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20 N° 5 • Mai 2008 Le Service Lecteur Instantané sur le web @ www.pei-france.com voir page 28
20 Ans
Au milieu des années 80, le milieu des automatismes
était en pleine effervescence et se posait beaucoup
de questions. Le PC annoncé par IBM en 1981, et
cloné par de nombreux fournisseurs, entamait sa
carrière "professionnelle" comme station de programmation.
Les fournisseurs informatique de l'époque
(Digital Equipement, Hewlett-Packard, IBM, etc.) affichaient
leur intention de jouer un rôle dans les
ateliers. On ne jurait que par le CIM (Computer Integrated
Manufacturing) et la productique (il y avait
même un salon spécialisé portant ce nom), il était beaucoup
question des systèmes experts (reposant sur
des techniques de l'informatique) ; on se disait que
face à tous ces mouvements, les constructeurs
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Automatismes :
les ténors ont su s'adapter aux
technologies de rupture...
En 20 ans, le monde des automatismes a vécu deux révolutions majeures : l'arrivée des
technologies de l'informatique (PC, OPC, Ethernet, internet, etc.) et des bus de terrain.
Malgré ces technologies de rupture, aucun nouveau venu n'est contester sérieusement
l'ordre établi et la hiérarchie des fournisseurs...
d'automatismes traditionnels, avec leurs "simples"
automates programmables (API) ou systèmes numériques
de contrôle-commande (SNCC) avaient des
soucis à se faire.
Facteur aggravant, à cette même époque, des éditeurs
indépendants introduisaient des logiciels de programmation
(Gral, Cadepa, CJGraf, Alograf, Isagraf,
etc.) qui pouvaient être utilisés avec plusieurs marques
d'automates. On se disait alors qu'il allait se passer
dans les automatismes ce qui se dessinait dans le
monde de l'informatique : une séparation nette
entre les fournisseurs de matériels et les fournisseurs
de logiciels.
Se programmant à l’aide de l’atelier logiciel
Alograf, ce processeur d'automatisme temps
réel d’UXP convient aux environnements
sévères des applications embarquées.
Autre sujet d'inquiétude pour les fournisseurs
d'automates et de SNCC, les bus de terrain. Ceux-ci
arrivent au début des années 90 et ils représentent
une petite révolution : désormais, l'industriel utilisateur
pourrait en effet réaliser ses applications en associant
des entrées/sorties, des capteurs et des actionneurs
(variateurs) des fournisseurs les plus divers. Les grands
constructeurs, qui proposaient jusque là des solutions
"propriétaires", n'avaient qu'à bien se tenir...
Les fonctions métiers
de ce contrôleur de
Crouzet lui permet non
seulement de mesurer,
afficher, contrôler, mais
aussi d'effectuer des
calculs dans n’importe
quelle application de
contrôle de pression,
niveau ou débit.
Et puis... ça ne s'est pas du tout passé comme d'aucuns
pouvaient le prévoir. Les sociétés d'informatique
qui avaient des ambitions industrielles ont abandonné
ou disparu. Les grands fournisseurs d'automatismes
n'ont cessé de se renforcer. Deux cas sont plus
particulièrement significatifs. Le premier est celui de
Schneider Electric, dont les origines remontent en
1836 mais qui ne s'est focalisé sur les composants
électriques et d'automatismes qu'à partir de 1987
(rachat de April, fruit de la fusion Merlin Gerin/SMC),
une politique qui s'est renforcée avec le rachat de
Telemecanique (en 1988) et AEG Modicon (en 1994).
Le cas de ABB, né de la fusion de Asea et BBC en 1987,
est plus étonnant encore car ce sont des dizaines de
sociétés qui ont rejoint le groupe depuis 20 ans : on
citera notamment Combustion Engineering (Taylor,
Accruay,...)en 1989 et Elsag Bailey (Hartmann&Braun,
Elsag Bailey, Fischer&Porter,...) en 1999. Dans le
même temps, Siemens, Honeywell, Rockwell Automation,
Yokogawa, Foxboro (à travers Invensys,
créée en 1999), Emerson Process Management, les
autres leaders, ont également consolidé leurs positions.
Tous ont aujourd'hui une offre complète, tant en matériel
qu'en logiciel (qui remontent de plus en plus
haut vers la gestion). Les ateliers de génie automatique
multi-marques n'ont pas survécu (à l'exception de
Isagraf, recentré sur les applications sur cartes
électroniques). Autre constat, les industriels, malgré
l'existence de solutions ouvertes (grâce aux bus de
terrain et à OPC), cherchent de plus en plus à réduire
le nombre de leurs fournisseurs, pour des raisons
évidentes d'économie...
Cet automate
tactile de Pro-face
réunit les fonctions
de l'IHM et de l'API
dans un boîtier
très compact.
Et le PC ? Il n'a supplanté ni les API ni les SNCC. Mais
il tout de même acquis ses lettres de noblesse,
notamment auprès des intégrateurs et des constructeurs
de machines (notamment de machines spéciales).
Ceux-ci n'ont pas les contraintes des industriels, ils
apprécient l'indépendance que leur donne le PC et
son universalité (contrôleur, interface hommemachine,
communications, tout se fait sur la même
machine). C'est grâce au PC que des sociétés
comme B&R, Beckhoff, Phoenix Contact ont pu se
faire un nom dans l'univers des automatismes.