Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
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124 Trous noirs<br />
La première solution correspond aux géodésiques lumière entrantes et ne doit pas nous<br />
surprendre : <strong>de</strong> par leur définition, les coordonnées d’Eddington-Finkelstein entrantes<br />
(v, r, θ, ϕ) assurent v = const le long <strong>de</strong> ces géodésiques, ce qui, via (5.7), implique r =<br />
−c˜t + const et donc V = −c. C’est d’ailleurs pour cette raison que les géodésiques lumière<br />
entrantes sont simplement <strong>de</strong>s droites inclinées à 45 ◦ sur la Fig. 5.1.<br />
La <strong>de</strong>uxième solution (5.18) correspond aux géodésiques “sortantes”. On constate<br />
qu’elle vérifie<br />
r < RS ⇐⇒ V < 0. (5.19)<br />
Cela signifie qu’un photon émis dans la direction radiale <strong>de</strong>puis un point situé en r < RS<br />
voit sa coordonnée r décroître. En conséquence il n’atteindra jamais la région <strong>de</strong> l’espacetemps<br />
située en r > RS. Autrement dit, pour r < RS, les géodésiques radiales “sortantes”<br />
se comportent comme les géodésiques entrantes (cf. Fig. 5.1).<br />
L’hypersurface r = RS sépare donc l’espace-temps <strong>de</strong> Schwarzschild en <strong>de</strong>ux régions<br />
bien distinctes : l’une (r > RS) où les photons peuvent atteindre l’infini s’ils sont émis<br />
dans la direction radiale sortante et l’autre (r < RS) où les photons sont piégés, quelle que<br />
soit leur direction d’émission. Cette <strong>de</strong>uxième région ne peut donc pas avoir d’influence<br />
causale sur la première. Pour cette raison, on dit que l’hypersurface3 r = RS est un<br />
horizon <strong>de</strong>s événements. On le notera H dans ce qui suit.<br />
D’une manière plus générale, c’est l’existence d’un horizon <strong>de</strong>s événements qui définit<br />
un trou noir, et non l’existence d’une singularité centrale. Une singularité qui ne serait<br />
pas entourée d’un horizon <strong>de</strong>s événements est appelée singularité nue.<br />
La conjecture <strong>de</strong> censure cosmique stipule que tout effondrement gravitationnel d’étoile<br />
conduit à un trou noir et non à une singularité nue. À ce jour, cette conjecture n’a pas<br />
été rigoureusement démontrée.<br />
5.3.2 Genre lumière <strong>de</strong> l’horizon <strong>de</strong>s événements<br />
L’horizon <strong>de</strong>s événements H est une hypersurface du genre lumière, c’est-à-dire que<br />
la métrique induite par g y est dégénérée. En effet, puisque l’horizon <strong>de</strong>s événements<br />
correspond à r = const. = RS, le triplet (˜t, θ, ϕ) constitue un système <strong>de</strong> coordonnées sur<br />
H où la métrique induite s’écrit, d’après (5.12),<br />
ds 2 H = −0 × c 2 d˜t 2 + R 2 S<br />
2 2 2<br />
dθ + sin θ dϕ = R 2 2 2 2<br />
S dθ + sin θ dϕ . (5.20)<br />
L’absence <strong>de</strong> terme en d˜t 2 dans l’expression ci-<strong>de</strong>ssus montre clairement que la direction<br />
˜t constitue une direction <strong>de</strong> dégénérescence <strong>de</strong> la métrique induite. Pour cette raison, les<br />
cônes <strong>de</strong> lumière sont tangents à H, ainsi que <strong>de</strong>ssiné sur la Fig. 5.1.<br />
Le vecteur <strong>de</strong> Killing ξ(0) = c −1 ∂˜t [cf. (5.10)] est du genre lumière sur H, car<br />
<br />
<br />
ξ(0) · ξ(0) = g00|<br />
r=RS<br />
r=RS<br />
<br />
= − 1 − RS<br />
<br />
r=RS<br />
= 0. (5.21)<br />
r<br />
3 dans l’espace-temps E couvert par les coordonnées (˜t, r, θ, ϕ), la condition r = const défini une sousvariété<br />
<strong>de</strong> dimension 4 − 1 = 3, donc une hypersurface