Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
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134 Trous noirs<br />
On retombe donc dans le même cas que celui traité au § 3.5, à savoir un mouvement<br />
unidimensionnel dans un puits <strong>de</strong> potentiel. La seule différence est que Veff(r) dépend<br />
désormais <strong>de</strong> ε, en plus <strong>de</strong> ℓ. En cherchant les minima <strong>de</strong> Veff(r), on obtient les orbites<br />
circulaires. Tout comme pour le cas <strong>de</strong> la métrique <strong>de</strong> Schwarzschild, il existe une <strong>de</strong>rnière<br />
orbite stable (ISCO), en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> laquelle les orbites sont instables. Pour un trou noir <strong>de</strong><br />
Kerr extrême la coordonnée r <strong>de</strong> cette orbite vaut<br />
rISCO(ā = 1) = GM<br />
c 2 = rH. (5.59)<br />
L’ISCO atteint alors l’horizon <strong>de</strong>s événements. Rappelons que pour un trou noir <strong>de</strong><br />
Schwarzschild, ce n’est jamais le cas, puisque [cf. (3.129)] :<br />
rISCO(ā = 0) = 6GM<br />
c 2 = 3rH. (5.60)<br />
L’énergie par unité <strong>de</strong> masse d’une particule à l’ISCO dans le cas ā = 1 (Kerr extrême)<br />
est<br />
On en déduit que l’énergie <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong> la particule est<br />
εISCO(ā = 1) = c2<br />
√ 3 . (5.61)<br />
EISCO(ā = 1) = εISCO m − mc 2 <br />
= − 1 − 1<br />
<br />
√ mc<br />
3<br />
2 . (5.62)<br />
Cela signifie que l’accrétion sur un trou noir <strong>de</strong> Kerr extrême peut libérer jusqu’à 1 −<br />
1/ √ 3 42% <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> masse d’une particule. Dans le cas d’un trou noir <strong>de</strong> Schwarzschild,<br />
la valeur correspondante est obtenue en reportant r = 3RS et ¯ ℓ = ¯ ℓcrit = √ 3 dans<br />
(3.117) :<br />
d’où l’énergie <strong>de</strong> liaison<br />
εISCO(ā = 0) = 2√ 2<br />
3 c2 , (5.63)<br />
EISCO(ā = 0) = −<br />
<br />
1 − 2√ 2<br />
3<br />
<br />
mc 2 . (5.64)<br />
L’accrétion sur un trou noir <strong>de</strong> Schwarzschild ne libère donc qu’une fraction égale à<br />
1 − 2 √ 2/3 5.7% <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> masse, soit 7 fois moins que pour un trou noir <strong>de</strong> Kerr<br />
extrême.<br />
En conclusion, l’accrétion sur un trou noir en rotation rapi<strong>de</strong> libère jusqu’à 42% <strong>de</strong><br />
l’énergie <strong>de</strong> masse. Il s’agit du mécanisme <strong>de</strong> production d’énergie le plus efficace dans<br />
l’Univers, loin <strong>de</strong>vant les réactions thermonucléaires, qui ne libèrent pas plus <strong>de</strong> 0.7% <strong>de</strong><br />
l’énergie <strong>de</strong> masse.