Derniers remords avant l'oubli - Artishoc
Derniers remords avant l'oubli - Artishoc
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collectif In Vitro<br />
de<br />
<strong>Derniers</strong><br />
remorDs<br />
<strong>avant</strong><br />
l’oubli image<br />
Jean-luc lagarce<br />
mise en scène Julie Deliquet<br />
www.collectif-invitro.blogspot.com<br />
avec<br />
Julie André<br />
Gwendal Anglade<br />
Eric Charon<br />
Olivier Faliez<br />
Agnès Ramy<br />
Annabelle Simon<br />
vidéo<br />
Mathilde Morières<br />
lumières<br />
Richard Fischler<br />
son<br />
David Georgelin
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
2<br />
sommaire<br />
p. 3<br />
Le collectif In Vitro<br />
p. 4<br />
Jean-Luc Lagarce<br />
p. 5<br />
la pièce<br />
p. 6<br />
direction de mise en scène<br />
p. 10<br />
scénographie et vidéo<br />
p. 13<br />
articles de presse<br />
p. 14<br />
L’équipe<br />
p. 24<br />
l’équipe<br />
p. 28<br />
Fiche technique<br />
Contacts
Revenir à la direction<br />
d’acteurs pour que<br />
la représentation<br />
soit entièrement dictée<br />
par les interprètes :<br />
très peu de décors<br />
très peu de costumes<br />
retour à un théâtre<br />
de mise à nu.<br />
les membres du collectif<br />
Julie André<br />
Gwendal Anglade<br />
Anne Barbot<br />
Sabine Bouffelle<br />
Benoît Carré<br />
Eric Charon<br />
Olivia Dalric<br />
Caroline Darchen<br />
Julie Deliquet<br />
Cécile Dumoutier<br />
Olivier Faliez<br />
Richard Fischler<br />
Pascale Fournier<br />
David Georgelin<br />
Julie Jacovella<br />
Jean-Christophe Laurier<br />
Agnès Ramy<br />
Charlotte Maurel<br />
Jean-Pierre Michel<br />
Mathilde Morières<br />
Richard Sandra<br />
David Seigneur<br />
Annabelle Simon<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
3<br />
le collectif In Vitro<br />
Le collectif In Vitro se crée en 2009.<br />
Amorphe, maquette présentée au Théâtre Romain Rolland de<br />
Villejuif, est le point de départ de notre démarche artistique.<br />
La création réunit une part importante de la compagnie sous<br />
une forme ouverte au collectif et à l’immédiateté des pro-<br />
positions artistiques de chacun.<br />
La compagnie a pour but de rassembler un certain nombre<br />
d’acteurs, qui ont déjà pour la plupart travaillé ensemble, sous<br />
différentes formes, laissant l’improvisation et la proposition<br />
individuelle s’inscrire comme moteur de la répétition et de la<br />
représentation. L’échange et la surprise de l’instant de répétition<br />
et de la représentation doivent primer sur l’idée du metteur en<br />
scène elle-même.<br />
L’acteur est responsable et identitaire de notre démarche<br />
à travers ses choix sur le plateau.<br />
Donner l’illusion du direct spontané, s’inscrire dans le<br />
présent, trouver sa place en fonction du groupe : s’approprier<br />
l’espace théâtral et réduire la frontière avec le spectateur.<br />
Revenir à la direction d’acteurs pour que la représentation soit<br />
entièrement dictée par les interprètes : très peu de décors, très<br />
peu de costumes, retour à un théâtre de mise à nu.<br />
Nous travaillons sur le lieu unique, la proximité scène-salle, le<br />
temps réel et l’idée de collectif ultra présent au plateau, chassant<br />
le théâtre classique découpé en scènes.<br />
Notre temps est celui du plan-séquence.<br />
Se mobiliser autour d’une même exigence, c’est donner<br />
la chance à une nouvelle complicité metteur en scène/acteurs.<br />
Le collectif est subventionné à ce jour par l’Adami, l’Arcadi et la<br />
Mairie de Paris pour le spectacle <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli,<br />
de Jean-Luc Lagarce, avec lequel il est encore en tournée.<br />
La compagnie a été soutenue par le Théâtre de Vanves qui l’a<br />
accueillie en résidence pour la création de La Noce de Bertolt<br />
Brecht en mai 2011.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
4<br />
Jean-Luc Lagarce<br />
Disparu prématurément, Jean-Luc Lagarce demeure à ce jour<br />
l’un des auteurs dramatiques les plus joués en France. Dès 1978,<br />
il fonde le Théâtre de la Roulotte, mettant en scène des clas-<br />
siques comme Labiche, Marivaux et Ionesco. Cela lui permet<br />
également d’expérimenter sur scène ses propres textes, comme<br />
Carthage encore ou La Place de l’autre, alors qu’il a déjà écrit<br />
La Bonne de chez Ducatel et Erreur de construction. Centré<br />
essentiellement sur le discours, le théâtre de Lagarce laisse peu<br />
de place à l’intrigue.<br />
Au cours de sa carrière, il écrit, écrit sans cesse, comme Voyage<br />
de Madame Knipper vers la Prusse Orientale en 1981, ou encore<br />
Vague souvenir de l’année de la peste en 1982, qui marque les<br />
esprits, puis Hollywood en 1983 et Les Orphelins 1984.<br />
C’est vers la fin de la décennie que Jean-Luc Lagarce apprend sa<br />
séropositivité : sa maladie va ancrer son processus de création. Il<br />
signe alors Les Solitaires intempestifs, <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong><br />
l’oubli, Les Prétendants et Music-Hall en 1989, puis Juste la fin<br />
du monde en 1990 et Nous, les héros en 1994.<br />
Affaibli par la maladie, il crée encore quelques pièces comme<br />
Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne, J’étais<br />
dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne et Le pays<br />
lointain, <strong>avant</strong> de s’éteindre, à seulement 38 ans.
Théâtre 13<br />
19 et 20 juin 2009<br />
Lavoir Moderne Parisien<br />
le 5 mars 2010<br />
Studio-Théâtre d’Asnières<br />
du 1 er au 6 juin 2010<br />
Théâtre Mouffetard<br />
du 30 septembre<br />
au 20 novembre 2010<br />
Théâtre de Vanves<br />
(scène conventionnée<br />
pour la danse)<br />
du 6 au 7 mai 2011<br />
Festival de Sarlat<br />
le 26 juillet 2011<br />
Prix du Public<br />
Jeunes metteurs en scène 2009<br />
du Théâtre 13<br />
Spectacle subventionné<br />
par l’Adami, l’Arcadi<br />
et la Ville de Paris<br />
«<br />
Pierre :<br />
C’est vous, toi et elle<br />
(si je me trompe,<br />
vous m’arrêtez), c’est vous<br />
deux qui souhaitiez, qui avez<br />
souhaité, expressément,<br />
cela ne pouvait pas<br />
attendre, ce dimanche-ci,<br />
tout le monde, vos familles,<br />
immédiatement, c’est vous<br />
qui souhaitiez qu’on se voie,<br />
qu’on parle, qu’on se revoie<br />
et que nous réglions<br />
nos affaires, l’argent,<br />
mettre tout cela à jour,<br />
cette maison, cet endroit, la<br />
part de chacun.<br />
Je ne me trompe pas.<br />
Je me trompe ?<br />
«<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
5<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong><br />
<strong>avant</strong> l’oubli<br />
Une maison, vestige d’un amour passé à trois…<br />
Pierre y vit toujours, seul.<br />
Hélène et Paul ont refait leur vie chacun de leur côté…<br />
Aujourd’hui ils reviennent chez Pierre avec leurs nouvelles familles,<br />
pour débattre de la vente de cette maison achetée en<br />
commun quelques années aupar<strong>avant</strong>. Ensemble, ils vont revenir<br />
sur leurs traces…<br />
L’action se passe en France, de nos jours, un dimanche, à la<br />
campagne, dans la maison qu’habite aujourd’hui Pierre et qu’habitèrent<br />
par le passé avec lui Hélène et Paul.<br />
Pierre ........................................... Eric Charon<br />
Paul, mari d’Anne ......................... Gwendal Anglade<br />
Anne, épouse de Paul .................. Agnès Ramy<br />
Hélène, épouse d’Antoine ............ Julie André<br />
Antoine, mari d’Hélène ................ Olivier Faliez<br />
Lise, fille d’Hélène et Antoine ....... Annabelle Simon<br />
Mise en scène Julie Deliquet<br />
Image Mathilde Morières<br />
Lumières Richard Fischler<br />
Son David Georgelin
trouver le mot, celui qui<br />
convient et ne trahit pas.<br />
Ne pas déborder.<br />
Il faudra assister,<br />
mettre sur table le passé,<br />
l’affronter<br />
pour mieux le digérer<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
6<br />
direction de mise en scène<br />
la pièce<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli<br />
La parole de Lagarce et ses non-dits : la parole de Lagarce se<br />
prolonge au-delà de ce qui est dit et pose le silence comme<br />
seule retenue <strong>avant</strong> la vérité.<br />
Travailler sur la difficulté de dire. L’impératif de sincérité.<br />
Trouver le mot, celui qui convient et ne trahit pas. Ne pas déborder.<br />
Parler trop pour ne pas trop en dire. Savoir où les mots<br />
vont, jusqu’où ils vont.<br />
L’illusion de la consolation… Plus on avance dans la pièce et<br />
plus on nous tire en arrière vers ce passé qui les unit.<br />
Ce passé, celui d’Hélène, Paul et Pierre ne m’intéresse pas, c’est<br />
ce qu’il en reste aujourd’hui qui joue.<br />
Le présent prend en otage tous les protagonistes face<br />
à cette vente de la maison. Dans l’écriture de la pièce le silence<br />
et la présence peuvent écraser le discours.<br />
Antoine, Anne et Lise peuvent écraser la vieille histoire, même si<br />
ils nous apparaissent comme victimes d’une situation imposée.<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli ce n’est pas les retrouvailles de<br />
Pierre, Hélène et Paul, la pièce traite au présent d’un huis clos<br />
de 6 personnes qui se retrouvent confrontées au passé des uns<br />
qui concerne le futur des autres…<br />
La maison avale, emprisonne et aspire tout ce beau monde<br />
autour d’un repas improvisé. Il faudra assister, mettre sur table<br />
le passé, l’affronter pour mieux le digérer.<br />
Faire le vide… et vendre ?<br />
Le discours est construit comme une nécessité de parole,<br />
un devoir vital pour sauver sa peau.<br />
Il faut convaincre !<br />
Rien n’est quotidien chez Lagarce.<br />
Le personnage, et donc l’acteur, doit obtenir quelque chose de<br />
l’autre, et s’il est en “monologue”, il doit le considérer comme un<br />
dialogue avec lui-même. La pensée avance toujours, la répétition<br />
chez Lagarce nous mène plus loin dans le discours, ce n’est<br />
jamais un référent passé, c’est une marche en plus.<br />
Le travail sur les enjeux et les objectifs de chaque personnage<br />
est primordial.
Qu’est ce qui se joue<br />
<strong>avant</strong> de prendre la parole ?<br />
Qu’est ce qui se joue<br />
<strong>avant</strong> la confrontation ?<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
7<br />
L’état de départ plante la pièce et laisse part au discours des<br />
uns et à l’écoute des autres.<br />
Qu’est ce qui se joue <strong>avant</strong> de prendre la parole ?<br />
Qu’est ce qui se joue <strong>avant</strong> la confrontation ?<br />
Il faut toujours rester vigilant face à cette écriture et prendre<br />
le pouvoir !<br />
Ne pas jouer la conséquence dans <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong><br />
l’oubli, on banaliserait le propos.<br />
Il ne faut pas tout attendre de Lagarce, lui-même a ponctué son<br />
discours de « … ».<br />
Dans la première version du texte, il y avait comme des logorrhées<br />
ininterrompues, scandées par des virgules et de rares<br />
points. La version définitive, elle, introduit des paragraphes et<br />
des alinéas.<br />
Après des pages et des pages, l’auteur a essentialisé <strong>Derniers</strong><br />
<strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli et supprimé des passages entiers avec<br />
pour traces de ces mots effacés, ces fameux « … ».<br />
J’ai souvent dit pendant le travail, il faut désacraliser Lagarce.<br />
Ce n’est pas lui que je veux entendre c’est la voix des acteurs.<br />
Lagarce on peut lui faire confiance, mais nous, nous devons<br />
nous imposer comme une évidence face au texte.<br />
Il faut être insolent avec la langue et prendre le pouvoir pour<br />
passer au plateau.<br />
Il faut s’autoriser et se donner la liberté de trouver des répon-<br />
ses hors les mots pour s’approprier le discours et le<br />
nourrir d’une vraie sensation et non d’une idée présupposée.<br />
Nous avons abordé les non-dits et les « … » par un travail<br />
d’improvisation collective où l’acteur prend la parole et<br />
le pouvoir de ses propres choix.
trouver un langage<br />
commun,<br />
prise de pouvoir<br />
de l’acteur<br />
ce choix de « à qui je parle »<br />
est remis en doute<br />
à chaque représentation<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
8<br />
la répétition<br />
Naviguer entre réalité et dramaturgie.<br />
Imposer le collectif : voilà comment ça commence !<br />
Tous les acteurs, donc personnages seront présents sur le pla-<br />
teau. Pas de scènes découpées et privées, une parole entendue<br />
et donnée.<br />
Cette contrainte et identité de mise en scène m’est apparue<br />
comme une évidence à la lecture du texte. On ne se ballade pas<br />
en électron libre dans une maison inconnue mais on reste, on<br />
assiste, on gène. Ce choix insiste sur l’idée d’égalité des rôles<br />
et de leur pouvoir hors les mots.<br />
Un regard poursuit un non-dit, le malaise et la politesse font<br />
reculer l’instant de vérité.<br />
Les scènes sont revisitées dans une sensation de plan-séquence<br />
qui dépend beaucoup de ce qui vient de se passer à<br />
l‘instant même où l’acteur prend la parole.<br />
On ne peut pas présupposer, l’adresse est multiple, il faut faire<br />
un choix. Ce choix de « à qui je parle » est remis en doute à chaque<br />
représentation, le collectif bouge sur scène, l’ambiance est<br />
toujours différente, il faut partir de ça.<br />
C’est le mot d’ordre : le choral donne le “la”, le drame<br />
de chacun n’est aucunement fondateur de la représentation et<br />
c’est pourquoi elle est mouvante.<br />
J’ai choisi comme acteurs des personnalités qui pouvaient déjà<br />
trouver en eux la nature de leurs personnages attribués.<br />
Chercher sur son identité et la distancier pour s’en amuser.<br />
Nous travaillons sur le référent.<br />
Le travail de répétition consiste à trouver un langage<br />
commun qui rend l’acteur disponible et suffisamment souple<br />
pour se laisser colorer par l’autre et par l’imprévu.<br />
Le point de départ fut la prise de conscience de l’acteur de ce<br />
va et vient permanent entre texte, histoire, personnage et lui<br />
dans sa réalité.<br />
Le travail consiste à jouer avec ces allers retours et à ne jamais les<br />
opposer mais au contraire, chercher à les faire se rencontrer.
on mange en vrai,<br />
on ne dit rien,<br />
on s’ennuie vraiment,<br />
on avance dans le propos<br />
mais on s’éloigne<br />
de la logorrhée.<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
9<br />
L’immersion dans la pièce nous donne des réponses inattendues<br />
et une grande disponibilité pour son propre personnage<br />
et celui des autres.<br />
On mange en vrai, on ne dit rien, on s’ennuie vraiment, on avance<br />
dans le propos mais on s’éloigne de la logorrhée.<br />
Si l’acteur parle, il prend un risque et cherche à obtenir quelque<br />
chose de l’autre et non déverser une parole qui soulage. Parler<br />
ça fait mal.<br />
A les voir improviser, je comprends que le temps du texte<br />
est très proche de celui de la vie réelle, il respire, il hésite, il tend<br />
vers la maladresse.<br />
Je dois rester proche de cette sensation lorsque nous passerons<br />
au plateau…<br />
L’acteur s’approprie la parole, ralentit et réduit peu à<br />
peu la distance entre lui et son personnage.<br />
Il répond à Lagarce !<br />
L’acteur se sert des mots comme matière mais n’en n’attend<br />
pas tout, il s’inscrit dans une proposition d’immédiateté à<br />
travers un jeu au présent.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
10<br />
scénographie et vidéo<br />
Passage au plateau, et mise à nu :<br />
un espace réel, celui d’une maison.<br />
J’enlève les meubles et ne laisse que les murs et quelques signes<br />
que Pierre vit toujours ici.<br />
Un lit, une porte, une tapisserie années 70 projetée sur<br />
un cyclo en fond de scène, un sol bâché.<br />
La scéno, avec l’écran vidéo doit mettre en abîme cette frontière<br />
entre passé, présent et futur.<br />
Pendant l’entrée du public, nous avons le voyage en voiture<br />
d’Hélène et Paul sur le cyclo, en fenêtre ouverte sur l’extérieur,<br />
l’ailleurs.<br />
Passage du dehors au-dedans.<br />
Confrontation de ceux qui sont partis vivre ailleurs avec celui<br />
qui est resté.<br />
L’espace d’une maison sans meubles fait appel au passé, au<br />
lieu vide, neutre encore.<br />
L’origine.<br />
Nous nous projetons aussi dans le futur, à savoir ce que cette<br />
maison va devenir si elle est vendue : elle se videra.<br />
Les murs, c’est ce qui reste et je souhaite que ce soit cela qui<br />
soit projeté en <strong>avant</strong>.<br />
L’acteur n’aura d’appui que la situation, les mots…
Le plateau ne tient qu’à<br />
l’équilibre du groupe.<br />
Il faut affronter la parole,<br />
le malaise et assister.<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
11<br />
Une porte décrochée en guise de table, un lit, des livres, ce qui<br />
reste de l’esprit d’une maison, juste ce qui reste.<br />
Ce vide, c’est le point de départ, c’est garder le plus longtemps<br />
possible son objectif car nous sommes dans l’impossibilité d’aller<br />
ailleurs.<br />
Le plateau ne tient qu’à l’équilibre du groupe.<br />
Il faut affronter la parole, le malaise et assister.<br />
Pierre qui reçoit joue déjà avec cette idée que Hélène et Paul<br />
veulent tout bazarder.<br />
Il n’offre rien que son toit et rien d’autre, pas de bonnes manières,<br />
il s’amuse, il a le pouvoir, il est chez lui. On ne peut pas être à<br />
l’aise, c’est ce que je souhaite… Vit-il encore ici ?<br />
Nous jouons un huis clos sans convention de prise de parole<br />
alors il faut que tout le monde trouve sa place.<br />
Cet espace bouge avec les murs de la maison qui les aspirent<br />
vers un repas paralysant.<br />
La tapisserie recule, avale et emprisonne.<br />
Puis les murs vont se déplacer, tanguer, changer et<br />
s’arrêter dans le flou, la confusion.<br />
La tapisserie annonce le chaos et la mise à nu du plateau et<br />
du discours qui tend vers la vérité.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
12<br />
les 3 mouvements<br />
Mouvement 1<br />
Proximité avec le public, intrusion des acteurs dans la salle, les<br />
retrouvailles chez Pierre, on aborde la vente : 12H<br />
Mouvement 2<br />
La table recule, fin de repas, la vente n’avance pas : 15H<br />
Mouvement 3<br />
Le chaos, fuite, la discussion est impossible : 18H
presse<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
13
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
14
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
15
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
16
02/10/2010<br />
COUP DE COEUR<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
17<br />
Publik’art http://publikart.net<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli<br />
de Jean-Luc Lagarce<br />
La notoriété de Jean-Luc Lagarce, metteur en scène et dramaturge,<br />
mort prématurément à l’âge de 38<br />
ans en 1995, n’a cessé d’augmenter depuis<br />
sa disparition. Si il n’a pas été reconnu de<br />
son vivant comme un auteur important,<br />
c’est que son langage théâtral était trop en<br />
décalage, trop novateur pour son époque.<br />
Aujourd’hui, c’est l’un des auteurs contemporains<br />
le plus joué et dont la langue<br />
éblouissante l’identifie immédiatement.<br />
Avec sa pièce chorale « Juste la fin du<br />
monde », il fait son entrée en 2008 au répertoire<br />
de la Comédie-Française.<br />
Julie Deliquet, dans sa mise en scène de « <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong><br />
<strong>avant</strong> l’oubli » s’attache à désacraliser Lagarce par un jeu direct<br />
et spontané qui, centré sur la parole, donne pleinement corps aux<br />
mots et à leur résonance identitaire.<br />
Pierre, Paul et Hélène se sont aimés il y a vingt ans. Après le<br />
départ de Paul et d’Hélène, Pierre est resté seul dans la maison<br />
commune. « Je n’ai rien fait, je suis resté là. Je gardais cet<br />
endroit, ici. C’est là que nous avons vécu et rien d’autre. » dit<br />
celui-ci. Paul et Hélène, eux, se sont mariés séparément, ailleurs.<br />
Aujourd’hui, ils reviennent chez Pierre encombrés de leurs nouvelles<br />
familles, pour débattre du devenir de cette maison. Hélène<br />
a besoin d’argent. De nouveau tous réunis, ils vont revenir sur<br />
les traces de leur histoire où le passé mis à mal fait naitre les<br />
tensions, exacerbe les ressentiments, et cristallise les non-dits,<br />
asphyxiant l’espace des retrouvailles.<br />
Dès l’entrée en scène des comédiens où ils imposent leur rythme,<br />
le ton est donné et la proximité du texte, dans son appropriation,<br />
immédiate. La langue est bousculée et va permettre à chacun<br />
des six protagonistes d’exposer son point de vue et de défendre<br />
sa position. Les répliques sont investies et les personnages ressentis<br />
assurant leur parfaite identification.<br />
Tous les acteurs restent sur le plateau pendant toute la représentation<br />
où les joutes verbales données sont aussi entendues<br />
de ceux qui n’y participent pas directement. Et en prolongeant la
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
18<br />
parole de l’auteur au delà de ce qui est énoncé, on scrute l’inson-<br />
dable de l’écriture que cette mise à nu sous tend très justement.<br />
Dans une oeuvre où se consument les rancoeurs et les actes<br />
manqués, le procédé est efficace où les sous-entendus et les<br />
silences participent aussi au règlement de comptes qui se joue.<br />
Dans cette mise en abîme très vivante où le verbe court de<br />
Lagarce qui procède par incises – les personnages reprenant<br />
sans cesse ce qu’ils viennent de dire en le modifiant – ce qui<br />
lui imprime une cadence fragmentée, on est suspendu à ces<br />
échappées verbales révélatrices chez les personnages de leur<br />
mauvaise foi, de leur lâcheté, de leur faiblesse et de leur orgueil<br />
ou chacun de nous peut se reconnaitre.<br />
Cet impératif de vérité donne également toute sa place à la dérision<br />
et au décalage des situations décrites qui, par delà le rire<br />
qu’elles provoquent, n’en sont pas moins empreintes de gravité.<br />
Le déplacement des acteurs, tous excellents, se décompose<br />
judicieusement entre le trio où les affrontements à coup de réflexions<br />
blessantes et maladroites focalisent le centre du plateau,<br />
tandis que les rôles secondaires (la femme de Paul, le mari et la<br />
fille d’Hélène) se positionnent aux extrémités et soulignent leur<br />
embarras d’être là, leur passivité, et leur exclusion aux enjeux<br />
qui s’expriment.<br />
Le décor épuré avec un mobilier rudimentaire reconstitue plus un<br />
lieu de transit, impersonnel et froid, où rien n’incite à s’éterniser<br />
et à renouer les liens distendus, qu’une résidence habitée. Elle<br />
concentre un présent incertain et inachevé.<br />
Un miroir aussi dont il faut se débarrasser.<br />
Par delà l’emportement qui assaillent les personnages, un sentiment<br />
de résignation et de solitude se fait jour où le pragmatisme<br />
de la vie a balayé implacablement les idéaux et dénaturé les<br />
complicités d’hier.<br />
Le collectif In Vitro donne à ressentir au delà des mots, des<br />
gestes, et des regards, la prose tragique mais tendrement élégiaque<br />
du grand dramaturge…<br />
Amaury Jacquet
2 octobre 2010<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
19<br />
Un Lagarce brut de décoffrage au<br />
Mouffetard par le Collectif In Vitro<br />
Julie André, Gwendal Anglade, Julie Jacovella, Eric Charon – photos Mathilde Morières / Sabine Boufelle<br />
« Dernier <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli », la pièce de Jean-Luc Lagarce<br />
convient parfaitement aux collectifs d’acteurs qui fleurissent depuis<br />
quelques temps. En 2003 au sortir d’un stage avec Philippe<br />
Adrien six comédiens décident de monter le texte de Lagarce et<br />
prennent d’ailleurs comme nom les initiales du titre de la pièce<br />
« DRAO ». Plus récemment il y a eu la version du collectif des Possédés<br />
en 2007. C’est au tour du collectif In Vitro créé en 2009 de<br />
proposer sa version de la pièce de l’auteur franc-comtois. Présenté<br />
en juin au Théâtre 13 dans le cadre du Festival des Jeunes<br />
metteurs en scène, le spectacle est repris au Théâtre Mouffetard.<br />
Julie Deliquet met en scène un DRAO brut de décoffrage. « Je<br />
veux désacraliser Lagarce, nous imposer comme une évidence<br />
face au texte, être insolent avec la langue, la bousculer<br />
et prendre le pouvoir ». Il y a la violence du texte, et une tension<br />
palpable pendant tout le spectacle. DRAO raconte l’histoire<br />
de trois personnages qui ont vécu une partie de leur jeunesse<br />
ensemble dans une maison. Pierre est resté locataire de la bâtisse,<br />
tandis que Paul et Hélène ont fondé un foyer. Ils reviennent<br />
quelques années plus tard avec le souhait de vendre. Et c’est<br />
alors que vont sortir toutes les rancoeurs accumulées pendant<br />
des années. Lagarce démonte les relations humaines et travaille<br />
sur les non-dits. « La parole de Lagarce se prolonge au-delà<br />
de ce qui est dit et pose le silence comme seule retenue <strong>avant</strong><br />
la vérité, explique Julie Deliquet. Travailler sur la difficulté de
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
20<br />
dire. L’impératif de sincérité. Trouver le mot, celui qui convient<br />
et ne trahit pas. Ne pas déborder. Parler trop pour ne pas trop<br />
en dire ». Les personnages s’enlisent dans des situations impossibles.<br />
Et les conjoints se mêlent à ces discussions souvent<br />
maladroites qui révèlent le fond de leur pensée. La répétition<br />
dans le texte de Lagarce traduit souvent le malaise, l’embarras<br />
entre les personnages.<br />
Les comédiens sont en contact direct avec le public. L’éclairage<br />
de la salle reste le plus souvent allumé, les comédiens vont et<br />
viennent, passent devant les spectateurs, demandent pardon.<br />
Julie Deliquet souhaite « donner l’illusion du direct spontané, accepter<br />
la nonthéâtralité, s’éloigner de la logorrhée ». Sa mise en<br />
scène est d’une grande force. Elle s’est même permis des libertés<br />
avec le texte de Lagarce en faisant se chevaucher des dialogues.<br />
Et cela fonctionne à merveille.<br />
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr<br />
DERNIER REMORDS AVANT L’OUBLI<br />
CNSAD (Paris) septembre 2010<br />
Comédie dramatique de Jean-Luc Lagarce, mise en scène de<br />
Julie Deliquet, avec Julie André, Gwendal Anglade, Eric Charon<br />
(ou Serge Biavan), Olivier Faliez (ou David Seigneur), Agnès<br />
Ramy et Annabelle Simon (ou Julie Javovella).<br />
Le théâtre de Jean-Luc Lagarce ne cesse d’être joué depuis la<br />
disparition prématurée de l’auteur. Le Théâtre Mouffetard présente<br />
actuellement «<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli», pièce drôle<br />
et sombre sur le temps, et qui révèle des accents tchékoviens.<br />
Une maison, enjeu commun d’un passé dévalué, toujours occupée<br />
par le dernier «adepte», doit être vendue par la bande<br />
d’amis qui s’y retrouva et s’y aima : la toiture coûte cher. Mais<br />
la présence inopportune des «pièces rapportées», indiscrètes et<br />
étrangères, brouille les cartes. Les caractères, inventés par Lagarce,<br />
parlent de notre temps et des gens échoués sur sa grève.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
21<br />
L’occupant, professeur de collège aigri et intraitable, l’idéaliste<br />
mou, sa nouvelle femme, une «nunuche» à courant alternatif, la<br />
néo-mégère hystérique et son «commercial» de nouveau mari,<br />
flanqué de leur fifille (le portable n’est pas encore inventé au<br />
temps de Lagarce, mais on l’imagine déjà «prothéisé» à l’oreille),<br />
le groupe ineffable, magmas de rescapés du divorce de leurs<br />
soixanthuitards de parents, herbeux et fumigènes, des bobos,<br />
des pré-bobos, prêts à cuire et à roussir, humains, abandonnés,<br />
le repère flou, l’avenir empilé - petite histoire sur petite histoire<br />
- charmants et blessés, puérils et courageux, font ce qu’ils peuvent,<br />
comme depuis le début de l’humanité.<br />
Ils sont incarnés avec un talent insolent par une troupe inspirée<br />
- Julie André, Gwendal Anglade, Eric Charon et Olivier Faliez (en<br />
alternance avec Serge Biavan et David Seigneur), Agnès Ramy<br />
et Annabelle Simon (en alternace avec Julie Jacovella).<br />
Le metteur en scène, Julie Deliquet, révèle un talent inouï pour<br />
rendre vivants ces angoissés en bulle : on croirait les avoir croisés<br />
au bar à vins des Abbesses où l’abominable cheftaine de<br />
groupe nous a empêchés de prendre des entrées…<br />
Pire, on se prend à les aimer ces enfants de la télé qui ont appris<br />
la vie dans des sousfeuilletons où tout le monde se coupe<br />
la parole au nom de la Pâssion («Je t’aime, Kimberley !»). Ce<br />
langage-vérité, cette querelle d’autistes au coeur gros et aux<br />
préjugés non bio-dégradables, ces cassés bouleversants qui<br />
essayent de s’en sortir avec une seule religion, l’autre, qui va<br />
peut-être, incroyable supposition, les aimer pour vingt-quatre<br />
mois, c’est toute la modernité finissante, cette traînée de désespoir,<br />
à observer au microscope, cette tueuse de Lagarce qui ne<br />
verra pas l’après tandis que nous y sommes prêts.<br />
Et ne serait-ce pas le sens caché de ce titre de pièce incroyablement<br />
beau et bouleversant ? Un moment de pur théâtre, de<br />
vérité sur planches, d’incarnation sans tricherie, avec une qualité<br />
de présence qui fait battre le coeur.<br />
Christian-Luc Morel www.froggydelight.com
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
22<br />
Prix Théâtre 13<br />
« <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli » : Lagarce sublimé<br />
Quatrième pièce en lice pour le Prix Théâtre 13 : <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong><br />
<strong>avant</strong> l’oubli. Le texte difficile de Jean-Luc Lagarce est<br />
magistralement mis en scène par Julie Deliquet qui a su en<br />
capter toutes les subtilités, dont toutes les strates psychologiques<br />
des personnages. Résultat : un spectacle de très haut<br />
vol dominé par des comédiens impeccables. Plus qu’un coup<br />
de coeur : un coup de foudre !<br />
L’esquisse…<br />
Une maison dans laquelle ont vécu Paul, Pierre et Hélène. Seul P<br />
ierre y vit désormais alors que Paul et Hélène, anciens amants,<br />
arrivent avec leur nouvelle famille, dans le but de vendre ce bien<br />
qui leur fait du mal à tous, financièrement, psychologiquement. Les<br />
tensions vont naître, les passions vont s’exacerber, les <strong>remords</strong><br />
vont faire rapidement prendre la place de la joie des retrouvailles…<br />
La critique de Franck Bortelle…<br />
Un lit, une table démontable en deux secondes, quelques livres<br />
de poche. Décor d’un lieu de passage plus que d’une résidence<br />
principale. Aucune sédentarisation apparente. Un mur-écran, un<br />
film projeté <strong>avant</strong> le spectacle : celui des protagonistes dans leur<br />
véhicule. En split-screen, histoire de scruter les personnages<br />
<strong>avant</strong> leur arrivée.<br />
Entrée en scène des comédiens…<br />
Assorties d’épisodiques grondements caverneux, les images<br />
vidéo vont alors se faire plus “speedantes”, quasi lynchéennes :<br />
une tapisserie de fleurs d’un autre temps bougera au mur, au sol,<br />
constituant un antre de la folie mouvante, étourdissante, prenant<br />
au piège ces six personnages en quête d’honneur. Honneur que<br />
chacun va tenter de bafouer chez l’autre pour mieux sauver le<br />
sien. Comme un laminoir.<br />
Splendide dispositif, aussi simple qu’efficace, pour servir d’écrin<br />
à du Lagarce ! Mais ce n’est pas tout. Car le phrasé de l’auteur<br />
français le plus joué du moment ne pardonne pas la médiocrité.<br />
Avec son verbe court, hachuré, avec son style fait de redites, de<br />
superpositions de mots où est dit tout et son contraire parfois dans<br />
la même réplique, Lagarce se mérite ! Mais oublier que chez l’auteur<br />
de L’Apprentissage, les silences et les non-dits nous parlent autant
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
23<br />
que les mots serait aussi préjudiciable que de mal le déclamer.<br />
Julie Deliquet réussit magnifiquement à gérer cette double<br />
constance.<br />
Dans les partis pris de mise en scène et dans sa direction ar-<br />
tistique. Tous les comédiens restent en scène en permanence.<br />
Effet casse gueule. Et pourtant. « Ça c’est imposé à moi dès la<br />
lecture, ce qui accentue la composante chorale » nous dit-elle.<br />
Dans une oeuvre où se consument les rancoeurs sur les cendres<br />
de l’amitié mourante, le procédé va créer une tension qui ne fera<br />
pas pour autant sombrer le spectacle dans le lacanisme à deux<br />
balles. Ce seront en effet plus souvent des rires qui fuseront.<br />
Des rires qui peuvent même être d’autodérision…<br />
Quant aux comédiens, dirigés de main de maître par ce petit<br />
bout de femme toute jeunette, ils sont parfaits. Non seulement<br />
dans les phases de jeu parlé mais aussi, et c’est assez rare pour<br />
ne pas le mentionner, dans les silences.<br />
Impossible de les surprendre ailleurs, de percevoir une seconde<br />
d’inattention dans leur regard. Ils jouent même quand ils ne<br />
jouent pas. C’est là aussi que se joue toute la différence. Du<br />
très très bel ouvrage !
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
24<br />
l’équipe<br />
mise en scène<br />
Julie deliquet<br />
Elève au conservatoire de Montpellier puis à l’Ecole du Stu-<br />
dio Théâtre d’Asnières, elle intègre la compagnie Jean-Louis<br />
Martin- Barbaz et joue entres autres dans La cuisine d’Arnold<br />
Wesker au Silvia Monfort, Elvire dans Dom Juan, et est l’assis-<br />
tante de Philippe Meyer pour sa mise en scène des Maxibules.<br />
Parallèlement elle cofonde la compagnie Tais toi Ma Langue, et<br />
crée « Calliope et Cyclopia », une comico-tragédie en alexandrins<br />
de Jean-Emilien Delignier (Julie Deliquet et Emilie Reignier). Elle<br />
poursuit sa formation à l’Ecole Internationale Jacques Lecoq<br />
et monte L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi.<br />
Elle travaille le masque avec Lionel Gonzalès et la compagnie du<br />
balagan’ et joue da ns Sganarelle ou le cocu imaginaire. Elle danse<br />
dans Nocturne Urbain sous la direction de Jean-Marc Hoolbeq et<br />
interprète par la suite Helena au théâtre Mouffetard, dans Le songe<br />
d’une nuit d’été, mis en scène de Sophie Lorotte. Elle joue sous la<br />
direction de Benoit Théberge Le cri d’Antigone, monte en 2007 la<br />
création Amorphe, présentée sous forme de maquette au théâtre<br />
Romain Rolland de Villejuif et crée “le collectif In Vitro”.<br />
image<br />
Mathilde Morieres<br />
Réalisatrice, cadreuse, monteuse, et truquiste.<br />
Depuis quelques années, sous le pseudo de Tilde.M, Mathilde<br />
Morières réalise ce qu’elle appelle des “Haïkus Vidéo”, films<br />
courts où elle s’extirpe de la narration pour se consacrer à la<br />
forme. Ils ont donné lieu à la création en 2006 d’un site Internet,<br />
http://tilde.m.free.fr, sur lequel elle met régulièrement en ligne<br />
ses nouvelles productions. Elle envisage d’associer ce travail<br />
vidéo à son travail photographique dans une installation.<br />
En parallèle du montage de son documentaire sur les lieux autogérés<br />
du rock en Europe, tourné à l’occasion de la tournée d’un<br />
groupe de hard-core l’hiver dernier, la réalisatrice continue son exploration<br />
visuelle dans plusieurs courts-métrages où le graphisme<br />
et l’animation assument une large part de la narration.<br />
Elle participe en 2007 à la création Amorphe dirigée par Julie Deliquet,<br />
maquette présentée au théâtre Romain Rolland de Villejuif.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
25<br />
les comédiens<br />
Gwendal Anglade<br />
Formé au cours René Simon et à l’l’Ecole du Studio Théâtre<br />
d’Asnières, Gwendal Anglade interprète Puck dans Le songe d’une<br />
nuit d’été mis en scène par Jean-Louis Martin-Barbaz, Jacques<br />
dans Jacques ou la soumission mis en scène par Hervé Van Der<br />
Meulen, Etienne dans Occupe toi d Amélie mis en scène par Jean-<br />
Louis Martin-Barbaz, Garbenco dans L’homosexuel ou la difficulté<br />
de s’exprimer mis en scène par Julie Deliquet, Ivan dans Le Mandat<br />
de Nikolaï Erdman, mis en scène par Stéphane Douret et plus ré-<br />
cemment Carl dans Le chemin des passes dangereuses de Michel<br />
Marc Bouchard mis en scène par Claude Cretient.<br />
Il participe en 2007 à la création d’Amorphe maquette dirigée par<br />
Julie Deliquet présentée au théâtre Romain Rolland de Villejuif.<br />
Il est aussi la voix de Valérian, dans Valérian et Laurelin, série<br />
d’animation Franco-japonaise pour France 3. Il joue Paul dans<br />
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli du Collectif In Vitro.<br />
Dans le cadre de l’École des maîtres 2009 et sous la direction<br />
d’Arthur Nauzyciel, il joue A doll’s house d’Ibsen en tournée à<br />
Liège, Reims, Rome et Lisbonne.<br />
Julie André<br />
De conservatoires à l’école du Rond-Point, Julie se forme à la<br />
danse, au théâtre et au chant. Après à l’Ecole du Studio Théâtre<br />
d’Asnières elle est dirigée par Jean-Louis Martin-Barbaz<br />
pour La cuisine au Silvia Monfort ; elle enchaîne avec Chacun<br />
son dû de Catherine Verlaguet au Théâtre Romain Rolland et en<br />
tournée ; Sophie Lorotte la met en scène dans Le songe d’une<br />
nuit d’été au Théâtre Mouffetard et également en tournée ; elle<br />
continue avec Delphine Lalizout pour L’Hôtel du libre échange<br />
au Dejazet, et dernièrement, c’est La douleur de la cartographe<br />
de Chris Lee, mis en scène par Camille Chamoux au Chaudron<br />
à la Cartoucherie et au Lavoir Moderne Parisien.<br />
Elle participe également à la création d’Amorphe maquette dirigée<br />
par Julie Deliquet présentée au théâtre Romain Rolland de Villejuif.<br />
Elle a joué dans Ivanov au Théâtre de La Tempête ainsi qu’en tournée<br />
en 2010 dans une mise en scène de Philippe Adrien. Elle joue<br />
Hélène dans <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli du Collectif In Vitro.<br />
Elle sera à La Tempête ainsi qu’en tournée en 2010 avec Ivanov<br />
dans une mise en scène de Philippe Adrien.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
26<br />
Eric Charon<br />
Après des études littéraires et théâtrales, il entre à l’Ecole du<br />
Studio Théâtre d’Asnières et travaille sous la direction de Jean-<br />
Louis Martin Barbaz, Hervé van der Meulen ou encore Edmond<br />
Tamiz. En 2000, il complète sa formation en intégrant pour deux<br />
ans l’Ecole Internationale Jacques Lecoq.<br />
Il croise notamment les routes de Pierre Spivakoff, Jean-Claude<br />
Penchenat, Mario Gonzalez, Victor Costa Andrès, Hubert Colas…<br />
Il joue Où est-il l’été un cabaret d’après les chansons de<br />
Boby Lapointe. Il travaille ensuite aux créations de Lionel Gonzalez<br />
(Ruzzante, Molière, Ghelderode), ou encore Luis Jimenez<br />
en France et en Espagne (Dompteur d’ombres d’Itziar Pascual et<br />
Ay Carmela de José Sanchis Sinisterra) ; avec le Groupe 3.5.81<br />
sur Le Ventre des philosophes de Michel Onfray dans une mise<br />
en scène de Patrick Simon ; puis avec le “d’ores et déjà” et Sylvain<br />
Creuzevault dans Visage de feu de Marius von Mayenburg,<br />
Foetus, Baal de B.Brecht à l’Odéon et récemment dans Le Père<br />
Tralalère. Il est aussi l’assistant de Julie Deliquet pour la création<br />
Amorphe maquette présentée au théâtre Romain Rolland<br />
de Villejuif. Il est à La Colline à la rentrée 2009 avec la nouvelle<br />
création de Sylvain Creuzevault Notre terreur ainsi qu’avec une<br />
reprise du Père tralalère.<br />
Olivier Faliez<br />
Comédien depuis une dizaine d’années, Olivier a débuté son<br />
parcours avec la compagnie Zébulon : La Nuit des Rois de<br />
W. Shakespeare, Le Premier d’I. Horowitz, au Lucernaire à Paris.<br />
Il s’est ensuite formé à l’Atelier Blanche Salant puis à l’Ecole<br />
Jacques Lecoq à l’issue de laquelle il a co-écrit Mad Maths,<br />
conférence burlesque sur les mathématiques en tournée depuis<br />
2003. Il a participé à plusieurs créations du Théâtre des Bains-<br />
Douches au Havre autour d’auteurs contemporains (J-Yves Picq,<br />
Michel Vinaver et Marius von Mayenburg).<br />
Il se partage actuellement entre deux “aventures” au long cours :<br />
le collectif In Vitro (Amorphe, <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli et La<br />
Noce) et la compagnie Teknaï pour la création du triptyque Les<br />
Cadouins, création collective dont le premier volet M. Martinez<br />
s’est joué au Théâtre du Rond-Point en décembre 2010 et le second,<br />
Britta Baumann, au Théâtre 13 en mars/avril 2011. Il joue<br />
Antoine dans <strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli du Collectif In vitro.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
27<br />
Agnès Ramy<br />
Après une formation de trois ans au cours René Simon, elle intè-<br />
gre à l’Ecole du Studio Théâtre d’Asnières. En Parallèle, elle joue<br />
dans des mises en scènes signées Claude Chrétien, Dominique<br />
Boitel, Christine Meyr, Patrick Simon et David Sztulman.<br />
En 2003 elle intègre durant un an la troupe de Pierre Cardin,<br />
joue dans plusieurs créations et tourne en France, en Italie, et en<br />
Russie. En 2005, elle fonde la troupe des Lorialets avec Mathieu<br />
Coblentz et crée leur premier spectacle Jean et Béatrice de<br />
Carole Fréchette. Depuis 2004, elle tourne dans plusieurs courts<br />
métrages, et tient en 2006 le rôle titre dans «Fantasmagorique»,<br />
moyen métrage réalisé par Damien Gault et Isabelle Dagnac.<br />
En 2007, elle joue au theatre13 Le Mandat de Nikolaï Erdman,<br />
mise en scène de Stéphane Douret. Elle participe également à<br />
la création d’Amorphe maquette dirigée par Julie Deliquet présentée<br />
au théâtre Romain Rolland de Villejuif. Elle joue Molière<br />
au théâtre du Lucernaire sous la direction de Laurent Ferraro et<br />
tourne Caméra Café 2e génération pour la télévision.<br />
Annabelle Simon<br />
C’est au sein de la compagnie Arcanes en Savoie qu’Annabelle<br />
débute sa formation théâtrale. Après cinq années sous la direction<br />
de Fabrice Melquiot, elle poursuit son apprentissage pendant<br />
deux ans à l’Ecole du Studio d’Asnières dirigée par Jean-<br />
Louis Martin-Barbaz <strong>avant</strong> d’intégrer le TNS. Durant ces trois<br />
années, elle travaille avec Laurent Gutman, Jean-Louis Hourdin,<br />
Odile Duboc, Nicolas Bouchaud et Stephane Braunschweig. A<br />
sa sortie elle est engagée par Emmanuel Demarcy-Mota dans<br />
Marcia Hesse de Fabrice Melquiot, spectacle joué à la Comédie<br />
de Reims ainsi qu’au Théâtre de la Ville. Avec le collectif de<br />
Reims, elle participe à des lectures poétiques pour le festival<br />
Scène Ouverte puis avec Jean-François Sivadier à la Comédie<br />
Française dans le cadre du festival “Premières lignes”. Elle<br />
participe à la création d’Un message pour les coeurs brisés de<br />
Gregory Motton mis en scène par Benjamin Moreau au Théâtre<br />
145 à Grenoble et reprend le rôle de Puce dans Pinok et Barbie<br />
une pièce pour enfant de Jean-Claude Grumberg mis en scène<br />
par Lisa Wurmser en tournée puis au Théâtre de l’Est Parisien,<br />
elle y joue aussi La grande Magie de Eduado De Filippo mis en<br />
scène par Laurent Lafargue.
<strong>Derniers</strong> <strong>remords</strong> <strong>avant</strong> l’oubli – collectif In Vitro<br />
fiche technique<br />
plateau<br />
• ouverture : 7m<br />
• profondeur : 6m<br />
• boîte noire : 2 plans de pendrillons et frises<br />
• 1 Cyclo servant à la projection<br />
• 1 table accessoires à Jardin<br />
lumiere<br />
• 1 jeu d’orgues 24 circuits.<br />
• 1 PC 2000W<br />
• 10 PC 1000W.<br />
• 4 PC 650W.<br />
• 8 PARS 64 CP 62.<br />
• 2 découpes 1000W type Juliat 614 SX.<br />
• Gélatines : Lee 711, 201, Rosco 132.<br />
son et video<br />
• 1 table de mixage 4 sorties.<br />
• 1 lecteur de CD.<br />
• 2 plans de diffusion salle et plateau.<br />
• 1 vidéo projecteur (fourni par la compagnie).<br />
Pour tout renseignement complémentaire<br />
régisseur de la compagnie<br />
Richard Fischler<br />
06 75 46 58 62<br />
Collectif In Vitro<br />
66, rue ND de Nazareth<br />
75 003 Paris<br />
www.collectif-invitro.blogspot.com<br />
collectif.invitro@yahoo.fr<br />
06 86 74 70 23<br />
conception graphique dossier © Sabine Bouffelle / photos © Sabine Bouffelle – Mathlide Morières