Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris

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150 Ondes gravitationnelles Fig. 6.3 – Diagramme d’espace (en haut) et d’espace-temps (en bas) illustrant le principe de la mesure de la distance L entre deux masses ponctuelles par la méthode “radar”. 6.4.2 Variation des distances Un effet mesurable du passage d’une onde gravitationnelle est la variation de distance entre deux masses d’épreuve en chute libre (c’est-à-dire soumises aux seuls effets de la gravitation). Comme toujours en relativité, il faut convenir de ce que l’on entend par distance. Donnons la définition opérationnelle suivante : associons à la première masse un observateur O. Ce dernier chronomètre le temps d’aller-retour d’un flash lumineux qu’il émet en direction de la deuxième masse au temps propre t1 (cf. Fig. 6.3). Le flash est réfléchi par la deuxième masse et est capté par l’observateur au temps propre t2. La distance L est alors définie par L = c 2 (t2 − t1). (6.93) En plus d’être une quantité déterminable physiquement, L correspond à la distance entre les points A et B de la Fig. 6.3 telle que donnée par le tenseur métrique g, à condition que les deux masses soient infiniment proches. En effet en reprenant l’analyse et les notations du § 2.5.2 (comparer la Fig. 2.15 et la Fig. 6.3), on a g( −−−→ A1B, −−−→ A1B) = g( =0 −−−→ A1A + −−→ AB, −−−→ A1A + −−→ AB) 0 = g( −−−→ A1A, −−−→ A1A) + 2 g( −−−→ A1A, −−→ AB) +g( =0 −−→ AB, −−→ AB) 0 = c − 2 (t2 2 − t1) + g( −−→ AB, −−→ AB). (6.94) En comparant avec (6.93), on constate que, comme annoncé, L = g( −−→ AB, −−→ AB). (6.95)

6.4 Effets d’une onde gravitationnelle sur la matière 151 Pour calculer la variation de L au passage d’une onde gravitationnelle, introduisons un système de coordonnées TT (ct, x, y, z), telle que la position de l’observateur O assis sur la première masse soit (x, y, z) = (0, 0, 0) et que la position de la deuxième masse soit (x, y, z) = (xB, yB, zB). Ainsi que nous l’avons vu au § 6.4.1, l’avantage de la jauge TT est que ces coordonnées restent constantes au cours du mouvement. La distance L peut alors être facilement calculée en partant de la formule (6.95) et en utilisant les composantes (6.79) de g. En supposant les deux masses infiniment proches, il vient L 2 = gµν(x µ B − xµ A )(xνB − x ν A) = gij(x i B − x i A)(x j B − xj A ) = gijx i Bx j B = (δij + h TT ij )x i Bx j B , (6.96) où l’on a utilisé x0 A = ct = x0 B pour avoir la deuxième ligne et xiA = 0 pour la troisième. Soit n le vecteur spatial unitaire (pour la métrique de fond, η) joignant A à B. On a alors avec L0 = δijxi Bxj B , si bien que (6.96) devient Au premier ordre en h, il vient x i B = L0n i , (6.97) L = L 2 0(δij + h TT ij )n i n j1/2 TT = L0 1 + hij n i n j1/2 . (6.98) L = L0 1 + 1 2 hTT ij n i n j . (6.99) La variation de longueur δL := L−L0 par rapport à la situation où l’onde gravitationnelle est absente (L = L0) est donc δL L = 1 2 hTT ij n i n j . (6.100) Pour visualiser la déformation d’une assemblée de particules au passage d’une onde gravitationnelle, introduisons au voisinage de la ligne d’univers de l’observateur O un système de coordonnées “physiques” (ˆx α ) (par opposition aux coordonnées TT qui sont purement mathématiques) comme suit : ˆx 0 /c est le temps propre de O et (ˆx i ) sont les longueurs physiques (au sens ci-dessus) suivant trois axes mutuellement orthogonaux de l’espace local de repos de O, ces trois axes pointant dans des directions fixes par rapport aux gyroscopes dont dispose O (pour s’assurer que le repère n’est pas en rotation). Les coordonnées ainsi définies sont telles que ˆx i = 0 le long de la ligne d’univers (géodésique) de O et qu’au voisinage de cette dernière les composantes du tenseur métrique ont une forme minkowskienne à des termes du second ordre en ˆx i près : ˆgαβdˆx α dˆx β = −(dˆx 0 ) 2 + δijdˆx i dˆx j + O(|ˆx i | 2 )αβ dx α dx β . (6.101) Les coordonnées (ˆx i ) sont appelées coordonnées de Fermi associées à l’observateur O.

150 On<strong>de</strong>s gravitationnelles<br />

Fig. 6.3 – Diagramme d’espace (en haut) et d’espace-temps (en bas) illustrant le principe <strong>de</strong> la mesure<br />

<strong>de</strong> la distance L entre <strong>de</strong>ux masses ponctuelles par la métho<strong>de</strong> “radar”.<br />

6.4.2 Variation <strong>de</strong>s distances<br />

Un effet mesurable du passage d’une on<strong>de</strong> gravitationnelle est la variation <strong>de</strong> distance<br />

entre <strong>de</strong>ux masses d’épreuve en chute libre (c’est-à-dire soumises aux seuls effets <strong>de</strong> la<br />

gravitation). Comme toujours en relativité, il faut convenir <strong>de</strong> ce que l’on entend par<br />

distance. Donnons la définition opérationnelle suivante : associons à la première masse<br />

un observateur O. Ce <strong>de</strong>rnier chronomètre le temps d’aller-retour d’un flash lumineux<br />

qu’il émet en direction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième masse au temps propre t1 (cf. Fig. 6.3). Le flash<br />

est réfléchi par la <strong>de</strong>uxième masse et est capté par l’observateur au temps propre t2. La<br />

distance L est alors définie par<br />

L = c<br />

2 (t2 − t1). (6.93)<br />

En plus d’être une quantité déterminable physiquement, L correspond à la distance<br />

entre les points A et B <strong>de</strong> la Fig. 6.3 telle que donnée par le tenseur métrique g, à<br />

condition que les <strong>de</strong>ux masses soient infiniment proches. En effet en reprenant l’analyse<br />

et les notations du § 2.5.2 (comparer la Fig. 2.15 et la Fig. 6.3), on a<br />

g( −−−→<br />

A1B, −−−→<br />

A1B)<br />

<br />

= g(<br />

=0<br />

−−−→<br />

A1A + −−→<br />

AB, −−−→<br />

A1A + −−→<br />

AB)<br />

0 = g( −−−→<br />

A1A, −−−→<br />

A1A) + 2 g( −−−→<br />

A1A, −−→<br />

AB) +g(<br />

<br />

=0<br />

−−→<br />

AB, −−→<br />

AB)<br />

0 =<br />

<br />

c<br />

−<br />

2 (t2<br />

2 − t1) + g( −−→<br />

AB, −−→<br />

AB). (6.94)<br />

En comparant avec (6.93), on constate que, comme annoncé,<br />

L =<br />

<br />

g( −−→<br />

AB, −−→<br />

AB). (6.95)

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