Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
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84 Champ gravitationnel à symétrie sphérique (métrique <strong>de</strong> Schwarzschild)<br />
La résolution <strong>de</strong> cette équation du troisième <strong>de</strong>gré fournit rper en fonction du paramètre<br />
d’impact b et <strong>de</strong> la masse M du corps central (via RS).<br />
La variation totale <strong>de</strong> l’angle ϕ lors du trajet du photon est obtenue en intégrant<br />
l’Eq. (3.174) :<br />
∆ϕ = −<br />
c’est-à-dire<br />
rper<br />
+∞<br />
1<br />
r2 <br />
1 1<br />
−<br />
b2 r2 <br />
1 − RS<br />
−1/2 +∞<br />
1<br />
dr +<br />
r<br />
rper r2 <br />
1 1<br />
−<br />
b2 r2 <br />
1 − RS<br />
−1/2 dr,<br />
r<br />
(3.176)<br />
+∞<br />
1<br />
∆ϕ = 2<br />
r2 <br />
1 1<br />
−<br />
b2 r2 <br />
1 − RS<br />
−1/2 dr . (3.177)<br />
r<br />
rper<br />
Considérons le cas d’un corps non compact, comme le Soleil. Le paramètre d’impact<br />
doit être supérieur au rayon <strong>de</strong> l’objet R : b > R. Comme R ≫ RS (objet non compact),<br />
on a alors nécessairement b ≫ RS et on peut effectuer un développement <strong>de</strong> l’intégrant<br />
dans (3.177) par rapport au petit paramètre RS/b. Le calcul, que nous ne détaillerons pas<br />
ici, conduit au résultat suivant :<br />
∆ϕ π + 2RS<br />
. (3.178)<br />
b<br />
La déviation par rapport à un trajet en ligne droite, pour lequel ∆ϕ = π, est alors<br />
δϕ = 2RS<br />
b<br />
= 4GM<br />
c 2 b<br />
Dans le cas du Soleil, la déviation est maximale pour b = R⊙ et vaut<br />
. (3.179)<br />
δϕ⊙ = 1.75 ′′ . (3.180)<br />
Cette déviation a pu être mise en évi<strong>de</strong>nce en mesurant la position <strong>de</strong>s étoiles au voisinage<br />
du disque solaire lors <strong>de</strong> l’éclipse <strong>de</strong> 1919 par Arthur Eddington et son équipe. Après<br />
l’avance du périhélie <strong>de</strong> Mercure, il s’agissait du second test passé avec succès par la relativité<br />
générale. C’est cet événement qui a rendu Albert Einstein célèbre auprès du grand<br />
public. Aujourd’hui, la déviation <strong>de</strong>s rayons “lumineux” a pu être mesurée avec beaucoup<br />
plus <strong>de</strong> précision en considérant les signaux radio émis par <strong>de</strong>s sources extragalactiques<br />
(quasars, AGN, etc...) : la prédiction <strong>de</strong> la relativité générale a été confirmée à mieux que<br />
10 −3 près [34].<br />
3.6.4 Mirages gravitationnels<br />
La déviation <strong>de</strong>s rayon lumineux est aujourd’hui très importante en cosmologie observationnelle,<br />
puisqu’elle est a l’origine du phénomène <strong>de</strong> mirage gravitationnel, encore<br />
appelé lentille gravitationnelle. Elle est alors utilisée non plus comme test <strong>de</strong> la gravitation,<br />
mais pour mesurer la masse M (cf. par exemple le Chap. 6 <strong>de</strong> [8]).<br />
Il est intéressant <strong>de</strong> remarquer que toute la théorie <strong>de</strong>s mirages gravitationnels est basée<br />
sur la formule (3.179), du moins pour un déflecteur ponctuel. C’est le seul ingrédient <strong>de</strong><br />
relativité générale utilisé dans le calcul <strong>de</strong>s images.