Faire campagne en ville - L'agriculture urbaine en Atrique de I'Est

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Chapitre 6 Conclusion / 129 Beaucoup d'organismes officiels deviennent d'importants intervenants en agriculture urbaine. Comme grands proprietaires fonciers et grands gestionnaires d'eaux usees et de dechets solides, us font de l'irrigation, louent des terrains, deviennent des partenaires fonciers ou se livrent eux-mémes a des activités agricoles. On peut songer au service des eaux de Mexico ou de Djakarta, aux autorités portuaires de Calcutta, a l'administration municipale de Maputo, aux services de peage des autoroutes indonésiennes, aux services d'électricite canadiens et aux bases militaires américaines ( Smit et Nasr, 1992 ). Nous devrions réserver, avec au moms autant de soin, des terres a l'alimentation des vivants qu'a l'inhumation des morts dans les villes, comme le faisait remarquer un ex-directeur de la municipalité de Dar es-Salaam qui exploite maintenant des services de consultation, surtout au profit des agriculteurs urbains locaux a faible revenu. Un meilleur amenagement du so! urbain au centre et en peripherie peut servir !'agriculture urbaine. L'ame!ioration de l'habitation eloigne souvent la culture des maisons de ferme ( Rakodi, 1986, cite dans Maxwell et Zziwa, 1992, p. 13 ). Au des villes, on peut cultiver !es zones trop petites, ombragees, dec!ives ou stériles en arbres qui donneront des fruits, du fourrage, du bois d'ceuvre, du bois de chauffage, de l'ombrage et des produits culinaires et médicinaux. L'agriculture urbaine exploite souvent des zones terrestres ou aquatiques en transition d'occupation ou de moindre qua!ite oU des problemes de sécurité des cultures et de droits d'usufruit se posent. Les strategies anti-insecurite qu'adoptent les agriculteurs par manque de protection (cultures de moindre valeur, recours a des gardiens et récoltes hatives) nuisent a l'epanouissement de l'agricu!ture urbaine. On doit aider les autorités locales, les ONG et les groupements communautaires a trouver solutions novatrices et soup!es en vue d'ameliorer !'accès au so! par des regimes d'usufruit et de location, de zonage multiple ou poly- va!ent, d'amenagement agroresidentiel, de baux fonciers et de banques de terrains ( Wade, 1987 ). Des commissions pourraient fournir de nouvel!es parcelles aux agriculteurs qui doivent quitter celles qu'ils cultivent deja.

130 / Faire campagne en yule Ii existe un manque presque universel de credit pour les agriculteurs urbains, même là oU ii va a des entreprises urbaines pauvres. L'agri- culture urbaine presente souvent moms de risques de credit que beaucoup d'exploitations rurales. Elle est plus proche du marché, moms exposee aux caprices du climat et porte sur des produits faisant l'objet d'une demande stable et appreciable. L'absence de credit est synonyme de faillites nombreuses, de bas rendements, d'activitës inter- mittentes et d'investissements manquants dans des systemes plus efficients de production de proteines animales (DPMI/PNUD, 1993). Les programmes actuels de credit a l'habitation et au developpement de la petite entreprise pourraient elargir leur champ d'application, surtout en ce qui concerne les micro-entreprises ou les entreprises a petite echelle dirigees par des femmes. A Dar es-Salaam, la Banque africaine de developpement rural a accorde 400 prets a des agriculteurs urbains mieux nantis et cherche des facons de servir aussi les groupes a faible revenu. Les etudes commandées sur l'agriculture urbaine a l'interieur et autour de cette capitale par des organismes canadiens et danois de developpement international (ACDI et DANIDA ), l'Office allemand de la cooperation technique ( GTZ) et la Bànque nationale de commerce locale ont permis de cerner les problemes techniques et commerciaux. Ces organismes voient comment les entreprises en agriculture urbaine peuvent diminuer les risques par une diversification de leurs activités. Réutilisation des déchets solides et liquides et risques pour Ia sante Une proportion approximative de 10 % de la population mondiale consomme des aliments produits avec des eaux usées ( Smit et Nasr, 1992, p. 143). Dakar rejette tous les jours quelque 35 000 m3 d'eaux usées domestiques non epurees. Quatre de ses cinq stations d'epuration sont presque inefficaces a cause de surcharges de sediments, mais les horticulteurs cultivent abondamment les depressions avoisinantes. A l'usine de Pikine, les producteurs arrosent leurs plants de laitue d'eaux usées non epurees amenées par tuyau d'arrosage des bouches d'alimen- tation de cette station au haut d'une colline. Les producteurs des terres basses puisent l'eau a la main dans les couches superieures de la nappe phreatique hautement contaminée aux nitrates (Niang, 1992, p. 4).

Chapitre 6 Conclusion / 129<br />

Beaucoup d'organismes officiels <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'importants interv<strong>en</strong>ants<br />

<strong>en</strong> agriculture <strong>urbaine</strong>. Comme grands proprietaires fonciers et grands<br />

gestionnaires d'eaux usees et <strong>de</strong> <strong>de</strong>chets soli<strong>de</strong>s, us font <strong>de</strong> l'irrigation,<br />

lou<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s terrains, <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s part<strong>en</strong>aires fonciers ou se livr<strong>en</strong>t<br />

eux-mémes a <strong>de</strong>s activités agricoles. On peut songer au service <strong>de</strong>s<br />

eaux <strong>de</strong> Mexico ou <strong>de</strong> Djakarta, aux autorités portuaires <strong>de</strong> Calcutta,<br />

a l'administration municipale <strong>de</strong> Maputo, aux services <strong>de</strong> peage <strong>de</strong>s<br />

autoroutes indonési<strong>en</strong>nes, aux services d'électricite canadi<strong>en</strong>s et aux<br />

bases militaires américaines ( Smit et Nasr, 1992 ).<br />

Nous <strong>de</strong>vrions réserver, avec au moms autant <strong>de</strong> soin, <strong>de</strong>s terres a<br />

l'alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s vivants qu'a l'inhumation <strong>de</strong>s morts dans les <strong>ville</strong>s,<br />

comme le faisait remarquer un ex-directeur <strong>de</strong> la municipalité <strong>de</strong> Dar<br />

es-Salaam qui exploite maint<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> consultation,<br />

surtout au profit <strong>de</strong>s agriculteurs urbains locaux a faible rev<strong>en</strong>u. Un<br />

meilleur am<strong>en</strong>agem<strong>en</strong>t du so! urbain au c<strong>en</strong>tre et <strong>en</strong> peripherie peut<br />

servir !'agriculture <strong>urbaine</strong>. L'ame!ioration <strong>de</strong> l'habitation eloigne<br />

souv<strong>en</strong>t la culture <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> ferme ( Rakodi, 1986, cite dans<br />

Maxwell et Zziwa, 1992, p. 13 ). Au <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s, on peut cultiver<br />

!es zones trop petites, ombragees, <strong>de</strong>c!ives ou stériles <strong>en</strong> arbres qui<br />

donneront <strong>de</strong>s fruits, du fourrage, du bois d'ceuvre, du bois <strong>de</strong> chauffage,<br />

<strong>de</strong> l'ombrage et <strong>de</strong>s produits culinaires et médicinaux. <strong>L'agriculture</strong><br />

<strong>urbaine</strong> exploite souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s zones terrestres ou aquatiques <strong>en</strong><br />

transition d'occupation ou <strong>de</strong> moindre qua!ite oU <strong>de</strong>s problemes <strong>de</strong><br />

sécurité <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong> droits d'usufruit se pos<strong>en</strong>t. Les strategies<br />

anti-insecurite qu'adopt<strong>en</strong>t les agriculteurs par manque <strong>de</strong> protection<br />

(cultures <strong>de</strong> moindre valeur, recours a <strong>de</strong>s gardi<strong>en</strong>s et récoltes hatives)<br />

nuis<strong>en</strong>t a l'epanouissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'agricu!ture <strong>urbaine</strong>. On doit ai<strong>de</strong>r les<br />

autorités locales, les ONG et les groupem<strong>en</strong>ts communautaires a trouver<br />

solutions novatrices et soup!es <strong>en</strong> vue d'ameliorer !'accès au so! par<br />

<strong>de</strong>s regimes d'usufruit et <strong>de</strong> location, <strong>de</strong> zonage multiple ou poly-<br />

va!<strong>en</strong>t, d'am<strong>en</strong>agem<strong>en</strong>t agroresid<strong>en</strong>tiel, <strong>de</strong> baux fonciers et <strong>de</strong> banques<br />

<strong>de</strong> terrains ( Wa<strong>de</strong>, 1987 ). Des commissions pourrai<strong>en</strong>t fournir <strong>de</strong><br />

nouvel!es parcelles aux agriculteurs qui doiv<strong>en</strong>t quitter celles qu'ils<br />

cultiv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ja.

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