Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris

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24 Cadre géométrique • de signature (−, +, +, +) signifie qu’il existe une base de l’espace vectoriel TP (E ) telle que g(u, v) s’exprime en fonction des composantes u α et v α de u et v dans cette base de la manière suivante : g(u, v) = −u 0 v 0 + u 1 v 1 + u 2 v 2 + u 3 v 3 . (2.45) D’après un théorème classique d’algèbre linéaire, le théorème d’inertie de Sylvester, dans toute autre base où g(u, v) a une écriture diagonale (i.e. qui ne comprend pas de termes croisés du type ‘u 0 v 1 ’), g(u, v) est une somme algébrique de quatre termes dont un avec un signe moins et trois avec un signe plus, comme dans (2.45). Cette propriété ne dépend donc pas de la base où l’on diagonalise g, elle est intrinsèque à g et constitue sa signature. Remarque : On trouve aussi dans la littérature la convention (+, −, −, −) pour la signature de g. En général, cette dernière est utilisée en relativité restreinte, alors que la signature (−, +, +, +) est utilisée en relativité générale. Les deux conventions sont bien entendu équivalentes. Rappelons que les propriétés de forme bilinéaire symétrique non dégénérée caractérisent ce que l’on appelle un produit scalaire. Par exemple, le produit scalaire classique de l’espace euclidien à trois dimensions est une forme bilinéaire symétrique non dégénérée de signature (+, +, +) [cf. (2.43)]. g est donc un produit scalaire sur TP (E ), ce qui justifie la notation suivante [déjà employée dans l’Eq. (2.44)] : ∀ (u, v) ∈ TP (E ) 2 , u · v := g(u, v) . (2.46) On dit que les 4-vecteurs u et v sont orthogonaux (on omettra de préciser pour le produit scalaire g) ssi : u · v = 0. La forme bilinéaire g définie ci-dessus est appelée tenseur métrique de l’espace-temps E . On appellera aussi parfois g la métrique de E . Le tenseur métrique définit complètement la géométrie sur l’espace-temps : lorsque l’on parlera de deux 4-vecteurs orthogonaux, ou d’un sous-espace orthogonal à un 4-vecteur, il s’agira toujours d’orthogonalité par rapport au produit scalaire g. 2.3.2 Composantes gαβ du tenseur métrique Étant donnée une base (e0, e1, e2, e3) de TP (E ), la matrice de g par rapport à cette base est la matrice (gαβ) définie par gαβ := g(eα, eβ) . (2.47) (gαβ) permet d’exprimer le produit scalaire de deux 4-vecteurs u et v en fonction de leurs composantes (u α ) et (v α ) dans la base (eα) (cf. (2.19)), suivant u · v = gαβ u α v β . (2.48) Puisque g est une forme bilinéaire symétrique, (gαβ) est une matrice symétrique. De plus, puisque g est non-dégénérée, cette matrice est inversible et nous noterons (g αβ ) son inverse : g ασ gσβ = δ α β , (2.49)

2.3 Tenseur métrique 25 où δα β désigne le symbole de Kronecker relatif aux indices α et β. Considérons un changement de base de (eα) → (eα ′) de TP (E ) ( 5 ) ; ce changement de base est entièrement défini par la donnée de la matrice de passage P α α ′ qui est la matrice réelle 4 × 4 telle que Alors pour tout vecteur v ∈ TP (E ), v = v α′ α eα ′ = Pα ′ eα. (2.50) eα ′ = vα′ P α α ′ eα, (2.51) d’où l’on déduit la relation entre les composantes de v dans les deux bases : v α = v α′ P α α ′ . (2.52) Remarque : La loi de transformation (2.18) précédemment établie constitue un cas particulier de la relation ci-dessus, puisque dans le cas de bases naturelles eα = ∂α et eα ′ = ∂α ′ associées respectivement à des coordonnées (xα ) et (xα′ ), En reportant (2.52) dans (2.48), il vient u · v = gαβ u α v β = gαβ u α′ P α ∂xα α ′ = ∂xα′ . (2.53) P α α ′ vβ′ P β β ′ = P α α ′ gαβP β β ′ u α′ v β′ , (2.54) d’où l’on déduit immédiatement la loi de transformation des composantes de g lors du changement de base : soit en notation matricielle : gα ′ α β ′ = Pα ′ gαβ P β β ′ , (2.55) g ′ = P × g × t P, (2.56) g ′ désignant la matrice (gα ′ β ′), g la matrice (gαβ), P la matrice (P α α ′ ) et t P la transposée de P . On retrouve là l’expression classique de la transformation de la matrice d’une forme bilinéaire lors d’un changement de base (cf. un cours d’algèbre linéaire). Remarque : Dans le cas particulier d’un changement de bases naturelles, associé à un changement de coordonnées (x α ) → (x α′ ), on obtient en combinant (2.53) et (2.55) : gα ′ β ′ = gαβ ∂x α ∂x α′ ∂x β ∂x β′ . (2.57) Dans les livres de relativité plutôt anciens, cette relation est utilisée pour définir un tenseur 2-fois covariant comme un “tableau” de nombres gαβ qui se transforme suivant (2.57) lors d’un changement de coordonnées. 5 rappelons l’usage courant (en relativité) de mettre le prime sur l’indice plutôt que sur le symbole qui porte cet indice : en mathématique on écrirait plutôt (e ′ α) pour désigner la nouvelle base.

24 Cadre géométrique<br />

• <strong>de</strong> signature (−, +, +, +) signifie qu’il existe une base <strong>de</strong> l’espace vectoriel TP (E )<br />

telle que g(u, v) s’exprime en fonction <strong>de</strong>s composantes u α et v α <strong>de</strong> u et v dans<br />

cette base <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

g(u, v) = −u 0 v 0 + u 1 v 1 + u 2 v 2 + u 3 v 3 . (2.45)<br />

D’après un théorème classique d’algèbre linéaire, le théorème d’inertie <strong>de</strong> Sylvester,<br />

dans toute autre base où g(u, v) a une écriture diagonale (i.e. qui ne comprend pas<br />

<strong>de</strong> termes croisés du type ‘u 0 v 1 ’), g(u, v) est une somme algébrique <strong>de</strong> quatre termes<br />

dont un avec un signe moins et trois avec un signe plus, comme dans (2.45). Cette<br />

propriété ne dépend donc pas <strong>de</strong> la base où l’on diagonalise g, elle est intrinsèque à<br />

g et constitue sa signature.<br />

Remarque : On trouve aussi dans la littérature la convention (+, −, −, −) pour la signature<br />

<strong>de</strong> g. En général, cette <strong>de</strong>rnière est utilisée en relativité restreinte, alors<br />

que la signature (−, +, +, +) est utilisée en relativité générale. Les <strong>de</strong>ux conventions<br />

sont bien entendu équivalentes.<br />

Rappelons que les propriétés <strong>de</strong> forme bilinéaire symétrique non dégénérée caractérisent ce<br />

que l’on appelle un produit scalaire. Par exemple, le produit scalaire classique <strong>de</strong> l’espace<br />

euclidien à trois dimensions est une forme bilinéaire symétrique non dégénérée <strong>de</strong> signature<br />

(+, +, +) [cf. (2.43)]. g est donc un produit scalaire sur TP (E ), ce qui justifie la notation<br />

suivante [déjà employée dans l’Eq. (2.44)] :<br />

∀ (u, v) ∈ TP (E ) 2 , u · v := g(u, v) . (2.46)<br />

On dit que les 4-vecteurs u et v sont orthogonaux (on omettra <strong>de</strong> préciser pour le produit<br />

scalaire g) ssi : u · v = 0.<br />

La forme bilinéaire g définie ci-<strong>de</strong>ssus est appelée tenseur métrique <strong>de</strong> l’espace-temps<br />

E . On appellera aussi parfois g la métrique <strong>de</strong> E . Le tenseur métrique définit complètement<br />

la géométrie sur l’espace-temps : lorsque l’on parlera <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux 4-vecteurs orthogonaux, ou<br />

d’un sous-espace orthogonal à un 4-vecteur, il s’agira toujours d’orthogonalité par rapport<br />

au produit scalaire g.<br />

2.3.2 Composantes gαβ du tenseur métrique<br />

Étant donnée une base (e0, e1, e2, e3) <strong>de</strong> TP (E ), la matrice <strong>de</strong> g par rapport à cette base<br />

est la matrice (gαβ) définie par<br />

gαβ := g(eα, eβ) . (2.47)<br />

(gαβ) permet d’exprimer le produit scalaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux 4-vecteurs u et v en fonction <strong>de</strong> leurs<br />

composantes (u α ) et (v α ) dans la base (eα) (cf. (2.19)), suivant<br />

u · v = gαβ u α v β . (2.48)<br />

Puisque g est une forme bilinéaire symétrique, (gαβ) est une matrice symétrique. De<br />

plus, puisque g est non-dégénérée, cette matrice est inversible et nous noterons (g αβ ) son<br />

inverse :<br />

g ασ gσβ = δ α β , (2.49)

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