Relativité Générale - LUTH - Observatoire de Paris
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c’est-à-dire<br />
avec<br />
4.3 Tenseur <strong>de</strong> courbure 105<br />
v ′α (B) − v α (B) = R α βµν v β<br />
0 dx µ<br />
1dx ν 2 , (4.97)<br />
R α βµν := ∂Γα βν<br />
∂x µ − ∂Γα βµ<br />
∂x ν + Γα σµΓ σ βν − Γ α σνΓ σ βµ . (4.98)<br />
Ainsi si Rα βµν = 0, le vecteur v ′ (B) obtenu par transport parallèle du vecteur v0 <strong>de</strong> A à<br />
B en passant par I ′ n’est pas égal au vecteur v(B) obtenu par transport parallèle <strong>de</strong> v0<br />
<strong>de</strong> A à B en passant par I. Rα βµν est donc l’expression <strong>de</strong> la courbure <strong>de</strong> l’espace-temps<br />
E muni <strong>de</strong> la connexion ∇.<br />
Bien que cela ne soit pas évi<strong>de</strong>nt sur l’expression (4.98), les quantités Rα βµν sont les<br />
composantes d’un tenseur, appelé tenseur <strong>de</strong> courbure ou tenseur <strong>de</strong> Riemann et noté4 Riem. Pour le voir, il suffit d’établir que pour tout champ vectoriel v, on a<br />
∇µ∇νv α − ∇ν∇µv α = R α βµν v β . (4.99)<br />
En effet, si cette i<strong>de</strong>ntité est vraie, comme le membre <strong>de</strong> gauche désigne clairement les<br />
composantes d’un champ tensoriel, il en va <strong>de</strong> même du membre <strong>de</strong> droite et donc <strong>de</strong><br />
Rα βµν . L’i<strong>de</strong>ntité (4.99) s’appelle i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> Ricci. Pour l’établir, il suffit d’exprimer la<br />
dérivée covariante du tenseur ∇v en employant (4.39) avec p = 1 et q = 1 :<br />
∇µ∇νv α = ∂<br />
∂x µ (∇νv α ) + Γ α σµ∇νv σ − Γ σ νµ∇σv α . (4.100)<br />
En remplaçant ∇νvα , ∇νvσ et ∇σvα par les expressions déduites <strong>de</strong> (4.32), puis en permutant<br />
µ et ν et en soustrayant, on constate que les dérivées partielles premières et secon<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> v α disparaissent et on obtient (4.99) avec R α βµν<br />
tel que donné par (4.98).<br />
L’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> Ricci (4.99) implique qu’un tenseur <strong>de</strong> courbure non nul est une obstruction<br />
à la commutativité <strong>de</strong>s doubles dérivées covariantes d’un vecteur. A cet égard,<br />
il convient <strong>de</strong> rappeler que pour un champ scalaire, les doubles dérivées covariantes commutent<br />
toujours, ainsi que nous l’avons vu plus haut [cf. Eq. (4.61), absence <strong>de</strong> torsion].<br />
Remarque : Nous avons défini le tenseur <strong>de</strong> courbure pour la connexion compatible avec<br />
la métrique g, mais il peut être défini pour n’importe quelle connexion. Il suffirait<br />
<strong>de</strong> remplacer les symboles <strong>de</strong> Christoffel par <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> connexion généraux<br />
γ α µν dans les calculs ci-<strong>de</strong>ssus. On remarque en effet que nous n’avons nulle part<br />
utilisé explicitement la métrique g.<br />
On dit que l’espace-temps (E , g) est plat si, et seulement si,<br />
Riem = 0. (4.101)<br />
En supposant que E ait la topologie <strong>de</strong> R 4 , on peut montrer que cette condition est<br />
nécessaire et suffisante pour que (E , g) soit l’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski : on peut alors<br />
trouver un système <strong>de</strong> coordonnées (x α ) = (ct, x, y, z) tel que les composantes <strong>de</strong> g soient<br />
gαβ = diag(−1, 1, 1, 1).<br />
4 Afin <strong>de</strong> réserver le symbole R pour un autre tenseur, celui <strong>de</strong> Ricci, nous utilisons Riem pour le<br />
tenseur <strong>de</strong> Riemann. Cependant, comme il n’y a pas d’ambiguïté au niveau <strong>de</strong>s composantes, puisque les<br />
tenseurs <strong>de</strong> Riemann et <strong>de</strong> Ricci n’ont pas le même nombre d’indices, nous utilisons le symbole R pour<br />
les composantes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tenseurs.