Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
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6.5.2 Flux d’énergie<br />
6.5 Génération d’on<strong>de</strong>s gravitationnelles 157<br />
Les on<strong>de</strong>s gravitationnelles transportent <strong>de</strong> l’énergie et <strong>de</strong> l’impulsion ; nous admettrons<br />
sans démonstration que le tenseur énergie-impulsion (effectif) correspondant est le<br />
tenseur d’Isaacson :<br />
Tαβ = 1<br />
32πG 〈∂hTT<br />
ij<br />
∂xα ∂hTT ij<br />
〉 , (6.135)<br />
∂xβ où les crochets 〈· · ·〉 indiquent une moyenne sur plusieurs longueurs d’on<strong>de</strong>s. Cette expression<br />
n’est valable que loin <strong>de</strong> la source, là où l’espace-temps peut être assimilé à un espace<br />
plat. Le flux d’énergie F transporté par une on<strong>de</strong> gravitationnelle s’obtient en prenant la<br />
composante Ttz du tenseur (6.135) (z étant la direction <strong>de</strong> propagation). On obtient ainsi<br />
F = c3<br />
16πG 〈˙ h 2 + + ˙ h 2 ×〉 , (6.136)<br />
où h+ et h× sont les <strong>de</strong>ux composantes indépendantes <strong>de</strong> h TT<br />
ij . Pour une on<strong>de</strong> monochromatique<br />
d’amplitu<strong>de</strong> h et <strong>de</strong> fréquence f, la moyenne sur quelques longueurs d’on<strong>de</strong>s vaut<br />
〈 ˙ h 2 +〉 = 〈 ˙ h 2 ×〉 = (2πf) 2 h 2 /2, si bien que<br />
Numériquement :<br />
F =<br />
2 <br />
f h<br />
F = 0.3<br />
1 kHz 10−21 2 π c3<br />
4G f 2 h 2 . (6.137)<br />
W m −2 . (6.138)<br />
Cette formule montre qu’une on<strong>de</strong> gravitationnelle d’amplitu<strong>de</strong> aussi petite que 10 −21<br />
transporte une quantité appréciable d’énergie. En considérant une on<strong>de</strong> gravitationnelle<br />
comme une “déformation” <strong>de</strong> l’espace-temps, on peut ainsi dire, par analogie avec la<br />
théorie <strong>de</strong> l’élasticité, que l’espace-temps est un milieu très rigi<strong>de</strong>.<br />
6.5.3 Luminosité gravitationnelle<br />
En intégrant l’équation (6.135) sur une sphère entourant la source et en utilisant<br />
la formule du quadrupôle (6.134), on obtient la luminosité gravitationnelle <strong>de</strong> la source<br />
(énergie totale rayonnée sous forme d’on<strong>de</strong>s gravitationnelles par unité <strong>de</strong> temps) :<br />
L = 1<br />
5<br />
G ...<br />
〈<br />
c5 ...<br />
QijQ ij<br />
〉 , (6.139)<br />
où les crochets 〈· · ·〉 indiquent une moyenne sur plusieurs longueurs d’on<strong>de</strong>s. La formule<br />
(6.139) est appelée formule du quadrupôle, tout comme la formule (6.134) pour hTT ij . Les<br />
<strong>de</strong>ux formules ont été obtenues par Einstein en 1918 [18]. Il est intéressant <strong>de</strong> la rapprocher<br />
<strong>de</strong> la formule qui donne la puissance électromagnétique rayonnée par un dipôle électrique<br />
Di oscillant :<br />
Le.m. = 1 µ0<br />
3 4π 〈 ¨ Di ¨ D i 〉. (6.140)