Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
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3.4 Décalage spectral gravitationnel (effet Einstein) 61<br />
Ces symétries correspon<strong>de</strong>nt à quatre vecteurs <strong>de</strong> Killing : ∂t, ∂ϕ et les <strong>de</strong>ux vecteurs<br />
donnés par (3.5). Les vecteurs <strong>de</strong> Killing ∂t et ∂ϕ sont notés ainsi car ils apparaissent<br />
comme <strong>de</strong>s vecteurs <strong>de</strong> la base naturelle associée aux coordonnées <strong>de</strong> Schwarzschild, ou<br />
aux coordonnées isotropes. Donnons-leur un nom qui ne fasse pas appel à un système<br />
<strong>de</strong> coordonnées particulier, mais évoque seulement qu’il s’agit <strong>de</strong> vecteurs <strong>de</strong> Killing <strong>de</strong><br />
l’espace-temps (E , g). Posons :<br />
ξ(0) := ∂0 = c −1 ∂t et ξ(z) := ∂ϕ , (3.41)<br />
la notation ξ(z) venant rappeler que ce vecteur <strong>de</strong> Killing résulte <strong>de</strong> l’invariance par<br />
rotation autour <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong>s z ; cette notation complète d’ailleurs celles utilisées dans<br />
(3.5).<br />
La propriété fondamentale que nous allons utiliser à <strong>de</strong> nombreuses reprises dans ce<br />
chapitre est que toute symétrie <strong>de</strong> l’espace-temps conduit à <strong>de</strong>s quantités conservées le long<br />
<strong>de</strong>s géodésiques. Plus précisément, si ξ est un vecteur <strong>de</strong> Killing et si L est une géodésique<br />
du genre temps, <strong>de</strong> tangente unitaire (4-vitesse) u, la quantité ξ · u est constante le long<br />
<strong>de</strong> L. Il est facile <strong>de</strong> l’établir à partir <strong>de</strong>s expressions relatives aux géodésiques obtenues<br />
au Chap. 2. Pour être concret, considérons le vecteur <strong>de</strong> Killing ξ = ξ(0) = c −1 ∂t. Dire<br />
qu’il s’agit d’un vecteur <strong>de</strong> Killing revient à dire que les composantes <strong>de</strong> la métrique sont<br />
indépendantes <strong>de</strong> la coordonnée t [Eq. (3.1)]. On va raisonner sur le lagrangien L introduit<br />
au § 2.6.2 pour obtenir l’équation <strong>de</strong>s géodésiques via les équations d’Euler-Lagrange. En<br />
injectant la propriété ∂gµν/∂t = 0 dans l’Eq. (2.122), on obtient<br />
∂L 1 1 ∂gµν<br />
= −<br />
∂X 0 2L c ∂t<br />
˙X µ ˙ X ν = 0. (3.42)<br />
En reportant la nullité <strong>de</strong> ∂L/∂X 0 ainsi obtenue dans l’équation d’Euler-Lagrange (2.119),<br />
il vient<br />
<br />
d ∂L<br />
dλ ∂ ˙ X0 <br />
= 0. (3.43)<br />
Autrement dit, la quantité<br />
C := − ∂L<br />
∂ ˙ X0 (3.44)<br />
est conservée le long <strong>de</strong> la géodésique. D’après (2.124) et (2.120), cette quantité s’exprime<br />
selon<br />
C = 1<br />
L g0µ ˙ X µ = g0µ<br />
˙X µ<br />
<br />
. (3.45)<br />
−gαβ ˙ X α ˙ X β<br />
Via l’Eq. (2.87), on reconnaît les composantes u µ <strong>de</strong> la 4-vitesse, si bien que<br />
C = g0µu µ . (3.46)<br />
Par ailleurs ξ · u = gµνu µ ξ ν , avec ξ ν = (1, 0, 0, 0) puisque ξ = ∂0. D’où ξ · u = g0µu µ . En<br />
comparant avec (3.46), on constate que<br />
C = ξ · u. (3.47)