Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris

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26 Cadre géométrique 2.3.3 Bases orthonormales Une base (e0, e1, e2, e3) de l’espace vectoriel TP (E ) est dite orthonormale (on omettra de préciser pour le produit scalaire g) ssi : e0 · e0 = −1 (2.58) ei · ei = 1 pour 1 ≤ i ≤ 3 (2.59) eα · eβ = 0 pour α = β . (2.60) Par rapport à une base orthonormale, la matrice de g est donc gαβ = g(eα, eβ) = ηαβ , (2.61) où (ηαβ) désigne la matrice suivante, appelée matrice de Minkowski, η := ⎛ ⎜ ⎝ −1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 ⎞ ⎟ ⎠ . (2.62) Ainsi dans une base orthonormale, le produit scalaire de deux vecteurs u et v s’exprime en termes de leurs composantes (u α ) et (v α ) par [cf. (2.48)] : u · v = ηαβ u α v β = −u 0 v 0 + u 1 v 1 + u 2 v 2 + u 3 v 3 . (2.63) On retrouve ainsi la formule (2.45). Les bases orthonormales sont donc celles où l’on lit directement la signature (−, +, +, +) de g. Exemple : Considérons pour (E , g) l’espace-temps de la relativité restreinte. Soit (x α ) = (x 0 = ct, x, y, z) un système de coordonnées associé à un repère inertiel et ( ∂α) = ( ∂0 = c −1 ∂t, ∂x, ∂y, ∂z) la base naturelle correspondante. La matrice de g dans cette base n’est autre que la matrice de Minkowski : gαβ = ηαβ. (2.64) Si l’on utilise les coordonnées sphériques (xα′ ) = (x0 = ct, r, θ, ϕ) reliées à (ct, x, y, z) suivant (2.21), la matrice de passage P α α ′ vers la nouvelle base naturelle ( ∂α ′) = ( ∂0 = c−1∂t, ∂r, ∂θ, ∂ϕ) se lit sur les formules (2.25), (2.28) et (2.29). Les composantes de g dans la base ( ∂α ′) s’obtiennent alors à partir de l’Eq. (2.55) ; il vient : gα ′ β ′ = ⎛ ⎜ ⎝ −1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 r 2 0 0 0 0 r 2 sin 2 θ ⎞ ⎟ ⎠ . (2.65)

2.3 Tenseur métrique 27 On voit clairement sur cette expression que ( ∂0 = c−1∂t, ∂r, ∂θ, ∂ϕ) ne constitue pas une base orthonormale. Par contre, la base vectorielle (eˆα) obtenue en renormalisant les vecteurs ∂α ′ suivant ⎧⎪ eˆ0 ⎨ = ∂0 eˆr = ∂r eˆ θ = 1 (2.66) r ⎪⎩ ∂θ 1 e ˆϕ = r sin θ ∂ϕ est une base orthonormale. Elle est représentée sur la Fig. 2.5. Notons qu’elle n’est pas une base naturelle : il n’existe aucun système de coordonnées (xˆα ) tel que eˆα = ∂ˆα. 2.3.4 Genre des 4-vecteurs Si l’on considère le produit scalaire classique (2.43) sur l’espace euclidien de dimension trois, sa signature (+, +, +) fait qu’il est défini positif, c’est-à-dire que l’on a, pour tout vecteur v, v · v ≥ 0, l’égalité n’étant réalisée que si, et seulement si, v = 0. Par contre la signature (−, +, +, +) de g ne lui permet pas d’être défini positif. Le produit scalaire d’un 4-vecteur u avec lui même peut a priori avoir n’importe quel signe et être nul sans que u le soit. On pose alors les définitions suivantes : On dit qu’un vecteur u de TP (E ) est : • du genre temps ssi : g(u, u) < 0 ; • du genre espace ssi : g(u, u) > 0 ; • du genre lumière ssi : u = 0 et g(u, u) = 0. Dans le vocabulaire de l’algèbre linéaire, les vecteurs du genre lumière s’appellent aussi vecteurs isotropes de la forme bilinéaire g. Ces définitions à connotation “physique” seront justifiées au § 2.4. Remarque : “du genre lumière” se dit “null” en Anglais ; ainsi lorsqu’on rencontre le terme “null vector” dans un livre de relativité en Anglais, il ne s’agit pas du vecteur nul, mais d’un vecteur de genre lumière. Un 4-vecteur u est dit unitaire ssi u est du genre temps et vérifie g(u, u) = −1 ou bien u est du genre espace et vérifie g(u, u) = 1. 2.3.5 Représentation graphique des vecteurs Pour dessiner des figures dans l’espace-temps, on supprimera une ou deux dimensions : on aura alors respectivement des dessins à trois dimensions en perspective ou des dessins plans. Deux vecteurs orthogonaux pour la métrique g ne seront pas nécessairement représentés par deux flèches perpendiculaires (au sens usuel du terme) : par exemple, un vecteur de genre lumière est orthogonal à lui-même alors que graphiquement, une flèche ne peut évidemment pas être perpendiculaire à elle-même. Cet aspect des graphiques d’espace-temps est illustré sur les Fig. 2.6 et Fig. 2.7, sur lesquelles nous invitons le lecteur à pendre le temps de réfléchir.

2.3 Tenseur métrique 27<br />

On voit clairement sur cette expression que ( ∂0 = c−1∂t, ∂r, ∂θ, ∂ϕ) ne constitue pas<br />

une base orthonormale. Par contre, la base vectorielle (eˆα) obtenue en renormalisant<br />

les vecteurs ∂α ′ suivant ⎧⎪<br />

eˆ0<br />

⎨<br />

= ∂0<br />

eˆr = ∂r<br />

eˆ θ = 1<br />

(2.66)<br />

r<br />

⎪⎩<br />

∂θ<br />

1<br />

e ˆϕ =<br />

r sin θ ∂ϕ<br />

est une base orthonormale. Elle est représentée sur la Fig. 2.5. Notons qu’elle n’est<br />

pas une base naturelle : il n’existe aucun système <strong>de</strong> coordonnées (xˆα ) tel que eˆα =<br />

∂ˆα.<br />

2.3.4 Genre <strong>de</strong>s 4-vecteurs<br />

Si l’on considère le produit scalaire classique (2.43) sur l’espace euclidien <strong>de</strong> dimension<br />

trois, sa signature (+, +, +) fait qu’il est défini positif, c’est-à-dire que l’on a, pour tout<br />

vecteur v, v · v ≥ 0, l’égalité n’étant réalisée que si, et seulement si, v = 0.<br />

Par contre la signature (−, +, +, +) <strong>de</strong> g ne lui permet pas d’être défini positif. Le<br />

produit scalaire d’un 4-vecteur u avec lui même peut a priori avoir n’importe quel signe<br />

et être nul sans que u le soit. On pose alors les définitions suivantes :<br />

On dit qu’un vecteur u <strong>de</strong> TP (E ) est :<br />

• du genre temps ssi : g(u, u) < 0 ;<br />

• du genre espace ssi : g(u, u) > 0 ;<br />

• du genre lumière ssi : u = 0 et g(u, u) = 0. Dans le vocabulaire <strong>de</strong> l’algèbre linéaire,<br />

les vecteurs du genre lumière s’appellent aussi vecteurs isotropes <strong>de</strong> la forme bilinéaire<br />

g.<br />

Ces définitions à connotation “physique” seront justifiées au § 2.4.<br />

Remarque : “du genre lumière” se dit “null” en Anglais ; ainsi lorsqu’on rencontre le<br />

terme “null vector” dans un livre <strong>de</strong> relativité en Anglais, il ne s’agit pas du vecteur<br />

nul, mais d’un vecteur <strong>de</strong> genre lumière.<br />

Un 4-vecteur u est dit unitaire ssi u est du genre temps et vérifie g(u, u) = −1 ou<br />

bien u est du genre espace et vérifie g(u, u) = 1.<br />

2.3.5 Représentation graphique <strong>de</strong>s vecteurs<br />

Pour <strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong>s figures dans l’espace-temps, on supprimera une ou <strong>de</strong>ux dimensions<br />

: on aura alors respectivement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins à trois dimensions en perspective ou <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ssins plans. Deux vecteurs orthogonaux pour la métrique g ne seront pas nécessairement<br />

représentés par <strong>de</strong>ux flèches perpendiculaires (au sens usuel du terme) : par exemple, un<br />

vecteur <strong>de</strong> genre lumière est orthogonal à lui-même alors que graphiquement, une flèche<br />

ne peut évi<strong>de</strong>mment pas être perpendiculaire à elle-même. Cet aspect <strong>de</strong>s graphiques<br />

d’espace-temps est illustré sur les Fig. 2.6 et Fig. 2.7, sur lesquelles nous invitons le lecteur<br />

à pendre le temps <strong>de</strong> réfléchir.

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