Faire campagne en ville - L'agriculture urbaine en Atrique de I'Est
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Chapitre 4 Kenya / 87 Un grand potager avoisine un cinema au centre-yule de Nairobi. Si tous les groupes de revenu s'adonnent a l'agriculture urbaine, celle-ci est plus frequente chez les gens ayant un revenu inférieur. A la difference des menages mieux nantis qui cultivent des terres privees, et surtout leur propre terrain d'habitation, les menages a trés faible revenu ont tendance a exploiter des terres publiques. Ces constatations se comparent aux données des années 1970 et 1980 pour des zones d'habitation a faible revenu en Zambie, et principalement dans la capitale de Lusaka. Là, la proportion de menages qui culti- vaient leur propre terrain ou des terres inexploitees ailleurs variait entre 25 et 56 %. Dans certains secteurs, la proportion était encore plus forte (de 73 a 80 %) selon les circonstances locales (encouragements des autorités ou disponibilites en terres appartenant a des compagnies minières) (Rakodi, 1988). Au Kenya, Ia plupart des agriculteurs urbains sont des femmes (56 %). La proportion des femmes est plus elevee dans les grandes villes (62 % a Nairobi). 11 n'y a qu'à Kitui que les femmes (47 % ) soient moms nombreuses que les hommes en agriculture urbaine. Chez les chefs de menage s'adonnant a ce type d'agriculture, les femmes representent une
88 / Faire campagne en yule proportion encore plus grande (64 % ), alors que les hommes constituent la vaste majorite des travailleurs agricoles embauchés en milieu urbain (82%). Ily a enfin une majorite (56 %) de femmes chez les travailleurs domestiques non rémunérés autres que les chefs de ménage. Dans l'ensemble, on estime que la production culturelle urbaine d'une saison agricole au Kenya se chiffrait en 1985 ii 25,2 millions de kilogrammes, soit une valeur d'environ 60,9 millions de shillings kenyans ( KES ) approximativement 4 millions de dollars américains. C'est là une contribution considerable a Ia production économique nationale, surtout si l'on considere que la plupart des regions urbaines peuvent compter sur deux récoltes par an. En 1985, le gros de la production urbaine a ete consommé par les menages et seuls 23 % des agriculteurs ont vendu une partie de ce qu'ils avaient produit. Cela concorde largement avec les donnees de Freeman sur les intentions de vente des agriculteurs urbains de Nairobi. Cet auteur ( 1991 ) a aussi constaté que 26 % de son échantillon avait d'autres activités dans le secteur parallele et en a conclu qu'un certain nombre d'agriculteurs urbains, surtout des femmes, exploitaient leur production dans leur propre entreprise de vente d'aliments ( cuits ou non). Dans une étude rCcente sur les marchands ambulants d'aliments de Nairobi, dont 68 % sont des femmes, on a decouvert que 13 % d'entre eux cultivaient leur propre marchandise, mais la plupart venaient de l'exterieur de la ville (Mitullah, 1991 ). Agrofournitures et échanges de produits Bien sUr, le degre d'investissement dans l'agriculture urbaine est trés faible. 11 en va de méme de l'investissement dans les agrofournitures. Seuls 11 % des agriculteurs urbains ont dit utiliser des engrais, par exemple. Toutefois, ils étaient beaucoup plus nombreux a dire qu'ils employaient des engrais biologiques, ayant accés a ces matiéres a peu de frais ou sans frais. Ainsi, 30 % d'entre eux epandaient du fumier. Ils le faisaient davantage a Kisumu ( 44 % ), a Isiolo ( 43 % ) et a Kitui (33 % ), toutes des zones d'elevage. Environ la moitié des agriculteurs urbains utilisent les déjections de leurs propres animaux, mais plus de Ia moitié obtiennent du fumier, en cadeau ou par troc, d'amis ou de
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Un grand potager avoisine un cinema au c<strong>en</strong>tre-yule <strong>de</strong> Nairobi.<br />
Si tous les groupes <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>u s'adonn<strong>en</strong>t a l'agriculture <strong>urbaine</strong>, celle-ci<br />
est plus frequ<strong>en</strong>te chez les g<strong>en</strong>s ayant un rev<strong>en</strong>u inférieur. A la differ<strong>en</strong>ce<br />
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propre terrain d'habitation, les m<strong>en</strong>ages a trés faible rev<strong>en</strong>u ont t<strong>en</strong>dance<br />
a exploiter <strong>de</strong>s terres publiques.<br />
Ces constatations se compar<strong>en</strong>t aux données <strong>de</strong>s années 1970 et 1980<br />
pour <strong>de</strong>s zones d'habitation a faible rev<strong>en</strong>u <strong>en</strong> Zambie, et principalem<strong>en</strong>t<br />
dans la capitale <strong>de</strong> Lusaka. Là, la proportion <strong>de</strong> m<strong>en</strong>ages qui culti-<br />
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forte (<strong>de</strong> 73 a 80 %) selon les circonstances locales (<strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>ts<br />
<strong>de</strong>s autorités ou disponibilites <strong>en</strong> terres appart<strong>en</strong>ant a <strong>de</strong>s compagnies<br />
minières) (Rakodi, 1988).<br />
Au K<strong>en</strong>ya, Ia plupart <strong>de</strong>s agriculteurs urbains sont <strong>de</strong>s femmes (56 %).<br />
La proportion <strong>de</strong>s femmes est plus elevee dans les gran<strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s (62 %<br />
a Nairobi). 11 n'y a qu'à Kitui que les femmes (47 % ) soi<strong>en</strong>t moms<br />
nombreuses que les hommes <strong>en</strong> agriculture <strong>urbaine</strong>. Chez les chefs <strong>de</strong><br />
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