Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris

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30 Cadre géométrique que l’on déduit aisément de (2.67). Dans la base (e ′ α) les composantes des vecteurs e0, e1, u et v sont les suivantes e α′ 0 = ( √ 2, −1, 0, 0), e α′ 1 = (−1, √ 2, 0, 0), u α′ = ( √ 2 − 1, √ 2 − 1, 0, 0), v α′ = ( √ 2 + 1, − √ 2 − 1, 0, 0). (2.76) Nous avons souligné plus haut que la représentation des vecteurs (e0, e1) par des flèches perpendiculaires sur la Fig. 2.6 était un choix arbitraire. Dessinons alors une nouvelle figure en privilégiant la base orthonormale fondée sur (a0, a1) plutôt que (e0, e1), c’est-àdire en représentant a0 et a1 par deux flèches perpendiculaires, l’une verticale et l’autre horizontale. Le dessin des vecteurs e0, e1, u et v se déduit alors des composantes (2.76). On obtient alors la Fig. 2.7. Elle est d’aspect très différent de la Fig. 2.6, mais soulignons que les deux figures sont deux représentations du même espace vectoriel TP (E ) tangent à l’espace-temps E au point P . Les vecteurs dessinés y sont les mêmes, simplement ces deux représentations sont basées sur deux bases orthonormales différentes : (e0, e1) pour la Fig. 2.6 et (a0, a1) pour la Fig. 2.7. Aucune de ces deux bases orthonormales n’est privilégiée par rapport à la métrique g, qui est la seule structure fondamentale introduite jusqu’ici. Il y a tout de même un point commun qu’il convient de souligner entre les Figs. 2.6 et 2.7 : les directions des vecteurs du genre lumière u et v sont les mêmes dans les deux schémas, à savoir des droites à ±45 ◦ . C’est en fait une propriété fondamentale de tous les diagrammes d’espace-temps que nous construirons : les directions des vecteurs du genre lumière seront toujours des droites inclinées à ±45 ◦ par rapport aux axes de la figure. Autrement dit on privilégie les seules directions que l’on peut canoniquement associer au tenseur métrique g, à savoir les directions isotropes (carré scalaire nul pour la métrique g), que nous allons discuter à présent. 2.3.6 Cône isotrope Dans l’espace vectoriel TP (E ), l’ensemble des vecteurs du genre lumière constitue ce qu’en algèbre linéaire, on appelle le cône isotrope I de la forme bilinéaire g. Le mot cône signifie que si v ∈ I, alors ∀λ ∈ R, λv ∈ I. Le cône isotrope est représenté graphiquement sur la Fig. 2.8. Il sépare les vecteurs du genre temps de ceux du genre espace : les premiers sont situés à l’intérieur du cône, les seconds à l’extérieur. De plus, le cône isotrope comprend deux nappes. On convient d’appeler nappe du futur l’une de ces deux nappes, soit I + . La deuxième nappe est appelée nappe du passé et notée I − . On peut alors ranger les 4-vecteurs du genre temps en deux catégories distinctes : les 4-vecteurs situés à l’intérieur de la nappe du futur (resp. du passé) sont dits orientés vers le futur (resp. orientés vers le passé). On qualifie de choix d’une flèche du temps le choix de la nappe I + . 2.3.7 Distance entre deux points Considérons deux points P et P ′ infiniment proches sur la variété E . Nous avons vu au § 2.2.3 qu’on peut leur associer un vecteur séparation infinitésimal −→ dP qui appartient

+ 2.3 Tenseur métrique 31 4-vecteur du genre temps oriente vers le futur ‘ 4-vecteur du genre lumiere ‘ 4-vecteur du genre espace 4-vecteur du genre temps oriente vers le passe Fig. 2.8 – Cône isotrope de la métrique g (une dimension d’espace a été supprimée). à l’espace tangent TP (E ). On définit alors le carré de la distance entre P et P ′ vis-à-vis du tenseur métrique g comme le nombre réel infinitésimal ds 2 := g( −→ dP , −→ dP ). (2.77) Le signe de ds2 dépend évidemment du genre du vecteur −→ dP : ds2 > 0 si −→ dP est du genre espace, ds2 = 0 si −→ dP est du genre lumière et ds2 < 0 si −→ dP est du genre temps. Étant donné un système de coordonnées (x α ) au voisinage de P , soit dx α la différence de coordonnées entre P ′ et P . En vertu de l’Eq. (2.37), (dxα ) constitue également les composantes du vecteur −→ dP dans la base naturelle ∂α, si bien que (2.77) s’écrit ‘ ‘ ds 2 = gαβ dx α dx β . (2.78) Lorsque la séparation entre les points P et P ′ n’est plus infinitésimale, il faut se donner une courbe reliant P et P ′ et définir la distance en intégrant l’élément √ ±ds 2 le long de cette courbe. Le résultat obtenu dépend évidemment du choix de la courbe. Nous verrons au § 2.6 qu’il existe des courbes qui minimisent ou maximisent la distance entre P et P ′ : ce sont les courbes géodésiques. Remarque : La notion de distance sur E qui vient d’être introduite justifie le qualificatif de métrique attribué au tenseur g. 2.3.8 Bilan Toute la description mathématique de l’espace-temps relativiste est contenue dans le couple (E , g), où E est une variété différentiable de dimension 4 et g un champ tensoriel de type 0 sur E , représentant une forme bilinéaire symétrique non dégénérée et 2

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que l’on déduit aisément <strong>de</strong> (2.67). Dans la base (e ′ α) les composantes <strong>de</strong>s vecteurs e0,<br />

e1, u et v sont les suivantes<br />

e α′<br />

0 = ( √ 2, −1, 0, 0), e α′<br />

1 = (−1, √ 2, 0, 0), u α′<br />

= ( √ 2 − 1, √ 2 − 1, 0, 0),<br />

v α′<br />

= ( √ 2 + 1, − √ 2 − 1, 0, 0). (2.76)<br />

Nous avons souligné plus haut que la représentation <strong>de</strong>s vecteurs (e0, e1) par <strong>de</strong>s flèches<br />

perpendiculaires sur la Fig. 2.6 était un choix arbitraire. Dessinons alors une nouvelle<br />

figure en privilégiant la base orthonormale fondée sur (a0, a1) plutôt que (e0, e1), c’est-àdire<br />

en représentant a0 et a1 par <strong>de</strong>ux flèches perpendiculaires, l’une verticale et l’autre<br />

horizontale. Le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>s vecteurs e0, e1, u et v se déduit alors <strong>de</strong>s composantes (2.76).<br />

On obtient alors la Fig. 2.7. Elle est d’aspect très différent <strong>de</strong> la Fig. 2.6, mais soulignons<br />

que les <strong>de</strong>ux figures sont <strong>de</strong>ux représentations du même espace vectoriel TP (E ) tangent<br />

à l’espace-temps E au point P . Les vecteurs <strong>de</strong>ssinés y sont les mêmes, simplement ces<br />

<strong>de</strong>ux représentations sont basées sur <strong>de</strong>ux bases orthonormales différentes : (e0, e1) pour<br />

la Fig. 2.6 et (a0, a1) pour la Fig. 2.7. Aucune <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux bases orthonormales n’est<br />

privilégiée par rapport à la métrique g, qui est la seule structure fondamentale introduite<br />

jusqu’ici.<br />

Il y a tout <strong>de</strong> même un point commun qu’il convient <strong>de</strong> souligner entre les Figs. 2.6<br />

et 2.7 : les directions <strong>de</strong>s vecteurs du genre lumière u et v sont les mêmes dans les <strong>de</strong>ux<br />

schémas, à savoir <strong>de</strong>s droites à ±45 ◦ . C’est en fait une propriété fondamentale <strong>de</strong> tous les<br />

diagrammes d’espace-temps que nous construirons : les directions <strong>de</strong>s vecteurs du genre<br />

lumière seront toujours <strong>de</strong>s droites inclinées à ±45 ◦ par rapport aux axes <strong>de</strong> la figure.<br />

Autrement dit on privilégie les seules directions que l’on peut canoniquement associer au<br />

tenseur métrique g, à savoir les directions isotropes (carré scalaire nul pour la métrique<br />

g), que nous allons discuter à présent.<br />

2.3.6 Cône isotrope<br />

Dans l’espace vectoriel TP (E ), l’ensemble <strong>de</strong>s vecteurs du genre lumière constitue ce<br />

qu’en algèbre linéaire, on appelle le cône isotrope I <strong>de</strong> la forme bilinéaire g. Le mot cône<br />

signifie que si v ∈ I, alors ∀λ ∈ R, λv ∈ I.<br />

Le cône isotrope est représenté graphiquement sur la Fig. 2.8. Il sépare les vecteurs<br />

du genre temps <strong>de</strong> ceux du genre espace : les premiers sont situés à l’intérieur du cône,<br />

les seconds à l’extérieur. De plus, le cône isotrope comprend <strong>de</strong>ux nappes. On convient<br />

d’appeler nappe du futur l’une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux nappes, soit I + . La <strong>de</strong>uxième nappe est appelée<br />

nappe du passé et notée I − . On peut alors ranger les 4-vecteurs du genre temps en <strong>de</strong>ux<br />

catégories distinctes : les 4-vecteurs situés à l’intérieur <strong>de</strong> la nappe du futur (resp. du<br />

passé) sont dits orientés vers le futur (resp. orientés vers le passé). On qualifie <strong>de</strong> choix<br />

d’une flèche du temps le choix <strong>de</strong> la nappe I + .<br />

2.3.7 Distance entre <strong>de</strong>ux points<br />

Considérons <strong>de</strong>ux points P et P ′ infiniment proches sur la variété E . Nous avons vu<br />

au § 2.2.3 qu’on peut leur associer un vecteur séparation infinitésimal −→<br />

dP qui appartient

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