Message concernant la continuation de la coopération technique et ...

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mondial et les nouveaux moyens de communication recèlent un potentiel formidable. Pour exploiter tout ce potentiel, il faut prendre au sérieux la volonté des Nations Unies d’éradiquer la pauvreté et s’attacher à atteindre cet objectif. Puisque nous sommes, plus que jamais, les éléments d’une seule entité, ces efforts servent l’intérêt de tous, car le bien-être de chacun dépend de la garantie de conditions de vie minimales pour tous. Lorsque le pouvoir d’achat augmente, l’économie est stimulée; et lorsque les gens ont des perspectives d’avenir, ils ne cherchent pas à émigrer. Pour toutes ces raisons, la coopération au développement ne relève pas uniquement de la solidarité internationale, mais également de la défense de nos propres intérêts. 2 Les causes de la pauvreté et les moyens de l’atténuer La voie du développement est semée d’embûches, et, ces cinquante dernières années, les succès ont donc été aussi fréquents que les déceptions. Une constante se dégage cependant: depuis ses débuts, la coopération au développement place l’être humain au centre de ses préoccupations. Plus concrètement, sans les négliger, elle a toujours attaché moins d’importance, par exemple, à la protection absolue des ressources naturelles ou aux relations interétatiques et à la croissance économique en tant que telles qu’à l’égalité des chances, à la solidarité et à l’aide aux plus faibles, c’est-à-dire aux pauvres, aux exclus, aux minorités et aux victimes de la violence. Tout au long de cette période, les approches de la politique de développement et les activités qui en ont découlé ont nettement enrichi nos connaissances et notre expérience. Il n’existe pas de recette miracle dans ce domaine, mais un large consensus se dégage cependant sur la manière de lutter contre la pauvreté et sur les conditions qui doivent être remplies pour la vaincre. On sait par exemple que pour lutter efficacement contre la pauvreté, il importe de s’attaquer à toutes ses dimensions. C’est pourquoi la coopération au développement ne s’attache pas aujourd’hui aux seuls aspects économiques de la pauvreté, mais prend aussi en considération de nombreux autres facteurs tels que le cadre étatique et institutionnel, les différentes dimensions du développement social, ou la disponibilité et la répartition des ressources, naturelles et autres. Dans le même temps, elle doit considérer différents changements économiques et technologiques – généralement regroupés sous le terme mondialisation – qui exercent une influence plus ou moins grande, mais toujours profonde et durable, sur les conditions de vie et les perspectives des personnes les plus défavorisées. Par mondialisation, il faut entendre les possibilités qui s’ouvrent à un échange de biens, de services et de capital, progressivement libéré de ses entraves et stimulé par le progrès technique. Contribue aussi à cette évolution le fort accroissement d’entreprises multinationales et du commerce. La manifestation la plus visible de ce phénomène est la disponibilité pratiquement universelle de biens de consommation. Dans de nombreux pays, notamment en Chine et en Inde, la croissance a augmenté. Mais ces aspects ont aussi leur revers. L’ouverture des systèmes provoque des instabilités structurelles, entre autres dans le domaine de l’architecture financière, et masque le danger de crises d’ampleur mondiale. À l’heure actuelle, la communauté internationale s’efforce avant tout de comprendre les causes de la pauvreté afin d’élaborer des stratégies efficaces pour la combattre. Dans son Rapport sur le développement dans le monde 2000/2001, intitulé Combattre la pauvreté, la Banque mondiale explique bien cette volonté: il s’agit de créer 4162

un cadre qui permette aux pauvres de participer à la croissance économique indispensable pour atténuer la pauvreté, de leur donner les moyens de prendre part aux décisions, et d’accroître la sécurité, celle-ci les aidant à surmonter les différents risques qui vont de pair avec la pauvreté. 2.1 Vivre dans la dignité et à l’abri du besoin La pauvreté demeure le principal problème de nombreux Etats et de nombreux groupes de population, la situation variant toutefois fortement entre les pays, les groupes de pays, ainsi qu’à l’intérieur des pays eux-mêmes (voir à ce sujet les statistiques qui figurent en annexe). La pauvreté est considérée aujourd’hui comme un phénomène multidimensionnel, lequel ne présente donc pas que des aspects matériels (tel le revenu p. ex.), mais aussi nombre d’autres aspects qui déterminent l’épanouissement individuel. Au sens général, la pauvreté exprime le manque de bien-être et la privation. Manque et privation sont toutefois des notions subjectives, et Amartya Sen définit donc la pauvreté comme étant «l’absence de moyens ou de libertés subjectives qui permettent à l’individu de vivre une vie qu’il considère comme digne d’être vécue». Les causes et les conséquences de la pauvreté sont aussi nombreuses que ses formes: Pour vivre dans la dignité et à l’abri du besoin, il faut bénéficier de la sécurité alimentaire, ainsi que d’un accès sûr aux ressources et services nécessaires pour satisfaire ses besoins essentiels. La sécurité alimentaire n’est garantie que lorsque l’ensemble des personnes peuvent bénéficier à tout moment d’une alimentation saine leur permettant de mener une vie active. Or, dans nombre de pays en développement, tous les individus ne disposent pas d’un accès équivalent aux ressources naturelles que sont par exemple l’eau et le sol, le capital et les services financiers, ou aux prestations et à l’infrastructure sociales élémentaires dans les domaines des soins médicaux, de l’éducation et de la formation, ou encore à un travail digne garantissant un revenu suffisant. Ces inégalités empêchent des millions d’individus de développer et d’exploiter au mieux leurs moyens, leurs capacités et leurs potentialités afin d’améliorer leur situation. Et parmi eux, ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut à cette situation. La pauvreté est également due à une mauvaise répartition de l’influence et du pouvoir politiques. Nombre d’habitants du Sud n’ont pas ou guère la possibilité de prendre part aux décisions politiques et économiques. Par ailleurs, les puissants n’ont souvent aucun intérêt à voir les pauvres s’organiser et prendre en main leur situation politique et économique et sapent donc toutes les tentatives allant dans ce sens. Nombre de pays ne possèdent pas les institutions démocratiques et respectueuses de l’Etat de droit au sein desquelles les pauvres pourraient exprimer leurs préoccupations et faire valoir leurs intérêts. La promotion et la défense des droits de l’homme par les instances publiques et leur revendication par la population, surtout par les groupes de population pauvres et marginalisés, sont aussi rares que la transparence d’une administration digne de confiance ou que l’impartialité des organes de l’Etat. Dans ces conditions, il n’est souvent possible de bénéficier de certaines prestations publiques et de la sécurité du droit – lorsqu’elles existent – que contre des paiements qu’aucune loi ne prévoit. La corruption est perçue aujourd’hui comme un facteur tuant le développement et qui, de plus, non seulement nuit peu à 4163

un cadre qui perm<strong>et</strong>te aux pauvres <strong>de</strong> participer à <strong>la</strong> croissance économique indispensable<br />

pour atténuer <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é, <strong>de</strong> leur donner les moyens <strong>de</strong> prendre part aux<br />

décisions, <strong>et</strong> d’accroître <strong>la</strong> sécurité, celle-ci les aidant à surmonter les différents<br />

risques qui vont <strong>de</strong> pair avec <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é.<br />

2.1 Vivre dans <strong>la</strong> dignité <strong>et</strong> à l’abri du besoin<br />

La pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong>meure le principal problème <strong>de</strong> nombreux Etats <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux<br />

groupes <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> situation variant toutefois fortement entre les pays, les<br />

groupes <strong>de</strong> pays, ainsi qu’à l’intérieur <strong>de</strong>s pays eux-mêmes (voir à ce suj<strong>et</strong> les statistiques<br />

qui figurent en annexe).<br />

La pauvr<strong>et</strong>é est considérée aujourd’hui comme un phénomène multidimensionnel,<br />

lequel ne présente donc pas que <strong>de</strong>s aspects matériels (tel le revenu p. ex.), mais<br />

aussi nombre d’autres aspects qui déterminent l’épanouissement individuel. Au sens<br />

général, <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é exprime le manque <strong>de</strong> bien-être <strong>et</strong> <strong>la</strong> privation. Manque <strong>et</strong><br />

privation sont toutefois <strong>de</strong>s notions subjectives, <strong>et</strong> Amartya Sen définit donc <strong>la</strong><br />

pauvr<strong>et</strong>é comme étant «l’absence <strong>de</strong> moyens ou <strong>de</strong> libertés subjectives qui perm<strong>et</strong>tent<br />

à l’individu <strong>de</strong> vivre une vie qu’il considère comme digne d’être vécue».<br />

Les causes <strong>et</strong> les conséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é sont aussi nombreuses que ses formes:<br />

Pour vivre dans <strong>la</strong> dignité <strong>et</strong> à l’abri du besoin, il faut bénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité alimentaire,<br />

ainsi que d’un accès sûr aux ressources <strong>et</strong> services nécessaires pour satisfaire<br />

ses besoins essentiels. La sécurité alimentaire n’est garantie que lorsque<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s personnes peuvent bénéficier à tout moment d’une alimentation saine<br />

leur perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> mener une vie active. Or, dans nombre <strong>de</strong> pays en développement,<br />

tous les individus ne disposent pas d’un accès équivalent aux ressources<br />

naturelles que sont par exemple l’eau <strong>et</strong> le sol, le capital <strong>et</strong> les services financiers, ou<br />

aux prestations <strong>et</strong> à l’infrastructure sociales élémentaires dans les domaines <strong>de</strong>s<br />

soins médicaux, <strong>de</strong> l’éducation <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation, ou encore à un travail digne<br />

garantissant un revenu suffisant. Ces inégalités empêchent <strong>de</strong>s millions d’individus<br />

<strong>de</strong> développer <strong>et</strong> d’exploiter au mieux leurs moyens, leurs capacités <strong>et</strong> leurs potentialités<br />

afin d’améliorer leur situation. Et parmi eux, ce sont les femmes qui paient le<br />

plus lourd tribut à c<strong>et</strong>te situation.<br />

La pauvr<strong>et</strong>é est également due à une mauvaise répartition <strong>de</strong> l’influence <strong>et</strong> du pouvoir<br />

politiques. Nombre d’habitants du Sud n’ont pas ou guère <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong><br />

prendre part aux décisions politiques <strong>et</strong> économiques. Par ailleurs, les puissants<br />

n’ont souvent aucun intérêt à voir les pauvres s’organiser <strong>et</strong> prendre en main leur<br />

situation politique <strong>et</strong> économique <strong>et</strong> sapent donc toutes les tentatives al<strong>la</strong>nt dans ce<br />

sens. Nombre <strong>de</strong> pays ne possè<strong>de</strong>nt pas les institutions démocratiques <strong>et</strong> respectueuses<br />

<strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> droit au sein <strong>de</strong>squelles les pauvres pourraient exprimer leurs préoccupations<br />

<strong>et</strong> faire valoir leurs intérêts. La promotion <strong>et</strong> <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong><br />

l’homme par les instances publiques <strong>et</strong> leur revendication par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, surtout<br />

par les groupes <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion pauvres <strong>et</strong> marginalisés, sont aussi rares que <strong>la</strong> transparence<br />

d’une administration digne <strong>de</strong> confiance ou que l’impartialité <strong>de</strong>s organes<br />

<strong>de</strong> l’Etat. Dans ces conditions, il n’est souvent possible <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> certaines<br />

prestations publiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité du droit – lorsqu’elles existent – que contre<br />

<strong>de</strong>s paiements qu’aucune loi ne prévoit. La corruption est perçue aujourd’hui<br />

comme un facteur tuant le développement <strong>et</strong> qui, <strong>de</strong> plus, non seulement nuit peu à<br />

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