

qu'il entretient avec différents systèmes de normalisation. C'est dans le processus de structuration de<br />

l'espace qu'il m'intéresse ici de considérer ces re<strong>la</strong>tions.<br />

Frédéric F<strong>la</strong>mand<br />

Depuis ses débuts - c'est-à-dire dès 1973, lors de <strong>la</strong> création de sa première troupe à Bruxelles, P<strong>la</strong>n K -<br />

Frédéric F<strong>la</strong>mand n'a cessé d'interroger le statut et <strong>la</strong> représentation du corps humain, dans ses rapports<br />

multiples et quotidiens à son environnement, ce corps qui reste l'outil privilégié du danseur et l'élément<br />

premier du vocabu<strong>la</strong>ire du chorégraphe. Il fut un des tout premier à associer les p<strong>la</strong>sticiens, puis les vidéastes,<br />

et enfin les architectes dans ses spectacles, sans oublier les musiciens contemporains, créant de véritables<br />

instal<strong>la</strong>tions ou architectures chorégraphiques. Cette démarche pluridisciplinaire n'a jamais cessé d'alimenter<br />

ses recherches jusqu'à aujourd'hui.<br />

En 1996, après plusieurs col<strong>la</strong>borations avec des p<strong>la</strong>sticiens et des vidéastes, Frédéric F<strong>la</strong>mand étend son<br />

champ d'investigation et é<strong>la</strong>rgit sa réflexion sur les rapports entre <strong>la</strong> danse et l'architecture, qu'il considère<br />

comme des arts de <strong>la</strong> structuration de l'espace. Il entame une première col<strong>la</strong>boration avec les architectes newyorkais<br />

Elisabeth Diller et Ricardo Scofidio, <strong>la</strong>quelle donne lieu au spectacle Moving Target directement<br />

inspiré des carnets de Nijinsky, l'un des premiers danseurs c<strong>la</strong>ssiques à jeter des ponts vers <strong>la</strong> danse<br />

contemporaine. « Désireux d'aborder le thème de <strong>la</strong> schizophrénie, et l'écartèlement qu'elle suppose entre<br />

réalité et illusion, je trouvai en eux les partenaires à même de concevoir une scénographie permettant de<br />

dédoubler le regard du spectateur. Un miroir incliné à 45° reflétait l'espace scénique, proposant une autre<br />

lecture de ce qui se passait sur le sol. »


Le temps d'inclinaison du miroir participe à <strong>la</strong> découverte par le spectateur du lent basculement de l'espace<br />

réel dans son reflet et lui donne <strong>la</strong> possibilité d'appréhender certains mouvements des danseurs non perceptibles<br />

auparavant. « Utilisé comme écran de projection, le miroir permettait également de faire se confronter au sein<br />

d'un même espace hybride - à savoir constitué de <strong>la</strong> superposition de l'espace défini dans l'image projetée et<br />

de celui reflété de <strong>la</strong> scène - danseurs réels et virtuels. » Dans Moving Target, <strong>la</strong> reconfiguration de l'espace<br />

par le double effet du miroir-écran figure au centre des préoccupations de Frédéric F<strong>la</strong>mand : les corps des<br />

danseurs sont dégagés des contraintes de <strong>la</strong> gravité, en jouant d'une nouvelle structure de l'espace rendue<br />

possible par l'utilisation de <strong>la</strong> vidéo, pratique courante chez lui, de façon à étendre l'aire du spectacle dans sa<br />

spatialité et <strong>la</strong> séquencer dans sa temporalité.<br />

CHORÉGRAPHIER L'ESPACE<br />

En 2000, Frédéric F<strong>la</strong>mand crée, en col<strong>la</strong>boration avec l'architecte irako-britannique Zaha Hadid, Metapolis,<br />

son premier spectacle sur <strong>la</strong> ville, nourri d'une interrogation sur les enjeux urbains du nouveau millénaire et<br />

l'explosion démographique des grandes métropoles. « Pour Metapolis, qui évoquait les nouvelles définitions<br />

adoptées par les villes contemporaines, <strong>la</strong> rencontre avec l'architecture s'est faite par le biais du mouvement,<br />

de <strong>la</strong> fluidité caractéristique de <strong>la</strong> démarche de Zaha Hadid. Sa scénographie se compose de trois ponts<br />

chorégraphiés au même titre que les danseurs, dans le but de faire danser l'ensemble de l'espace. » Dans ce<br />

spectacle, le chorégraphe poursuit sa réflexion sur l'intégration des danseurs à l'espace, créant une de ses<br />

œuvres les plus rigoureuses et les plus abstraites, aidé en ce<strong>la</strong> par les éléments épurés de <strong>la</strong> légère structure<br />

suspensive de l'architecte.<br />

La même année, il rencontre Jean Nouvel, à l'occasion d'une commande pour l'exposition universelle de<br />

Hanovre. Structure sous forme d'échafaudage, comme ouverture frontale et réorganisation spatiale de l'aire<br />

scénique, mouvement des danseurs en continu tout au long de <strong>la</strong> journée, comme intrusion temporelle dans<br />

un lieu de passage non dévolu à <strong>la</strong> contemp<strong>la</strong>tion : The Future of Work est vu par plus de 600 000 visiteurs.<br />

Cette réalisation confirme un des soucis majeurs de Frédéric F<strong>la</strong>mand : ne pas confiner <strong>la</strong> danse dans les lieux<br />

qui lui sont traditionnellement dévolus et l'ouvrir à un public le plus <strong>la</strong>rge possible. « Ma rencontre avec Jean<br />

Nouvel s'est inscrite elle aussi sous l'égide de <strong>la</strong> prépondérance du corps vivant. L'idée de départ était de développer<br />

<strong>la</strong> chorégraphie sur plusieurs niveaux et, pour ce<strong>la</strong>, d’occuper le volume scénique entier. D'où<br />

l'idée d'une structure modu<strong>la</strong>ire de p<strong>la</strong>tes-formes de stockage utilisées dans les entrepôts. Le dispositif<br />

orthonormé, geste architectural a priori contraignant pour <strong>la</strong> danse, obligeait les danseurs à le faire « vivre »,<br />

à entrer en connivence avec lui, à se l'approprier en tenant compte des principes édictés par Jean Nouvel et<br />

des techniques de manipu<strong>la</strong>tion d'images issues de créations antérieures de <strong>la</strong> compagnie. »<br />

Tous les spectacles de F<strong>la</strong>mand s'inscrivent dans un affrontement du corps avec le développement des media<br />

et des technologies. De ce point de vue, son travail fonctionne comme une constante remise en cause de cette<br />

évolution, s'interrogeant sur sa pertinence, en utilisant pour ce faire les technologies nouvelles comme<br />

éléments privilégiés - avec <strong>la</strong> musique - du dialogue ou de <strong>la</strong> confrontation avec les danseurs. « C'est à partir<br />

du moment où les danseurs ont été à même de transformer les contraintes mises en p<strong>la</strong>ce au départ en potentiel<br />

de création de mouvements, que le corps humain a pu réaffirmer son principe de permanence. »


Dans <strong>la</strong> foulée, cette manifestation généra <strong>la</strong> poursuite de sa col<strong>la</strong>boration avec Jean Nouvel par un nouveau<br />

et double spectacle centré sur le rapport du corps au travail d'une part, Body/Work, et au loisir de l'autre,<br />

Body/Work/Leisure. Double spectacle pour une double présentation, soit c<strong>la</strong>ssique - les spectateurs étant<br />

assis face à <strong>la</strong> structure tubu<strong>la</strong>ire du décor (il n'y a pas de scène à proprement parler) -, soit, si les lieux le<br />

permettent et c'est <strong>la</strong> version originale, les deux structures se font face, les deux spectacles étant joués en<br />

même temps. Les spectateurs déambulent entre les deux praticables où s'affairent les acteurs-danseurs, dont les<br />

mouvements sont enregistrés avant d'être accélérés, ralentis ou démultipliés par les projections vidéos dont les<br />

écrans coulissants font partie intégrante de l'architecture.<br />

LE CORPS, VECTEUR DE LA TRANSFORMATION DES VILLES<br />

En 2003, nommé directeur artistique du premier Festival International de danse contemporaine de <strong>la</strong> Biennale<br />

de Venise, F<strong>la</strong>mand revient à son intérêt pour les rapports entre l'être humain et <strong>la</strong> ville, et choisit « Body/City »<br />

comme thème pour cette première édition. Il inaugure le festival avec <strong>la</strong> création de Silent Collisions, réalisé<br />

ave l'architecte californien Thom Mayne, du collectif Morphosis. Un dispositif animé et sophistiqué vient<br />

s'imbriquer dans <strong>la</strong> scène, pour perturber ou orienter les dép<strong>la</strong>cements des acteurs, l'ensemble étant librement<br />

inspiré du texte d'Italo Calvino, les Villes invisibles. « Pour Silent Collisions, l'idée était d'évoquer l'interaction<br />

entre l'architecture, l'urbanisme d'une part, et le corps vivant d'autre part, comme vecteur de <strong>la</strong> transformation<br />

des villes. D'où <strong>la</strong> conception de cette structure mobile et articulée qui encadre <strong>la</strong> chorégraphie, influe sur elle<br />

ou lui répond. Les rapports entre <strong>la</strong> ville et ses habitants s'y déclinent en tensions, conflits ou<br />

harmonies. » Ce dernier spectacle, en attendant sa nouvelle création, <strong>la</strong> Cité <strong>radieuse</strong>, avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

de Dominique Perrault, est probablement le plus chorégraphique qu'il ait jamais monté, celui aussi où l'interaction<br />

entre le dispositif scénique architectural et l'évolution des danseurs est le plus abouti, <strong>la</strong> ville devenant par<br />

excellence le lieu de cristallisation de l'harmonie et des conflits.<br />

« D'une manière générale, les rapports installés entre l'architecture et <strong>la</strong> danse trouvent un écho dans <strong>la</strong> vision<br />

que j'ai du corps contemporain à l'identité diluée, écartelé entre réel et virtuel, confronté à l'érosion des limites<br />

séparant public et privé, travail et loisirs, réalité et illusion, ville et campagne. Corps rebelle, corps défi qui, dans<br />

l'espoir d'aboutir à l'ébauche d'un nouvel équilibre, n'en finit plus de dialoguer avec une machine décup<strong>la</strong>nt ses<br />

possibilités tout en le cloisonnant. »<br />

Zaha Hadid website : www.zaha-hadid.com<br />

Jean Nouvel website : www.jeannouvel.com<br />

Thom Mayne (Morphosis) website : www.morphosis.net<br />

Dominique Perrault website : www.perraultarchitecte.com


FRÉDÉRIC FLAMAND<br />

Dès le départ, l'itinéraire de Frédéric F<strong>la</strong>mand est inscrit sous le triple signe de <strong>la</strong> rencontre, du dialogue et d'une<br />

certaine utopie teintée de réalisme. Il fonde en 1973 le groupe P<strong>la</strong>n K : il y interroge le statut et <strong>la</strong> représentation<br />

du corps humain en intégrant au spectacle vivant les arts p<strong>la</strong>stiques et les techniques de l'audiovisuel, jetant ainsi<br />

les bases de <strong>la</strong> démarche interdisciplinaire qui alimente son travail jusqu'à ce jour.<br />

En 1979, il ouvre un centre multi-arts dans une ancienne raffinerie de sucre (4000 m 2 ). Il y créera Quarantaine<br />

(1980), Scan Lines (1984), If Pyramids were square (1986). Là seront aussi accueillis des artistes issus de<br />

différentes disciplines tels Bob Wilson, Philippe Decouflé, Marie Chouinard, ou encore Joy Division et<br />

Eurythmics …<br />

En 1989, à l'invitation de Gérard Mortier, directeur de l'Opéra National-La Monnaie, Frédéric F<strong>la</strong>mand crée en<br />

col<strong>la</strong>boration avec le p<strong>la</strong>sticien vénitien Fabrizio Plessi La Chute d'Icare, 1 er volet d'une trilogie suivi par Titanic<br />

(1992) et Ex Machina (1994).<br />

En 1991, Frédéric F<strong>la</strong>mand est nommé directeur artistique du Ballet Royal de Wallonie qu'il rebaptise<br />

Charleroi/Danses. C'est à partir de cette nomination qu'il intensifiera dans son travail l'intégration de <strong>la</strong> technique<br />

c<strong>la</strong>ssique de danse et des techniques contemporaines, convaincu qu'il est plus fécond de les faire dialoguer que<br />

de les opposer.<br />

En 1996, Frédéric F<strong>la</strong>mand entame sa réflexion sur les rapports entre danse et architecture, tous deux arts de <strong>la</strong><br />

structuration de l'espace. C'est ainsi que sont créés Moving Target puis E.J.M. 1 et E.J.M. 2 avec les architectes<br />

new-yorkais Elisabeth Diller et Ricardo Scofidio ; Metapolis (2000) avec l'architecte irako-britannique Zaha Hadid,<br />

<strong>la</strong>uréate 2004 du Pritzker Prize et The Future of Work pour l'Expo Universelle Hanover 2000, en col<strong>la</strong>boration avec<br />

l'architecte Jean Nouvel, avec qui il crée aussi Body/Work/Leisure (2001).<br />

En 2003, La Biennale de Venise confie à Frédéric F<strong>la</strong>mand <strong>la</strong> direction artistique du Premier Festival International<br />

de Danse Contemporaine. Il inaugurera le festival avec <strong>la</strong> création de Silent Collisions, réalisé avec l'architecte<br />

californien Thom Mayne (Pritzker Prize 2005).<br />

Depuis avril 2004, Frédéric F<strong>la</strong>mand est professeur à l'Université d'Architecture de Venise et dirige des ateliers de<br />

création interdisciplinaires axés sur <strong>la</strong> danse.<br />

En septembre 2004, Frédéric F<strong>la</strong>mand est nommé Directeur Général du Ballet National et de l'École Nationale<br />

Supérieure de Danse de Marseille.<br />

Il est également Officier des Ordres des Arts et Lettres de <strong>la</strong> République Française. Ses spectacles sont présentés<br />

sur les grandes scènes en Europe, aux Etats-Unis, au Brésil, au Japon…


DOMINIQUE PERRAULT<br />

Dominique Perrault, architecte et urbaniste, a acquis très tôt une réputation internationale en remportant<br />

le concours de <strong>la</strong> Bibliothèque Nationale de France, en 1989, et celui du Vélodrome et de <strong>la</strong> Piscine<br />

olympiques à Berlin en 1992. Il travaille actuellement sur plusieurs projets de grande envergure urbaine<br />

à travers le monde : au Luxembourg, pour l'extension de <strong>la</strong> Cour de Justice de <strong>la</strong> Communauté<br />

européenne ; à Madrid, pour <strong>la</strong> création du centre olympique de tennis au Parque de Manzanarès ; en<br />

Autriche, pour le masterp<strong>la</strong>n du centre de <strong>la</strong> Donau-City et pour une tour de 200 mètres à Vienne ; en<br />

Russie, pour <strong>la</strong> nouvelle scène du Théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg ; et en Corée, pour le<br />

Campus universitaire de l'EWHA, université féminine de Séoul.<br />

Derrière le rayonnement des ces grands projets, Dominique Perrault travaille également à des<br />

échelles très variées. En France, il a construit notamment l'Hôtel industriel Jean-Baptiste Berlier à<br />

Paris, l'usine Aplix près de Nantes, et une médiathèque, à Vénissieux. En Autriche, il vient de modifier<br />

<strong>la</strong> silhouette du cœur historique de <strong>la</strong> ville d'Innsbruck par <strong>la</strong> création d'un véritable îlot urbain<br />

comprenant, entre autres, l'hôtel de ville, une galerie commerciale et un hôtel. En Italie, après<br />

l'aménagement de <strong>la</strong> Piazza Gramsci à Cinesello Ba<strong>la</strong>smo près de Mi<strong>la</strong>n, il travaille actuellement à<br />

celui de <strong>la</strong> Piazza Garibaldi de Naples pour <strong>la</strong> Metropolitana di Napoli, et à Palerme pour <strong>la</strong><br />

construction d'un pont piéton.<br />

Quelque soit l'échelle du projet, les bâtiments de Dominique Perrault, comme les volumes élémentaires<br />

de <strong>la</strong> sculpture minimaliste, viennent transfigurer le paysage architectural. Le travail scénographique<br />

est un prolongement de son architecture, d'une part parce qu'il résulte du même vocabu<strong>la</strong>ire de<br />

formes simples, réduites au minimum et d'autre part, parce qu'il porte <strong>la</strong> même attention à l'ingénierie<br />

des matériaux, expérimentant toujours pour une multiplication des effets visuels et des<br />

émotions physiques.


RÉSERVATIONS<br />

> au bureau de location du Festival de Marseille<br />

6 p<strong>la</strong>ce Sadi Carnot - 13002 Marseille - 1 er étage<br />

métro : Vieux-Port, Colbert ou Jules Guesde<br />

> par téléphone au 04 91 99 02 50<br />

du mardi au samedi de 11h00 à 18h00<br />

> par internet sur www.festivaldemarseille.com<br />

en lien avec <strong>la</strong> FNAC ou l’Espace Culture<br />

> sur p<strong>la</strong>ce au Théâtre National de Marseille - La Criée<br />

30 quai de Rive Neuve, 13007 Marseille<br />

du mardi au samedi de 12h00 à 18h00<br />

> par téléphone au 04 91 54 70 54<br />

réservations groupes au 04 96 17 80 20<br />

du mardi au samedi de 12h00 à 18h00<br />

> prix des p<strong>la</strong>ces (une seule catégorie)<br />

Tarif normal 32 € / Tarif réduit * 25 €<br />

* moins de 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, RMI<br />

> 15/16 JUILLET 2005 à 21h

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