Faire campagne en ville - L'agriculture urbaine en Atrique de I'Est
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Chapitre 4 Kenya I 93 les Kenyans disposaient de nourriture suffisante, les données sur les disponibilités nationales tendent a nous dissimuler le fait qu'une proportion appreciable des ménages sont ma! nourris ( Co!!ier et La!, 1980). Les pauvres des villes sont !es p!us touches et les plus défavorises de tous !es groupes souffrant de graves carences nutritionnelles. Toutefois, on ne s'est que très peu soucié de !eurs besoins particuliers dans l'elaboration des politiques nutritionnelles. Ainsi, si !es éleveurs peuvent profiter des progres de !a zootechnie, i! n'y a pas par contre de programme specifique comparable visant a améliorer !'état nutri- tionnel de la population urbaine pauvre au Kenya. On n'y voit pas une clientele d'un grand poids politique et méme les secours alimentaires l'ignorent durant les famines. Chez les pauvres des villes, les enfants d'age prescolaire et les femmes enceintes ou qui allaitent sont particulierement vulnérables. De tous les enfants de moms de cinq ans dans l'échantillon, 6 % etaient ma! nourris et 2 % souffraient de malnutrition grave. Jusqu'a 4 % des enfants etaient malades durant les deux semaines precedant l'enquete et 15 % des menages ont indique que leur approvisionnement alimentaire etait insuffisant. Une proportion de 40 % des agricu!teurs urbains ont dit qu'ils ne mangeraient pas a leur faim s'ils cessaient de cultiver. Le tableau 1 indique qu'un grand pourcentage de menages urbains ne jouissent d'aucun accès au sol pour la culture vivriere. Ces chiffres font ressortir l'importance que l'agriculture urbaine occupe déjà dans !'économie domestique de certains pauvres pour satisfaire leurs besoins nutritionnels. La grande importance de la production vivriére de subsistance, qu'il s'agisse de culture ou d'elevage pour obtenir des proteines, coincide avec Ia proportion des familles urbaines dont le revenu ne permet pas des achats suffisants pour satisfaire les besoins alimentaires du ménage. La production de subsistance est une strategie courante mais encore ma! décrite qu'adoptent les pauvres des villes pour se nourrir. De méme, ii est difficile a ces pauvres de dépenser en combustibles pour la cuisson, et c'est pourquoi ils songent aux cultures de subsistance ou simplement mangent et font la cuisine moms souvent.
94 / Faire campagne en yule De plus, une proportion tres élevee des menages urbains, la totalite des menages dans les petites villes, consomment des legumes indigenes qui poussent a l'etat sauvage. On a releve un grand nombre de varietes dans chaque ville, et il existe une riche diversite de combinaisons culinaires dans les diverses regions du pays. On trouve principalement ces legumes pendant Ia saison des pluies sur les emprises des routes et des chemins de fer, sur les berges des cours d'eau et dans d'autres Iieux semblables. Si dans les petites villes beaucoup de gens cueillent eux- memes leurs legumes, le gros de ce qui se consomme dans les grandes villes s'achete dans des marches oü les vendeurs font leur propre cueillette en milieu sauvage. 11 existe meme un commerce de varietes locales entre les regions du pays. Une tres faible proportion de la popu- lation urbaine ( 9 % ) cultive ses propres legumes indigenes, indice d'une amorce de domestication. Ces legumes jouent un grand rOle dans la nutrition en milieu urbain. Certains sont tres riches en proteines et resistent generalement 0 la maladie. Consequences sur le plan des politiques A l'heure actuelle, malgre la ruralisation croissante des petites et grandes villes kenyanes, beaucoup de Kenyans et de leurs dirigeants continuent a associer la vie urbaine 0. Ia modernite. Les citadins sont censes jouir d'un meilleur niveau de vie et de meilleures commodites que les gens des campagnes qui sont tributaires de l'agriculture de subsistance. Ces valeurs se sont trouvees renforcees par des politiques recemment adoptees dans le secteur public en matiere d'amenagement et de develop- pement urbains. Ces politiques ont cherche, en depit de revers et d'oppo- sitions considerables, a maintenir des normes artificiellement elevees de vie urbaine issues de mesures de protection de la sante publique. Ajoutons que les strategies macro-economiques favorisant l'expansion du secteur officiel n'ont eu que tres peu de succes. Devant la montee du pauperisme et du chOmage urbains, beaucoup d'activites du secteur parallele jusque-la interdites ont eu droit 0. une sanction partielle et meme 0. une certaine aide. Mais cette attitude favorable vise habituellement les seules activites artisanales, qui le plus souvent sont
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A l'heure actuelle, malgre la ruralisation croissante <strong>de</strong>s petites et gran<strong>de</strong>s<br />
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vie <strong>urbaine</strong> issues <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la sante publique.<br />
Ajoutons que les strategies macro-economiques favorisant l'expansion<br />
du secteur officiel n'ont eu que tres peu <strong>de</strong> succes. Devant la montee<br />
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