Faire campagne en ville - L'agriculture urbaine en Atrique de I'Est

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Chapitre 3 Ouganda / 73 particulier. En méme temps cependant, l'occupation antérieure confere des droits d'usage jusqu'a ce que la municipalité reprenne possession du sol ou donne celui-ci a bail. Les voisins et, dans la plupart des cas, les

74 / Faire campagne en yule du so! et de Ia femme qui l'exploite, mais on trouve aussi d'autres ententes propriete-travail. L'autre fraction n'est pas propriétaire du so! au sens strict. Un membre du menage obtient un terrain par emprunt, par entente d'occupation ou encore par acquisition de droits d'usage d'un tiers. Le cas le plus répandu est celui de l'épouse ou du chef féminin d'un ménage qui acquiert un terrain de cette facon, mais d'autres cas existent. Le groupe pour qui i! n'y a pas d'autres moyens a tendance a compter sur !'occupation i!!ega!e du so!, ce qui peut comprendre l'exp!oitation de terrains dont il est presque certain d'étre chassé, ou ces cultivateurs se servent de menus restes de terrains bibanja qu'i!s ont gardés apres étre devenus veufs ou apres avoir été abandonnes. Dans plusieurs cas, des veuves ont dit avoir ete forcées de vendre des morceaux de kibanja soit avant !a mort de !eur man parce qu'i! était malade et ne pouvait travailler, soit immédiatement apres son décés parce qu'e!!es n'avaient aucun autre moyen de trouver de !'argent pour subvenir aux besoins de !a famil!e. Dans d'autres cas, des hommes chefs de ménage ont vendu !a majeure partie d'un kibanja, empoche !'argent et quitte. L'officialisation de I'occupation du sol: perspectives de I'agriculture urbaine Avec cette obscure profusion de modes d'occupation dans !a vi!le et en particu!ier avec !e chevauchement des droits en territoire Mai!o >>, !es urbanistes se sont !ongtemps inquietes du lotissement et du morcel- lement non diriges des biens fonciers, ainsi que des facons de mobiliser suffisamment de ressources fonciéres pour !e deve!oppement urbain (Litherland, 1966 ; KCC, 1972, 1990). A Mmengo avant son incor- poration a Kampala en 1968, ce souci remonte encore plus loin (Gutkind, 1960). En 1965, la municipalite de Kampala a recommandé Foctroi de vastes pouvoirs pour une mobilisation suffisante du sol a des >, c'est-a-dire pour le commerce, l'industrie et !'habitation ( Litherland, 1966, p. 21). On a dit que, pour pouvoir appliquer des plans rationnels d'urbanisme, on devait avoir les moyens de transformer entièrement le régime foncier existant, ce qui impliquait

74 / <strong>Faire</strong> <strong>campagne</strong> <strong>en</strong> yule<br />

du so! et <strong>de</strong> Ia femme qui l'exploite, mais on trouve aussi d'autres<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes propriete-travail. L'autre fraction n'est pas propriétaire du so!<br />

au s<strong>en</strong>s strict. Un membre du m<strong>en</strong>age obti<strong>en</strong>t un terrain par emprunt,<br />

par <strong>en</strong>t<strong>en</strong>te d'occupation ou <strong>en</strong>core par acquisition <strong>de</strong> droits d'usage<br />

d'un tiers. Le cas le plus répandu est celui <strong>de</strong> l'épouse ou du chef<br />

féminin d'un ménage qui acquiert un terrain <strong>de</strong> cette facon, mais<br />

d'autres cas exist<strong>en</strong>t.<br />

Le groupe pour qui i! n'y a pas d'autres moy<strong>en</strong>s a t<strong>en</strong>dance a compter sur<br />

!'occupation i!!ega!e du so!, ce qui peut compr<strong>en</strong>dre l'exp!oitation <strong>de</strong><br />

terrains dont il est presque certain d'étre chassé, ou ces cultivateurs se<br />

serv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> m<strong>en</strong>us restes <strong>de</strong> terrains bibanja qu'i!s ont gardés apres étre<br />

<strong>de</strong>v<strong>en</strong>us veufs ou apres avoir été abandonnes. Dans plusieurs cas, <strong>de</strong>s<br />

veuves ont dit avoir ete forcées <strong>de</strong> v<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> kibanja soit<br />

avant !a mort <strong>de</strong> !eur man parce qu'i! était mala<strong>de</strong> et ne pouvait travailler,<br />

soit immédiatem<strong>en</strong>t apres son décés parce qu'e!!es n'avai<strong>en</strong>t aucun autre<br />

moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong> !'arg<strong>en</strong>t pour subv<strong>en</strong>ir aux besoins <strong>de</strong> !a famil!e.<br />

Dans d'autres cas, <strong>de</strong>s hommes chefs <strong>de</strong> ménage ont v<strong>en</strong>du !a majeure<br />

partie d'un kibanja, empoche !'arg<strong>en</strong>t et quitte.<br />

L'officialisation <strong>de</strong> I'occupation du sol:<br />

perspectives <strong>de</strong> I'agriculture <strong>urbaine</strong><br />

Avec cette obscure profusion <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s d'occupation dans !a vi!le et <strong>en</strong><br />

particu!ier avec !e chevauchem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s droits <strong>en</strong> territoire Mai!o >>, !es<br />

urbanistes se sont !ongtemps inquietes du lotissem<strong>en</strong>t et du morcel-<br />

lem<strong>en</strong>t non diriges <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s fonciers, ainsi que <strong>de</strong>s facons <strong>de</strong> mobiliser<br />

suffisamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ressources fonciéres pour !e <strong>de</strong>ve!oppem<strong>en</strong>t urbain<br />

(Litherland, 1966 ; KCC, 1972, 1990). A Mm<strong>en</strong>go avant son incor-<br />

poration a Kampala <strong>en</strong> 1968, ce souci remonte <strong>en</strong>core plus loin<br />

(Gutkind, 1960). En 1965, la municipalite <strong>de</strong> Kampala a recommandé<br />

Foctroi <strong>de</strong> vastes pouvoirs pour une mobilisation suffisante du sol a <strong>de</strong>s<br />

>, c'est-a-dire pour le commerce, l'industrie et<br />

!'habitation ( Litherland, 1966, p. 21). On a dit que, pour pouvoir<br />

appliquer <strong>de</strong>s plans rationnels d'urbanisme, on <strong>de</strong>vait avoir les moy<strong>en</strong>s<br />

<strong>de</strong> transformer <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t le régime foncier existant, ce qui impliquait

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