Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
92 Équation d’Einstein<br />
4.2.2 Dérivation covariante d’un vecteur<br />
Revenons à présent au cas d’un champ vectoriel v sur E . Nous aimerions faire correspondre<br />
au vecteur déplacement élémentaire −→<br />
dP la variation <strong>de</strong> v entre P et P ′ par une<br />
formule similaire à la formule (4.3) utilisée pour un champ scalaire<br />
δv = ∇v( −→<br />
dP ), (4.14)<br />
où ∇v serait un opérateur agissant sur −→<br />
dP . La différence majeure est que, comme remarqué<br />
plus haut, la quantité δv ne peut pas être définie comme v(P ′ ) − v(P ) puisque<br />
les vecteurs v(P ′ ) et v(P ) n’appartiennent pas au même espace vectoriel : v(P ′ ) ∈ TP ′(E )<br />
et v(P ) ∈ TP (E ). Au contraire, pour un champ scalaire f, la quantité δf est bien définie<br />
comme la différence entre <strong>de</strong>ux nombres réels : f(P ′ ) et f(P ).<br />
La solution à ce problème consiste à inverser le point <strong>de</strong> vue et à considérer l’écriture<br />
(4.14) comme la définition <strong>de</strong> δv en tant que vecteur <strong>de</strong> TP (E ) résultant <strong>de</strong> l’application<br />
d’un opérateur donné ∇v agissant sur −→<br />
dP ∈ TP (E ). Plus précisément, en élargissant<br />
aux vecteurs non-infinitésimaux u ∈ TP (E ) et en utilisant la notation ∇u v plutôt que<br />
∇v(u), on suppose que l’on dispose d’un opérateur<br />
∇ : T (E ) × T (E ) −→ T (E )<br />
(u, v) ↦−→ ∇u v<br />
(4.15)<br />
(T (E ) désignant l’ensemble <strong>de</strong>s champs vectoriels sur E ) qui possè<strong>de</strong> les propriétés que<br />
l’on est en droit d’attendre pour un opérateur <strong>de</strong> dérivation :<br />
1. La dérivée d’une somme est la somme <strong>de</strong>s dérivées :<br />
∀(u, v, w) ∈ T (E ) 3 , ∇u (v + w) = ∇u v + ∇u w. (4.16)<br />
2. La dérivée le long d’un vecteur somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux autres est égale à la somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
dérivées :<br />
∀(a, b, v) ∈ T (E ) 3 , ∇ a+ b v = ∇a v + ∇ b v. (4.17)<br />
3. En un point P ∈ E donné, la valeur du vecteur ∇u v(P ) ne dépend que <strong>de</strong> la<br />
valeur <strong>de</strong> u en ce point et non <strong>de</strong> comment varie le champ u au voisinage <strong>de</strong> P . On<br />
assure cette propriété en <strong>de</strong>mandant que pour tout champ scalaire f et tous champs<br />
vectoriels u et v,<br />
∇f u v = f∇u v. (4.18)<br />
En effet, si (eα) est un champ <strong>de</strong> bases vectorielles au voisinage <strong>de</strong> P , tout champ<br />
vectoriel u ′ qui coïnci<strong>de</strong> avec u en P peut s’écrire u ′ = u + f α eα où les f α sont<br />
quatre champs scalaires tels que f α (P ) = 0. L’application <strong>de</strong>s règles (4.17) et (4.18)<br />
conduit alors à ∇ u ′ v = ∇u v + f α ∇eα v, d’où ∇ u ′ v(P ) = ∇u v(P ).<br />
4. Pour tout champ scalaire f et tous champs vectoriels u et v, on a la règle <strong>de</strong> Leibniz 2<br />
∇u (fv) = 〈∇f, u〉 v + f∇u v. (4.19)<br />
2 le premier terme du membre <strong>de</strong> droite est le gradient du champ scalaire f agissant sur le vecteur u,<br />
tel que défini plus haut ; on utilise la même notation ∇ que pour l’opérateur vectoriel discuté ici