Faire campagne en ville - L'agriculture urbaine en Atrique de I'Est
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Chapitre 2 Tanzanie / 47<br />
Caractéristiques protessionnelles <strong>de</strong>s agriculteurs<br />
urbains<br />
Un but <strong>de</strong> I'étu<strong>de</strong> etait <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre qui pratiquait cette agriculture. Les<br />
donnees d'<strong>en</strong>quete constitu<strong>en</strong>t une source d'information. J'ai aussi pu me<br />
r<strong>en</strong>seigner <strong>en</strong> discutant ii batons rompus avec les agriculteurs dans le<br />
cadre d'interviews non structurées, qui m'ont permis <strong>de</strong> constater que<br />
monsieur Tout-le-mon<strong>de</strong> et mëme le salarie <strong>de</strong> Ia classe moy<strong>en</strong>ne<br />
consi<strong>de</strong>r<strong>en</strong>t l'agriculture <strong>urbaine</strong> comme une activitë qui s'impose quand<br />
les conditions economiques <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t difhciles <strong>en</strong><br />
milieu urbain. Un travailleur professionnel a fait l'observation suivante<br />
Autrefois, je rêvais au jour oU je n'aurais jamais plus a manier la houe<br />
et a me rompre l'echine aux labours pour cultiver <strong>de</strong> quoi manger<br />
comme je l'avais fait dans les villages d'Usangi, Upare. Aujourd'hui,<br />
mon salaire nest ri<strong>en</strong> par rapport a ce que je dois <strong>de</strong>p<strong>en</strong>ser tous les<br />
jours. Notre potager a la maison nous a donné tous les legumes dont<br />
nous avions besoin cette année. Le petit poulailler <strong>de</strong> Ia cour a abrité<br />
400 poulets tous les 3 mois et notre ferme <strong>de</strong> 5 hectares a Mbezi a<br />
fall travailler notre niece qui a quitte l'école. Elle est heureuse et tirée<br />
d'affaire dans cette gran<strong>de</strong> yule. Pour beaucoup d'<strong>en</strong>tre nous, l'agri-<br />
culture <strong>urbaine</strong> est Ia chose logique a faire pour survivre. Tout le<br />
mon<strong>de</strong> s'y adonne.<br />
Quand nous arp<strong>en</strong>tions les rues <strong>de</strong> Dar es-Salaam, <strong>de</strong>s <strong>en</strong>quetes<br />
plaisantai<strong>en</strong>t sur I'agriculture <strong>urbaine</strong> <strong>en</strong> disant :<br />
Ssiku hizi sote tu<br />
wakulima bwana, kabwela barabarani na M<strong>en</strong>eja Mkuu ofisini. [Cela<br />
veut dire : De nos jours, tout le mon<strong>de</strong> est agriculteur, le gamin dans<br />
la rue comme le directeur g<strong>en</strong>eral.] Sans conteste, I'agriculture <strong>urbaine</strong><br />
a Dar es-Salaam est une realite <strong>de</strong> la vie.<br />
Pour nous r<strong>en</strong>seigner sur les perceptions <strong>de</strong> cette agriculture chez les<br />
<strong>en</strong>quetes <strong>de</strong> notre echantillon, nous avons pose les questions suivantes:<br />
Qui s'adonne a l'agriculture <strong>urbaine</strong> a Dar es-Salaam ? Qui s'y<br />
adonne le plus, a votre avis<br />
Chose etonnante, le plus grand nombre (86 %) conv<strong>en</strong>ait d'emblee que<br />
les g<strong>en</strong>s grassem<strong>en</strong>t remuneres au gouvemem<strong>en</strong>t, qui repres<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une<br />
elite, etai<strong>en</strong>t ceux qui faisai<strong>en</strong>t le plus d'agriculture <strong>urbaine</strong>