Faire campagne en ville - L'agriculture urbaine en Atrique de I'Est

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Chapitre 3 Ouganda / 59 moms de six habitants a l'hectare. Ii n'en reste pas moms que tout le territoire municipal est assujetti aux mémes reglements urbains, qui techniquement parlant interdisent toute exploitation agricole du sol urbain. On a cite diverses estimations au sujet de Ia frequence des activités agricoles dans les ménages de Kampala. D'apres lbs propres travaux antérieurs ( Maxwell et Zziwa, 1992 ), on peut estimer a 36 % la proportion de tous les ménages, dans un rayon de 5 km du centre-ville, qui se livrent a une forme quelconque de production agricole. Notre technique d'echantillonnage ne se pretait cependant pas a des extra- polations statistiques. La presente étude fixe a 30 % cette proportion. L'UNICEF/KCC (1981) a estimé pour sa part que 25 % des ménages a faible revenu cultivent, et le Save the Children Fund ( SCF ) parle plutOt de 28 % ( Riley, 1987 ). Dans l'un et l'autre cas, les ménages étudiés comprenaient seulement de jeunes enfants. Collectivement, ces etudes degagent a tout le moms une fourchette generale pour la proportion de ménages de Kampala s'adonnant a l'agriculture. Les cultures en cause sont en grande partie des cultures vivriéres de base manioc, patate douce, haricot, mais, matooke (banane plantain) et taro (par ordre décroissant d'importance). On cultive egalement les legumes et les arbres fruitiers et un nombre restreint de producteurs commerciaux s'occupent de caféiculture et méme de culture de gousses de vanille dans la ville. Chez les éleveurs, l'aviculture ( aussi bien pour Ia boucherie que pour les ) est fort repandue, tout comme l'elevage des bovins et petits ruminants, des porcs, des lapins et d'autres especes de micro-elevage (Maxwell et Zziwa, 1992 ). On ne dispose pas de donnCes certaines sur les niveaux ni sur Ia valeur totale de la production. Notre premiere enquete nous dit que 20 % en gros des aliments de base consommés dans un rayon de 5 km du centre-ville ont etC produits dans le méme secteur. Comme il s'agit de la zone la plus batie de la ville, l'estimation serait sans doute plus élevée pour l'ensemble du territoire municipal. Jamal (1988) a estimé que l'autosuffisance de Kampala sur le plan calorique s'etablissait a 40 %, mais il ne présente pas de données a l'appui de cette affirmation.

60 / Faire campagne en yule D'après les statistiques du gouvernement, quelque 70 % des denrées avicoles consommées a Kampala y seraient egalement produites. Données sur I'état nutritionnel Depuis 12 ans, plusieurs etudes ont permis de recueillir des donnees pouvant servir a évaluer l'incidence de l'agriculture urbaine sur l'etat nutritionnel des enfants. En 1981, apres une guerre avec la Tanzanie et une periode politique agitee, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance ( UNICEF ) a tende juger des besoins en alimentation comple- mentaire des enfants de 13 quartiers a faible revenu de Kampala et, dans son bref questionnaire, a pose des questions au sujet de l'acces des families a un shamba pour la production domestique d'aliments. Sa conclusion a ete que, malgré la guerre et le recul economique marque des dernières années du régime Amin, tout programme d'alimentation complementaire était inutile. Les auteurs de l'etude ont pane de la production alimentaire dans la ville comme d'un important facteur intervenant dans ce phenomene (UNICEF/KCC, 1981 ), bien que leur analyse n'ait pas comporte de comparaisons directes des groupes agricoles et non agricoles. En 1987, le SCF a effectué une enquete nutritionnelle semblable dans la division de Kawempe, a Kampala, afin de voir s'il y avait lieu de maintenir son programme d'alimentation complementaire a. l'intention des enfants déracines par la guerre. 11 est aussi parvenu a la conclusion que de tels programmes étaient inutiles et que la production vivriére urbaine jouait un rOle dans cet état de fait ( Riley, 1987 ). Là encore cependant, on n'avait pas procede a. un rapprochement direct entre groupes agricoles et non agricoles, méme si les données recueillies auraient permis une telle comparaison. Deux autres etudes ( Kakitahi et Zimbe, 1990 ; Biryabarema, 1994) ont réuni des donnees de référence sur la malnutrition chez les enfants de Kampala et prevu des questions, sur le plan de l'information de base, au sujet de la production par Ia famille des aliments consommés par les enfants étudiés.

60 / <strong>Faire</strong> <strong>campagne</strong> <strong>en</strong> yule<br />

D'après les statistiques du gouvernem<strong>en</strong>t, quelque 70 % <strong>de</strong>s d<strong>en</strong>rées<br />

avicoles consommées a Kampala y serai<strong>en</strong>t egalem<strong>en</strong>t produites.<br />

Données sur I'état nutritionnel<br />

Depuis 12 ans, plusieurs etu<strong>de</strong>s ont permis <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>s donnees<br />

pouvant servir a évaluer l'incid<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'agriculture <strong>urbaine</strong> sur l'etat<br />

nutritionnel <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants. En 1981, apres une guerre avec la Tanzanie et<br />

une perio<strong>de</strong> politique agitee, le Fonds <strong>de</strong>s Nations Unies pour l'<strong>en</strong>fance<br />

( UNICEF ) a t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> juger <strong>de</strong>s besoins <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tation comple-<br />

m<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> 13 quartiers a faible rev<strong>en</strong>u <strong>de</strong> Kampala et, dans<br />

son bref questionnaire, a pose <strong>de</strong>s questions au sujet <strong>de</strong> l'acces <strong>de</strong>s<br />

families a un shamba pour la production domestique d'alim<strong>en</strong>ts. Sa<br />

conclusion a ete que, malgré la guerre et le recul economique marque<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années du régime Amin, tout programme d'alim<strong>en</strong>tation<br />

complem<strong>en</strong>taire était inutile. Les auteurs <strong>de</strong> l'etu<strong>de</strong> ont pane <strong>de</strong> la<br />

production alim<strong>en</strong>taire dans la <strong>ville</strong> comme d'un important facteur<br />

interv<strong>en</strong>ant dans ce ph<strong>en</strong>om<strong>en</strong>e (UNICEF/KCC, 1981 ), bi<strong>en</strong> que leur<br />

analyse n'ait pas comporte <strong>de</strong> comparaisons directes <strong>de</strong>s groupes<br />

agricoles et non agricoles.<br />

En 1987, le SCF a effectué une <strong>en</strong>quete nutritionnelle semblable dans<br />

la division <strong>de</strong> Kawempe, a Kampala, afin <strong>de</strong> voir s'il y avait lieu <strong>de</strong><br />

maint<strong>en</strong>ir son programme d'alim<strong>en</strong>tation complem<strong>en</strong>taire a. l'int<strong>en</strong>tion<br />

<strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants déracines par la guerre. 11 est aussi parv<strong>en</strong>u a la conclusion<br />

que <strong>de</strong> tels programmes étai<strong>en</strong>t inutiles et que la production vivriére<br />

<strong>urbaine</strong> jouait un rOle dans cet état <strong>de</strong> fait ( Riley, 1987 ). Là <strong>en</strong>core<br />

cep<strong>en</strong>dant, on n'avait pas proce<strong>de</strong> a. un rapprochem<strong>en</strong>t direct <strong>en</strong>tre<br />

groupes agricoles et non agricoles, méme si les données recueillies<br />

aurai<strong>en</strong>t permis une telle comparaison. Deux autres etu<strong>de</strong>s ( Kakitahi<br />

et Zimbe, 1990 ; Biryabarema, 1994) ont réuni <strong>de</strong>s donnees <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce<br />

sur la malnutrition chez les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> Kampala et prevu <strong>de</strong>s questions,<br />

sur le plan <strong>de</strong> l'information <strong>de</strong> base, au sujet <strong>de</strong> la production par Ia<br />

famille <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts consommés par les <strong>en</strong>fants étudiés.

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