Message concernant la continuation de la coopération technique et ...

Message concernant la continuation de la coopération technique et ... Message concernant la continuation de la coopération technique et ...

kms2.isn.ethz.ch
from kms2.isn.ethz.ch More from this publisher
18.07.2013 Views

Bonne gouvernance au Népal La bonne gouvernance se caractérise par une répartition judicieuse des rôles entre l’administration publique, la société civile et l’économie privée. Elle doit permettre aux classes défavorisées de bénéficier des services publics et de participer à la croissance économique dans un contexte où prévalent les principes de l’Etat de droit, la sécurité et la protection des droits de l’homme. Les espoirs nourris par la population népalaise quant au régime démocratique instauré il y a douze ans ont été en partie déçus. La gestion des affaires publiques et la qualité des prestations fournies par l’administration sont souvent peu satisfaisantes. Une ONG népalaise dynamique, qui se nomme Pro Public, s’est ainsi donné pour but de promouvoir une société plus équitable. La DDC a soutenu les activités de Pro Public depuis 1999, sous la forme de conseils et de subventions. Ce projet vise à sensibiliser la population à ses droits et à la nécessité de les faire respecter. Pro Public joue ici le rôle d’un chien de garde qui s’empare impitoyablement des cas de mauvaise gouvernance, de corruption, de non-respect des principes de l’Etat de droit ou de déficience des services publics, afin d’en débattre publiquement. Ses vecteurs sont des émissions radiophoniques, des articles dans les journaux, des tables rondes, des cours, ainsi que sa propre revue. La radio exerce à cet égard une fonction particulière: il existe maintenant, dans tout le pays, plus de mille clubs d’auditeurs. Encouragés et soutenus par Pro Public, ces clubs organisent leurs propres activités dans le but d’améliorer leurs conditions de vie locales. Ses campagnes originales et couronnées de succès ont valu à Pro Public le soutien de la population et le respect du gouvernement. C’est en partie grâce à cette organisation que l’on débat publiquement des carences du pouvoir en place. En mobilisant les masses, elle a déjà réussi à faire bouger certaines choses dans le paysage politique et l’administration. Des politiciens et des magistrats sont confrontés à leurs responsabilités et à leurs manquements, appelés à adapter leur système aux besoins des plus défavorisés. La gouvernance s’est en partie améliorée au Népal. La prise de conscience de la population et son aptitude à imposer sa volonté peuvent apporter d’autres progrès. Amérique latine La situation de l’Amérique latine apparaît dans l’ensemble plus favorable que celle prévalant dans la plupart des pays en développement d’Afrique et d’Asie. On pouvait nourrir, au milieu des années 90, l’espoir justifié d’un essor du continent latinoaméricain. Les programmes de stabilisation de la situation macro-économique avaient été mis en application et faisaient oublier les crises financières des années 80. Mais on constate aujourd’hui que bien des attentes ont été déçues, notamment quant aux résultats des politiques économiques et sociales menées dans ces pays. Ces dernières années ont en effet montré que l’Amérique latine reste vulnérable aux crises financières internationales. C’est aussi la région du globe qui enregistre les plus fortes disparités sociales. Le fossé entre riches et pauvres s’est encore creusé dans les années 90, et la dégradation de l’environnement se poursuit en dépit de l’importance accrue que lui accordent les milieux politiques depuis quelques années. 4270

Cela dit, on observe également des signes plus prometteurs. Les sociétés d’Amérique latine sont devenues plus démocratiques. Les changements de gouvernement légitimés par des élections sont devenus la règle. Une nouvelle conception de la répartition des rôles entre Etat et secteur privé a vu le jour ces dernières années. La société civile a gagné en influence, même si le retrait de l’Etat laisse en partie un vide qui n’est comblé ni par l’économie privée, ni par la société civile. Afin de répondre aussi efficacement que possible aux vrais besoins, la DDC se concentre dans ce continent sur un petit nombre de pays (Nicaragua/Amérique centrale, Bolivie, Equateur, Pérou et, depuis peu, Cuba) et de secteurs avec, comme principale préoccupation, la réduction de la pauvreté. Un coordinateur de la DDC est stationné à Cuba depuis septembre 2000 pour réaliser un programme pilote de trois ans. Au cours de cette période, des actions ciblées dans les domaines de la sécurité alimentaire et du développement local doivent permettre d’en analyser le potentiel en vue de l’élaboration d’un programme spécial de plus longue durée. Ce nouveau programme vient compléter les mesures d’aide humanitaire déjà appliquées à Cuba. Eau potable en Amérique centrale: généraliser l’accès à l’eau potable et moderniser le secteur Aujourd’hui encore, moins de 40 % des populations rurales du Nicaragua, du Honduras et du Salvador ont accès à de l’eau potable. Améliorer rapidement cette situation constitue un volet important de la lutte générale contre la pauvreté, mais aussi un sérieux défi pour les gouvernements concernés. La DDC a ainsi appuyé depuis de nombreuses années, dans ces trois pays, des projets de distribution d’eau potable – auxquels est venu s’ajouter progressivement le soutien de réformes destinées à moderniser et à renforcer les services publics sur le plan institutionnel. Eau potable: dans trois départements situés dans le Nord du Nicaragua, le programme d’approvisionnement en eau mené par la DDC depuis de longues années a permis de porter à 70 % la proportion des habitants qui ont directement accès à de l’eau potable, soit nettement plus que les 40 % constituant la moyenne nationale. Cette moyenne progresse cependant d’environ 3 % par an, évolution à laquelle le programme de la DDC contribue pour un tiers. La phase du projet d’eau potable qui s’est achevée en 2001 au Nicaragua a permis d’apporter l’eau à plus de 75 000 personnes. Des progrès importants ont aussi été réalisés en ce qui concerne la viabilité des systèmes d’adduction, du fait que l’entretien, l’administration et les réparations de ces installations sont maintenant assumés par des autochtones. Modernisation: les compétences relatives à la construction et à l’entretien des systèmes d’adduction d’eau devaient être plus systématiquement confiées aux communes et aux acteurs locaux. On a ainsi étudié une répartition des tâches plus efficace entre Etat central, communes et acteurs privés. Le bon fonctionnement de cette nouvelle distribution des compétences nécessitait de solides fondements juridiques, des normes techniques adaptées aux conditions locales et la formation permanente du personnel affecté aux divers organismes concernés. La DDC a joué un rôle de consultant dans tous ces domaines et contribué à la création de réseaux régionaux et nationaux entre les différents acteurs. Des échanges 4271

Bonne gouvernance au Népal<br />

La bonne gouvernance se caractérise par une répartition judicieuse <strong>de</strong>s rôles<br />

entre l’administration publique, <strong>la</strong> société civile <strong>et</strong> l’économie privée. Elle doit<br />

perm<strong>et</strong>tre aux c<strong>la</strong>sses défavorisées <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong>s services publics <strong>et</strong> <strong>de</strong> participer<br />

à <strong>la</strong> croissance économique dans un contexte où prévalent les principes <strong>de</strong><br />

l’Etat <strong>de</strong> droit, <strong>la</strong> sécurité <strong>et</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme.<br />

Les espoirs nourris par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion népa<strong>la</strong>ise quant au régime démocratique<br />

instauré il y a douze ans ont été en partie déçus. La gestion <strong>de</strong>s affaires publiques<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s prestations fournies par l’administration sont souvent peu<br />

satisfaisantes. Une ONG népa<strong>la</strong>ise dynamique, qui se nomme Pro Public, s’est<br />

ainsi donné pour but <strong>de</strong> promouvoir une société plus équitable.<br />

La DDC a soutenu les activités <strong>de</strong> Pro Public <strong>de</strong>puis 1999, sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> conseils<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> subventions. Ce proj<strong>et</strong> vise à sensibiliser <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à ses droits <strong>et</strong> à<br />

<strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> les faire respecter. Pro Public joue ici le rôle d’un chien <strong>de</strong> gar<strong>de</strong><br />

qui s’empare impitoyablement <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> mauvaise gouvernance, <strong>de</strong> corruption,<br />

<strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> droit ou <strong>de</strong> déficience <strong>de</strong>s services<br />

publics, afin d’en débattre publiquement. Ses vecteurs sont <strong>de</strong>s émissions radiophoniques,<br />

<strong>de</strong>s articles dans les journaux, <strong>de</strong>s tables ron<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s cours, ainsi que<br />

sa propre revue. La radio exerce à c<strong>et</strong> égard une fonction particulière: il existe<br />

maintenant, dans tout le pays, plus <strong>de</strong> mille clubs d’auditeurs. Encouragés <strong>et</strong><br />

soutenus par Pro Public, ces clubs organisent leurs propres activités dans le but<br />

d’améliorer leurs conditions <strong>de</strong> vie locales.<br />

Ses campagnes originales <strong>et</strong> couronnées <strong>de</strong> succès ont valu à Pro Public le soutien<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> le respect du gouvernement. C’est en partie grâce à c<strong>et</strong>te<br />

organisation que l’on débat publiquement <strong>de</strong>s carences du pouvoir en p<strong>la</strong>ce. En<br />

mobilisant les masses, elle a déjà réussi à faire bouger certaines choses dans le<br />

paysage politique <strong>et</strong> l’administration. Des politiciens <strong>et</strong> <strong>de</strong>s magistrats sont confrontés<br />

à leurs responsabilités <strong>et</strong> à leurs manquements, appelés à adapter leur<br />

système aux besoins <strong>de</strong>s plus défavorisés. La gouvernance s’est en partie améliorée<br />

au Népal. La prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> son aptitu<strong>de</strong> à imposer<br />

sa volonté peuvent apporter d’autres progrès.<br />

Amérique <strong>la</strong>tine<br />

La situation <strong>de</strong> l’Amérique <strong>la</strong>tine apparaît dans l’ensemble plus favorable que celle<br />

préva<strong>la</strong>nt dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays en développement d’Afrique <strong>et</strong> d’Asie. On pouvait<br />

nourrir, au milieu <strong>de</strong>s années 90, l’espoir justifié d’un essor du continent <strong>la</strong>tinoaméricain.<br />

Les programmes <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation macro-économique<br />

avaient été mis en application <strong>et</strong> faisaient oublier les crises financières <strong>de</strong>s années<br />

80. Mais on constate aujourd’hui que bien <strong>de</strong>s attentes ont été déçues, notamment<br />

quant aux résultats <strong>de</strong>s politiques économiques <strong>et</strong> sociales menées dans ces pays.<br />

Ces <strong>de</strong>rnières années ont en eff<strong>et</strong> montré que l’Amérique <strong>la</strong>tine reste vulnérable aux<br />

crises financières internationales. C’est aussi <strong>la</strong> région du globe qui enregistre les<br />

plus fortes disparités sociales. Le fossé entre riches <strong>et</strong> pauvres s’est encore creusé<br />

dans les années 90, <strong>et</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> l’environnement se poursuit en dépit <strong>de</strong><br />

l’importance accrue que lui accor<strong>de</strong>nt les milieux politiques <strong>de</strong>puis quelques années.<br />

4270

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!