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dossier intégral en pdf - Imagine demain le monde

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Un acte<br />

de résistance<br />

aujourd’hui<br />

Consommer<br />

durab<strong>le</strong><br />

www.imagine-magazine.com


Edito<br />

Pour que l’esprit vi<strong>en</strong>ne aux choses...<br />

A<br />

u train où nous hyperconsommons – nous,<br />

<strong>le</strong>s Occid<strong>en</strong>taux – nous avons deux choix<br />

possib<strong>le</strong>s. Soit nous découvrons, dans un<br />

claquem<strong>en</strong>t de doigts, quatre planètes supplém<strong>en</strong>taires<br />

comparab<strong>le</strong>s à la Terre, ce qui correspond à notre<br />

« empreinte écologique », autrem<strong>en</strong>t dit la manière<br />

dont nous dévorons nos écosystèmes. Soit nous<br />

revoyons radica<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t notre mode de vie, pour nous<br />

permettre de continuer à (bi<strong>en</strong>) vivre sur terre, <strong>en</strong><br />

nous satisfaisant des ressources dont nous disposons.<br />

Sauf si nous nous pr<strong>en</strong>ons pour ce que nous ne sommes<br />

pas (des dieux, par exemp<strong>le</strong>), nous avons évidemm<strong>en</strong>t<br />

tout intérêt à t<strong>en</strong>ter de mettre <strong>en</strong> œuvre la<br />

seconde solution.<br />

Accepter de reconnaître que nous abusons allègrem<strong>en</strong>t<br />

des écosystèmes terrestres, ainsi que de la position<br />

de relative faib<strong>le</strong>sse des populations du Sud,<br />

est <strong>le</strong> premier pas d’une démarche d’éveil à la réalité<br />

écologique et socia<strong>le</strong> sur cette planète. Se demander<br />

<strong>en</strong>suite ce que l’on peut faire de concret, dans sa vie<br />

de tous <strong>le</strong>s jours – mais sans se culpabiliser pour<br />

autant – constitue <strong>le</strong> second pas. Peut-être <strong>le</strong> début<br />

d’une longue marche <strong>en</strong> avant vers un mode de développem<strong>en</strong>t<br />

plus durab<strong>le</strong>.<br />

L<br />

es lois du marché sont inefficaces pour rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s<br />

t<strong>en</strong>sions qui exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre économie, éthique et<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Dans notre société d’hyperconsommation<br />

mondialisée, aux repères flous, troublés<br />

par <strong>le</strong>s tromperies de la pub, comm<strong>en</strong>t savoir jusqu’à<br />

quel point nos simp<strong>le</strong>s gestes de consommateurs sont<br />

destructeurs d’écosystèmes et/ou de la dignité de populations<br />

<strong>en</strong>tières ? Si <strong>le</strong>s poissons que nous mangeons<br />

provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de surpêches dévastatrices ? Si<br />

<strong>le</strong>s vêtem<strong>en</strong>ts bon marché v<strong>en</strong>dus chez Machin sont<br />

fabriqués avec du coton forcé, dont la culture très<br />

exigeante <strong>en</strong> eau et <strong>en</strong> pesticides stérilise des régions<br />

<strong>en</strong>tières ? Si ceux qui ont fabriqué ces vêtem<strong>en</strong>ts dispos<strong>en</strong>t<br />

des droits sociaux élém<strong>en</strong>taires reconnus par<br />

l’Organisation internationa<strong>le</strong> du travail ?...<br />

E<br />

t si l’on réfléchissait avant de remplir son caddie<br />

? « Consommer durab<strong>le</strong> », c’est-à-dire <strong>en</strong><br />

p<strong>en</strong>sant plus loin que son strict intérêt personnel<br />

à court terme, est dev<strong>en</strong>u un acte de résistance.<br />

Comm<strong>en</strong>t y arriver ? En appliquant progressivem<strong>en</strong>t<br />

quelques critères de base, comme la durabilité des<br />

produits, la proximité des lieux de production, <strong>le</strong> respect<br />

des droits sociaux et humains des travail<strong>le</strong>urs...<br />

Les pouvoirs publics qui légifèr<strong>en</strong>t ont pour obligation<br />

d’aider <strong>le</strong>s citoy<strong>en</strong>s à s’y retrouver dans cette jung<strong>le</strong><br />

de la consommation. Notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> établissant des<br />

normes, ainsi que des labels clairs.<br />

Il n’est plus très loin <strong>le</strong> temps où l’efficacité économique<br />

sera indissociab<strong>le</strong> de la capacité à satisfaire <strong>le</strong>s<br />

besoins des hommes aux moindres coûts écologiques<br />

et humains. Appliquer ces critères est aujourd’hui<br />

une question d’éveil des consci<strong>en</strong>ces. Demain, ce sera<br />

une question de survie. Ce spécial « consommation<br />

durab<strong>le</strong> » est l’occasion de faire une avancée dans<br />

cette direction. <br />

André Ruwet<br />

Ce <strong>dossier</strong> a été réalisé <strong>en</strong> collaboration avec MO* (Mondiaal magazine), notre part<strong>en</strong>aire<br />

flamand, et avec <strong>le</strong> souti<strong>en</strong> de la Secrétaire d’Etat au développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>.<br />

<strong>Imagine</strong> est un magazine belge francophone indép<strong>en</strong>dant,<br />

qui existe depuis 1996. Le magazine de 52 pages, qui paraît<br />

tous <strong>le</strong>s deux mois, ne dép<strong>en</strong>d d’aucun groupe de presse,<br />

d’aucun parti.<br />

Rédaction et abonnem<strong>en</strong>ts : rue Pierreuse, 23 - 4000 Liège<br />

<strong>Imagine</strong>-magazine.com (pour <strong>en</strong> savoir plus sur <strong>Imagine</strong>, lire notre charte<br />

rédactionnel<strong>le</strong>, découvrir la col<strong>le</strong>ction de nos 57 numéros déjà parus).<br />

Pour nous contacter : tél 04 380 13 37 - info@imagine-magazine.com<br />

Editeur responsab<strong>le</strong> : André Ruwet - Les textes publiés peuv<strong>en</strong>t être reproduits<br />

moy<strong>en</strong>nant autorisation écrite de la rédaction.<br />

Chacun peut contribuer à changer <strong>le</strong> <strong>monde</strong>.<br />

Sans nécessairem<strong>en</strong>t monter sur <strong>le</strong>s barricades !<br />

Voici trois exemp<strong>le</strong>s concrets, tous <strong>le</strong>s trois jouab<strong>le</strong>s,<br />

qui montr<strong>en</strong>t que consommer autrem<strong>en</strong>t peut avoir<br />

un impact important sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, l’économie<br />

et <strong>le</strong>s relations socia<strong>le</strong>s.<br />

Pour <strong>le</strong>s débutants<br />

Faire un café d’une autre saveur<br />

Pour 25 millions d’agriculteurs du Sud, <strong>le</strong> café représ<strong>en</strong>te la seu<strong>le</strong> source de rev<strong>en</strong>us.<br />

Les organisations actives dans <strong>le</strong> secteur du commerce équitab<strong>le</strong> vers<strong>en</strong>t toujours un<br />

prix minimum garanti aux agriculteurs. P<strong>en</strong>dant de nombreuses années, ceux qui<br />

v<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur café à Oxfam par exemp<strong>le</strong>, recevai<strong>en</strong>t deux fois plus que ce qu’un<br />

marchand ordinaire aurait payé.<br />

Cette année, <strong>le</strong> prix du café a augm<strong>en</strong>té d’une manière tel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> marché mondial que<br />

la différ<strong>en</strong>ce de prix offerte par <strong>le</strong>s organisations pour <strong>le</strong> commerce équitab<strong>le</strong> a fortem<strong>en</strong>t<br />

diminué. « Mais <strong>le</strong>s petits producteurs de café sont toujours plus forts lorsqu’ils<br />

s’associ<strong>en</strong>t et coopèr<strong>en</strong>t », explique Tadesse Meskela, de la coopérative éthiopi<strong>en</strong>ne<br />

Oromia. Grace à la coopérative, <strong>le</strong>s 75 000 membres d’Oromia peuv<strong>en</strong>t mieux faire<br />

valoir <strong>le</strong>urs droits face aux intermédiaires. Le producteur de café bénéficie non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

du meil<strong>le</strong>ur prix proposé par <strong>le</strong> commerce équitab<strong>le</strong>, mais la coopérative reçoit<br />

une prime de son côté. Nous l’avons investie dans des éco<strong>le</strong>s, dans l’eau et dans des<br />

équipem<strong>en</strong>ts sociaux. L’arg<strong>en</strong>t issu de la v<strong>en</strong>te à l’exportation revi<strong>en</strong>t ainsi <strong>intégral</strong>em<strong>en</strong>t<br />

aux petits producteurs. Combinée au prix du commerce équitab<strong>le</strong>, cette prime fait<br />

vraim<strong>en</strong>t la différ<strong>en</strong>ce pour <strong>le</strong>s petits agriculteurs. »<br />

Opter pour <strong>le</strong> café bio du commerce équitab<strong>le</strong> est assurém<strong>en</strong>t <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur choix social<br />

et écologique. L’empreinte écologique (1) d’une tasse de café (réchauffem<strong>en</strong>t de l’eau<br />

compris) se chiffre à 0,33 m2 . Si vous choisissez du café bio, l’empreinte écologique<br />

est réduite de 20 %. <br />

(1) Mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature. Il est éclairant de faire personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ce test, par exemp<strong>le</strong> sur l’un des sites suivants :<br />

footprint.ch ; footprint.wwf.be ; ibgebin.be<br />

Brecht Goris Joua


<strong>le</strong><br />

Pour tout <strong>le</strong> <strong>monde</strong><br />

Opter pour l’é<strong>le</strong>ctricité verte<br />

Diminuer radica<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t l’impact de votre consommation d’é<strong>le</strong>ctricité sur<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moins d’une demi-heure, est-ce possib<strong>le</strong> ? Oui, car<br />

c’est à peu près <strong>le</strong> temps qu’il faut pour remplir <strong>le</strong>s formulaires qui vous<br />

transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cli<strong>en</strong>t d’un fournisseur d’é<strong>le</strong>ctricité verte, <strong>le</strong>quel produit<br />

son courant é<strong>le</strong>ctrique grâce à des sources d’énergie r<strong>en</strong>ouvelab<strong>le</strong>s,<br />

comme <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il, <strong>le</strong> bois, <strong>le</strong> v<strong>en</strong>t et l’eau. En Wallonie et <strong>en</strong> Flandre, il est<br />

d’ores et déjà possib<strong>le</strong> de changer de fournisseur et d’opter pour l’é<strong>le</strong>ctricité<br />

verte. Les bruxellois devront pour <strong>le</strong>ur part pati<strong>en</strong>ter jusqu’au<br />

1 er janvier 2007.<br />

Il faut savoir que <strong>le</strong> courant « gris » habituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t fourni est généré à<br />

partir de matières premières fossi<strong>le</strong>s ou par des c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>s nucléaires. Si<br />

ces dernières rejett<strong>en</strong>t moins de CO 2 , el<strong>le</strong>s nous confront<strong>en</strong>t toutefois au<br />

problème gigantesque des déchets nucléaires, auquel aucune solution<br />

n’existe à ce jour, ainsi qu’aux risques d’accid<strong>en</strong>ts et d’att<strong>en</strong>tats.<br />

L’é<strong>le</strong>ctricité verte n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t plus chère que la grise. Le<br />

site de Gre<strong>en</strong>peace (gre<strong>en</strong>peace.org/e<strong>le</strong>ctriciteverte) donne une vue<br />

d’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>s fournisseurs d’énergie, classés selon <strong>le</strong>ur degré<br />

de respect de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : <strong>le</strong>s techniques de production utilisées, la<br />

politique d’investissem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>treprise et <strong>le</strong> service à la cli<strong>en</strong>tè<strong>le</strong>.<br />

Fin septembre, Gre<strong>en</strong>peace publiera une version papier complètem<strong>en</strong>t<br />

réactualisée de son guide des fournisseurs d’é<strong>le</strong>ctricité. Ce guide sera<br />

joint gratuitem<strong>en</strong>t au numéro de novembre d’<strong>Imagine</strong>.<br />

Le passage à l’é<strong>le</strong>ctricité verte ne requiert aucune adaptation de votre<br />

installation. Il faut savoir <strong>en</strong>fin que <strong>le</strong>s énergies r<strong>en</strong>ouvelab<strong>le</strong>s sont un<br />

secteur d’av<strong>en</strong>ir, porteur d’un grand nombre de nouveaux emplois dans<br />

notre pays.<br />

Economie <strong>en</strong> kilos de CO 2 : 0,62 kg de CO 2 par kWh, ce qui, pour une<br />

famil<strong>le</strong> ordinaire, peut déjà atteindre <strong>le</strong> chiffre faramineux de 3 000 kg<br />

de CO 2 par an. <br />

Brecht Goris<br />

Pour <strong>le</strong>s chevronnés<br />

Les vacances sans l’avion<br />

Les voyages <strong>en</strong> avion sont, à l’heure actuel<strong>le</strong>, responsab<strong>le</strong>s de la production<br />

de 4 % des gaz à effet de serre, mais cette part ne cesse de croître<br />

d’année <strong>en</strong> année. El<strong>le</strong> atteindra <strong>le</strong> seuil des 15 % dans quarante ans.<br />

Ceci est notamm<strong>en</strong>t lié à l’apparition d’opérateurs low cost qui assur<strong>en</strong>t<br />

une rotation rapide des avions sur <strong>le</strong> tarmac (une demi-heure, pas plus)<br />

et développ<strong>en</strong>t une politique de bas salaires.<br />

Les dommages causés à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>s avions sont loin d’être<br />

négligeab<strong>le</strong>s. En effet, la combustion du kérosène <strong>en</strong> altitude a un impact<br />

relatif plus important sur l’effet de serre que la pollution automobi<strong>le</strong>,<br />

qui se dégage au niveau du sol. Un vol al<strong>le</strong>r-retour pour Barcelone,<br />

une destination courue, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre une émission de 230 kg de CO2 par<br />

personne. Pour un vol vers Lima (Pérou), par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> chiffre passe<br />

à 2 390 kg par personne.<br />

Des alternatives exist<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong>s courtes distances : <strong>le</strong> train<br />

à grande vitesse couvre de plus <strong>en</strong> plus de régions, et un réseau de bus<br />

permet d’arriver partout <strong>en</strong> Europe. Si l’avion reste aujourd’hui quasi<br />

incontournab<strong>le</strong> pour des destinations plus lointaines, l’emprunter pour<br />

passer un week-<strong>en</strong>d à Prague ou à Rome est un mauvais plan pour<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Beaucoup p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’inviter <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s à voyager volontairem<strong>en</strong>t moins<br />

<strong>en</strong> avion n’apportera guère de résultats probants. Des voix s’élèv<strong>en</strong>t par<br />

conséqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur du recours à des quotas de vol par personne. Chacun<br />

pourrait, par exemp<strong>le</strong>, vo<strong>le</strong>r 3 000 kilomètres maximum par an et<br />

devrait donc économiser quelques années avant de pouvoir se r<strong>en</strong>dre au<br />

Cap (Afrique du Sud).<br />

Economie <strong>en</strong> kilos de CO 2 : de 150 à 350 kg pour un « citytrip » effectué<br />

<strong>en</strong> train ou <strong>en</strong> bus et non <strong>en</strong> avion (cela dép<strong>en</strong>d de la destination, bi<strong>en</strong><br />

sûr). Vous générez éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t moins de bruit et donc moins de désagrém<strong>en</strong>ts<br />

pour <strong>le</strong>s riverains des aéroports. <br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006 III<br />

Dossier Consommation durab<strong>le</strong><br />

Brecht Goris


Margot Wallström, 52 ans,<br />

est vice-présid<strong>en</strong>te de la<br />

Commission europé<strong>en</strong>ne,<br />

<strong>en</strong> charge des relations<br />

institutionnel<strong>le</strong>s et de la<br />

stratégie de communication.<br />

Blog : Weblog.jrc.ec.europa.<br />

eu/page/wallstrom.<br />

J’<br />

ai récemm<strong>en</strong>t pris connaissance du rapport Earth 2004 du Worldwatch Institute<br />

qui traitait notamm<strong>en</strong>t de la société de consommation. Les faits et chiffres de<br />

ce rapport sont frappants. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s dép<strong>en</strong>ses liées à la consommation<br />

privée ont quadruplé depuis 1960. Cette augm<strong>en</strong>tation s’explique certes <strong>en</strong> partie par<br />

la croissance démographique, mais surtout par la prospérité croissante des pays <strong>en</strong><br />

développem<strong>en</strong>t et par <strong>le</strong>s niveaux de consommation toujours plus é<strong>le</strong>vés du <strong>monde</strong><br />

occid<strong>en</strong>tal.<br />

Qu’implique cette « classe consommante » grandissante ? Une plus grande prospérité<br />

globa<strong>le</strong>, une société plus juste et un développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> ? Si nous pr<strong>en</strong>ons <strong>le</strong>s trois<br />

dim<strong>en</strong>sions du développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> comme mesures – <strong>le</strong>s critères économique, social<br />

et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal - il faut admettre que <strong>le</strong> résultat est mitigé.<br />

Je voudrais être très claire : je ne dis pas que la croissance basée sur la consommation<br />

est mauvaise <strong>en</strong> soi. Nous avons besoin de consommation pour vivre, créer des<br />

emplois, répondre à des besoins primaires et améliorer la qualité de vie. C’est notre<br />

façon de consommer et <strong>le</strong> g<strong>en</strong>re de croissance que nous mettons <strong>en</strong> avant que je questionne.<br />

Si nous réfléchissions à ces questions, nous ferions alors la distinction <strong>en</strong>tre la<br />

consommation qui apporte bi<strong>en</strong>-être et qualité de vie et ce qui n’est que consumérisme<br />

aveug<strong>le</strong>.<br />

Atteindre et maint<strong>en</strong>ir un développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> concerne la façon dont nous articulons<br />

nos préfér<strong>en</strong>ces éthiques <strong>en</strong> tant que consommateurs, citoy<strong>en</strong>s et être humains.<br />

En résumé, nous devons appr<strong>en</strong>dre à consommer autrem<strong>en</strong>t, plus efficacem<strong>en</strong>t et avec<br />

l’objectif d’améliorer la qualité de vie ; pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour nous mais aussi pour ceux<br />

qui produis<strong>en</strong>t ce que nous consommons, partout dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong>. D.L.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006<br />

IV<br />

Carolin Baedeker, 37 ans, est<br />

directrice de recherche à l’Institut<br />

de Wuppertal pour <strong>le</strong> climat,<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et l’énergie, <strong>en</strong><br />

Al<strong>le</strong>magne.<br />

Infos : WupperInst.org.<br />

Marcel van der Ste<strong>en</strong>,<br />

33 ans, anime aux Pays-Bas,<br />

sur Radio E<strong>en</strong>, l’émission<br />

Llinke Soep. Destinée aux<br />

jeunes <strong>en</strong>thousiastes, el<strong>le</strong><br />

est produite par LLiNK, un<br />

organisme public qui utilise<br />

Internet, la radio et la<br />

télévision pour s<strong>en</strong>sibiliser<br />

<strong>le</strong>s néerlandophones au<br />

développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>.<br />

Infos : Llinkesoep.nl.<br />

Laur<strong>en</strong>t Minguet, 47 ans,<br />

manager de l’année 2004,<br />

est ingénieur physici<strong>en</strong> et<br />

investisseur dans <strong>le</strong> secteur<br />

des énergies r<strong>en</strong>ouvelab<strong>le</strong>s.<br />

Blog : NowFuture.org.<br />

Thérèse Snoy, 54 ans, est<br />

secrétaire généra<strong>le</strong> du Réseau<br />

éco-consommation, qui vise<br />

à promouvoir des modes de<br />

consommation durab<strong>le</strong>s et<br />

à informer <strong>le</strong>s citoy<strong>en</strong>s sur<br />

la façon la plus concrète d’y<br />

contribuer.<br />

Infos : EcoConso.be ou<br />

071 300 301.<br />

La consommation est-el<strong>le</strong> un bon <strong>le</strong>vier<br />

pour r<strong>en</strong>dre <strong>le</strong> <strong>monde</strong> plus durab<strong>le</strong> ?<br />

Cette question, nous l’avons posée à cinq personnalités issues des <strong>monde</strong>s associatif,<br />

<br />

parcours <strong>le</strong>s a largem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibilisés à l’impact délétère du mode de vie occid<strong>en</strong>tal<br />

sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Car contrairem<strong>en</strong>t à ce que la pub s’efforce de nous faire oublier,<br />

consommer est tout sauf innoc<strong>en</strong>t.<br />

Margot Wallström<br />

« Consommer notre av<strong>en</strong>ir<br />

ou consommer pour l’av<strong>en</strong>ir ? »<br />

Propos recueillis par Stefaan Anrys et David Leloup<br />

Carolin Baedeker<br />

« Consommer “global”<br />

nous r<strong>en</strong>d responsab<strong>le</strong>s »<br />

Pour percevoir l’impact de la consommation, il faut étudier tout <strong>le</strong><br />

cyc<strong>le</strong> de vie d’un produit. Nous avons créé des kits pédagogiques<br />

qui montr<strong>en</strong>t ce qu’un simp<strong>le</strong> objet peut « coûter à la nature ». On<br />

rassemb<strong>le</strong> tous <strong>le</strong>s matériaux nécessaires pour un produit, de la production<br />

au traitem<strong>en</strong>t des déchets, et on <strong>le</strong>s met dans un « sac à dos<br />

écologique ». Le sac d’un verre, par exemp<strong>le</strong>, conti<strong>en</strong>dra du sab<strong>le</strong>, de la<br />

chaux vive et de l’énergie. Celui d’une bague <strong>en</strong> or sera lui beaucoup plus<br />

lourd, car l’or est rare : pour une bague de 5 g, vous porterez 2 000 kg de<br />

matériaux.<br />

Pour changer <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de consommation des pays industrialisés, il est<br />

important que toutes <strong>le</strong>s parties pr<strong>en</strong>antes collabor<strong>en</strong>t. J’estime que <strong>le</strong>s<br />

consommateurs p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t moins durab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>treprises – ou<br />

à tout <strong>le</strong> moins qu’un certain nombre d’<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s. En effet, el<strong>le</strong>s sont<br />

soumises à la pression des autorités et des ONG. P<strong>en</strong>sez à Nike et au<br />

scanda<strong>le</strong> du travail des <strong>en</strong>fants. De plus, l’effici<strong>en</strong>ce énergétique et <strong>le</strong><br />

coût des matériaux ne sont pas des concepts nouveaux pour el<strong>le</strong>s, même<br />

si de nombreuses PME n’ont pas <strong>le</strong> savoir-faire pour produire de manière<br />

durab<strong>le</strong>. Je ne dis donc pas que tout est rose dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong> des <strong>en</strong>treprises,<br />

mais nombre d’<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s sont sur la bonne voie. El<strong>le</strong>s réfléchiss<strong>en</strong>t<br />

au cyc<strong>le</strong> de vie de <strong>le</strong>urs produits, tant sur <strong>le</strong> plan social qu’écologique.


Marcel van der Ste<strong>en</strong><br />

« S<strong>en</strong>sibiliser sans culpabiliser »<br />

J<br />

e crois très fort au pouvoir du consommateur, et je<br />

p<strong>en</strong>se que ce dernier sous-estime fortem<strong>en</strong>t son infl u<strong>en</strong>ce.<br />

Aujourd’hui, savoir quel produit acheter est tout<br />

sauf clair, parce que <strong>le</strong> consommateur ne dispose pas<br />

d’informations sur la vraie nature des produits v<strong>en</strong>dus<br />

par <strong>le</strong>s grandes marques. Ecrire à Nike, Adidas ou Puma,<br />

pour <strong>le</strong>ur dire : « J’aime bi<strong>en</strong> vos chaussures, mais qui <strong>le</strong>s<br />

fabrique et que reçoiv<strong>en</strong>t ces g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> échange ? », par exemp<strong>le</strong>, est loin<br />

d’être inuti<strong>le</strong>.<br />

Dans la première édition du guide Gre<strong>en</strong>peace des produits cosmétiques,<br />

une croix rouge fi gurait à côté du nom de beaucoup d’<strong>en</strong>treprises, qui<br />

n’avai<strong>en</strong>t communiqué aucune information. Cela a fait bouger <strong>le</strong>s choses<br />

: dans la seconde édition (1), on trouve un plus grand nombre d’<strong>en</strong>treprises<br />

marquées d’une croix orange ou verte.<br />

Quand on communique sur <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>, il ne faut pas donner<br />

<strong>le</strong> s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t aux g<strong>en</strong>s qu’ils n’<strong>en</strong> font pas assez, ne pas <strong>le</strong>s culpabiliser.<br />

Parce que de toutes façons, on n’<strong>en</strong> fait jamais assez. Je me brosse<br />

<strong>en</strong>core <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>ts avec une brosse à d<strong>en</strong>ts é<strong>le</strong>ctrique. J’économiserais de<br />

l’énergie si je <strong>le</strong> faisais manuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, mais je ne <strong>le</strong> fais pas. Parce que<br />

j’aime me brosser <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>ts avec une brosse é<strong>le</strong>ctrique. Par contre, je<br />

coupe la télévision <strong>le</strong> soir, au lieu de la laisser <strong>en</strong> mode veil<strong>le</strong>. R<strong>en</strong>dre <strong>le</strong><br />

<strong>monde</strong> un peu meil<strong>le</strong>ur, un peu plus honnête et plus durab<strong>le</strong> n’est pas<br />

compliqué. On peut par exemp<strong>le</strong> acheter des bananes Max Havelaar et<br />

Laur<strong>en</strong>t Minguet<br />

« Un Etat fort pour assurer<br />

un développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> »<br />

U<br />

n <strong>monde</strong> durab<strong>le</strong>, c’est permettre de satisfaire nos besoins tout <strong>en</strong> permettant aux<br />

générations futures de satisfaire <strong>le</strong>s <strong>le</strong>urs. La consommation met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>le</strong>s problèmes<br />

qu’el<strong>le</strong> génère. Ainsi, si l’on brû<strong>le</strong> plus de bois qu’il n’<strong>en</strong> pousse chaque année,<br />

on provoque la déforestation.<br />

Sur <strong>le</strong> plan énergétique, la consommation des stocks (pétro<strong>le</strong>, gaz, charbon, uranium…) n’est<br />

pas non plus un modè<strong>le</strong> durab<strong>le</strong>. L’homme doit appr<strong>en</strong>dre à se satisfaire des fl ux d’énergie<br />

r<strong>en</strong>ouvelab<strong>le</strong>s (solaire, éoli<strong>en</strong>, biomasse…) et des matériaux recyclab<strong>le</strong>s.<br />

La planète reçoit chaque année <strong>en</strong> rayonnem<strong>en</strong>t solaire 6 000 fois l’énergie que nous consommons.<br />

Il n’y a donc virtuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pas de problème d’énergie à long terme, à condition d’investir<br />

dans <strong>le</strong>s équipem<strong>en</strong>ts adéquats : la culture de biomasse, la captation par panneaux ou<br />

c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>s solaires.<br />

Le vrai chall<strong>en</strong>ge sera de nourrir jusqu’à neuf milliards d’individus sans détruire <strong>le</strong>s réserves<br />

de biodiversité que sont <strong>le</strong>s océans et <strong>le</strong>s forêts.<br />

Il faut un Etat assez puissant pour faire respecter des règ<strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctives visant à préserver <strong>le</strong>s<br />

processus de production durab<strong>le</strong>s. Les lois du marché ne suffi s<strong>en</strong>t pas : dans <strong>le</strong>ur recherche du<br />

moindre coût, el<strong>le</strong>s ignor<strong>en</strong>t superbem<strong>en</strong>t la préservation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Tant qu’il n’existera pas de règ<strong>le</strong>s internationa<strong>le</strong>s orchestrant une consommation durab<strong>le</strong> et<br />

une communauté forte pour <strong>le</strong>s faire respecter, la consommation nous permettra seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de<br />

constater <strong>le</strong>s dysfonctionnem<strong>en</strong>ts induits par ses abus. D.L.<br />

Aujourd’hui, la plupart des choix des consommateurs s’opèr<strong>en</strong>t sur base du prix et de la qualité. Or on<br />

pourrait aussi choisir des bi<strong>en</strong>s et services <strong>en</strong> fonction de <strong>le</strong>ur impact sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Partir <strong>en</strong> vacances<br />

<strong>en</strong> avion mais, <strong>en</strong> contrepartie, ne plus rou<strong>le</strong>r <strong>en</strong> voiture p<strong>en</strong>dant un an. D’autres va<strong>le</strong>urs, comme<br />

l’honnêteté et l’égalité, devrai<strong>en</strong>t aussi guider nos choix car notre consommation nous lie au <strong>monde</strong><br />

<strong>en</strong>tier. Dans un <strong>monde</strong> globalisé, ce qu’on consomme est produit par de nombreuses personnes à divers<br />

<strong>en</strong>droits. Cela nous r<strong>en</strong>d responsab<strong>le</strong>s. Quand <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ce qui se trouve derrière <strong>le</strong> produit<br />

(qui et quoi), ils sont peut-être prêts à payer un peu plus.<br />

Mais <strong>le</strong>s <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t off rir ici une plus grande transpar<strong>en</strong>ce. Le cyc<strong>le</strong> de vie des produits n’est<br />

actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pas toujours des plus clairs. Pr<strong>en</strong>ez <strong>le</strong> bois FSC, du bois coupé de manière durab<strong>le</strong> : peu<br />

de g<strong>en</strong>s perçoiv<strong>en</strong>t ce que ce label implique. Et il <strong>en</strong> va de même pour beaucoup d’autres labels. Pour<br />

convaincre <strong>le</strong>s consommateurs, nous avons vraim<strong>en</strong>t besoin de quelques labels fi ab<strong>le</strong>s et aisém<strong>en</strong>t reconnaissab<strong>le</strong>s.<br />

S.A.<br />

pas <strong>le</strong>s autres. On <strong>le</strong>s payera peut-être un euro plus cher, mais on pourra<br />

récupérer cette différ<strong>en</strong>ce ail<strong>le</strong>urs.<br />

Cet été, p<strong>en</strong>dant trois semaines, Llinke Soep s’est r<strong>en</strong>du dans <strong>le</strong>s campings.<br />

On y a organisé des barbecues, l’atmosphère était décontractée.<br />

Mais on a bel et bi<strong>en</strong> parlé du commerce équitab<strong>le</strong> ou des réfugiés qui se<br />

batt<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong>ur av<strong>en</strong>ir. Je suis convaincu qu’il est possib<strong>le</strong> d’interpel<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s sur <strong>le</strong>s implications de <strong>le</strong>ur mode de vie. Il est intéressant de<br />

savoir d’où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t nos vêtem<strong>en</strong>ts, notre nourriture. Bon nombre d’<strong>en</strong>fants<br />

ne sav<strong>en</strong>t même plus que la viande sous cellophane du magasin<br />

provi<strong>en</strong>t d’une vache ! Et la plupart des produits que nous achetons sont<br />

fabriqués par des g<strong>en</strong>s qui ne peuv<strong>en</strong>t pas se <strong>le</strong>s payer. Pour nous, c’est<br />

« normal », alors que ça ne l’est évidemm<strong>en</strong>t pas... S.A.<br />

(1) Le guide Cosmétox est disponib<strong>le</strong> au format PDF sur Gre<strong>en</strong>peace.org/france/press/reports/guide-cosmetox.<br />

Thérèse Snoy<br />

« Consommer moins et mieux »<br />

Oui, notre mode de consommation est clairem<strong>en</strong>t<br />

à l’origine des grands problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

et cautionne la disparité des<br />

ressources <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s. Même <strong>le</strong>s plus hautes<br />

instances internationa<strong>le</strong>s se sont fi xé comme objectif<br />

de « modifi er <strong>le</strong>s modes de consommation ». C’était<br />

un des <strong>le</strong>itmotive de la confér<strong>en</strong>ce des Nations unies<br />

de Johannesbourg <strong>en</strong> 2002.<br />

« Consommer moins et mieux » devrait être la devise<br />

des citoy<strong>en</strong>s des pays développés, de façon à atténuer<br />

<strong>le</strong>s eff ets du changem<strong>en</strong>t climatique, à préserver <strong>le</strong><br />

capital des ressources naturel<strong>le</strong>s dans toute sa diversité,<br />

et à mieux partager <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>-être.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, l’action sur la consommation ne peut se<br />

limiter à des messages appelant <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s à un « héroïsme<br />

écocitoy<strong>en</strong> » individuel. L’expéri<strong>en</strong>ce montre<br />

que <strong>le</strong>s modifi cations durab<strong>le</strong>s et substantiel<strong>le</strong>s de<br />

comportem<strong>en</strong>ts de consommation sont <strong>le</strong> fruit d’une<br />

conjonction de mesures portant tant sur <strong>le</strong> prix des<br />

bi<strong>en</strong>s et services que sur la norme, l’éducation et la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation du public.<br />

Ceci dit, il est aussi important que des groupes pionniers<br />

démontr<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>ur expéri<strong>en</strong>ce novatrice qu’il<br />

est possib<strong>le</strong> de vivre autrem<strong>en</strong>t – et bi<strong>en</strong> – et qu’ils<br />

soi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> <strong>le</strong>vain d’un changem<strong>en</strong>t culturel. D.L.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006 V<br />

Dossier Consommation durab<strong>le</strong>


Ethique, bio, équitab<strong>le</strong>, écologique…<br />

Dans la jung<strong>le</strong> des « labels »<br />

Une fou<strong>le</strong> bigarrée de logos<br />

<strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re « labellis<strong>en</strong>t »<br />

aujourd’hui une multitude de<br />

produits selon des critères<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, sociaux<br />

ou économiques. Résultat, <strong>le</strong>s<br />

consommateurs nag<strong>en</strong>t dans<br />

la purée de pois. Le point sur<br />

<strong>le</strong>s labels, outils comp<strong>le</strong>xes<br />

<br />

n’arrange ri<strong>en</strong>.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006<br />

VI<br />

Le désir de consommer des bi<strong>en</strong>s et des services « durab<strong>le</strong>s » fait progressivem<strong>en</strong>t<br />

son chemin dans l’esprit des citoy<strong>en</strong>s consommateurs. Pas surpr<strong>en</strong>ant<br />

dès lors qu’une fou<strong>le</strong> de labels « écologiques », « bio », « éthiques » ou<br />

« équitab<strong>le</strong>s » décor<strong>en</strong>t aujourd’hui <strong>le</strong>s emballages d’un nombre croissant de<br />

produits.<br />

Mais comm<strong>en</strong>t se frayer un chemin sûr dans cette jung<strong>le</strong> de labels offi ciels<br />

gérés par <strong>le</strong>s pouvoirs publics (la fl eur de l’Ecolabel europé<strong>en</strong>, l’épi étoilé de l’agriculture<br />

bio…), de labels privés col<strong>le</strong>ctifs (Biogarantie, FSC, Max Havelaar…), de marques privées<br />

contrôlées par un label (Oxfam Fairtrade par Max Havelaar, Bio de Delhaize par Biogarantie…)<br />

ou pas (Made in Dignity, Collibri, Citiz<strong>en</strong> Dream…) ? Surtout quand on sait que Max<br />

Havelaar, fi gure de proue du labelling équitab<strong>le</strong>, fait l’objet d’un tir nourri de critiques dans<br />

un réc<strong>en</strong>t livre-<strong>en</strong>quête sur <strong>le</strong> commerce équitab<strong>le</strong> (1) et que l’abs<strong>en</strong>ce de contrô<strong>le</strong>s indép<strong>en</strong>dants<br />

est souv<strong>en</strong>t loin de rimer avec « non fi ab<strong>le</strong> »...<br />

Un Belge sur trois y croit<br />

Actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t il n’existe aucun label durab<strong>le</strong> intégré, même si <strong>le</strong>s choses évolu<strong>en</strong>t.<br />

« Aujourd’hui, <strong>le</strong> bio devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus social et l’équitab<strong>le</strong> de plus <strong>en</strong> plus <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal,<br />

analyse Jean-François Rix<strong>en</strong>, anci<strong>en</strong> responsab<strong>le</strong> de la recherche et du part<strong>en</strong>ariat<br />

chez Oxfam-Magasins du <strong>monde</strong>, dev<strong>en</strong>u consultant pour l’ONG tiers-mondiste. Les deux


vont progressivem<strong>en</strong>t fusionner, et cela se<br />

fera sans doute via l’Union europé<strong>en</strong>ne d’ici<br />

10 ou 15 ans. »<br />

La création d’un tel label durab<strong>le</strong> intégré estel<strong>le</strong><br />

une bonne idée ? La question fait débat.<br />

« Si <strong>le</strong> label Max Havelaar et <strong>le</strong>s labels bio<br />

sont connus aujourd’hui, c’est parce que<br />

ces concepts sont dans <strong>le</strong>s magasins depuis<br />

30 ans. Si l’on créait maint<strong>en</strong>ant un label<br />

“bio-équitab<strong>le</strong>”, avec un nouveau logo, il<br />

faudrait sans doute à nouveau 20 ans avant<br />

qu’il ne devi<strong>en</strong>ne signifi catif », estime Jean-<br />

François Rix<strong>en</strong>.<br />

Catherine Rousseau, directrice des recherches<br />

au CRIOC (C<strong>en</strong>tre de recherche et d’information<br />

des organisations de consommateurs),<br />

reste quant à el<strong>le</strong> dubitative face au concept<br />

même de label. « Dans <strong>le</strong> secteur alim<strong>en</strong>taire,<br />

<strong>le</strong>s études montr<strong>en</strong>t que seul un Belge sur trois<br />

est prêt à faire confi ance à ce type d’instrum<strong>en</strong>t,<br />

explique-t-el<strong>le</strong>, précisém<strong>en</strong>t parce qu’il<br />

ne maîtrise pas ce qu’il y a derrière. Le label<br />

est un instrum<strong>en</strong>t exigeant sur <strong>le</strong> plan intel<strong>le</strong>ctuel<br />

: il faut <strong>le</strong> connaître, s’informer sur<br />

sa fi abilité, <strong>le</strong> débusquer <strong>en</strong> magasin… Cela<br />

exige de la motivation et du temps. De plus,<br />

il y <strong>en</strong> a beaucoup, ce qui t<strong>en</strong>d à décrédibiliser<br />

même ceux qui serai<strong>en</strong>t fi ab<strong>le</strong>s. D’autant<br />

que <strong>le</strong>s autorités publiques n’ont toujours<br />

pas mis <strong>en</strong> place un système qui permettrait<br />

aux consommateurs de repérer ces “bons” labels.<br />

»<br />

certifi é par Max Havelaar repose sur des critères<br />

différ<strong>en</strong>ts. Un gros travail de réfl exion<br />

et de création de critères est donc nécessaire<br />

pour chaque nouveau produit. Ce travail n’est<br />

réalisé que s’il y a un marché à la clé... Chez<br />

Oxfam, c’est plus simp<strong>le</strong> : ses propres critères<br />

s’appliqu<strong>en</strong>t aux organisations de producteurs<br />

du Sud, pas à <strong>le</strong>urs produits. »<br />

Mais Oxfam Fairtrade n’est pas un label. C’est<br />

une marque commercia<strong>le</strong> privée. La grande<br />

majorité de ses produits alim<strong>en</strong>taires sont labellisés<br />

par Max Havelaar, mais pas tous. Et<br />

aucun produit artisanal de la marque Made in<br />

Dignity ne l’est. Tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parce qu’ils<br />

ne sont pas labellisab<strong>le</strong>s et ne <strong>le</strong> seront sans<br />

doute jamais, car trop nombreux.<br />

D’ail<strong>le</strong>urs, Jean-François Rix<strong>en</strong> regrette que <strong>le</strong><br />

commerce équitab<strong>le</strong> s’ori<strong>en</strong>te de plus <strong>en</strong> plus,<br />

sous la pression des consommateurs, vers <strong>le</strong><br />

contrô<strong>le</strong> et l’exig<strong>en</strong>ce de garanties. « Si l’on<br />

effectuait des contrô<strong>le</strong>s à l’aveug<strong>le</strong> sur place,<br />

on privilégierait in fi ne ceux qui <strong>en</strong> ont <strong>le</strong><br />

moins besoin. Car <strong>le</strong>s plus faci<strong>le</strong>s à contrô<strong>le</strong>r<br />

sont <strong>le</strong>s mieux organisés, <strong>le</strong>s plus proches de<br />

l’aéroport et des vil<strong>le</strong>s. Cela tuerait <strong>le</strong>s petits<br />

artisans ruraux qui font de l’artisanat pour<br />

obt<strong>en</strong>ir un rev<strong>en</strong>u complém<strong>en</strong>taire à l’agriculture.<br />

Et on louperait notre objectif de développem<strong>en</strong>t.<br />

» Oxfam mise donc sur <strong>le</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

horizontal plutôt que <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> vertical.<br />

Tout n’est pas labellisab<strong>le</strong><br />

Relocaliser l’économie<br />

D’une manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s labels certifi <strong>en</strong>t<br />

des produits, rarem<strong>en</strong>t des fi lières. Si Oxfam<br />

Les labels sont par ail<strong>le</strong>urs des instrum<strong>en</strong>ts maîtrise assez bi<strong>en</strong> la fi lière de son coton<br />

relativem<strong>en</strong>t comp<strong>le</strong>xes (lire « Labellisation, bio et équitab<strong>le</strong> Made in Dignity, cet exem-<br />

mode d’emploi », ci-contre). Les démarches p<strong>le</strong> reste l’exception qui confi rme la règ<strong>le</strong>. Le<br />

administratives ne sont pas toujours sim- transport, très souv<strong>en</strong>t, reste <strong>le</strong> maillon faib<strong>le</strong><br />

p<strong>le</strong>s et d’inévitab<strong>le</strong>s frais de <strong>dossier</strong> doiv<strong>en</strong>t de la chaîne. Les piètres conditions socia<strong>le</strong>s<br />

être pris <strong>en</strong> charge par <strong>le</strong>s requérants. Peu de des marins battant pavillon de complaisance<br />

g<strong>en</strong>s connaiss<strong>en</strong>t l’Ecolabel europé<strong>en</strong>, pourtant<br />

créé… <strong>en</strong> 1992. Et trois ans après son<br />

sont connues. Tout comme la pollution au CO2 <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par <strong>le</strong>s avions cargo. Bref, <strong>le</strong>s trois<br />

lancem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> Label social belge ne certifi e piliers du développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> – <strong>le</strong> social,<br />

aujourd’hui… que quatre <strong>en</strong>treprises. Sur <strong>le</strong> l’économique et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal – sont très<br />

front de l’équitab<strong>le</strong>, tout produit qui vi<strong>en</strong>t du souv<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce. Les roses Max<br />

Sud n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t labellisab<strong>le</strong>, in- Havelaar importées du K<strong>en</strong>ya par avion et<br />

siste Jean-François Rix<strong>en</strong>. « Chaque produit v<strong>en</strong>dues <strong>en</strong> grandes surfaces où l’on se r<strong>en</strong>d<br />

<strong>en</strong> voiture sont-el<strong>le</strong>s « durab<strong>le</strong>s » ?<br />

Lexique<br />

Dans ce contexte, de plus <strong>en</strong> plus de voix plaid<strong>en</strong>t<br />

pour une relocalisation de l’économie et<br />

l’instauration de fi lières courtes, intégrées<br />

Ethique. Respect, lors de la production, des<br />

et durab<strong>le</strong>s. Dans cette optique, la fédéra-<br />

conv<strong>en</strong>tions de base de l’Organisation internationa<strong>le</strong> tion d’économie socia<strong>le</strong> SAW-B (Solidarité<br />

du travail (OIT) : liberté syndica<strong>le</strong>, abs<strong>en</strong>ce de travail des alternatives wallonnes et bruxelloises),<br />

des <strong>en</strong>fants, de discriminations et de travail forcé porte-paro<strong>le</strong> de plus de 300 <strong>en</strong>treprises du<br />

(dim<strong>en</strong>sion socia<strong>le</strong>).<br />

« troisième secteur » (2), met à la disposition<br />

des consommateurs son répertoire PREFE-<br />

Equitab<strong>le</strong>. Produit éthique pour <strong>le</strong>quel, <strong>en</strong> plus, un RENCES. Sur son site Internet SAW-B.be, un<br />

prix minimum garanti est assuré au producteur afin de moteur de recherche permet de trouver faci-<br />

pallier aux fluctuations du marché (dim<strong>en</strong>sions socia<strong>le</strong> <strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, par secteur d’activité et par province,<br />

et économique).<br />

des <strong>en</strong>treprises ou associations proposant des<br />

produits ou services « socia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t responsa-<br />

Ecologique. Un ou plusieurs efforts ont été réalisés b<strong>le</strong>s ».<br />

lors de la production <strong>en</strong> vue de préserver l’<strong>en</strong>vironne- De même, la fi lia<strong>le</strong> « bio » de Colruyt, Biom<strong>en</strong>t<br />

(utilisation d’énergies r<strong>en</strong>ouvelab<strong>le</strong>s, respect des Planet, v<strong>en</strong>d pour sa part plusieurs produits<br />

écosystèmes, etc.).<br />

biologiques issus de petites <strong>en</strong>treprises d’économie<br />

socia<strong>le</strong> – pains, quiches, lasagnes,<br />

Bio. Produit garanti sans pesticides ni <strong>en</strong>grais chimiques<br />

lors de la culture (dim<strong>en</strong>sion écologique).<br />

lapin, etc. – dans ses magasins de Courtrai,<br />

‹<br />

© D.Leloup / Seagull<br />

Labellisation,<br />

mode d’emploi<br />

Le processus de labellisation varie quelque peu selon la nature des produits<br />

labellisés, mais <strong>le</strong> schéma général est <strong>le</strong> suivant :<br />

å Un producteur P souhaite faire labelliser sa production pour s’ouvrir<br />

de nouveaux marchés. Il s’adresse à une structure S (organisme public,<br />

association, organisation professionnel<strong>le</strong>, etc.) qui gère un label symbolisé<br />

par un logo (marque privée déposée) et qui a établi un cahier des charges à<br />

respecter pour obt<strong>en</strong>ir son label.<br />

ç S pr<strong>en</strong>d contact avec un organisme de certifi cation et de contrô<strong>le</strong><br />

C, indép<strong>en</strong>dant de S. C doit lui-même être certifi é par un organisme<br />

accréditateur A (public) indép<strong>en</strong>dant de C, selon <strong>le</strong>s critères d’une norme<br />

internationa<strong>le</strong> (ISO 65, par exemp<strong>le</strong>) régulant la manière dont une<br />

certifi cation devrait être faite (transpar<strong>en</strong>ce sur la nature des contrô<strong>le</strong>s,<br />

indép<strong>en</strong>dance tota<strong>le</strong>, contrô<strong>le</strong> interne de la qualité des audits, égalité de<br />

traitem<strong>en</strong>t des producteurs).<br />

é C eff ectue un audit de certifi cation chez <strong>le</strong> producteur P. Si P répond au<br />

cahier des charges de S, il est certifi é conforme aux critères du label.<br />

è S autorise alors P à apposer <strong>le</strong> logo sur ses produits.<br />

ê P sera <strong>en</strong>suite contrôlé annuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t par C (audits de suivi) pour<br />

s’assurer qu’il respecte bi<strong>en</strong> <strong>le</strong> cahier des charges dans la durée. C contrô<strong>le</strong><br />

éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s autres acteurs de la fi lière (l’importateur I, <strong>le</strong> transformateur<br />

T et <strong>le</strong> distributeur D, par exemp<strong>le</strong>) pour s’assurer que l’emballage qui porte<br />

<strong>le</strong> logo de S conti<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> un produit issu d’un producteur certifi é.<br />

Qui paye quoi (fl èches jaunes) ? En général, P paye à C <strong>le</strong>s audits de<br />

certifi cation et de contrô<strong>le</strong> qu’il subit. Les autres acteurs économiques (I,<br />

T, D…) éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Tous achèt<strong>en</strong>t par ail<strong>le</strong>urs à S une lic<strong>en</strong>ce pour avoir<br />

<strong>le</strong> droit d’apposer son logo sur <strong>le</strong>urs produits. Au fi nal, ces surcoûts sont<br />

répercutés sur <strong>le</strong> prix du produit. Ainsi, seul <strong>le</strong> consommateur paye pour<br />

la bonne cause labellisée, mais il bénéfi cie <strong>en</strong> revanche de produits qui,<br />

selon <strong>le</strong> label, respect<strong>en</strong>t mieux sa santé et <strong>le</strong>s écosystèmes de la planète,<br />

ou <strong>en</strong>core <strong>le</strong>s conditions socia<strong>le</strong>s ou économiques des producteurs. D.L.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006 VII<br />

Dossier Consommation durab<strong>le</strong>


‹<br />

Dilbeek et Gand. Tous ces produits sont livrab<strong>le</strong>s<br />

dans <strong>le</strong>s 190 Colruyt du royaume si<br />

on <strong>le</strong>s commande par Internet. Si l’<strong>en</strong>seigne<br />

orange et noire n’<strong>en</strong>visage pas de <strong>le</strong>s labelliser<br />

d’une manière ou d’une autre, el<strong>le</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

bi<strong>en</strong> communiquer sur ce nouveau créneau<br />

éthique d’ici novembre. Car <strong>le</strong>s produits aux<br />

ref<strong>le</strong>ts « durab<strong>le</strong>s » ont <strong>le</strong> v<strong>en</strong>t <strong>en</strong> poupe…<br />

L’<strong>en</strong>jeu des marchés publics<br />

Selon <strong>le</strong> Baromètre des t<strong>en</strong>dances Belgique/<br />

Pays-Bas 2006, 42 % des Belges affirm<strong>en</strong>t<br />

acheter un produit « durab<strong>le</strong> » au moins une<br />

fois par semaine. « Carrefour, qui avait retiré<br />

<strong>le</strong>s déterg<strong>en</strong>ts ECOVER de ses rayons, <strong>le</strong>s a<br />

récemm<strong>en</strong>t réintroduits parce que <strong>le</strong> chiffre<br />

d’affaires de cette marque a bondi de 26 %<br />

<strong>en</strong> 2005 – la plus forte croissance dans ce<br />

segm<strong>en</strong>t », souligne Catherine Rousseau.<br />

D’après FLO, l’organisation internationa<strong>le</strong><br />

de labellisation du commerce équitab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s<br />

v<strong>en</strong>tes mondia<strong>le</strong>s de produits certifiés ont<br />

grimpé de 37 % <strong>en</strong> 2005, atteignant 1,1 milliard<br />

d’euros. Certes, <strong>le</strong> café équitab<strong>le</strong>, produit<br />

phare du mouvem<strong>en</strong>t, ne représ<strong>en</strong>te que<br />

0,009 % du chiffre d’affaires mondial du café.<br />

Mais c’est sa croissance à deux chiffres – et<br />

cel<strong>le</strong> des autres produits « durab<strong>le</strong>s » – qui<br />

séduit <strong>le</strong>s distributeurs.<br />

L’automne dernier, Colruyt lançait ainsi sa ligne<br />

de produits Collibri, dont 3 à 5 % du prix<br />

de v<strong>en</strong>te serv<strong>en</strong>t à sout<strong>en</strong>ir des projets éducatifs<br />

au Sud. Un mois plus tôt, c’était l’importateur<br />

de café anversois Efico qui lançait son<br />

label de café Sustainab<strong>le</strong>, Fair & Free Trade.<br />

Dans <strong>le</strong>s deux cas, Max Havelaar et d’autres<br />

ONG sont montés au créneau, accusant ces<br />

initiatives de brouil<strong>le</strong>r l’image du commerce<br />

équitab<strong>le</strong> dans l’esprit des consommateurs<br />

car el<strong>le</strong>s ne respect<strong>en</strong>t pas ses principes de<br />

base (3).<br />

Pourquoi ces poids lourds économiques <strong>en</strong><br />

bout de filière développ<strong>en</strong>t-ils <strong>le</strong>urs propres<br />

labels privés ? « L’hypothèse la plus crédib<strong>le</strong><br />

réside dans la volonté des <strong>en</strong>treprises<br />

de continuer à accéder aux marchés publics<br />

et dans <strong>le</strong>ur opposition idéologique au Fair<br />

Trade, estime Pierre Biélande, rédacteur <strong>en</strong><br />

chef d’Alter Business News. El<strong>le</strong>s <strong>le</strong> font alors<br />

dans <strong>le</strong> cadre des pratiques de la responsabilité<br />

socia<strong>le</strong> des <strong>en</strong>treprises et, si possib<strong>le</strong>,<br />

à un moindre prix (4). » De l’équitab<strong>le</strong><br />

« light », <strong>en</strong> somme, pour décrocher des marchés<br />

publics dont <strong>le</strong> cahier des charges stipu<strong>le</strong><br />

de plus <strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s produits<br />

ou services sollicités doiv<strong>en</strong>t être « durab<strong>le</strong>s »<br />

d’une manière ou d’une autre. Pour <strong>le</strong> café,<br />

l’<strong>en</strong>jeu est de tail<strong>le</strong> : « Les pouvoirs publics<br />

sont <strong>le</strong>s premiers consommateurs de café <strong>en</strong><br />

Belgique », précise Jean-François Rix<strong>en</strong>...<br />

Le consommateur seul responsab<strong>le</strong> ?<br />

Reste une question de fond, sou<strong>le</strong>vée par<br />

<strong>le</strong> CRIOC : <strong>en</strong> promouvant <strong>le</strong>s labels, <strong>le</strong>s<br />

autorités publiques ne délègu<strong>en</strong>t-el<strong>le</strong>s pas<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006<br />

VIII<br />

au consommateur toute la responsabilité<br />

du choix relatif à ce qui est <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur<br />

pour l’écologie ou <strong>le</strong> social ? « Les pouvoirs<br />

publics devrai<strong>en</strong>t au contraire pr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong>urs<br />

responsabilités, estime Catherine Rousseau.<br />

Comm<strong>en</strong>t ? En r<strong>en</strong>forçant <strong>le</strong>s normes socia<strong>le</strong>s<br />

et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s des produits mis sur<br />

<strong>le</strong> marché. En baissant la TVA des produits<br />

<strong>le</strong>s plus respectueux des critères du développem<strong>en</strong>t<br />

durab<strong>le</strong>, ou <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant cel<strong>le</strong> des<br />

produits qui <strong>le</strong> sont moins. En développant<br />

des étiquetages obligatoires sur <strong>le</strong>s caractéristiques<br />

écologiques et socia<strong>le</strong>s des produits,<br />

à l’instar de l’étiquette énergie des appareils<br />

é<strong>le</strong>ctrodomestiques. Le consommateur pourrait<br />

ainsi comparer <strong>le</strong>s performances <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s<br />

ou socia<strong>le</strong>s de deux produits<br />

équival<strong>en</strong>ts, ce qui est actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t impossib<strong>le</strong>.<br />

»<br />

Au cabinet d’Els Van Weert, secrétaire d’Etat<br />

au Développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> et à l’Economie<br />

socia<strong>le</strong> (lire interview ci-dessus), on répond<br />

que <strong>le</strong> gouvernem<strong>en</strong>t fédéral montre luimême<br />

l’exemp<strong>le</strong>. « Depuis 2005, <strong>le</strong>s services<br />

publics fédéraux sont obligés d’acheter <strong>le</strong>s<br />

produits “durab<strong>le</strong>s” rec<strong>en</strong>sés dans <strong>le</strong> Guide<br />

<br />

<br />

durab<strong>le</strong> et à l’Economie socia<strong>le</strong><br />

« Il faut se débarrasser<br />

des cow-boys ! »<br />

De nombreux produits de grande consommation arbor<strong>en</strong>t une multitude de labels différ<strong>en</strong>ts.<br />

Ces derniers ont-ils <strong>en</strong>core une quelconque utilité ?<br />

Une dizaine de labels exist<strong>en</strong>t, mais il faudrait <strong>en</strong> effet faire la clarté sur ce qu’ils signifi<strong>en</strong>t réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Un<br />

label doit être fiab<strong>le</strong> et ne doit pas uniquem<strong>en</strong>t être un truc de marketing. Certaines <strong>en</strong>treprises sabord<strong>en</strong>t<br />

tout <strong>en</strong> inv<strong>en</strong>tant el<strong>le</strong>s-mêmes des labels. Il faut se débarrasser de ces cow-boys.<br />

Qu’est-ce qu’un label fiab<strong>le</strong> ?<br />

Un label doit satisfaire à quelques conditions, notamm<strong>en</strong>t un contrô<strong>le</strong> indép<strong>en</strong>dant et une bonne connaissance<br />

de la chaîne de production. Il faut <strong>en</strong> effet étudier tout <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de vie d’un produit : <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t,<br />

l’extraction des matières premières, la fabrication et la distribution. Chaque étape de cette chaîne<br />

a un impact sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et sur <strong>le</strong>s plans économique et social. Il faut ainsi vérifier si de l’énergie<br />

n’a pas été gaspillée, si <strong>le</strong>s producteurs ont été correctem<strong>en</strong>t payés et si <strong>le</strong>s droits du travail ont été respectés.<br />

Des exemp<strong>le</strong>s de « bons » labels ? Le Label social belge, l’Ecolabel europé<strong>en</strong>, Biogarantie, FSC pour<br />

<strong>le</strong> bois…<br />

Ces labels se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t sur une seu<strong>le</strong> dim<strong>en</strong>sion…<br />

C’est vrai. Ce serait évidemm<strong>en</strong>t une bonne chose de pouvoir disposer d’un label durab<strong>le</strong> intégré au niveau<br />

europé<strong>en</strong>, mais notre pays ne doit pas se cont<strong>en</strong>ter de l’att<strong>en</strong>dre. En tant que secrétaire d’Etat au<br />

Développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>, je travail<strong>le</strong> sur la question d’arrache-pied. Mais c’est très comp<strong>le</strong>xe. En att<strong>en</strong>dant,<br />

j’essaie de sout<strong>en</strong>ir <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> <strong>le</strong>s bons labels et j’invite tous <strong>le</strong>s services publics fédéraux à acheter un<br />

maximum de produits durab<strong>le</strong>s. J’ai co-rédigé <strong>le</strong> Guide des achats durab<strong>le</strong>s dans ce but. Et lors du week<strong>en</strong>d<br />

portes ouvertes Développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s 21 et 22 octobre prochains, <strong>le</strong>s <strong>en</strong>treprises qui utilis<strong>en</strong>t<br />

ces labels ti<strong>en</strong>dront <strong>le</strong> haut du pavé. <br />

des achats durab<strong>le</strong>s que nous avons rédigé.<br />

Etant donné que <strong>le</strong>s pouvoirs publics sont <strong>le</strong>s<br />

premiers consommateurs d’un certain nombre<br />

de produits, à l’instar du café, ce guide<br />

a un impact considérab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> marché de<br />

ces produits, explique Tomas Sweertvaegher,<br />

porte-paro<strong>le</strong> d’Els Van Weert. Il ne faut par<br />

ail<strong>le</strong>urs pas jeter <strong>le</strong> bébé avec l’eau du bain.<br />

La réf<strong>le</strong>xion sur un label durab<strong>le</strong> fiab<strong>le</strong> et intégré<br />

doit être poursuivie. Un seul label et des<br />

étiquettes claires permettront à chacun de<br />

distinguer faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s produits durab<strong>le</strong>s<br />

des autres. »<br />

En att<strong>en</strong>dant cette machette publique salvatrice,<br />

bon périp<strong>le</strong> dans la jung<strong>le</strong> ! <br />

David Leloup<br />

(1) Les coulisses du commerce équitab<strong>le</strong>, Christian Jacquiau, Fayard, 2006.<br />

(2) L’économie socia<strong>le</strong> ou « troisième secteur » se compose d’activités économiques<br />

exercées par des sociétés (principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t coopératives), des mutualités et des associations<br />

qui ont pour finalité <strong>le</strong> service aux membres ou à la col<strong>le</strong>ctivité plutôt<br />

que <strong>le</strong> profit. Ces structures jouiss<strong>en</strong>t d’une autonomie de gestion, ont instauré un<br />

processus de décision démocratique et assur<strong>en</strong>t la primauté des personnes et du<br />

travail sur <strong>le</strong> capital dans la répartition des rev<strong>en</strong>us.<br />

(3) Suite à ces protestations, trois projets de loi (Ecolo, PS-SP.a et cdH) visant à<br />

reconnaître juridiquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> commerce équitab<strong>le</strong> ont vu <strong>le</strong> jour. Ils sont actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

sur la tab<strong>le</strong> du Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t fédéral.<br />

(4) « Le Fair Trade sera-t-il victime de son succès ? », <strong>dossier</strong> disponib<strong>le</strong> sur Alter-<br />

BusinessNews.be.<br />

Logos, labels, pictogrammes : comm<strong>en</strong>t s’y retrouver ?, CRIOC, 2004 ; disponib<strong>le</strong> sur EcoConso.org.<br />

Eco-Label.com, Social-Label.be, Biogarantie.be/fr/accueil.php, Oxfam.be, Collibri.be, EficoFoundation.org, BioPlanet.be,<br />

SAW-B.be, L-achat-malin.be, FairTradeC<strong>en</strong>ter.be, OIVO-CRIOC.be, Citiz<strong>en</strong>Dream.com, CaPasseParMoi.be.


Sources : Changem<strong>en</strong>t climatique – Compr<strong>en</strong>dre et agir, Sabine Rabourdin, Delachaux et Niestlé, 2005 ; Réseau Eco-Consommation ; Etopia. Illustrations : D.R.<br />

Chiffres à l’appui<br />

Quelques<br />

gestes simp<strong>le</strong>s,<br />

bons pour la planète… et <strong>le</strong> portefeuil<strong>le</strong> !<br />

On est foutus, on<br />

mange trop…<br />

de viande<br />

270 g de bidoche : c’est ce que<br />

<strong>le</strong> Belge ingurgite <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

chaque jour. Deux à trois fois<br />

plus que ce qui est recommandé<br />

par <strong>le</strong>s nutritionnistes !<br />

Des excès qui ne sont pas sans<br />

conséqu<strong>en</strong>ces pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

: des chercheurs étasuni<strong>en</strong>s<br />

ont montré que pour<br />

produire 450 g de bœuf nourri<br />

aux céréa<strong>le</strong>s, il faut l’équival<strong>en</strong>t<br />

de 3,7 litres d’ess<strong>en</strong>ce. Sept fois<br />

plus que pour produire la même<br />

quantité de volail<strong>le</strong> ! Tuyau : alternez<br />

viandes rouges, poisson,<br />

volail<strong>le</strong>, œufs, fromages et protéines<br />

végéta<strong>le</strong>s (l<strong>en</strong>til<strong>le</strong>s, soja,<br />

pois chiches…).<br />

PC : ogre énergétique inside<br />

Par David Leloup<br />

Terroir, mon beau<br />

terroir...<br />

Importer 1 kg d’agneau de<br />

Nouvel<strong>le</strong>-Zélande nécessite<br />

3 litres de kérosène, faire v<strong>en</strong>ir<br />

1 kg d’ananas frais du Ghana <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>gloutit 2. Ce qui représ<strong>en</strong>te respectivem<strong>en</strong>t<br />

7,5 et 5 kg de CO 2 …<br />

Même topo pour <strong>le</strong>s haricots du<br />

K<strong>en</strong>ya qui, pour une même quantité<br />

produite, nécessit<strong>en</strong>t 12 fois<br />

plus d’énergie que des haricots<br />

belges… Mangeons local !<br />

L’énergie dép<strong>en</strong>sée sur 4 ans par un ordinateur moy<strong>en</strong> de<br />

gamme avec écran plat LCD représ<strong>en</strong>te quatre fois moins<br />

d’énergie qu’il n’<strong>en</strong> a fallu pour fabriquer <strong>le</strong>dit PC (extraction<br />

des minerais, fabrication des composants, assemblages,<br />

transports, etc.).<br />

L’ozone oui, <strong>le</strong> climat non<br />

Si eff ectivem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s aérosols qui affi ch<strong>en</strong>t ce logo<br />

ne conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas de CFC (chlorofl uorocarbure),<br />

gaz nocif pour la couche d’ozone, ils r<strong>en</strong>ferm<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> revanche un de ses cousins : <strong>le</strong> HFC (hydrofl uorocarbure). Or ce dernier<br />

favorise l’eff et de serre : inscrit sur la liste rouge du protoco<strong>le</strong> de Kyoto, il est<br />

1 300 fois plus réchauff ant que <strong>le</strong> CO 2 ! Préférez donc <strong>le</strong>s vaporisateurs manuels,<br />

sticks et autres roll-on…<br />

Sacs réutilisab<strong>le</strong>s<br />

Ferme ta boîte !<br />

Un particulier reçoit <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 50 kg de publicités dans<br />

sa boîte aux <strong>le</strong>ttres chaque année. Une montagne de papier<br />

inuti<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t produit, transporté, puis brûlé ou recyclé.<br />

Comme 1 kg de papier non produit économise 1,9 kg de CO 2 , il est<br />

possib<strong>le</strong> d’économiser 95 kg de CO 2 chaque année <strong>en</strong> apposant un<br />

simp<strong>le</strong> autocollant « Pas de pub, merci » sur sa boîte aux <strong>le</strong>ttres.<br />

Vannes<br />

Un petit degré qui<br />

fait une grosse<br />

diff ér<strong>en</strong>ce<br />

Réduire la température d’1° C sur votre<br />

thermostat général diminue votre<br />

consommation de 7 à 10 %. Bon à<br />

savoir, non ?<br />

thermostatiques à<br />

tous <strong>le</strong>s étages<br />

Equiper tous <strong>le</strong>s radiateurs d’une habitation<br />

d’une vanne thermostatique<br />

permet d’économiser jusqu’à 15 % sur la<br />

facture de chauff age.<br />

<br />

EcoConso.be<br />

Crioc.be<br />

ConsoDurab<strong>le</strong>.org.<br />

Fruits et légumes : <strong>en</strong> saison<br />

Les fruits et légumes de saison sont moins chers, ont un meil<strong>le</strong>ur goût et nécessit<strong>en</strong>t<br />

moins d’énergie à la production. Il faut <strong>en</strong> eff et dép<strong>en</strong>ser près de trois fois plus d’énergie<br />

pour produire des tomates <strong>en</strong> serre que des tomates de p<strong>le</strong>ine terre <strong>en</strong> saison.<br />

Alors, asperges, courges, myrtil<strong>le</strong>s, rhubarbe… stop ou <strong>en</strong>core ? Réponses dans ce<br />

cal<strong>en</strong>drier des fruits et légumes : ConsoDurab<strong>le</strong>.org/<strong>dossier</strong>s_detail.php?id=21.<br />

Comparé aux sachets <strong>en</strong> plastique classique, <strong>en</strong> plastique<br />

biodégradab<strong>le</strong> ou <strong>en</strong> papier, <strong>le</strong> cabas plastifi é réutilisab<strong>le</strong><br />

prés<strong>en</strong>te <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur bilan <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal après quelques<br />

utilisations.<br />

Pas n’importe quel<br />

poisson !<br />

Environ 80 % du poisson consommé est issu de<br />

la pêche. Or l’homme surpêche et <strong>le</strong>s réserves<br />

de poisson s’am<strong>en</strong>uis<strong>en</strong>t dangereusem<strong>en</strong>t...<br />

L’aquaculture ? Pas <strong>en</strong>core vraim<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>.<br />

Préférons donc des poissons labellisés MSC<br />

(Marine Stewardship<br />

Council) ou Fish Forever,<br />

garantie d’une pêche<br />

respectueuse des écosystèmes<br />

marins.<br />

A vos couverc<strong>le</strong>s !<br />

Pour faire passer un litre d’eau de 14 à 100° C,<br />

100 Wh sont nécessaires : l’équival<strong>en</strong>t de 10 ampou<strong>le</strong>s<br />

basse conso allumées p<strong>en</strong>dant une heure.<br />

Mettre un couverc<strong>le</strong> sur la cassero<strong>le</strong> p<strong>en</strong>dant la<br />

cuisson permet d’économiser 30 % de « combustib<strong>le</strong><br />

», quel qu’il soit !<br />

Imprimer « laser » revi<strong>en</strong>t cher<br />

Imprimer une page avec une imprimante laser consomme<br />

cinq fois plus d’é<strong>le</strong>ctricité qu’avec un modè<strong>le</strong> à jet d’<strong>en</strong>cre.<br />

Et <strong>en</strong> mode veil<strong>le</strong>, la laser <strong>en</strong>gloutira<br />

sept fois plus d’énergie<br />

que la jet d’<strong>en</strong>cre. Bref, préférez<br />

ces dernières équipées de<br />

cartouches rechargeab<strong>le</strong>s et<br />

économisez <strong>le</strong> papier <strong>en</strong> utilisant<br />

<strong>le</strong>s deux faces.<br />

Chasser <strong>le</strong>s chasses<br />

inuti<strong>le</strong>s<br />

Passer d’une chasse d’eau de 9 litres à une doub<strong>le</strong><br />

chasse (3 litres/6 litres) permet, pour une famil<strong>le</strong> de<br />

4 personnes, d’épargner quelque 40 m3 d’eau par an (<strong>en</strong>viron<br />

100 €). Cerise sur <strong>le</strong> gâteau : une économie d’<strong>en</strong>viron<br />

4 kg de CO 2 , car capter, purifi er, transporter l’eau et la traiter comme rejet<br />

consomme aussi de l’énergie. Mais <strong>le</strong> plus écolo, c’est… l’urinoir, qui<br />

ava<strong>le</strong> moins d’1 litre d’eau par chasse. Classique ou design, il revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

force dans <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de bains.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006 IX<br />

Dossier Consommation durab<strong>le</strong>


Sur la ligne de front<br />

Entre épicerie bio<br />

et supermarché<br />

Sans radicalisme, mais <strong>en</strong> t<strong>en</strong>tant de<br />

trouver du s<strong>en</strong>s à sa consommation,<br />

la famil<strong>le</strong> Noirhomme navigue <strong>en</strong>tre<br />

épicerie bio et supermarché.<br />

Dans la famil<strong>le</strong> Noirhomme nous trouvons <strong>le</strong> père, Marc, ingénieur<br />

architecte salarié (47 ans), brico<strong>le</strong>ur et cuisinier,<br />

la mère, Françoise (45 ans), assistante socia<strong>le</strong> travaillant<br />

dans <strong>le</strong> secteur de l’aide à la jeunesse et <strong>en</strong>seignante <strong>en</strong><br />

promotion socia<strong>le</strong>, responsab<strong>le</strong> des achats dans la maison,<br />

et <strong>le</strong>s trois fil<strong>le</strong>s, Lise (10 ans), Clara (15 ans) et Fanny (17 ans<br />

et demi). Ils occup<strong>en</strong>t une petite maison à deux façades proche du<br />

c<strong>en</strong>tre de Liège, essayant de concilier écologie, santé, portefeuil<strong>le</strong>... et<br />

<strong>en</strong>vies.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006<br />

X<br />

Françoise passe trois fois par semaine à l’épicerie bio dont el<strong>le</strong> est dev<strong>en</strong>ue<br />

coopératrice.<br />

t<strong>en</strong>te alors de limiter au maximum l’usage de ses voitures. Françoise<br />

fait du covoiturage une à deux fois par semaine, la camionnette est<br />

une diesel qui sert aux différ<strong>en</strong>tes associations dont ils font partie, et<br />

permet de transporter <strong>le</strong>s vélos…<br />

Les courses au magasin bio<br />

Première étape, Le Temps des cerises, épicerie bio du quartier du<br />

Laveu, où Françoise vi<strong>en</strong>t trois fois par semaine. El<strong>le</strong> a comm<strong>en</strong>cé par<br />

y acheter son pain, et <strong>en</strong> est aujourd’hui coopératrice. Ici, el<strong>le</strong> achète<br />

du sucre <strong>en</strong> gros, des pâtes (« el<strong>le</strong>s sont très bonnes, à un prix tout à<br />

La voiture<br />

fait compétitif »), des chips, des crackers au sel pour <strong>le</strong>s petits creux,<br />

Pour al<strong>le</strong>r faire ses courses, Françoise pr<strong>en</strong>d sa petite voiture, la se- de la sauce spaghetti végéta<strong>le</strong> bio (« pour <strong>le</strong>s occasions où je n’ai pas<br />

conde de la famil<strong>le</strong>, la première étant une camionnette. « Nous avons <strong>le</strong> temps de la faire moi-même »), du jus de pomme <strong>en</strong> bouteil<strong>le</strong>s de<br />

vécu dix ans avec un seul véhicu<strong>le</strong>, mais avec trois <strong>en</strong>fants, et des em- verre, des pâtés à tartiner (« chacun fait la veil<strong>le</strong> au soir ses tartines<br />

plois fort éloignés de notre domici<strong>le</strong> – je travail<strong>le</strong> dans une vil<strong>le</strong> voisine pour midi »), des œufs, un peu de charcuterie et de fromage puis ses<br />

et effectue des visites à domici<strong>le</strong> –, ça dev<strong>en</strong>ait impossib<strong>le</strong>. » Le coup<strong>le</strong> légumes (« de saison, et bio, pas bourrés de pesticides ! »). Une petite


gâterie aussi, comme du sirop d’érab<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> trouve horrib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

cher mais que sa fil<strong>le</strong> réclame depuis qu’el<strong>le</strong> a eu un cours sur <strong>le</strong> sujet.<br />

« J’ai essayé <strong>le</strong>s ga<strong>le</strong>ttes de riz ou <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s d’ici, mais el<strong>le</strong>s<br />

sont toujours dans l’armoire, <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s n’<strong>en</strong> veul<strong>en</strong>t pas. C’est pareil<br />

pour <strong>le</strong>s sauces, el<strong>le</strong>s ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à concurr<strong>en</strong>cer <strong>le</strong>s Devos-<br />

Lemm<strong>en</strong>s ! » En ce qui concerne l’eau, tout <strong>le</strong> <strong>monde</strong> boit cel<strong>le</strong> du<br />

robinet, mais Françoise achète de temps à autre une petite bouteil<strong>le</strong><br />

pour servir de gourde : « El<strong>le</strong>s sont <strong>en</strong> plastique mais très solides et<br />

peuv<strong>en</strong>t être réutilisées longtemps ! »<br />

Côté viande, <strong>le</strong>s Noirhomme <strong>en</strong> consomm<strong>en</strong>t assez peu, deux fois par<br />

semaine tout au plus. « Malheureusem<strong>en</strong>t, c’est souv<strong>en</strong>t de la viande<br />

hachée, car c’est ce que je trouve ici. Il faudrait commander, mais moi<br />

je pr<strong>en</strong>ds juste ce qu’il y a. Et puis la viande est tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t chère… »<br />

Le Temps des cerises ne v<strong>en</strong>d pas que de l’alim<strong>en</strong>taire. Françoise y<br />

trouve aussi certains produits de beauté, « des crèmes composées de<br />

produits naturels sans substituts de pétro<strong>le</strong>, etc., el<strong>le</strong>s sont très bi<strong>en</strong>.<br />

Mais ça ne fonctionne pas toujours : l’an dernier nous avons essayé<br />

la crème solaire, nous étions blancs avec des traînées brunes ! » Le<br />

magasin v<strong>en</strong>d éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vrac <strong>le</strong>s produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. Cette fois,<br />

c’est son flacon de gel douche qu’el<strong>le</strong> remplit.<br />

En tant que coopératrice, la famil<strong>le</strong> Noirhomme a droit à 4 % de<br />

ristourne, remise <strong>en</strong> début d’année. Une ristourne qui se montait à<br />

105 euros l’an dernier, sur 2 625 euros de dép<strong>en</strong>ses. « Il est évid<strong>en</strong>t<br />

que <strong>le</strong>s courses sont un gros poste dans notre budget. Si nous achetions<br />

tout <strong>en</strong> grande surface il diminuerait, mais c’est un choix. »<br />

habituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, el<strong>le</strong> veut un applicateur. La consommation va parfois<br />

se nicher dans <strong>le</strong>s détails…<br />

Les vêtem<strong>en</strong>ts<br />

« Là, c’est vraim<strong>en</strong>t un poste compliqué. Il faudrait tout al<strong>le</strong>r chercher<br />

chez Oxfam et <strong>en</strong> seconde main. » Et si <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s n’achèt<strong>en</strong>t pas de vêtem<strong>en</strong>ts<br />

de marque, el<strong>le</strong>s vont chez H&M. « Nous essayons d’utiliser<br />

<strong>le</strong> plus longtemps possib<strong>le</strong> nos affaires, nous regardons vraim<strong>en</strong>t dans<br />

nos armoires pour voir ce qu’el<strong>le</strong> conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t – pour ne pas acheter des<br />

choses inuti<strong>le</strong>s. Lorsqu’on achète un vêtem<strong>en</strong>t pour Lise, la plus jeune,<br />

il sera un peu amp<strong>le</strong> la première année, à la bonne tail<strong>le</strong> la seconde<br />

et un peu petit la troisième ! Lise récupère aussi des vêtem<strong>en</strong>ts de<br />

ses aînées, mais cel<strong>le</strong>s-ci chang<strong>en</strong>t beaucoup et vite, et comme el<strong>le</strong>s<br />

n’ont pas du tout <strong>le</strong> même gabarit el<strong>le</strong>s ne peuv<strong>en</strong>t pas se refi<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur<br />

affaires… »<br />

Les courses au supermarché<br />

L’énergie<br />

En acquérant une maison de vil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s Noirhomme voulai<strong>en</strong>t faire un<br />

choix raisonnab<strong>le</strong>. Un chauffage au gaz étant déjà installé, ils se sont<br />

cont<strong>en</strong>tés de remplacer la vieil<strong>le</strong> chaudière. « Mais nous contrôlons<br />

nos radiateurs : quand nous quittons la maison <strong>le</strong> chauffage se met à<br />

basse température, <strong>le</strong>s chambres ne sont pas chauffées, <strong>le</strong> soir nous<br />

coupons tout sauf dans <strong>le</strong>s pièces où nous serons <strong>le</strong> matin – sal<strong>le</strong> de<br />

bains, cuisine, hall. » Les toits ont été progressivem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> isolés.<br />

Lors de l’installation d’une deuxième sal<strong>le</strong> de bains pour <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s, la<br />

question du chauffe-eau solaire s’est posée : « L’investissem<strong>en</strong>t était<br />

Françoise ne passe <strong>en</strong> grande surface que deux fois par mois pour<br />

remplir son chariot. El<strong>le</strong> a choisi <strong>le</strong> Delhaize à cause de la prés<strong>en</strong>ce de<br />

nombreux produits bio. En règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> achète ces derniers ou,<br />

s’ils ne sont pas disponib<strong>le</strong>s, des produits de la marque du magasin.<br />

« Je suis certaine qu’une grande partie de mon caddie est pour <strong>le</strong>s<br />

fil<strong>le</strong>s. Ne fût-ce qu’avec <strong>le</strong>s collations… »<br />

A l’<strong>en</strong>trée, rayon vin – « nous avons essayé tout ce qui était bio, tout<br />

est bon ! » – el<strong>le</strong> pr<strong>en</strong>d un peu de cidre. Ensuite, rayon produits lai-<br />

important, et nécessitait d’effectuer à nouveau des travaux sur un<br />

toit qui v<strong>en</strong>ait d’être refait… Alors nous avons laissé tombé, explique<br />

Marc. Mais <strong>le</strong> gaz n’était pas possib<strong>le</strong> non plus, du coup c’est un boi<strong>le</strong>r<br />

é<strong>le</strong>ctrique, et notre facture a augm<strong>en</strong>té d’un tiers ! Notre é<strong>le</strong>ctricité<br />

est verte, d’accord, nous avons changé de fournisseur, mais tout de<br />

même… » La question n’est donc pas tout à fait tranchée.<br />

Laure de Hessel<strong>le</strong><br />

tiers : de la crème fraîche, divers yaourts, du lait demi-écrémé (« on<br />

n’<strong>en</strong> trouve pas au Temps des cerises »), un rou<strong>le</strong>au de pâte feuil<strong>le</strong>tée, L’achat :<br />

<strong>le</strong> tout bio. Pour <strong>le</strong>s boissons, c’est un peu exceptionnel aujourd’hui :<br />

Françoise a conservé un bon-cadeau (« C’est très rare, je <strong>le</strong>s oublie<br />

toujours et ça donne du travail inuti<strong>le</strong> aux v<strong>en</strong>deuses »), et sa plus<br />

<strong>en</strong>tre plaisir et consolation<br />

jeune fil<strong>le</strong> Lise est bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>tée par l’essai de la bouteil<strong>le</strong> d’Oasis qu’il<br />

Nous avons tous connu, un jour ou l’autre, ce mom<strong>en</strong>t de plaisir fort que procure <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> fait… d’ache-<br />

propose… Pour <strong>le</strong> reste, rayon boissons, pas de Coca par exemp<strong>le</strong><br />

ter. Après une longue semaine de stress, ce pénib<strong>le</strong> <strong>dossier</strong> <strong>en</strong>fin r<strong>en</strong>du, l’<strong>en</strong>vie devi<strong>en</strong>t pressante : pour<br />

(« J’aime pas ça », dit Lise), mais quelques « petits jus », même si<br />

vous récomp<strong>en</strong>ser de votre effort, vous méritez bi<strong>en</strong> de vous offrir un petit cadeau ! Un vêtem<strong>en</strong>t, un CD,<br />

Paul n’apprécie pas : « Il trouve que ce n’est que du sucre ! ».<br />

un bouquin, un outil de jardin, un vieux meub<strong>le</strong>, tout peut faire l’affaire. Ce qui compte, c’est que l’objet<br />

Françoise achète ici un peu de viande bio, tout <strong>en</strong> trouvant horrib<strong>le</strong>s<br />

ne vous soit pas « nécessaire » ou « uti<strong>le</strong> ». Le phénomène se reproduit plus ou moins souv<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> cas de<br />

<strong>le</strong>s emballages, avec barquette et film plastique. El<strong>le</strong> craque aussi pour<br />

stress chez <strong>le</strong>s uns, de petit coup de déprime chez <strong>le</strong>s autres, histoire de se faire plaisir.<br />

du jambon d’Aoste, sachant que sa fil<strong>le</strong> l’adore. Dans <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s pour<br />

« Acheter, comm<strong>en</strong>te Michel Lejoyeux, chef du service psychiatrique des hôpitaux Bichat et Perraypetit<br />

déjeuner, c’est pareil, <strong>le</strong>s Kellogg’s ou Nestlé étant nettem<strong>en</strong>t plus<br />

Vaucluse, professeur à la faculté de médecine de Paris VII (1), c’est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du acquérir un objet, mais<br />

au goût de ses fil<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s mueslis bio, « mais la condition – pas<br />

aussi de la puissance. Dans une société de consommation comme la nôtre, acheter c’est se prouver que<br />

toujours respectée – c’est qu’el<strong>le</strong>s se lav<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>ts après <strong>le</strong>s avoir<br />

l’on fait partie de cette communauté, c’est rassurant. C’est aussi un piège : car <strong>le</strong> vrai besoin est celui de la<br />

mangés ». Par contre, pour choisir un pot de choco à tartiner, Lise<br />

réassurance et non de l’objet réel. »<br />

hésite <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> bio de Delhaize et celui d’Oxfam. Le message et <strong>le</strong>s<br />

Il existe deux types d’objets : <strong>le</strong>s utilitaires, puis ceux qui recèl<strong>en</strong>t une promesse. Grâce à ces derniers,<br />

habitudes sembl<strong>en</strong>t transmis ! La fil<strong>le</strong>tte veut éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un paquet de<br />

nous allons changer de vie, c’est <strong>le</strong> ressort sur <strong>le</strong>quel joue bi<strong>en</strong> sûr la publicité. « Si je m’achète une nou-<br />

Prince Start, des biscuits pour petit déjeuner, mais Françoise refuse<br />

vel<strong>le</strong> veste alors que j’<strong>en</strong> ai p<strong>le</strong>in mon placard, continue <strong>le</strong> psychiatre, c’est parce que je suis convaincu que<br />

net : « Ces biscuits sont emballés par paquets de quatre, ce qui incite<br />

<strong>le</strong>s autres vont me regarder différemm<strong>en</strong>t lorsque je la porterai. Les achats sont souv<strong>en</strong>t associés à notre<br />

évidemm<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>s manger tous <strong>le</strong>s quatre, alors que c’est trop. »<br />

narcissisme, à l’image que <strong>le</strong>s autres ont de nous. » Du coup, plus nous allons mal, plus nous sommes<br />

Enfin, dernière étape, <strong>le</strong>s cosmétiques et produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. « Depuis<br />

souv<strong>en</strong>t victimes de « l’achat consolateur ».<br />

des années, Marc veut que j’abandonne mon assouplissant classique,<br />

« Mais un achat peut aussi nous permettre de nous projeter dans un futur meil<strong>le</strong>ur, d’ouvrir une f<strong>en</strong>être.<br />

mais il n’y a ri<strong>en</strong> à faire… Je mets des bou<strong>le</strong>s dans ma machine pour<br />

Comme beaucoup d’autres, je me suis par exemp<strong>le</strong> offert l’<strong>intégral</strong>e Mozart. Je ne l’écouterai sans doute<br />

assouplir <strong>le</strong> linge, mais à mon s<strong>en</strong>s ce n’est pas suffisant. J’achète<br />

jamais <strong>en</strong> <strong>en</strong>tier, mais ces CD m’offr<strong>en</strong>t un pot<strong>en</strong>tiel, <strong>le</strong> projet hypothétique de passer de bonnes soirées<br />

la même marque depuis des déc<strong>en</strong>nies, et je ne parvi<strong>en</strong>s pas à m’<strong>en</strong><br />

à écouter du Mozart. Ajoutez à cela la peur de manquer une bonne affaire – l’idée marketing de cette<br />

passer. » Françoise achète aussi un démaquillant pour <strong>le</strong>s yeux :<br />

« Nous avons essayé tout un temps de boycotter Nivea, mais c’est<br />

opération – et vous obt<strong>en</strong>ez un achat plaisir très réussi ! » L.d.H.<br />

très diffici<strong>le</strong>. Un produit pareil, au Temps des cerises, c’est 17 euros !<br />

(1) La fièvre des achats, Michel Lejoyeux et Jean Adès, Ed. Les Empêcheurs de p<strong>en</strong>ser <strong>en</strong> rond, 2002. Dernier ouvrage paru : Overdose d’info,<br />

Ce n’est pas possib<strong>le</strong>. » Un dernier achat, des tampons hygiéniques :<br />

l’une des fil<strong>le</strong>s refuse <strong>le</strong>s produits « de base » que Françoise pr<strong>en</strong>d<br />

guérir des névroses médiatiques, Michel Lejoyeux, Seuil, 2006.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006 XI<br />

Dossier Consommation durab<strong>le</strong>


Consomm’action<br />

La filia<strong>le</strong> gantoise du constructeur suédois de camions Volvo, la plus importante du groupe, a surpris tout <strong>le</strong> <strong>monde</strong> <strong>en</strong> étant<br />

la première grande <strong>en</strong>treprise belge à promettre de ne plus produire de CO 2 . Marc Seghers, directeur de l’infrastructure de<br />

Volvo Europa Trucks, a fixé la date limite à fin 2007.<br />

« Nous avons choisi de remplacer l’énergie dont nous avons besoin pour notre chauffage, à savoir <strong>le</strong> gaz naturel, par de la biomasse.<br />

En 2005, <strong>le</strong>s chaudières à gaz de notre <strong>en</strong>treprise rejetai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core 4 020 tonnes de CO 2 , ce qui correspond à la consommation<br />

d’<strong>en</strong>viron 1 100 famil<strong>le</strong>s. De plus, l’é<strong>le</strong>ctricité qui nous est fournie par E<strong>le</strong>ctrabel générait el<strong>le</strong> aussi une importante quantité de CO 2 :<br />

quelque 6 800 tonnes <strong>en</strong> 2005. En tout, Volvo Gand produisait donc près de 11 000 tonnes de CO 2 pour construire <strong>le</strong>s camions.<br />

Avec <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>s fonctionnant à partir de biomasse, <strong>le</strong>s émissions loca<strong>le</strong>s sont réduites à zéro. Une seu<strong>le</strong> chaudière est<br />

supprimée, une est conservée <strong>en</strong> guise de sauvegarde et une installation existante a été transformée pour pouvoir brû<strong>le</strong>r du biogaz.<br />

E<strong>le</strong>ctrabel pourra éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t construire sur notre terrain une nouvel<strong>le</strong> installation de chauffage qui fonctionnera à partir de granulés<br />

de bois, faits de sciure et de copeaux comprimés.<br />

L’énergie est pour nous une préoccupation de longue date. A côté de la qualité et de la sécurité, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t constitue une des<br />

va<strong>le</strong>urs ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s au sein du groupe. Entre 2001 et 2005, nous avons diminué la consommation d’énergie de 23 % à Gand, alors<br />

que la production augm<strong>en</strong>tait de 15 à 20 % au cours de la même période.<br />

60 % de notre consommation d’é<strong>le</strong>ctricité sont consacrés à l’éclairage. A Volvo Parts, l’éclairage fait l’objet d’une révision qui va nous<br />

permettre d’économiser 20 % d’é<strong>le</strong>ctricité. A Volvo Trucks, nous installons, dans la structure faîtière, des lanterneaux de 20 mètres sur<br />

5. Ce qui d’une part améliore <strong>le</strong> confort de notre personnel, et d’autre part nous permet de travail<strong>le</strong>r sans éclairage de 8 à 18 heures,<br />

de mai à septembre. La moitié de l’<strong>en</strong>treprise sera bi<strong>en</strong>tôt équipée de la sorte. Dès que <strong>le</strong>s lic<strong>en</strong>ces seront <strong>en</strong> ordre, E<strong>le</strong>ctrabel pourra<br />

éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t instal<strong>le</strong>r trois éoli<strong>en</strong>nes sur notre terrain. Cel<strong>le</strong>s-ci doiv<strong>en</strong>t couvrir 50 % de notre consommation. Pour <strong>le</strong>s 50 % restants,<br />

nous achèterons, toujours à E<strong>le</strong>ctrabel, de l’é<strong>le</strong>ctricité dotée d’un certificat vert. Ce qui ramènera à zéro nos émissions de CO 2 .<br />

Mais nous avons bel et bi<strong>en</strong> l’int<strong>en</strong>tion de faire baisser <strong>le</strong> chiffre de 50 % d’é<strong>le</strong>ctricité achetée. Outre <strong>le</strong>s éoli<strong>en</strong>nes, des tests de cellu<strong>le</strong>s<br />

solaires photovoltaïques sont <strong>en</strong> cours. Et nous avons lancé un projet visant à produire de l’eau chaude pour nos sanitaires grâce à<br />

des panneaux solaires thermiques.<br />

L’investissem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s turbines et dans <strong>le</strong>s installations de chauffage s’élève à <strong>en</strong>viron 10 millions d’euros. Il y a trois ans, nous<br />

p<strong>en</strong>sions que ceci ne serait bénéfique que sur <strong>le</strong> plan technico-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal, mais avec la montée <strong>en</strong> flèche constante du coût<br />

de l’énergie, nous y voyons maint<strong>en</strong>ant éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un projet r<strong>en</strong>tab<strong>le</strong>. J’estime que nous pouvons récupérer notre investissem<strong>en</strong>t<br />

d’ici cinq ans, peut-être même trois. Le fournisseur de nos radiateurs instal<strong>le</strong> par ail<strong>le</strong>urs beaucoup d’appareils dans l’horticulture.<br />

Apparemm<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s petites et moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises voi<strong>en</strong>t aussi <strong>le</strong> bénéfice à retirer de la biomasse. » Stefaan Anrys<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006<br />

XII<br />

D.R.<br />

Marc<br />

Objectif « zéro CO 2 » pour 2007<br />

Titof<br />

L’alternative jusqu’au bout des péda<strong>le</strong>s<br />

«J<br />

e suis un propagandiste de l’alternative », rigo<strong>le</strong> Titof. Dans <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> qu’il forme avec sa femme Dora, chacun joue son rô<strong>le</strong>. El<strong>le</strong><br />

développe l’idéologie. Lui porte <strong>le</strong> verbe haut. Ensemb<strong>le</strong>, ils réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une société qu’ils jug<strong>en</strong>t trop étriquée. Un boulot fou,<br />

qui ne laisse guère de temps pour un emploi rémunéré : la famil<strong>le</strong>, forte de cinq <strong>en</strong>fants, vit du chômage. « Nos rev<strong>en</strong>us ne nous<br />

empêch<strong>en</strong>t pas de faire des choix, poursuit-il. Nous mangeons bio et sans viande. Le tout est de diversifier correctem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s repas. Avec un petit<br />

moulin, nous broyons <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s, achetées <strong>en</strong> vrac à bon marché. Nous faisons notre pain, même si la moitié de la famil<strong>le</strong> n’<strong>en</strong> consomme pas.<br />

Nous avons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un petit appareil pour faire du lait végétal que nous sucrons à notre goût. »<br />

Consommer bio reste r<strong>en</strong>tab<strong>le</strong> même si c’est, avant tout, un choix de vie. « Les <strong>en</strong>fants ont <strong>le</strong>ur pédiatre, mais Dora et moi ne voyons jamais<br />

de médecin. A 37 ans, nous sommes rarem<strong>en</strong>t malades. » La viande ? « Ma femme ne l’aime pas, je m’y suis fait. J’ai un sommeil plus court<br />

depuis que j’y ai r<strong>en</strong>oncé. » Une aubaine, car dans l’appartem<strong>en</strong>t familial de Bruxel<strong>le</strong>s, composé d’une gigantesque pièce unique, il est<br />

diffici<strong>le</strong> de traîner au lit.<br />

Dora coud <strong>le</strong>s pantalons de la famil<strong>le</strong>. Le reste vi<strong>en</strong>t des magasins de seconde main. Ces comptes bi<strong>en</strong> serrés dégag<strong>en</strong>t un surplus pour<br />

<strong>le</strong>s dép<strong>en</strong>ses culturel<strong>le</strong>s. « Les <strong>en</strong>fants suiv<strong>en</strong>t des cours de danse et de chant. Je m’initie au cinéma d’animation. » Quant aux déplacem<strong>en</strong>ts,<br />

ils se font à vélo. Pour la santé et <strong>le</strong> plaisir. « Un cycliste fait corps avec son vélo, qui devi<strong>en</strong>t une prolongation de ses propres membres. »<br />

Propagandiste toujours. Jusqu’au bout de la péda<strong>le</strong>. J.-F.P.<br />

Vinc<strong>en</strong>t<br />

Du solaire pour la planète<br />

Vinc<strong>en</strong>t Courtejoie est un passionné de longue date.<br />

Dès <strong>le</strong>s années 70, « cheveux longs et retour à la<br />

nature », il découvre ce qu’on n’appel<strong>le</strong> pas <strong>en</strong>core<br />

l’écologie et devi<strong>en</strong>t un féru de l’énergie solaire. Grâce à<br />

un « Que sais-je ? », il brico<strong>le</strong> son premier capteur avec un<br />

vieux radiateur. « J’étais à l’époque garagiste, mais je voulais<br />

changer de métier. J’ai r<strong>en</strong>contré quelqu’un qui fabriquait<br />

des maisons solaires et je me suis lancé dans l’av<strong>en</strong>ture avec<br />

lui, <strong>en</strong> potassant comme un fou. » Mais alors que la crise du<br />

pétro<strong>le</strong> s’éloigne, <strong>le</strong>s cli<strong>en</strong>ts devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t rares. Aujourd’hui,<br />

heureusem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> solaire est à nouveau « dans l’air du<br />

temps ». « Les m<strong>en</strong>talités ont changé, <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t<br />

à réfléchir à l’énergie qu’ils consomm<strong>en</strong>t. Ceci dit, ce n’est<br />

que grâce aux subsides régionaux que <strong>le</strong> solaire trouve des<br />

cli<strong>en</strong>ts, très majoritairem<strong>en</strong>t ceux qui veul<strong>en</strong>t “faire quelque<br />

chose pour la planète”. Mais souv<strong>en</strong>t, s’ils désir<strong>en</strong>t instal<strong>le</strong>r<br />

un chauffe-eau solaire, ils n’ont par contre pas bi<strong>en</strong> isolé <strong>le</strong>ur<br />

toit ou règl<strong>en</strong>t mal <strong>le</strong>ur thermostat, etc. » Vinc<strong>en</strong>t Courtejoie<br />

se transforme alors <strong>en</strong> « bureau d’études » et conseil<strong>le</strong><br />

diverses améliorations.<br />

« Ce que j’aime dans ce métier, c’est de tout faire de A à Z,<br />

c’est d’ail<strong>le</strong>urs pour cela que je ne m’occupe que de petites<br />

infrastructures. J’installais du solaire avant même que des<br />

fournisseurs exist<strong>en</strong>t ! J’aime découvrir des choses nouvel<strong>le</strong>s,<br />

me docum<strong>en</strong>ter sans cesse. Ici, <strong>en</strong> plus, c’est uti<strong>le</strong> à la planète,<br />

ce qui est extrêmem<strong>en</strong>t important pour moi. Je refuse catégoriquem<strong>en</strong>t<br />

d’instal<strong>le</strong>r des choses qui produiront du gaspillage.<br />

Par contre, j’aime poser de petits gestes, comme placer une<br />

feuil<strong>le</strong> réfléchissante et isolante derrière <strong>le</strong>s radiateurs. Je<br />

trouve ça vraim<strong>en</strong>t uti<strong>le</strong>. » L.d.H<br />

Titof (à gauche) avec un ami. Cinéaste amateur,<br />

mais surtout photographe confirmé, Titof<br />

trouve éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des combines pour se<br />

procurer de la pellicu<strong>le</strong> à bon marché.<br />

D.R.<br />

D.R.


El<strong>le</strong> <strong>le</strong> dit el<strong>le</strong>-même : Kath<strong>le</strong><strong>en</strong> Steel, directrice généra<strong>le</strong> du marketing et<br />

de la communication chez Fortis Banque, est une fan des transports <strong>en</strong><br />

commun. Il y a vingt ans, el<strong>le</strong> a choisi de vivre <strong>en</strong> vil<strong>le</strong> pour ne pas dép<strong>en</strong>dre<br />

de la voiture. Aujourd’hui, el<strong>le</strong> habite tout près de la gare de Gand-Saint-Pierre.<br />

En fait, Kath<strong>le</strong><strong>en</strong> dispose bel et bi<strong>en</strong> d’un véhicu<strong>le</strong> de fonction, mais el<strong>le</strong> <strong>le</strong> laisse<br />

<strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t au garage. « Pour moi, disposer d’un chauffeur est tout à fait dépassé.<br />

J’aurais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pu refuser la voiture de fonction, mais alors je n’aurais<br />

pas eu de voiture du tout. En fait, je l’utilise peu, car je me déplace toujours à vélo <strong>en</strong><br />

vil<strong>le</strong>. Et, pour mon travail, je pr<strong>en</strong>ds toujours <strong>le</strong> train. Même si je dois al<strong>le</strong>r à Liège,<br />

à Courtrai ou à Anvers. Je paie par conséqu<strong>en</strong>t mes voyages <strong>en</strong> train de mes propres d<strong>en</strong>iers. Lorsque vous avez une<br />

voiture de fonction, l’<strong>en</strong>treprise paie vos déplacem<strong>en</strong>ts et votre parking, mais vous devez payer vous-même vos frais<br />

de train. Le système fiscal est par ail<strong>le</strong>urs très pervers <strong>en</strong> la matière. Je peux m’imaginer que de nombreux cadres chez<br />

Fortis sont prêts à pr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong> train... mais pas s’ils doiv<strong>en</strong>t payer eux-mêmes tous <strong>le</strong>s frais de déplacem<strong>en</strong>t, comme c’est<br />

<strong>le</strong> cas actuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Si vous avez une voiture de fonction, vous devez <strong>en</strong> fait l’utiliser, peu importe <strong>le</strong> coût. Ou alors vous<br />

la refusez et votre abonnem<strong>en</strong>t de train vous est remboursé. Comme il m’arrive d’avoir besoin d’une voiture, j’ai accepté<br />

<strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> de fonction... mais je paie <strong>le</strong> train.<br />

Il est bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>du d’une directrice généra<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> vi<strong>en</strong>ne avec son propre véhicu<strong>le</strong>, voire avec un chauffeur.<br />

Mais j’ai consciemm<strong>en</strong>t opté pour <strong>le</strong>s transports <strong>en</strong> commun. Si nécessaire, je trouve toujours bi<strong>en</strong> un chauffeur à la<br />

banque. Je fais un peu figure d’exception, mais il y <strong>en</strong> a d’autres. Nous formons un réseau informel, parce que nous nous<br />

r<strong>en</strong>controns régulièrem<strong>en</strong>t sur <strong>le</strong> quai ou dans <strong>le</strong> train. Je connais des banquiers qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> train sur la<br />

ligne Gand-Bruxel<strong>le</strong>s, parce que cela va plus vite. Je pr<strong>en</strong>ds éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> train parce que j’y appr<strong>en</strong>ds beaucoup. J’y vois<br />

nos cli<strong>en</strong>ts dans des conditions dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s mes collègues ne <strong>le</strong>s verront jamais. J’observe <strong>le</strong>s t<strong>en</strong>dances et <strong>le</strong>s évolutions.<br />

C’est dans la rue que l’on perçoit cela, pas au bureau et <strong>en</strong>core moins <strong>en</strong> voiture. Mes collègues dis<strong>en</strong>t alors “Voilà,<br />

Kath<strong>le</strong><strong>en</strong> a <strong>en</strong>core capté quelque chose dans <strong>le</strong> train”, mais quelques idées que j’ai lancées <strong>en</strong> marketing vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de<br />

mes voyages <strong>en</strong> train.<br />

Tant de préjugés circul<strong>en</strong>t sur <strong>le</strong>s transports <strong>en</strong> commun. Je suis rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> retard. Les trains sont à l’heure, du moins<br />

dans <strong>le</strong>s grandes vil<strong>le</strong>s. Les trains roul<strong>en</strong>t très tard aussi et, <strong>le</strong> matin, j’ai un train toutes <strong>le</strong>s cinq minutes pour Bruxel<strong>le</strong>s.<br />

C’est presque comme <strong>le</strong> tram. Et souv<strong>en</strong>t ce sont des trains à doub<strong>le</strong> étage : ils sont confortab<strong>le</strong>s, vous n’y avez pas froid,<br />

vous pouvez lire, vous n’êtes pas confronté aux embarras de la circulation, vous pouvez même déstresser. Si je reçois un<br />

coup de fil confid<strong>en</strong>tiel, je ne réponds pas ou alors je ne fais qu’écouter. Avec mon Blackberry (1), je peux <strong>en</strong>voyer des<br />

courriels depuis <strong>le</strong> train et la connexion ne se coupe pratiquem<strong>en</strong>t plus jamais. Je ne souhaiterais absolum<strong>en</strong>t pas me<br />

r<strong>en</strong>dre à Bruxel<strong>le</strong>s tous <strong>le</strong>s jours <strong>en</strong> voiture. Chaque matin, je suis à huit heures au bureau. Et lorsque je <strong>le</strong> quitte, je sais<br />

à la minute près à quel<strong>le</strong> heure je serai à la maison. Parfois, il m’arrive de r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> voiture avec un collègue, après une<br />

réunion. Ou alors, s’il m’est impossib<strong>le</strong> de r<strong>en</strong>trer chez moi, je dors à Bruxel<strong>le</strong>s. Je suis <strong>en</strong> effet une véritab<strong>le</strong> fan du train. »<br />

Stefaan Anrys<br />

(1) Système de courriel sans fil<br />

Kath<strong>le</strong><strong>en</strong>,<br />

directrice... et fan du train<br />

Ingrid<br />

suis une citadine, explique Ingrid Mul<strong>le</strong>r, chevil<strong>le</strong> ouvrière du Groupe d’achat commun (GAC) de Pierreuse, à<br />

Liège. Le GAC m’a permis de découvrir <strong>le</strong>s saisons, <strong>le</strong>s méthodes de conservation des alim<strong>en</strong>ts et, ce qui est <strong>le</strong> plus<br />

«Je<br />

nouveau pour moi, la réalité de l’agriculture. »<br />

L’idée d’organiser des coopératives d’achat est vieil<strong>le</strong> comme <strong>le</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts sociaux. Depuis une petite dizaine d’années,<br />

des citadins réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la formu<strong>le</strong> sous divers noms : « Groupes d’achat solidaire », « Groupes d’achat anticapitaliste »<br />

ou « Groupes d’achat commun ». On compte une vingtaine de ces groupes dans la partie francophone du pays. Et depuis<br />

un an, l’association Nature & Progrès, t<strong>en</strong>te de <strong>le</strong>s fédérer pour dynamiser l’agriculture paysanne (<strong>en</strong> opposition avec<br />

l’agriculture industriel<strong>le</strong>). En Flandre, <strong>le</strong>s groupem<strong>en</strong>ts d’achat locaux appelés voedselteams sont presque une c<strong>en</strong>taine<br />

et collabor<strong>en</strong>t beaucoup <strong>en</strong>tre eux pour négocier avec <strong>le</strong>urs fournisseurs.<br />

« Auparavant, je compostais des alim<strong>en</strong>ts dans mon frigo »,<br />

raconte Ingrid Mul<strong>le</strong>r, la chevil<strong>le</strong> ouvrière du Groupe d’achat<br />

A Pierreuse-Liège, où 15 à 20 commandes pass<strong>en</strong>t par <strong>le</strong> GAC, toutes <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires distribuées par <strong>le</strong> réseau<br />

commun (GAC) de Pierreuse, à Liège. El<strong>le</strong> utilise cette<br />

(fruits et légumes, pain, lait, yaourt, fromages...) provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de petites structures de production régiona<strong>le</strong>s, travaillant<br />

image drô<strong>le</strong> pour témoigner à quel point el<strong>le</strong> gérait mal sa<br />

<strong>en</strong> bio. Le fonctionnem<strong>en</strong>t du GAC est simp<strong>le</strong> : chacun des membres passe <strong>le</strong> lundi <strong>en</strong>tre 19 et 20 heures afin à la fois nourriture. Aujourd’hui, <strong>le</strong> bio, la fraîcheur, <strong>le</strong>s saisons, lui<br />

d’<strong>en</strong><strong>le</strong>ver sa commande et de réserver ses produits pour la semaine suivante. Un petit règ<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t d’ordre intérieur prévoit ont fait découvrir tout un <strong>monde</strong> : <strong>le</strong> li<strong>en</strong> « élém<strong>en</strong>terre »<br />

que chacun ti<strong>en</strong>t « la boutique » (éta<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s produits, s’occuper de la caisse) une fois par mois. A l’issue de la soirée, toutes <strong>en</strong>tre l’alim<strong>en</strong>tation et l’agriculture.<br />

<strong>le</strong>s commandes sont faxées aux producteurs. Une fois par mois éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, tous particip<strong>en</strong>t à une auberge espagno<strong>le</strong> (1),<br />

histoire de mieux se connaître, de faire <strong>le</strong> point et de r<strong>en</strong>contrer des producteurs.<br />

Et <strong>le</strong>s prix dans tous ça ? « Le principe est de demander une réduction de 10 % par rapport au prix de livraison dans <strong>le</strong>s magasins bio, explique Ingrid.<br />

Nous ajoutons 6 % à ce prix de base, pour couvrir <strong>le</strong>s frais de fonctionnem<strong>en</strong>t du GAC, comme <strong>le</strong>s transports ou l’impression de docum<strong>en</strong>ts. » Mais là<br />

n’est pas <strong>le</strong> plus important. Ce qui compte <strong>le</strong> plus pour <strong>le</strong>s « Gaceurs » (prononcer ga-queur), comme ils s’appell<strong>en</strong>t eux-mêmes, c’est la fraîcheur<br />

et la qualité des produits, ainsi que <strong>le</strong> contact avec <strong>le</strong>s producteurs. Au point que la caisse, alim<strong>en</strong>tée par <strong>le</strong>s fameux 6 %, peut aussi servir de <br />

fonds de solidarité avec eux.<br />

« Vous al<strong>le</strong>z rire, termine Ingrid, mais <strong>le</strong> GAC m’a r<strong>en</strong>du la terre accessib<strong>le</strong>, il m’a donné l’audace de faire un potager. Grâce au GAC, je ne cuisine plus de<br />

la même manière, j’ai appris à faire du pain... et même à traire. » Chouette GAC, <strong>en</strong> effet ! <br />

ingrid@barricade.be<br />

A.R.<br />

www.natpro.be<br />

(1) Repas pris <strong>en</strong> commun <strong>en</strong> partageant <strong>le</strong>s plats apportés par <strong>le</strong>s convives.<br />

www.voedselteams.be<br />

D.R.<br />

Le GAC, pour savoir d’où<br />

provi<strong>en</strong>t ce que l’on mange<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006 XIII<br />

D.R.<br />

Dossier Consommation durab<strong>le</strong>


Week-<strong>en</strong>d portes ouvertes de<br />

21 & 22 octobre 2006<br />

Lors de ce week-<strong>en</strong>d portes ouvertes, des dizaines d’<strong>en</strong>treprises et associations de votre<br />

région vous proposeront de consommer durab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t – et parfois même savoureusem<strong>en</strong>t !<br />

Bloquez dès à prés<strong>en</strong>t ces dates dans votre ag<strong>en</strong>da !<br />

Bruxel<strong>le</strong>s<br />

Salon du tourisme durab<strong>le</strong><br />

L’ASBL Tourisme Autrem<strong>en</strong>t promeut <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t<br />

d’un tourisme durab<strong>le</strong>, respectueux<br />

des populations loca<strong>le</strong>s et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

et qui <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre une répartition plus juste des<br />

bénéfices liés aux activités touristiques. Dans<br />

cette optique, el<strong>le</strong> organise sur <strong>le</strong> site de Tour<br />

& Taxis <strong>le</strong> premier salon international et interactif<br />

du tourisme durab<strong>le</strong>. V<strong>en</strong>ez découvrir<br />

comm<strong>en</strong>t vous faire du bi<strong>en</strong> tout <strong>en</strong> <strong>en</strong> faisant<br />

aux autres !<br />

Av<strong>en</strong>ue du Port, 86c – 1000 Bruxel<strong>le</strong>s<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 18 h<br />

(<strong>en</strong>trée : 8 , étudiants, s<strong>en</strong>iors et groupes de<br />

plus de 10 personnes : 5 )<br />

Tourisme-Autrem<strong>en</strong>t.be<br />

Triodos<br />

Visites guidées des bureaux, informations interactives<br />

et jeux de questions pour découvrir<br />

ce qu’est une banque durab<strong>le</strong>. Afin que votre<br />

épargne rapporte autant au <strong>monde</strong> dans <strong>le</strong>quel<br />

vous vivez qu’à votre portefeuil<strong>le</strong> !<br />

Rue Haute, 139/3 – 1000 Bruxel<strong>le</strong>s<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 14 à 17 h<br />

Triodos.be<br />

Oxfam Solidarité<br />

Un magasin de seconde main, mais aussi des<br />

ateliers de recyclage informatique, des voyages<br />

aux « Carrefours du Monde », ainsi que<br />

l’expo sur <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> avec des<br />

part<strong>en</strong>aires du Sud : de quoi un peu mieux découvrir<br />

ce qui se passe au bout du <strong>monde</strong>… et<br />

dans son propre quartier !<br />

Rue de la Colonne, 56 – 1080 Mol<strong>en</strong>beek<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 18 h<br />

OxfamSol.be<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006<br />

XIV<br />

WWF<br />

Faites connaissance avec <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t<br />

durab<strong>le</strong> au Nord comme au Sud, grâce à des<br />

stands interactifs. Vous vou<strong>le</strong>z <strong>en</strong> savoir plus<br />

sur la vie marine, calcu<strong>le</strong>r votre empreinte<br />

écologique, ou <strong>en</strong>core découvrir <strong>le</strong>s projets du<br />

Fonds mondial pour la nature (WWF) sur <strong>le</strong><br />

terrain ? Vous êtes tous bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us, petits et<br />

grands !<br />

Bou<strong>le</strong>vard E. Jacqmain, 90 – 1000 Bruxel<strong>le</strong>s<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 17 h<br />

WWF.be<br />

Namur<br />

PEFC<br />

Découvrez comm<strong>en</strong>t protéger nos forêts <strong>en</strong><br />

privilégiant <strong>le</strong> bois d’origine durab<strong>le</strong>, grâce au<br />

label PEFC. Une agréab<strong>le</strong> prom<strong>en</strong>ade guidée<br />

dans une forêt privée vous est proposée.<br />

Famil<strong>le</strong> Desclée.<br />

Les Quartiers, 7 – 5330 Sart-Bernard<br />

Dimanche 22 octobre à 10 et à 14 h<br />

PEFC.be<br />

VR & Tech<br />

Des spécialistes pour répondre à vos questions<br />

sur <strong>le</strong>s énergies r<strong>en</strong>ouvelab<strong>le</strong>s. Comm<strong>en</strong>t<br />

mieux vivre <strong>demain</strong> grâce à ce que la nature<br />

nous offre. Trucs et astuces <strong>en</strong> direct.<br />

Rue Trou du Sart, 5 – 5380 Fernelmont<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 16 h<br />

VRTech.be<br />

Nature & Progrès<br />

Après l’énergie, l’habitat : visite d’une<br />

construction à ossature <strong>en</strong> bois et murs de<br />

pail<strong>le</strong>. Pourquoi et comm<strong>en</strong>t ? A découvrir sur<br />

place !<br />

Rue de Dave, 520 – 5100 Namur<br />

Samedi 21 octobre de 8 h 30 à 15 h 30<br />

NatPro.be<br />

Fondation<br />

pour <strong>le</strong>s Générations Futures<br />

Derrière chaque produit artisanal qui se trouve<br />

sur <strong>le</strong>s prés<strong>en</strong>toirs de la boutique : une<br />

histoire, des vies… V<strong>en</strong>ez découvrir comm<strong>en</strong>t<br />

contribuer à un futur meil<strong>le</strong>ur <strong>en</strong> faisant ses<br />

achats !<br />

Rue Saint-Jean, 12 – 5000 Namur<br />

Samedi 21 octobre de 11 à 18 h<br />

FGF.be et Citiz<strong>en</strong>Dream.com<br />

Liège<br />

<br />

durab<strong>le</strong><br />

Diverses associations et <strong>en</strong>treprises de différ<strong>en</strong>ts<br />

secteurs s’associ<strong>en</strong>t pour vous inviter à<br />

<strong>le</strong>ur salon du développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>. Dans<br />

un site vert, à deux pas de la vil<strong>le</strong>, v<strong>en</strong>ez découvrir<br />

<strong>le</strong>s animations, confér<strong>en</strong>ces, échanges,<br />

jeux, balades à vélo, ou <strong>en</strong>core cuisine<br />

du terroir, sans oublier la visite de la c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong><br />

hydroé<strong>le</strong>ctrique de Merytherm.<br />

Prom<strong>en</strong>ade du Déversoir, 26 – 4130 Méry-Tilff<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10h à 18h<br />

EcoHom.be, Merytherm.be,<br />

Mocka.be/<strong>le</strong>coteau,<br />

Membres.Lycos.fr/pariasbl, etc.


la consommation durab<strong>le</strong><br />

<br />

me comp<strong>le</strong>t, ou téléphonez au 02 277 50 13. En att<strong>en</strong>dant, voici quelques suggestions<br />

d’escapades pour vous mettre l’eau à la bouche…<br />

ASBL Terre<br />

Que devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s vêtem<strong>en</strong>ts que vous<br />

donnez ? Serv<strong>en</strong>t-ils uniquem<strong>en</strong>t à habil<strong>le</strong>r<br />

d’autres personnes ? V<strong>en</strong>ez découvrir, au parc<br />

industriel des Hauts-Sarts, <strong>le</strong>s installations de<br />

tri, cel<strong>le</strong>s de fabrication des panneaux d’isolation,<br />

goûter <strong>le</strong>s produits de la ferme bio de<br />

la Strijk (Aubel), ou <strong>en</strong>core faire du shopping<br />

durab<strong>le</strong> dans la boutique… Il y <strong>en</strong> a pour tous<br />

<strong>le</strong>s goûts !<br />

4 e av<strong>en</strong>ue, 45 – 4040 Herstal<br />

Samedi 21 octobre de 10 à 17 h<br />

Terre.be et Strijk.be<br />

Cluster Eco-Construction<br />

Aux Hauts-Sarts éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, retrouvez sur un<br />

site unique différ<strong>en</strong>ts acteurs de l’écoconstruction.<br />

Matériaux écologiques, isolation acoustique,<br />

gestion énergétique, bioé<strong>le</strong>ctricité, puits<br />

canadi<strong>en</strong>s, mobilier écologique, etc. Un tour<br />

d’horizon passionnant, sans devoir courir aux<br />

quatre coins de la vil<strong>le</strong> !<br />

1 e av<strong>en</strong>ue, 25 – 4040 Herstal<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 18 h<br />

EcoConstruction.be, Acoustix.be,<br />

EtudesEtVie.be, Eco-Energie.be, Wool.be,<br />

NaturHome.net, PSO.be, etc.<br />

Le Monde des Possib<strong>le</strong>s<br />

Envo<strong>le</strong>z-vous vers des destinations méconnues<br />

avec <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs des guides : des femmes<br />

et des hommes qui tisseront, avec vous,<br />

<strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs de <strong>le</strong>urs expéri<strong>en</strong>ces diverses d’ici<br />

et d’ail<strong>le</strong>urs, à travers contes, chants, jeux et<br />

récits. Embarquez-vous pour l’ail<strong>le</strong>urs !<br />

Rue Thone, 5 – 4020 Liège (Bressoux)<br />

Samedi 21 octobre de 13 à 17 h<br />

LeMondeDesPossib<strong>le</strong>s.com<br />

De Char<strong>le</strong>roi à Tintigny<br />

Espace Environnem<strong>en</strong>t<br />

Découvrez tous <strong>le</strong>s trucs et astuces pour réduire<br />

la quantité de déchets que vous produisez.<br />

Compostage à domici<strong>le</strong>, eau 200 fois moins<br />

chère et autres idées d’« achats malins » : des<br />

petits gestes pour vivre mieux <strong>en</strong> participant,<br />

chacun à son échel<strong>le</strong>, à un <strong>monde</strong> meil<strong>le</strong>ur<br />

pour tous, aujourd’hui et <strong>demain</strong>.<br />

Rue de Montigny, 29 – 6000 Char<strong>le</strong>roi<br />

Samedi 21 octobre de 14 à 18 h<br />

Espace-Environnem<strong>en</strong>t.be<br />

<br />

Joindre l’uti<strong>le</strong> à l’agréab<strong>le</strong> <strong>en</strong> faisant la fête : <strong>le</strong><br />

bal folk de Léglise, au profit d’une ONG pour<br />

réfugiés (ADPM.be), avec restauration bio<br />

et équitab<strong>le</strong> assurée par la boulangerie L’Epi<br />

Doré. Les initiatives pour un futur plus respirab<strong>le</strong><br />

et plus juste mérit<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> une fête !<br />

Rue des Anci<strong>en</strong>s Combattants, 44 – 6860 Léglise<br />

Samedi 21 octobre à 20 h et dimanche 22 octobre à 6 h<br />

Lepidore.be<br />

Passeport sans Frontières<br />

V<strong>en</strong>ez découvrir des ateliers créatifs, r<strong>en</strong>contrer<br />

de nombreux acteurs locaux (producteurs<br />

du terroir, spécialistes du jardinage écologique,<br />

experts <strong>en</strong> traitem<strong>en</strong>t de l’eau...), ou <strong>en</strong>core<br />

assister à une confér<strong>en</strong>ce ou à la remise<br />

du prix des éco<strong>le</strong>s…<br />

Rue des Saucettes, 90 – 6730 Tintigny<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 17 h<br />

De Mons à Mouscron<br />

Comité des Collines<br />

Une ASBL de pédagogie du développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong><br />

pour animer des débats sur la consommation<br />

avec différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires. L’occasion<br />

de découvrir de quoi il s’agit, derrière des mots<br />

de plus <strong>en</strong> plus <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus mais <strong>en</strong>core souv<strong>en</strong>t<br />

flous. Et aussi l’occasion de participer !<br />

7800 Ath (lieu et heures à déterminer)<br />

Samedi 21 octobre et dimanche 22 octobre<br />

CDCH.be ou 068 44 50 99<br />

<br />

Comm<strong>en</strong>t concilier à la fois des intérêts sociaux,<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et économiques ?<br />

Un exemp<strong>le</strong> concret avec Droit et Devoir, une<br />

<strong>en</strong>treprise de formation par <strong>le</strong> travail (EFT)<br />

dans <strong>le</strong> secteur du reconditionnem<strong>en</strong>t des ordinateurs.<br />

Toutes <strong>le</strong>s idées sont bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues !<br />

Rue du Fish Club, 6 – 7000 Mons<br />

Samedi 21 octobre de 10 à 14 h<br />

DroitEtDevoir.com<br />

ELEA<br />

Une association active dans la promotion de la<br />

construction durab<strong>le</strong> et l’utilisation des énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelab<strong>le</strong>s, à votre disposition pour<br />

explorer <strong>le</strong>s secteurs de la production individuel<strong>le</strong><br />

d’énergie et de l’agriculture bio, autour<br />

d’animations et de dégustations. Un moy<strong>en</strong><br />

bi<strong>en</strong> plaisant pour s’informer ou découvrir de<br />

nouveaux horizons !<br />

Rue de la Rousse<strong>le</strong>rie, 101 – 7712 Herseaux<br />

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 16 h<br />

LaNatureMaMaison.be<br />

Ce Week-<strong>en</strong>d portes ouvertes est une initiative de la secrétaire d’Etat au Développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> et à l’Economie socia<strong>le</strong>.<br />

[imagine 57] septembre & octobre 2006 XV<br />

Dossier Consommation durab<strong>le</strong>


Les amis de la planète ne sont plus<br />

ce qu’ils étai<strong>en</strong>t<br />

Si, autrefois, changer <strong>le</strong> <strong>monde</strong> était un job à p<strong>le</strong>in temps, allant de pair avec<br />

un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sans bornes, <strong>le</strong>s cheveux longs et l’habi<strong>le</strong>té à manier <strong>le</strong> portevoix,<br />

il est possib<strong>le</strong> aujourd’hui de participer à l’amélioration du <strong>monde</strong> <strong>en</strong><br />

faisant vos courses.<br />

Au cours du week-<strong>en</strong>d portes-ouvertes des 21 et 22 octobre, des dizaines<br />

d’<strong>en</strong>treprises et organisations de votre région vous proposeront de consommer<br />

durab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, et pourquoi pas savoureusem<strong>en</strong>t par la même occasion.<br />

En faisant vos achats, il n’est pas diffici<strong>le</strong> de t<strong>en</strong>ir compte du commerce<br />

équitab<strong>le</strong>, des conditions de travail, de bi<strong>en</strong>-être animal, de respect de<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, de droits de l’homme,…<br />

Pr<strong>en</strong>ez dès à prés<strong>en</strong>t note du week-<strong>en</strong>d portes-ouvertes consommation<br />

durab<strong>le</strong> dans votre ag<strong>en</strong>da !<br />

Plus d’informations ? Visitez <strong>le</strong> site www.l-achat-malin.be/portesouvertes,<br />

vous y trouverez <strong>le</strong> programme comp<strong>le</strong>t, et r<strong>en</strong>dez-vous <strong>le</strong>s 21 et 22 octobre<br />

dans une des organisations participantes près de chez vous.<br />

L’Achat Malin et <strong>le</strong> Week-<strong>en</strong>d Portes Ouvertes sont des initiatives de la Secrétaire d’Etat au Développem<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong> et à l’Economie socia<strong>le</strong>.

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