Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
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4.2 Dérivation covariante (connexion) 93<br />
Tout opérateur ∇ agissant sur les paires <strong>de</strong> champs vectoriels (u, v) suivant les règles 1<br />
à 4 ci-<strong>de</strong>ssus est appelé une connexion affine (ou simplement connexion) sur la variété<br />
E . On l’appelle également une dérivation covariante sur E On dit alors que ∇u v est la<br />
dérivée covariante du champ vectoriel v le long du vecteur u. Le terme connexion vient<br />
<strong>de</strong> ce que ∇ connecte <strong>de</strong>s espaces vectoriels tangents infiniment voisin, TP (E ) et TP ′(E )<br />
en définissant la variation du champ vectoriel v lorsque l’on passe <strong>de</strong> P à P ′ par<br />
δv := ∇−→ dP v , (4.20)<br />
où −→<br />
dP désigne le vecteur déplacement infinitésimal <strong>de</strong> P à P ′ . On dit alors que v<br />
est transporté parallèlement à lui-même pour la connexion ∇ lors du déplacement −→<br />
dP<br />
ssi<br />
δv = 0. (4.21)<br />
Les propriétés 1 à 4 ci-<strong>de</strong>ssus ne garantissent aucunement l’unicité d’une connexion ∇<br />
sur une variété E donnée. Au contraire, nous verrons plus bas qu’il existe une infinité <strong>de</strong><br />
connexions. Autrement dit, la structure <strong>de</strong> variété seule donne toute liberté pour choisir<br />
la façon dont on connecte les différents espaces vectoriels tangents TP (E ). Par contre,<br />
nous verrons au § 4.2.4 que la prise en compte du tenseur métrique g conduit à un choix<br />
naturel unique pour ∇.<br />
Pour l’instant considérons une connexion quelconque ∇. Si l’on fixe le champ vectoriel<br />
v, en tout point P ∈ E , on peut considérer l’opérateur ∇v(P ) qui associe à toute forme<br />
linéaire (élément <strong>de</strong> l’espace vectoriel dual TP (E ) ∗ ) et à tout vecteur (élément <strong>de</strong> l’espace<br />
vectoriel tangent en P , TP (E )) un nombre réel suivant<br />
∇v(P ) : TP (E ) ∗ × TP (E ) −→ R<br />
(ω, u) ↦−→ 〈ω, ∇uc v(P )〉<br />
, (4.22)<br />
où uc est un champ vectoriel qui réalise une extension du vecteur u au voisinage <strong>de</strong><br />
P : uc(P ) = u. L’application (4.22) est bien définie car la propriété 3 <strong>de</strong> la connexion<br />
énoncée ci-<strong>de</strong>ssus assure que le vecteur ∇uc v(P ) ne dépend pas du choix <strong>de</strong> l’extension<br />
uc. De plus, en vertu <strong>de</strong>s propriétés 2 et 3 <strong>de</strong> la connexion, et <strong>de</strong> la linéarité <strong>de</strong>s formes<br />
linéaires, ∇v(P ) est une application linéaire par rapport à chacun <strong>de</strong> ses arguments. Elle<br />
satisfait donc à la définition d’un tenseur au point P donnée au § 2.2.4. Étant donnés ses<br />
arguments, il s’agit d’un tenseur <strong>de</strong> type 1<br />
. En variant P , on obtient un champ tensoriel<br />
1<br />
∇v sur E . On l’appelle dérivée covariante <strong>de</strong> v par rapport à la connexion ∇.<br />
Étant donnée une base vectorielle eα <strong>de</strong> TP (E ) et la base duale (e α ) associée (base <strong>de</strong><br />
TP (E ) ∗ ), une base <strong>de</strong> l’espace vectoriel formé par l’ensemble <strong>de</strong>s tenseurs <strong>de</strong> type 1<br />
est 1<br />
constituée par les produits tensoriels eα ⊗ eβ . Ces <strong>de</strong>rniers sont définis comme<br />
eα ⊗ e β : TP (E ) ∗ × TP (E ) −→ R<br />
(ω, u) ↦−→ 〈ω, eα〉〈e β , u〉<br />
, (4.23)<br />
où le produit <strong>de</strong> 〈ω, eα〉 par 〈e β , u〉 dans le membre <strong>de</strong> droite n’est autre que la multiplication<br />
ordinaire dans R. On désigne alors par ∇βv α les composantes du tenseur ∇v dans<br />
cette base :<br />
∇v =: ∇βv α eα ⊗ e β . (4.24)