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Programme du concert La joie dans la musique baroque

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Scène de <strong>musique</strong> <strong>dans</strong> un intérieur, par Johannes Voorhout (1674).<br />

Détail - Dietrich Buxtehude, jouant de <strong>la</strong> viole de gambe (à gauche), côtoie Reinken.<br />

Couv. Agnolo Bronzino (1503-1572), détail Vénus et Cupidon, huile sur bois, 146 x 116<br />

cm, vers 1544-1545. Londres, National Gallery.


LA JOIE DANS LA MUSIQUE BAROQUE<br />

Dietrich BUXTEHUDE (1637-1707)<br />

Johann Sebastian BACH (1685-1750)<br />

Georg Philipp TELEMANN (1681-1767)<br />

30 janvier 2010 / 20h30 - église évangélique allemande<br />

31 janvier 2010 / 16h - basilique Sainte-Clotilde<br />

4 février 2010 / 21h - ancienne église N-D de Grâce de Passy<br />

3


4<br />

ÉDITORIAL<br />

Le <strong>concert</strong> de ce soir rassemble trois œuvres <strong>dans</strong> lesquelles <strong>la</strong> <strong>joie</strong><br />

tient une p<strong>la</strong>ce fondamentale.<br />

<strong>La</strong> <strong>joie</strong>. Selon les époques, les contextes, les systèmes de pensées,<br />

ce mot revêt des significations bien différentes.<br />

Aujourd’hui, si les émissions de télévision font de plus en plus<br />

appel à l’humour et à <strong>la</strong> fantaisie, si l’on p<strong>la</strong>isante sur tous les sujets, si l’on<br />

aime à rire de toutes les questions, même des plus sérieuses, l’apparente<br />

<strong>joie</strong> que toute cette agitation procure reste bien éloignée de <strong>la</strong> <strong>joie</strong> que<br />

veulent nous faire partager Bach, Buxtehude et Telemann <strong>dans</strong> les œuvres<br />

que nous allons entendre.<br />

Pour ces trois musiciens, comme pour leurs contemporains, <strong>la</strong><br />

<strong>musique</strong> sacrée doit être baignée de <strong>joie</strong>, une <strong>joie</strong> profonde et inaltérable<br />

qui provient de <strong>la</strong> Foi.<br />

A l’époque <strong>baroque</strong>, <strong>la</strong> société est chrétienne, elle considère <strong>la</strong><br />

mort comme un passage vers <strong>la</strong> vie éternelle. Elle ne cherche pas à <strong>la</strong><br />

cacher, n’agit pas comme si elle n’existait pas. Dans leur immense majorité<br />

les hommes croient à l’Incarnation, à <strong>la</strong> Résurrection et à <strong>la</strong> Rédemption.<br />

C’est ce<strong>la</strong> qui, en donnant son sens à leur vie et à l’Histoire, leur procure<br />

<strong>la</strong> <strong>joie</strong>, ce sentiment exaltant et profond mais aussi serein et confiant qui<br />

illumine tout l’être.<br />

Et les luthériens de Leipzig, Hambourg ou Lübeck reprennent à<br />

leur compte cette pensée de leur réformateur : « Dieu n’aime pas les esprits<br />

tristes. Il n’a pas envoyé son Fils pour nous rendre mé<strong>la</strong>ncoliques mais<br />

pour nous rendre joyeux. Là où règne cette <strong>joie</strong> de l’esprit, le cœur est tout<br />

pénétré par <strong>la</strong> foi en Jésus-Christ. »<br />

Jean-Philippe Sarcos


PROGRAMME<br />

1 ère partie<br />

Buxtehude Cantate « Der Herr ist mit mir » Bux 15 (7’)<br />

Bach Cantate « Wachet auf, ruft uns die Stimme » BWV 140 (25’)<br />

2 de partie<br />

Telemann Oratorio Kapitänsmusik 1730<br />

« Jauchze, jubilier und singe » TWVV 15:5 (38’)<br />

Buxtehude<br />

(1637-1707)<br />

Bach<br />

(1685-1750)<br />

Telemann<br />

(1681-1767)<br />

5


6<br />

DISTRIBUTION<br />

HASNAA BENNANI<br />

soprano<br />

CHARLOTTE MERCIER<br />

mezzo-soprano<br />

MATHIAS VIDAL<br />

ténor<br />

SÉBASTIEN LEMOINE<br />

baryton<br />

Présentation ALEXANDRE DRATWICKI<br />

Conseiller linguistique PASCAL ROZAT<br />

Violon Solo JEAN-PIERRE LACOUR<br />

Assistant musical SIMON-PIERRE BESTION DE CAMBOULAS<br />

Choeur et Orchestre LE PALAIS ROYAL<br />

Direction musicale JEAN-PHILIPPE SARCOS


SOMMAIRE<br />

Éditorial ...... 4<br />

<strong>Programme</strong> ...... 5<br />

Distribution ...... 6<br />

<strong>La</strong> <strong>joie</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> peinture <strong>baroque</strong> ...... 8<br />

Le <strong>baroque</strong> et le sacré ...... 11<br />

Dietrich Buxtehude ...... 13<br />

Texte et tra<strong>du</strong>ction ...... 13<br />

Commentaire ...... 14<br />

L’orchestre de Buxtehude ...... 15<br />

Biographie ...... 18<br />

Johann Sebastian Bach ...... 20<br />

Texte et tra<strong>du</strong>ction ...... 20<br />

L’Extase de Sainte Thérèse ...... 25<br />

Commentaire ...... 26<br />

Biographie ...... 28<br />

Georg Philipp Telemann ...... 30<br />

Texte et tra<strong>du</strong>ction ...... 30<br />

Commentaire ...... 43<br />

Biographie ...... 48<br />

Jean-Philippe Sarcos ...... 50<br />

Simon-Pierre Bestion de Cambou<strong>la</strong>s ...... 52<br />

Les solistes ...... 54<br />

Alexandre Drawicki ...... 65<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal ...... 66<br />

Composition de l’Orchestre ...... 69<br />

Composition de l’Ensemble Vocal ...... 70<br />

Les églises ...... 71<br />

Remerciements ...... 76<br />

Mécénat et Partenariat ...... 77<br />

7


8<br />

LA JOIE DANS LA PEINTURE BAROQUE<br />

Pour mieux comprendre l’état d’esprit d’un contemporain de<br />

Bach, Telemann et Buxtehude, à l’évocation <strong>du</strong> mot <strong>joie</strong>, quel meilleur<br />

moyen que de se référer au <strong>baroque</strong> <strong>dans</strong> ses arts visuels ?<br />

Comme <strong>la</strong> <strong>musique</strong>, tous les arts <strong>baroque</strong>s sont assujettis aux lois de<br />

<strong>la</strong> rhétorique, qui permet d’émouvoir et de convaincre. Comme les<br />

compositeurs avec le <strong>la</strong>ngage musical, les peintres et sculpteurs utilisent<br />

une gamme corporelle, solfège précis de positions, de regards, de gestes,<br />

tra<strong>du</strong>isant les passions de l’âme. <strong>La</strong>rgement analysée et utilisée désormais<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> restitution des compositions <strong>baroque</strong>s, à commencer évidemment<br />

par <strong>la</strong> scène, cette encyclopédie visuelle des émotions, ce « Pays d’Eloquence<br />

Muette » 1 nous parle aussi de <strong>la</strong> <strong>joie</strong>. Et si tout le corps et sa posture<br />

participent à son expression, c’est au visage et aux physionomies que nous<br />

nous limiterons ici volontairement. « Il n’y a sorte de mouvement et de<br />

passion qu’il n’exprime » 2 , par le port de tête, les yeux, les expressions.<br />

L’observation de <strong>La</strong> Joie et Le<br />

Ris <strong>dans</strong> L’Expression particulière<br />

des passions de Charles Le Brun<br />

(1619-1690) (images ci-contre)<br />

est une illustration saisissante de<br />

ce qui constitue <strong>la</strong> <strong>joie</strong> <strong>baroque</strong>.<br />

Elle est faite de sérénité, de<br />

douceur, de regard droit et franc,<br />

de secret contentement et de<br />

lumière <strong>dans</strong> le regard. Nul désir,<br />

nulle jalousie, nulle méchanceté.<br />

A l’opposé d’un ris qui déforme<br />

les traits par ses excès et un regard<br />

oblique, au point que l’on se<br />

demande s’il ne se fait point aux<br />

dépens de quelqu’un.


figure 1<br />

Des yeux mi-clos aux boucles cascadantes,<br />

le second (figure 2) un Enfant de <strong>la</strong> Sainte<br />

Famille dit c<strong>la</strong>irement que le sourire est le<br />

reflet de l’âme joyeuse.<br />

Différence que l’on ressent encore<br />

entre Le Rire et Le Sourire vus par<br />

Achille Le Mire (figure 1 et figure 2). Le<br />

premier (figure 1) ne vous inspire guère<br />

confiance ? C’est un projet de peinture<br />

de satyre vénéneux ...<br />

figure 2<br />

<strong>La</strong> p<strong>la</strong>nche de dessins de Johannes Jelgerhuis (1770-1836) (image<br />

page suivante) complète utilement par le corps les expressions <strong>du</strong> visage.<br />

Outre les gestes de gratitude, d’accueil, expressions de contentement,<br />

de ravissement, les indispensables coins de bouche ascendants et têtes<br />

penchées vers le coeur, on notera l’essentiel : le regard tourné vers le ciel.<br />

<strong>La</strong> <strong>joie</strong> <strong>baroque</strong> n’est ni humour, ni ironie ; elle n’est pas effervescence<br />

stérile, ou substitut à <strong>la</strong> mé<strong>la</strong>ncolie. Elle ne s’exerce pas par défaut, ou<br />

aux dépens de l’autre. Elle est certitude nourrie de <strong>la</strong> Foi, qui irrigue les<br />

moindres détours <strong>du</strong> quotidien.<br />

Sophie Roughol<br />

9


10<br />

n°1) Exprime le contentement, détail <strong>du</strong> n°1, d’après les règles de Le Brun : tête penchée<br />

vers le coeur, sourcils tirés avec douceur, yeux tournés vers le ciel, <strong>la</strong> bouche un peu<br />

ouverte avec les coins de <strong>la</strong> bouche remontés.<br />

n°2) <strong>La</strong> <strong>joie</strong><br />

n°3) <strong>La</strong> gratitude envers le ciel<br />

n°4) Le ravissement qui peut amener à <strong>la</strong> <strong>joie</strong><br />

n°5) « Viens <strong>dans</strong> mes bras » (« Kommt in mijne armen »)<br />

1 Nicole Rouillé in « Peindre et dire les passions – <strong>la</strong> gestuelle <strong>baroque</strong> aux XVII e et XVIII e siècles » Ed. A<strong>la</strong>in<br />

Piazzo<strong>la</strong>, 2006, livre qui a inspiré ces quelques lignes.<br />

2 Charles Rollin, in op. cit.


LE BAROQUE ET LE SACRÉ<br />

Dans Vous avez dit <strong>baroque</strong> ? (Ed. Acte Sud), Philipppe Beaussant,<br />

de l’Académie Française, révèle à ses lecteurs des notions esthétiques et<br />

historiques permettant de mieux comprendre et apprécier <strong>la</strong> <strong>musique</strong><br />

<strong>baroque</strong>. Avec finesse et érudition, il rep<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> <strong>musique</strong> <strong>dans</strong> son contexte,<br />

redessine les perspectives brouillées par les siècles, nous donne les clefs qui<br />

manquaient et l’essentiel apparait.<br />

Voici quelques réflexions extraites de ce livre fondamental qui<br />

nous aideront à pénétrer <strong>dans</strong> l’univers de Bach, Buxtehude et Telemann.<br />

« Le mouvement le plus naturel <strong>du</strong> <strong>baroque</strong>, c’est <strong>la</strong> sé<strong>du</strong>ction.<br />

Le <strong>baroque</strong> n’a que faire de convaincre : il veut attirer, charmer,<br />

circonvenir puis émouvoir puis subjuguer. Cette émotivité à fleur de peau<br />

qui le caractérise, il ne <strong>la</strong> ressent pas seulement <strong>dans</strong> le domaine des passions<br />

humaines ; <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec le divin passe pour lui par les mêmes chemins. <strong>La</strong><br />

Transverbération de Sainte-Thérèse <strong>du</strong> Bernin nous peint l’émotion sacrée<br />

portée jusqu’à ses dernières limites, jusqu’à <strong>la</strong> pâmoison, jusqu’à l’extase.<br />

« Nous connaissons <strong>la</strong> vérité non seulement par <strong>la</strong> raison mais par le<br />

cœur ». « Le cœur a ses raisons que <strong>la</strong> raison ne connaît pas ». Pascal<br />

Le chemin <strong>du</strong> divin amour passe pour Pascal par <strong>la</strong> voie de <strong>la</strong> sensibilité, voire<br />

celle de <strong>la</strong> sensualité, et par celle de l’imagination.<br />

âmes.<br />

Le <strong>baroque</strong> utilise l’émotivité comme une arme pour <strong>la</strong> conquête des<br />

L’art <strong>baroque</strong> croit à <strong>la</strong> chair, il en connaît tous les délices : il ne les<br />

fustige pas, il les convertit…<br />

Le <strong>baroque</strong> veut nous con<strong>du</strong>ire par les sens au-delà des sens, nous faire<br />

adhérer à des vérités graves par des images riantes.<br />

11


12<br />

A l’époque <strong>baroque</strong>, tout ce qui est bon pour transcrire <strong>la</strong> palpitation<br />

de l’amour profane, jusque <strong>dans</strong> sa sensualité <strong>la</strong> plus trouble, est aussi bon<br />

pour tra<strong>du</strong>ire l’amour sacré, et même pour le susciter.<br />

Cette volontaire confusion des genres congénitale au <strong>baroque</strong> a<br />

profondément choqué le sentiment religieux de l’époque romantique qui<br />

demandait une rupture entre le profane et le sacré.<br />

Monterverdi pouvait facilement transformer <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte d’une amante<br />

dé<strong>la</strong>issée en <strong>la</strong>mentation de <strong>la</strong> Vierge au pied de <strong>la</strong> Croix.<br />

<strong>La</strong> <strong>musique</strong> de Bach, celle de Couperin, comme celle de Carissimi<br />

sont incompréhensibles sans cette absolue prééminence de l’émotivité sur <strong>la</strong><br />

forme pure de l’œuvre d’art. »


D. BUXTEHUDE<br />

Cantate « Der Herr ist mit mir » Bux WV 15<br />

composée sur le texte des 6 e et 7 e versets <strong>du</strong> psaume 118 (117)<br />

6- Der Herr ist mit mir,<br />

Darum fürchte ich mich nicht,<br />

was können mir Menschen tun ?<br />

7- Der Herr ist mit mir,<br />

mir zu helfen,<br />

Und ich will meine Lust sehen an<br />

meinen Feinden.<br />

6- Le Seigneur est avec moi,<br />

C’est pourquoi je ne crains rien,<br />

que peuvent me faire les hommes ?<br />

7- Le Seigneur est avec moi,<br />

avec moi pour m’aider,<br />

Et je me réjouis à <strong>la</strong> vue de<br />

mes ennemis.<br />

A l’époque <strong>baroque</strong> ces versets ont été souvent mis en <strong>musique</strong> en France sur<br />

leur texte <strong>la</strong>tin :<br />

6- Dominus mihi adjudor,<br />

Non timebo quid faciat mihi homo.<br />

7- Dominus mihi adjutor,<br />

Et ego despiciam inimicos meos.<br />

Vue de Lübeck en 1641 depuis <strong>la</strong> rive ouest de <strong>la</strong> Trave (gravure de<br />

Matthaüs Merian). On voit au centre les flèches de Sainte-Marie : <strong>la</strong><br />

Marienkirche où Buxtehude était organiste.<br />

13


14<br />

Psaume 118 (117)<br />

117 numérotation des livres catholiques<br />

118 numérotation des livres protestants<br />

<strong>La</strong> cantate de Buxtehude Der Herr ist mit mir, est écrite sur les sixième et<br />

septième versets <strong>du</strong> psaume 118 (117).<br />

En raison de son utilisation pendant le temps liturgique de <strong>la</strong> Résurrection<br />

(Pâques), ce psaume est appelé le Psaume pascal. C’est un texte de<br />

confiance absolue et de louange : <strong>la</strong> force de Dieu pallie celle de l’homme<br />

et le fait triompher de l’adversité, par sa seule Présence.<br />

« L’Église y puise les mots tout simple qui portent sa <strong>joie</strong> et qu’elle répète<br />

à satiété à travers <strong>la</strong> liturgie <strong>du</strong> dimanche et de <strong>la</strong> semaine de Pâques.<br />

C’est un cri d’allégresse : les épreuves, les malveil<strong>la</strong>nces, <strong>la</strong> mort n’y sont<br />

évoquées que pour fournir à <strong>la</strong> <strong>joie</strong> et à <strong>la</strong> reconnaissance un tremplin »<br />

Cardinal Garrone (Archevêque de Toulouse), 1963.<br />

Dans son commentaire de ce psaume, Saint Augustin dit<br />

aussi : « De quelque nature qu’il me vienne des ennemis, soit des<br />

hommes méchants, soit des esprits de malice, appuyé sur le Seigneur, je<br />

les mépriserai et nous confessons notre Dieu en chantant l’Alleluia en son<br />

honneur ».<br />

Dans cette courte pièce se succèdent trois mouvements :<br />

Sinfonia, Allegro, et un Alleluia en forme de chaconne. Cette chaconne<br />

allie de façon originale et efficace le moule formel ancien, c’est-à-dire un<br />

motif de basse de 2 mesures répété pendant tout le morceau de façon<br />

identique, aux effets dynamiques et enivrants sur les A <strong>du</strong> mot Alleluia.


Quel chœur et quel orchestre pour faire revivre <strong>la</strong><br />

<strong>musique</strong> de Buxtehude ?<br />

Le nombre d’interprètes (chanteurs et instrumentistes) est<br />

important quand on cherche à se rapprocher le plus fidèlement possible<br />

des sonorités et des effets que le compositeur souhaitait entendre et faire<br />

ressentir à ses auditeurs.<br />

Pour <strong>la</strong> <strong>musique</strong> de Buxtehude, il nous reste de nombreux<br />

documents sur les instruments et les chanteurs employés à Lübeck à son<br />

époque.<br />

Tout d’abord, vu l’immensité de <strong>la</strong> Marienkirche, les chanteurs,<br />

qui à l’époque provenaient de <strong>la</strong> Katharinenschule, étaient environ une<br />

trentaine, comme les chanteurs <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is royal ce soir.<br />

Pour les instrumentistes, Buxtehude a <strong>la</strong>issé sur ses partitions des<br />

indications qui nous prouvent qu’il appréciait les effectifs importants.<br />

Sinfonia al unisono à 25 violin, con 3 vel più violinis e violon, à 9 vel piu…<br />

Nous avons donc choisi de faire jouer 7 violons et d’adjoindre à l’orchestre,<br />

en plus <strong>du</strong> violoncelle <strong>baroque</strong>, une viole de gambe et un basson <strong>baroque</strong><br />

qui étaient, à Lübeck, utilisés avec les autres instruments <strong>du</strong> continuo.<br />

En ce qui concerne les instruments de 16 pieds, c’est-à-dire de<br />

gros instruments sonnant à l’octave inférieure des violoncelles (comme<br />

<strong>la</strong> contrebasse <strong>dans</strong> l’orchestre moderne), nous savons que Buxtehude les<br />

affectionnait particulièrement : il fit acheter pour son orchestre une régale<br />

en 16 pieds en 1678, une bombarde basse en 1685 (indiquée notamment<br />

pour son Benedicam Dominum).<br />

En outre il jouait à <strong>la</strong> Marienkirche sur un orgue exceptionnel<br />

pour l’époque, comprenant 52 jeux dont trois de 16 pieds sur le c<strong>la</strong>vier de<br />

grand orgue, deux de 16 pieds sur le c<strong>la</strong>vier de positif et un grandiose 32<br />

pieds au pédalier.<br />

15


16<br />

Nous utilisons donc aussi, un gros violone de 16 pieds pour<br />

donner à l’orchestre cette profondeur que Buxtehude recherchait et qui est<br />

nécessaire <strong>dans</strong> une grande acoustique où les sonorités graves s’évaporent<br />

rapidement.<br />

Jean-Philippe Sarcos<br />

L’éblouissant orgue de Sainte-Marie d’Elseneur, dont Dietrich<br />

Buxtehude fut le titu<strong>la</strong>ire entre 1660 et 1668.


<strong>La</strong> viole de gambe<br />

<strong>La</strong> viole de gambe (qui veut dire <strong>la</strong> viole de jambe) est un instrument<br />

de <strong>musique</strong> à cordes et à frettes joué à l’aide d’un archet. Le terme<br />

italien vio<strong>la</strong> da gamba le distingue de <strong>la</strong> vio<strong>la</strong> da braccio (viole qu’on pose<br />

sur le bras) par <strong>la</strong> différence de <strong>la</strong> tenue de l’intrument. <strong>La</strong> basse de viole<br />

est tenue entre les jambes, d’où son nom, et l’archet est également tenu de<br />

façon différente. Il existe 7 tailles de viole de gambe.<br />

Contrairement à une idée communément répan<strong>du</strong>e, les deux familles,<br />

celle <strong>du</strong> violon (qui comprend l’alto, le violoncelle et <strong>la</strong> contrebasse)<br />

et celle de <strong>la</strong> viole, n’ont aucune re<strong>la</strong>tions entre elles : <strong>la</strong> viole de<br />

gambe n’est pas l’ancêtre <strong>du</strong> violon. Ces deux familles d’instruments sont<br />

apparues presque simultanément, mais <strong>dans</strong> différentes parties de l’Europe<br />

au XV e siècle.<br />

A <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> XVIII e siècle, <strong>la</strong> viole de gambe est tombée en désuétude.<br />

Elle a, en effet, été supp<strong>la</strong>ntée par le violoncelle, étant jugée trop<br />

aristocratique à l’époque. Depuis <strong>la</strong> redécouverte de <strong>la</strong> <strong>musique</strong> <strong>baroque</strong><br />

ou <strong>du</strong> moins <strong>la</strong> découverte de sa spécificité en tant que telle <strong>dans</strong> le derniers<br />

tiers <strong>du</strong> XX e siècle, <strong>la</strong> viole a cependant été remise au goût <strong>du</strong> jour.<br />

Cf. page 81, Mme Henriette jouant de <strong>la</strong> basse de viole.<br />

17


18<br />

Dietrich Buxtehude (c. 1637-1707)<br />

Portrait <strong>du</strong> jeune Buxtehude<br />

Premier mystère d’une biographie pleine<br />

de <strong>la</strong>cunes, faute de documents, <strong>la</strong> date<br />

et le lieu de naissance de Buxtehude<br />

et par conséquent sa nationalité sont<br />

encore discutés. Danois ? Allemand ?<br />

<strong>La</strong> famille vient de Buxtehude, au sudouest<br />

de Hambourg, mais s’est installée<br />

au XVI e siècle à Oldesloe <strong>dans</strong> le <strong>du</strong>ché<br />

de Holstein, où le père de Dietrich est<br />

organiste et maître d’école.<br />

1638 : <strong>la</strong> famille déménage pour<br />

Halsingborg (alors danoise, aujourd’hui<br />

suédoise) puis pour Helsingor<br />

(Danemarck).<br />

En 1657 ou 1658, Dietrich, probablement formé par son père,<br />

devient organiste à Halsingborg puis retourne en 1660 à Helsingor<br />

comme organiste à <strong>la</strong> Marienkirche.<br />

Le 11 avril 1668, Dietrich Buxtehude obtient le poste prestigieux<br />

d’organiste de <strong>la</strong> Marienkirche de Lübeck. Il est également nommé<br />

Werkmeister, un poste cumu<strong>la</strong>nt les fonctions de secrétaire, administrateur<br />

et trésorier de l’église, et devient citoyen de Lübeck.<br />

Le 3 août 1668, il épouse Anna Margarethe Tunder, <strong>la</strong> fille de<br />

son prédécesseur, peut-être en raison d’une obligation liée à son poste à<br />

Lübeck.<br />

En plus de ses lourdes fonctions officielles à l’église, Buxtehude<br />

reprend les séries de <strong>concert</strong>s «Abendmusik» de son prédécesseur, mais


aucune des œuvres qu’il composa pour ces circonstances ne nous est hé<strong>la</strong>s<br />

parvenue.<br />

Buxtehude restera à son poste de <strong>la</strong> Marienkirche pendant près de<br />

40 ans, sans voyager mais respecté et visité par les plus grands musiciens<br />

de son temps, tels Mattheson et Haendel. Il reçut aussi <strong>la</strong> visite prolongée<br />

d’un jeune musicien de vingt ans, Johann Sebastian Bach, en 1705.<br />

Le 16 mai 1707 se déroulent les obsèques de Buxtehude <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

Marienkirche de Lübeck. Ses œuvres vocales, connues essentiellement par<br />

le corpus conservé par une famille suédoise amie, les Duben, constituent<br />

le lien entre Schütz et Bach, et le fondement de <strong>la</strong> domination de <strong>la</strong> cantate<br />

protestante sur toutes les autres formes de <strong>la</strong> <strong>musique</strong> sacrée allemande.<br />

L’église de Saint-Thomas de Leipzig.<br />

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20<br />

J.S. BACH<br />

Cantate «Wachet auf, ruft uns die Stimme » BWV140<br />

1. Coro<br />

1.Wachet auf, ruft uns die Stimme,<br />

2.der Wächter sehr hoch auf der<br />

Zinne,<br />

3.wach auf, <strong>du</strong> Stadt Jerusalem!<br />

4.Mitternacht heißt diese Stunde;<br />

5.sie rufen uns mit hellem Munde:<br />

6.wo seid ihr klugen Jungfrauen?<br />

7.Wohl auf, der Bräutgam kömmt,<br />

8.steht auf, die <strong>La</strong>mpen nehmt!<br />

9.Alleluja!<br />

10.Macht euch bereit,<br />

11.zu der Hochzeit,<br />

12.ihr müsset ihm entgegen gehn!<br />

2. Recitativo Tenore<br />

Er kommt, er kommt,<br />

der Bräutgam kommt!<br />

Ihr Töchter Zions, kommt heraus,<br />

1. Choral (chœur)<br />

Réveillez-vous, une voix vous appelle,<br />

celle des veilleurs <strong>du</strong> plus haut des<br />

remparts,<br />

réveille-toi, ville de Jérusalem !<br />

Minuit a sonné ;<br />

ils nous appellent d’une voix c<strong>la</strong>ire :<br />

où êtes-vous, vierges sages ?<br />

Debout, voici venir l’époux,<br />

levez-vous, prenez vos <strong>la</strong>mpes !<br />

Alléluia !<br />

Préparez-vous,<br />

pour <strong>la</strong> célébration des noces,<br />

allez à sa rencontre !<br />

2. Récitatif (ténor)<br />

Il vient, il vient,<br />

voici venir l’époux !<br />

Sortez, filles de Sion,


sein Ausgang eilet aus der Höhe<br />

in euer Mutter Haus.<br />

Der Bräutgam kommt,<br />

der einem Rehe,<br />

und jungen Hirsche gleich<br />

auf denen Hügeln springt<br />

und euch das Mahl der Hochzeit<br />

bringt.<br />

Wacht auf, ermuntert<br />

euch!<br />

Den Bräutgam zu empfangen;<br />

dort, sehet kommt er hergegangen.<br />

3. Aria (Duetto) Soprano Baß<br />

Seele (Sopran), Jesus (Baß)<br />

Sopran : Wenn kömmst <strong>du</strong>, mein<br />

Heil?<br />

Baß : Ich komme,<br />

dein Teil.<br />

Sopran : Ich warte mit<br />

brennendem Öle.<br />

Sopran, Baß: {Eröffne, Ich öffne}<br />

den Saal<br />

Beide : zum himmlischen Mahl.<br />

Sopran : Komm, Jesu!<br />

Baß: Ich komme,<br />

liebliche Seele!<br />

des hauteurs il se hâte<br />

vers <strong>la</strong> maison maternelle.<br />

Voici venir l’époux,<br />

semb<strong>la</strong>ble à un chevreuil,<br />

à un cerf courant<br />

sur les collines,<br />

qui vous apporte le repas des<br />

noces.<br />

Réveillez-vous, préparez-vous <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>joie</strong> !<br />

À accueillir l’époux ;<br />

voyez là-bas, il arrive !<br />

3. Duo (soprano, basse)<br />

L’âme (Soprano), Jesus (Basse)<br />

Soprano : Quand viendras-tu toi,<br />

mon salut ?<br />

Basse : Je viens, moi qui suis une<br />

part de toi-même.<br />

Soprano : J’attends et <strong>dans</strong> ma<br />

<strong>la</strong>mpe brûle l’huile.<br />

Soprano/Basse : {Ouvre, j’ouvre}<br />

<strong>la</strong> salle<br />

Tous les 2 : <strong>du</strong> banquet céleste.<br />

Soprano : Viens, Jésus !<br />

Basse : Je viens,<br />

âme bien-aimée !<br />

21


22<br />

4. Choral Tenore<br />

Zion hört die Wächter singen,<br />

das Herz tut ihr vor Freuden<br />

springen,<br />

sie wachet und steht eilend auf.<br />

Ihr Freund kommt vom Himmel<br />

prächtig,<br />

von Gnaden stark, von Wahrheit<br />

mächtig,<br />

ihr Licht wird hell, ihr Stern<br />

geht auf.<br />

Nun komm, <strong>du</strong> werte Kron,<br />

Herr Jesu, Gottes Sohn.<br />

Hosianna!<br />

Wir folgen all<br />

zum Freudensaal<br />

und halten mit das Abendmahl.<br />

5. Recitativo Basso<br />

So geh herein zu mir,<br />

<strong>du</strong> mir erwählte Braut!<br />

Ich habe mich mit dir<br />

Von Ewigkeit vertraut.<br />

Dich will ich auf mein Herz,<br />

4. Choral (ténor)<br />

Sion entend le chant des veilleurs,<br />

son cœur tressaille d’allégresse,<br />

elle veille et se lève précipitamment.<br />

Son ami descend des cieux,<br />

magnifique,<br />

rempli de <strong>la</strong> grâce, fort de<br />

<strong>la</strong> vérité,<br />

sa lumière s’éc<strong>la</strong>ire, son étoile<br />

s’élève.<br />

Viens à présent, chère couronne,<br />

Seigneur Jésus, fils de Dieu.<br />

Hosanna !<br />

Nous te suivons tous<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> salle où règne <strong>la</strong> <strong>joie</strong>,<br />

et célébrons avec toi <strong>la</strong> cène.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Pénètre <strong>dans</strong> ma demeure,<br />

toi l’élue !<br />

Je me suis fiancé à toi<br />

Depuis l’éternité !<br />

Je veux t’apposer


auf meinen Arm gleich wie ein,<br />

siegel setzen<br />

und dein betrübtes Aug ergötzen.<br />

Vergiß, o Seele, nun<br />

die Angst, den Schmerz,<br />

den <strong>du</strong> er<strong>du</strong>lden müssen;<br />

auf meiner Linken sollst <strong>du</strong> ruhn,<br />

und meine Rechte soll dich<br />

Küssen.<br />

6. Aria (Duetto) Soprano Baß<br />

Seele (Sopran), Jesus (Baß)<br />

Sopran: Mein Freund ist mein,<br />

Baß: Und ich bin dein,<br />

Beide: Die Liebe soll nichts<br />

scheiden.<br />

Sopran: Ich will...<br />

Baß: <strong>du</strong> sollst...<br />

Beide: mit {dir,mir} in Himmels<br />

rosen weiden,<br />

da Freude die Fülle, da Wonne<br />

wird sein.<br />

sur mon cœur, sur mon bras,<br />

tel un sceau<br />

je veux réjouir tes yeux attristés.<br />

Oublie à présent, ô mon âme,<br />

<strong>la</strong> peur, <strong>la</strong> douleur,<br />

que tu as dû supporter ;<br />

tu reposeras sur ma gauche,<br />

et de ma droite recevras un baiser.<br />

6. Duo (soprano, basse)<br />

Seele (Soprano), Jesus (Basse)<br />

Soprano : Mon ami est à moi !<br />

Basse : Et je t’appartiens !<br />

Tous les 2 : Rien de rompra<br />

jamais cet amour<br />

Soprano : Je veux, avec toi me...<br />

Basse : tu viendras avec moi te...<br />

Tous les 2 : repaître des roses<br />

célestes,<br />

là seront <strong>joie</strong>, plénitude<br />

et délices.<br />

23


24<br />

7. Choral<br />

Gloria sei dir gesungen<br />

mit Menschen und englischen<br />

Zungen,<br />

mit Harfen und mit Zimbeln<br />

schon.<br />

Von zwölf Perlen sind<br />

die Pforten,<br />

an deiner Stadt sind wir Konsorten<br />

der Engel hoch um<br />

deinen Thron.<br />

Kein Aug hat je gespürt,<br />

kein Ohr hat je gehört<br />

solche Freude.<br />

Des sind wir froh, io, io!<br />

Ewig in <strong>du</strong>lci jubilo.<br />

7. Choral (chœur)<br />

Qu’un gloria te soit chanté<br />

par <strong>la</strong> bouche des hommes et des<br />

anges,<br />

avec des harpes et des cymbales.<br />

Les portes de ta ville sont faites de<br />

douze perles ;<br />

nous sommes les compagnons<br />

des anges qui se tiennent autour<br />

de ton trône.<br />

Jamais œil n’a vu,<br />

jamais oreille n’a enten<strong>du</strong><br />

pareille <strong>joie</strong>.<br />

Nous le proc<strong>la</strong>mons avec allégresse<br />

A jamais <strong>dans</strong> <strong>la</strong> douce jubi<strong>la</strong>tion.<br />

Orgue de l’église Saint-Thomas de Leipzig que jouait Johann<br />

Sebastian Bach.


L’Extase de Sainte Thérèse<br />

L’Extase de Sainte Thérèse est aussi appelée Transverbération pour<br />

indiquer que <strong>la</strong> <strong>joie</strong> incommensurable de Sainte Thérèse provient de son<br />

union mystique au Verbe de Dieu : Jésus-Christ. Toutes choses égales<br />

par ailleurs, cette sculpture <strong>du</strong> Bernin peut être rapprochée <strong>du</strong> choral <strong>du</strong><br />

Veilleur de Bach, le n°4 de <strong>la</strong> cantate 140.<br />

Le Bernin est italien, Bach est allemand <strong>du</strong> Nord mais c’est <strong>la</strong><br />

même <strong>joie</strong> qui est exprimée. Une immense <strong>joie</strong> intérieure qui déborde<br />

à l’extérieur. Une <strong>joie</strong> qui provient de l’union de l’âme au Christ, cette<br />

union étant elle-même sans cesse comparée à l’union de l’épouse et de<br />

l’époux.<br />

J.P.S.<br />

Le Bernin (1598-1680), L’Extase de Sainte<br />

Thérèse, Rome, Sainte-Marie-de-<strong>la</strong>-Victoire.<br />

25


26<br />

Cantate « Wachet auf, ruft uns die Stimme » BWV<br />

140 (Réveillez-vous, une voix vous appelle)<br />

Composée pour le 27 e dimanche après <strong>la</strong> Trinité, elle fut créée à<br />

Leipzig le 25 novembre 1731. Le texte anonyme, emprunté pour quelques<br />

strophes (numéros 1, 4 et 7) au cantique Wachet auf de Nico<strong>la</strong>i (1599),<br />

qui reste le thème musical principal, met en valeur le dialogue de l’Âme<br />

et <strong>du</strong> Sauveur comme celui de deux époux affirmant leur fidélité et leur<br />

<strong>joie</strong> de s’aimer. Avec une référence évidente au Cantique des Cantiques, il<br />

fait ainsi écho aux deux lectures liturgiques <strong>du</strong> jour, celle de l’Épître de<br />

saint Paul – se tenir prêts pour le jour où le Christ reviendra – et celle de<br />

l’Évangile : <strong>la</strong> parabole des vierges sages et des vierges folles.<br />

Le dialogue, vocal ou instrumental, est donc le fil con<strong>du</strong>cteur<br />

de l’écriture musicale. <strong>La</strong> construction formelle de <strong>la</strong> cantate adopte une<br />

parfaite symétrie (chœur – récit – <strong>du</strong>o – chœur – récit – <strong>du</strong>o - chœur)<br />

dont le célèbre Choral <strong>du</strong> veilleur constitue l’axe central. En revanche,<br />

l’expression musicale renforce peu à peu, tout au long de l’œuvre, <strong>la</strong><br />

perspective religieuse <strong>du</strong> thème de l’amour, vers son universalité <strong>dans</strong> le<br />

Christ.<br />

1. Chœur. Après une intro<strong>du</strong>ction en rythmes pointés faisant alterner les<br />

cordes et les hautbois, le célèbre choral <strong>du</strong> veilleur est affirmé d’entrée par<br />

les sopranos en valeurs longues et sereines. Ce cantus firmus est dynamisé<br />

par les enluminures contrapuntiques de l’orchestre, construites elles aussi<br />

sur des notes <strong>du</strong> choral. Cette vaste pièce intro<strong>du</strong>ctive comporte 12 entrées<br />

<strong>du</strong> chœur : <strong>dans</strong> l’évangile minuit est l’heure de l’arrivée de l’époux.<br />

2 & 3. Récitatif et Duo. Après un bref récit de ténor annonçant l’Époux,<br />

le <strong>du</strong>o entre <strong>la</strong> soprano (l’Âme – l’Épouse) et de <strong>la</strong> basse ( le Sauveur<br />

– l’Époux) est le point culminant de cette thématique <strong>du</strong> dialogue. À<br />

l’amour confiant exprimé par les deux époux, répondent les entre<strong>la</strong>cs<br />

tendres <strong>du</strong> violon solo.


4. Choral. Au centre de <strong>la</strong> cantate se trouve le célèbre Choral <strong>du</strong> Veilleur,<br />

qui, fut ensuite transcrit pour l’orgue par Bach lui-même et devint le<br />

choral Schübler BWV 645. <strong>La</strong> mélodie, une des plus géniales jamais écrite,<br />

symbolise le tressaillement d’allégresse de l’épouse voyant venir l’époux,<br />

<strong>la</strong> <strong>joie</strong> radieuse <strong>du</strong> chrétien qui sait en qui il a mis sa Foi. Cette mélodie<br />

est jouée à l’unisson par les violons et altos, pendant que retentit, de <strong>la</strong><br />

bouche des ténors, <strong>la</strong> seconde strophe <strong>du</strong> cantique de Nico<strong>la</strong>i.<br />

5 & 6. Récitatif et Duo. Après un tendre récit de basse, <strong>la</strong> réunion des<br />

deux époux est célébrée <strong>dans</strong> un <strong>du</strong>o plein de gaité et de <strong>joie</strong> inaltérable.<br />

Un hautbois solo virevolte autour <strong>du</strong> couple vocal, anticipant avec<br />

jubi<strong>la</strong>tion leurs é<strong>la</strong>ns. Il faut noter aussi l’éloquence festive <strong>du</strong> continuo<br />

(c<strong>la</strong>vecin, violoncelle, contrebasse et basson).<br />

7. Choral final. Harmonisé de façon simple et solennelle car destiné à<br />

être repris par l’assemblée, le chœur de conclusion reprend <strong>la</strong> troisième<br />

strophe <strong>du</strong> cantique de Nico<strong>la</strong>i.<br />

Johann Sebastian Bach par<br />

Elias Gottlieb Haussmann<br />

1746 - Détail - Stadtgeschichtliches<br />

Museum, Leipzig.<br />

27


28<br />

Johann Sebastian Bach (1685-1750)<br />

Le 21 mars 1685, Johann Sebastian Bach naît à Eisenach (Thuringe). Il<br />

est le huitième enfant d’une famille de musiciens, et son père, Johann<br />

Ambrosius Bach (1645-1695), est un violoniste émérite.<br />

1694, 1695 : l’enfant perd à un an d’intervalle son père puis sa mère, et<br />

part vivre chez son frère ainé, Johann Christoph, organiste à Ohrdruf, qui<br />

assure sa formation à l’orgue.<br />

En mars 1700, Johann Sebastian quitte Ohr<strong>du</strong>rf pour Lunenburg et<br />

devient membre <strong>du</strong> chœur de<br />

l’église St. Michael, où il continue<br />

son apprentissage musical<br />

jusqu’en 1702.<br />

En mars 1703, à l’âge de 18<br />

ans, Johann Sebastian devient<br />

violoniste à <strong>la</strong> cour <strong>du</strong> <strong>du</strong>c de<br />

Saxe-Weimar, puis en août,<br />

organiste à l’église d’Arnstadt.<br />

Leipzig 1720.<br />

En octobre 1705 il obtient un congé de 4 semaines pour se rendre à<br />

pied (plus de 300 km) à Lübeck, pour y entendre jouer Buxtehude. Il<br />

prolonge uni<strong>la</strong>téralement son congé jusqu’en janvier 1706, contrariant ses<br />

employeurs d’Arnstadt déjà irrités par son caractère revendicatif.<br />

À Pâques (24 avril 1707), Bach remporte un concours destiné à remp<strong>la</strong>cer<br />

l’organiste de St. B<strong>la</strong>sius à Muhlhausen, décédé. Le 17 octobre de <strong>la</strong> même<br />

année, il épouse sa cousine Maria Barbara Bach.<br />

En 1708, après un séjour court et décevant à Muhlhausen, Bach devient<br />

pour neuf années organiste et de maître de <strong>concert</strong> à <strong>la</strong> chapelle <strong>du</strong>cale<br />

de Weimar. Sa réputation de soliste incomparable à l’orgue est établie, et


c’est enfin un poste de grand prestige. Il y composera des œuvres pour<br />

orgue et des cantates religieuses. Y naîtront aussi ses premiers enfants :<br />

Catharina Dorothea (1708), Wilhelm Friedmann (1710), Carl Philipp<br />

Emmanuel (1714) et Johann Gottfried Bernhard (1715).<br />

En 1716, on dédaigne sa candidature au poste de Kappelmeister à Weimar,<br />

il quitte donc <strong>la</strong> ville en décembre 1717 pour prendre le poste de directeur<br />

de <strong>la</strong> <strong>musique</strong> à <strong>la</strong> Cour de Anhalt-Cöthen. Cette période est celle de<br />

<strong>la</strong> <strong>musique</strong> instrumentale : Concertos Brandebourgeois, le 1 er volume <strong>du</strong><br />

C<strong>la</strong>vier bien tempéré, les Suites ang<strong>la</strong>ises et les Suites françaises pour c<strong>la</strong>vier.<br />

Le 7 juillet 1720, meurt sa femme, Maria Barbara.<br />

Le 3 décembre 1721, Bach se remarie avec Anna Magdalena Wilcken<br />

dont il aura 13 enfants dont seulement 6 survivront.<br />

Le 5 mai 1723, Bach obtient le poste prestigieux<br />

et harassant de cantor à l’église Saint-Thomas<br />

de Leipzig. Il doit composer des cantates pour<br />

les églises de Leipzig (St. Thomas, St. Nico<strong>la</strong>s,<br />

St. Peter, Neue Kirche), diriger les chœurs et<br />

enseigner le <strong>la</strong>tin à l’école <strong>du</strong> chœur de Saint<br />

Thomas. Malgré des re<strong>la</strong>tions de plus en plus<br />

difficiles avec ses employeurs, il y composera<br />

<strong>la</strong> majorité de ses pages sacrées, cantates,<br />

oratorios, tout en dirigeant également à partir<br />

de mars 1729 le Collegium Musicum, société<br />

de <strong>concert</strong>s fondée par Telemann.<br />

En 1736, Bach est nommé Kappelmeister et compositeur auprès de<br />

l’Électeur de Saxe à Dresde. Dans cette ville riche d’une vie musicale<br />

intense, il compose entre autres <strong>la</strong> Messe en si mineur, les Variations<br />

Goldberg, les Variations canoniques, le 2 e volume <strong>du</strong> C<strong>la</strong>vier bien tempéré,<br />

et l’Art de <strong>la</strong> fugue.<br />

Bach meurt à Leipzig le 28 juillet 1750, quasi aveugle.<br />

L’église de Saint-Thomas de<br />

Leipzig en 1732 où Johann<br />

Sebastian Bach était cantor.<br />

29


30<br />

G.P. TELEMANN<br />

« Jauchze, jubilier und singe »<br />

Oratorio der Kapitänsmusik 1730 zum<br />

100. Ehren- und Freudenmahl der<br />

Hamburger Bürgerkapitäne für Soli,<br />

Chor und Orchester (TVWV 15:5)<br />

Personen :<br />

Die Freude (Soprano),<br />

Die Wahrheit (Alt),<br />

Die Zeit (Tenor),<br />

Die Traurigkeit (Baß I),<br />

Die Dankbarkeit (Baß II)<br />

Chöre der freudigen, traurigen und<br />

dankbaren Gemüter<br />

1. Arie<br />

(Freude)<br />

Jauchze, jubilier und singe,<br />

mein <strong>du</strong>rchaus vergnügtes Herz<br />

Sollt ich mir <strong>du</strong>rch schnödes<br />

Grämen<br />

meiner Jahre <strong>La</strong>bsal nehmen?<br />

Nein, ich weiß von keinem<br />

Schmerz<br />

und bin immer guter Dinge.<br />

« Exulte, jubile et chante »<br />

Oratorio pour solistes, choeur et<br />

orchestre, composé en 1730 pour le<br />

100 e banquet d’honneur des capitaines<br />

de <strong>la</strong> ville de Hambourg (TVWV 15:5)<br />

Personnages :<br />

<strong>La</strong> <strong>joie</strong> (soprano)<br />

<strong>La</strong> vérité (alto)<br />

Le temps (ténor)<br />

<strong>La</strong> tristesse (basse 1)<br />

<strong>La</strong> gratitude (basse 2)<br />

Chœurs des esprits joyeux, tristes et<br />

reconnaissants<br />

1. Aria<br />

(<strong>La</strong> <strong>joie</strong>)<br />

Exulte, jubile et chante,<br />

mon cœur tout réjoui.<br />

Pourquoi gâcher <strong>la</strong> vigueur de mes<br />

années<br />

<strong>dans</strong> une méprisable tristesse ?<br />

Non, je ne connais pas <strong>la</strong><br />

souffrance<br />

et suis toujours de bonne humeur.


2. Rezitativ<br />

(Freude)<br />

Was hat der Mensch von aller<br />

müh,<br />

womit sein Leben von Jugend auf<br />

bis zu der Gruft umgeben?<br />

Soll er sein Erbteil jemand <strong>la</strong>ssen?<br />

Der solches nicht erworben hat?<br />

Soll er sein Herz <strong>du</strong>rch Leid<br />

verzehren,<br />

und sich des Nachts die Ruh<br />

verwehren?<br />

Das hieße, seine Wohlfahrt hassen<br />

und unbeglückter sein als selbst<br />

Das Vieh.<br />

Ist’s nun nicht besser, sich an<br />

Speise, Trank und andern Gaben,<br />

die Gott uns zugewandt, zu <strong>la</strong>ben?<br />

Ach ja, denn solches kömmt von<br />

seiner Gnadenhand.<br />

Georg Philipp Telemann,<br />

gravure de Valentin Daniel<br />

Preissler, 1750.<br />

2. Récitatif<br />

(<strong>La</strong> <strong>joie</strong>)<br />

Que retire donc l’homme de toutes<br />

les peines,<br />

qui accompagnent sa vie <strong>du</strong><br />

berceau jusqu’à <strong>la</strong> tombe ?<br />

Faut-il qu’il abandonne sa part<br />

d’héritage à quelqu’un ?<br />

Qui ne l’a pas acquise ?<br />

Faut-il qu’il <strong>la</strong>isse <strong>la</strong> souffrance<br />

consumer son cœur,<br />

et qu’il se refuse <strong>la</strong> nuit au<br />

sommeil ?<br />

Ce<strong>la</strong> reviendrait à haïr sa fortune<br />

et à être plus malheureux même<br />

que le bétail.<br />

Ne vaut-il pas mieux se délecter des<br />

mets, breuvages et autres dons,<br />

que Dieu nous envoie ?<br />

Oui, car tout ce<strong>la</strong> vient de sa grâce.<br />

31


32<br />

3. Choral<br />

(chor der freudigen Gemüter)<br />

Was helfen uns die schweren<br />

Sorgen?<br />

Was hilft uns unser Weh und<br />

Ach?<br />

Was hilft es, daß wir alle Morgen<br />

beseufzen unser Ungemach?<br />

Wir machen unser Kreuz und Leid<br />

nur größer <strong>du</strong>rch die Traurigkeit.<br />

4. Chor<br />

(der freudigen Gemüter)<br />

Darum ist nichts bessers,<br />

denn daß ein Mensch fröhlich sei<br />

in seiner Arbeit,<br />

denn das ist sein Teil.<br />

3. Choral<br />

(chœur des esprits joyeux)<br />

À quoi bon ces lourds<br />

soucis ?<br />

À quoi bon ces p<strong>la</strong>intes et ces<br />

gémissements ?<br />

À quoi bon, tous les matins,<br />

soupirer sur notre mal ?<br />

<strong>La</strong> tristesse ne fait qu’accroître<br />

notre souffrance.<br />

[Georg Neumark (1621-1681),<br />

Choral « Wer nur den lieben Gott<br />

lässt walten », 2ème strophe]<br />

4. Chœur<br />

(des esprits joyeux)<br />

Aussi, il n’y a rien de mieux pour<br />

un homme que d’être joyeux<br />

<strong>dans</strong> son travail,<br />

car c’est là son lot.<br />

[Ecclésiaste, 3-22]


5. Arie<br />

(Traurigkeit)<br />

Was machest <strong>du</strong>, betörte Freude?<br />

Verworfnes <strong>La</strong>chen, bist <strong>du</strong> toll?<br />

Kann dich der <strong>La</strong>uf der bösen<br />

Zeiten nicht auf ein ernstlich’s<br />

Denken leiten,<br />

und ist beim allgemeinen Leide<br />

dir noch so überflüssig wohl?<br />

6. Rezitativ<br />

(Freude)<br />

Ich weiß von keiner bösen Zeit.<br />

In unserm Zion blüht annoch die<br />

reine Lehre.<br />

Wo blitzt ein feindlichs Schwert,<br />

das uns gefährlich ware?<br />

Der Seuchen Wut übt keine<br />

Grausamkeit;<br />

die Handlung gehet fort,<br />

wo nicht mit Riesenschritten,<br />

doch mit gesegneten und<br />

festgesetzten Tritten.<br />

5. Aria<br />

(<strong>La</strong> tristesse)<br />

Que fais-tu, folle gaieté ?<br />

Rire dépravé, as-tu per<strong>du</strong> <strong>la</strong> raison ?<br />

Le cours de ces temps maudits ne<br />

suffit-il pas à te ramener à des<br />

pensées plus sérieuses ?<br />

et face à toute cette souffrance,<br />

ton bonheur n’est-il pas vain ?<br />

6. Récitatif<br />

(<strong>La</strong> <strong>joie</strong>)<br />

Je ne connais pas de temps maudits.<br />

Dans notre Sion fleurit toujours <strong>la</strong><br />

pure doctrine.<br />

Où vois-tu donc briller le g<strong>la</strong>ive<br />

ennemi qui nous mettrait en péril ?<br />

Les épidémies ne font plus de<br />

ravage ;<br />

le cours des choses se poursuit,<br />

sinon à pas de géant,<br />

<strong>du</strong> moins d’un pas assuré, selon Sa<br />

volonté.<br />

33


34<br />

Mit einem Wort: ich weiß von<br />

keiner bösen Zeit.<br />

(Traurigkeit)<br />

O blinder Wahn!<br />

Ach siehe doch dein Zion an,<br />

ob <strong>La</strong>ulichkeit, Zerrüttung,<br />

Heuchelei,<br />

nicht seines Schmuckes<br />

Schandfleck sei?<br />

Und ob nicht auf den Fall von<br />

dessen schon geborstnen Mauern<br />

fast überall viel Augen mit Begierde<br />

<strong>la</strong>uern?<br />

7. Chor<br />

(der freudigen Gemüter)<br />

Der im Himmel wohnet, <strong>la</strong>chet<br />

ihr’,<br />

und der Herr Spottet ihr’.<br />

En un mot : je ne connais pas de<br />

temps maudits.<br />

(<strong>La</strong> tristesse)<br />

Oh, aveugle folie !<br />

Regarde donc ta Sion :<br />

<strong>la</strong> mollesse, <strong>la</strong> corruption,<br />

l’hypocrisie,<br />

n’ont-elles pas flétri sa beauté ?<br />

Et <strong>la</strong> chute prochaine de ses<br />

murailles déjà craquelées<br />

n’attise-t-elle pas partout les regards<br />

de convoitise ?<br />

7. Chœur<br />

(des esprits joyeux)<br />

Celui qui habite <strong>dans</strong> les cieux se<br />

rit d’eux,<br />

et le Seigneur se moque d’eux.<br />

[Psaumes, 2-4]


8. Rezitativ und Chor<br />

(Traurigkeit)<br />

Doch aber, schreckt dich nicht der<br />

kriegesschall,<br />

der sich in Süd und West,<br />

allmählich stärker hören läßt?<br />

(Chor der freudigen Gemütter)<br />

Der Herr ist unsre<br />

Zuversicht,<br />

drum fürchten wir uns nicht.<br />

(Traurigkeit)<br />

Kann bei der Handlung dir auch<br />

wohl zumute sein?<br />

Es sinken hier und da derselben<br />

pfeiler ein,<br />

die <strong>du</strong>rch ihr krachendes und<br />

schnelles Niederschmeißen<br />

was ihnen nachesteht zu Boden<br />

reißen.<br />

(Freude)<br />

8. Récitatif et chœur<br />

(<strong>La</strong> Tristesse)<br />

Mais n’es-tu point effrayé par le<br />

vacarme de <strong>la</strong> guerre,<br />

qui, au Sud comme à l’Ouest,<br />

retentit toujours plus fort ?<br />

(Chœur des esprits joyeux)<br />

Nous avons confiance <strong>dans</strong> le<br />

Seigneur,<br />

aussi, nous ne craignons point.<br />

(<strong>La</strong> tristesse)<br />

Devant tant de malheurs, peux-tu<br />

rester de bonne humeur ?<br />

Partout, on voit s’affaisser les piliers<br />

de l’édifice,<br />

qui menacent de s’écrouler avec<br />

fracas<br />

et de tout entrainer <strong>dans</strong> leur<br />

chute.<br />

(<strong>La</strong> <strong>joie</strong>)<br />

35


36<br />

Dergleichen ist von alters her<br />

geschehn,<br />

das Hauptwerk aber doch<br />

deswegen nicht zerronnen.<br />

Oft wirkt des einen Fall des andern<br />

Auferstehn,<br />

und was man hier verliert, wird<br />

Anderswo gewonnen.<br />

Zudem vertrauen wir<br />

des Höchsten Treu,<br />

Daß sein Versorgen uns noch<br />

ferner nahe sei.<br />

9. Choral<br />

(der freudigen Gemüter)<br />

Es sind ja Gott sehr leichte Sachen,<br />

und gilt dem Höchsten alles gleich,<br />

den Reichen klein und arm zu<br />

machen,<br />

den Armen aber groß und reich.<br />

Gott ist der rechte Wundermann,<br />

der bald erhöhn, bald stürzen<br />

kann.<br />

Il en a toujours été ainsi,<br />

mais Son grand œuvre n’en<br />

disparaît pas pour autant.<br />

Souvent, <strong>la</strong> chute de l’un permet à<br />

l’autre de se relever,<br />

et ce que l’on perd ici, on le<br />

Récupère ailleurs.<br />

Surtout, nous gardons confiance<br />

<strong>dans</strong> le Très-Haut,<br />

Qui continuera de prendre soin de<br />

nous.<br />

9. Choral<br />

(chœur des esprits joyeux)<br />

Pour Dieu, c’est chose très facile,<br />

le Très-Haut peut tout aussi bien<br />

rendre le riche petit et pauvre<br />

que le pauvre grand et riche.<br />

Dieu est le véritable magicien,<br />

qui peut tantôt élever, tantôt faire<br />

choir.<br />

[Georg Neumark (1621-1681),<br />

Choral « Wer nur den lieben Gott<br />

lässt walten », 6ème strophe]


10. Rezitativ<br />

(Traurigkeit)<br />

Gesetzt denn auch, es gehe dir<br />

nach Willen,<br />

so <strong>la</strong>ß dein Herz sich doch mit<br />

eitler Lust nicht füllen.<br />

Sie macht die Seele wund <strong>du</strong>rch<br />

später Reue Bisse.<br />

Denn wisse :<br />

11. Chor<br />

(der traurigen Gemüter)<br />

Es ist Trauern besser den <strong>La</strong>chen,<br />

denn <strong>du</strong>rch Trauern wird das Herz<br />

gebessert.<br />

Portrait de Telemann<br />

10. Récitatif<br />

(<strong>La</strong> tristesse)<br />

Admettons qu’il en aille selon tes<br />

souhaits,<br />

ne <strong>la</strong>isse pas pour autant une vaine<br />

<strong>joie</strong> emplir ton cœur.<br />

Sinon, les morsures <strong>du</strong> remord<br />

finiront par blesser ton âme.<br />

Car sache que :<br />

11. Chœur<br />

(des esprits tristes)<br />

Mieux vaut <strong>la</strong> tristesse que le rire,<br />

car <strong>la</strong> tristesse rend le cœur<br />

meilleur.<br />

[Ecclésiaste, 7-3]<br />

37


38<br />

12. Rezitativ<br />

(Wahrheit)<br />

Es bleibt indes dabei,<br />

daß nichts so löblich sei,<br />

als nach der Arbeit ruhn<br />

und sich voll Fröhlichkeit im<br />

Leben gütlich tun.<br />

(Zeit)<br />

Dein Ausspruch ist gerecht,<br />

zumal zu dieser Zeit, worin<br />

ich dieser Stadt gepriesnen<br />

Hauptmannschaft<br />

ihr jährlichs Freudenfest nun<br />

hundertmal zur Feier <strong>la</strong>sse.<br />

Drum billig, daß man hier aus<br />

ganzer Seelenkraft,<br />

was hundertfach Vergnügen<br />

schmecken läßt, zusammenfasse.<br />

<strong>La</strong> Cathédrale de Hambourg vers 1700.<br />

12. Récitatif<br />

(<strong>La</strong> vérité)<br />

Cependant, il reste que<br />

rien n’est plus louable,<br />

que de se reposer après le travail<br />

et de profiter de <strong>la</strong> vie <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>joie</strong>.<br />

(Le temps)<br />

Tu dis vrai,<br />

d’autant qu’aujourd’hui, je <strong>la</strong>isse les<br />

très honorables capitaines de cette<br />

ville<br />

fêter leur banquet annuel pour <strong>la</strong><br />

centième fois.<br />

Aussi, permets-moi de célébrer<br />

maintenant avec ferveur,<br />

ce p<strong>la</strong>isir goûté au centuple.


13. Arie<br />

(Zeit)<br />

Hundert Jahr im Flore stehen,<br />

ist als etwas anzusehen,<br />

das man rar zu nennen hat.<br />

Oft ward manches angefangen,<br />

das auch wiederum vergangen.<br />

Darum finden Freud und <strong>La</strong>chen,<br />

bei so dauerhaften Sachen hier um<br />

soviel eher statt.<br />

14. Rezitativ<br />

(Dankbarkeit)<br />

Ja, ja, <strong>la</strong>ßt Herz und Mund vor<br />

Freuden übergehen,<br />

ihr, deren Wachsamkeit und<br />

unerschrockner Mut Hammonien,<br />

<strong>du</strong>rch Gottes Gnadenhut, zur<br />

sorglosen Wohnung macht.<br />

13. Aria<br />

(Le temps)<br />

Fleurir <strong>du</strong>rant cent ans,<br />

doit être considéré<br />

comme un bienfait rare.<br />

Souvent, les choses ont à peine<br />

commencé,<br />

qu’elles appartiennent déjà au<br />

passé.<br />

Aussi, devant une telle longévité,<br />

<strong>la</strong> <strong>joie</strong> et l’allégresse sont de saison.<br />

14. Récitatif<br />

(<strong>La</strong> gratitude)<br />

Oui, <strong>la</strong>issez vos cœurs et vos<br />

bouches déborder de <strong>joie</strong>,<br />

vous, dont <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce et le courage<br />

inébran<strong>la</strong>bles,<br />

ont fait d’Hambourg,<br />

par <strong>la</strong> grâce de Dieu, une ville<br />

florissante.<br />

39


40<br />

15. Arie<br />

(Dankbarkeit)<br />

Preiset den Höchsten mit Rühmen<br />

und Loben,<br />

welcher <strong>du</strong>rch gnädigen Beistand<br />

von oben,<br />

euch in beständigem Wachstum<br />

erhält.<br />

So wird ferner sein Gedeihen<br />

Kirche, Rat und euch erfreuen,<br />

Handel und Gewerbe segnen<br />

und der ganzen Stadt begegnen,<br />

was ihr nur ersprießlich fällt.<br />

16. Rezitativ<br />

(Zeit)<br />

Ich muß den Blick annoch auf<br />

etwas lenken,<br />

das dieses Jahr besonders merkbar<br />

macht.<br />

Gleich wie der Junius uns solch ein<br />

Fest gebracht,<br />

15. Air<br />

(<strong>La</strong> gratitude)<br />

Glorifiez le Très-Haut par vos<br />

éloges et vos louanges,<br />

lui qui, par sa céleste bienveil<strong>la</strong>nce,<br />

vous permet de croître sans cesse.<br />

Ainsi, <strong>la</strong> prospérité continuera de<br />

réjouir l’Église, le Conseil et vousmêmes,<br />

de favoriser le négoce et l’in<strong>du</strong>strie<br />

et de bénéficier à <strong>la</strong> ville toute<br />

entière.<br />

16. Récitatif<br />

(Le temps)<br />

Je dois attirer votre attention sur<br />

un point,<br />

qui rend cette année vraiment<br />

mémorable.<br />

Déjà, le mois de juin nous a<br />

apporté une fête,


ei welchem wir, zum Angedenken<br />

der Evangelischen Konfession,<br />

die man vor zweien Säculis vor<br />

Karls des Fünften Thron in<br />

Augsburg abgelegt,<br />

und so die Hindernis, die reine<br />

Lehre frei zu treiben, überwunden.<br />

Die Jubellust in unsern Gassen<br />

ertönen <strong>la</strong>ssen,<br />

Also beschenkt uns der August mit<br />

gegenwärtgen Freudenstunden.<br />

(Freude)<br />

Dies zwiefach hohe Glück<br />

verdopelt mein Ergötzen.<br />

(Dankbarkeit)<br />

<strong>La</strong>ß aber dir dabei zur lehre setzen:<br />

Gott, der dir beiderlei beschert,<br />

ist drum auch doppeln Dankes<br />

wert.<br />

lors de <strong>la</strong>quelle nous avons<br />

commémoré <strong>la</strong> confession<br />

évangélique,<br />

qui, il y a deux siècles, fut déposée<br />

à Augsbourg devant le trône de<br />

Charles Quint,<br />

levant ainsi les obstacles à <strong>la</strong><br />

pratique de <strong>la</strong> pure doctrine.<br />

Nos cris de <strong>joie</strong> résonnaient <strong>dans</strong><br />

les ruelles.<br />

De même, le mois d’août nous<br />

offre à présent un nouveau<br />

moment d’allégresse.<br />

(<strong>La</strong> <strong>joie</strong>)<br />

Ces deux bonheurs conjugués<br />

redoublent ma gaieté.<br />

(<strong>La</strong> gratitude)<br />

Certes, mais retiens bien cet<br />

enseignement :<br />

Dieu, qui t’a offert les deux,<br />

doit aussi en être doublement<br />

remercié.<br />

41


42<br />

17. Choral<br />

(Chor der dankbaren Gemüter)<br />

Herr Gott, dich loben wir;<br />

wir preisen deine Güte,<br />

wir rühmen deine Macht mit<br />

herzlichem Gemüte.<br />

Es steiget unser Lied bis an des<br />

Himmels Tür<br />

und tönt mit großem Schall:<br />

Herr Gott, dich loben wir!<br />

18. Chor<br />

(alle)<br />

So gehe hin und iß dein Brot mit<br />

Freuden,<br />

trink deinen Wein bei gutem Mut,<br />

denn dein Werk gefället Gott.<br />

Tra<strong>du</strong>ction : Pascal Rozat<br />

17. Choral<br />

(chœur des esprits reconnaissants)<br />

Seigneur Dieu, nous te louons ;<br />

nous célébrons ta bonté,<br />

nous glorifions ta puissance de<br />

tout notre cœur.<br />

Notre chant s’élève jusqu’aux<br />

portes <strong>du</strong> Ciel<br />

et résonne avec puissance :<br />

Seigneur Dieu, nous te louons !<br />

[Choral de Johann Franck (1618-<br />

1677)]<br />

18. Chœur<br />

(tous)<br />

Aussi, va et mange ton pain avec<br />

<strong>joie</strong>,<br />

bois ton vin avec bonne humeur,<br />

car ton œuvre est agréable à Dieu.<br />

[Ecclésiaste, 9-7]


Oratorio Kapitänsmusik « Jauchze, jubilier und<br />

singe » TWVV 15:5<br />

Dans l’organisation de <strong>la</strong> vie musicale de <strong>la</strong> ville de Hambourg<br />

au XVIII e siècle, être nommé Cantor équivaut à un poste de directeur<br />

général de <strong>la</strong> <strong>musique</strong> liturgique mais aussi officielle et séculière... sans<br />

compter les commandes particulières et l’opéra. C’est ainsi qu’à partir de<br />

1723, Telemann écrit pas moins de trente-six Kapitänsmusiken pour <strong>la</strong><br />

fête annuelle <strong>du</strong> collège des Capitaines de <strong>la</strong> Garde Civile de Hambourg,<br />

qui sont rassemblées, pour ce qui subsiste, à <strong>la</strong> cote 15 <strong>du</strong> catalogue de<br />

ses œuvres. Coup<strong>la</strong>nt un oratorio sacré représenté à midi, et une sérénade<br />

instrumentale profane clôturant les réjouissances le soir, ces <strong>musique</strong>s<br />

suivaient, pour le texte, l’actualité de l’année.<br />

En 1730, l’occasion était particulière : on<br />

fêtait le centième banquet des Capitaines, mais<br />

aussi tout au long de l’année le bicentenaire de <strong>la</strong><br />

Confession d’Augsbourg, date importante <strong>dans</strong><br />

ce fief <strong>du</strong> protestantisme qu’était Hambourg. Ces<br />

circonstances, mais aussi <strong>la</strong> hauteur d’inspiration<br />

de Telemann, font mieux comprendre <strong>la</strong><br />

profondeur particulière de l’œuvre par rapport à<br />

Portrait de Telemann<br />

une fête très profane et bourgeoise. Sur fond de<br />

ville souveraine face à l’absolutisme médiéval, Telemann, <strong>dans</strong> une cantate<br />

madrigalesque joyeuse et solennelle, exalte autant l’âme <strong>du</strong> chrétien,<br />

qu’il célèbre <strong>la</strong> hauteur de vue des citoyens. Les textes sont empruntés à<br />

l’Ancien Testament et sont <strong>la</strong> base de chœurs polyphoniques exigeants,<br />

concis, élégants. Des chorals sur des strophes de Neumarck forment une<br />

sorte de commentaire noble de ces textes. Cette <strong>du</strong>alité permanente entre<br />

un chœur assimilé à celui des « âmes reconnaissantes », un temps partagé<br />

entre tristesse et espérance, et des personnages allégoriques aux accents<br />

très humains, se résout progressivement <strong>dans</strong> une expression collective de<br />

confiance et d’optimisme, qui était <strong>la</strong> marque même <strong>du</strong> caractère et de <strong>la</strong><br />

<strong>musique</strong> de Telemann.<br />

43


Georg Philipp Telemann, gravure de Valentin Daniel Preissler,<br />

d’après Ludwig Michael Schneider, 1750.


Agnolo Bronzino (1503-1572), Portrait de jeune homme en saint Sébastien, huile sur<br />

bois, 87 x 77 cm, vers 1533, Madrid, collection Thyssen-Bornemisza.<br />

<strong>La</strong> <strong>joie</strong> intérieure de se savoir uni à Dieu, une <strong>joie</strong> si profonde que rien ne saurait<br />

l’altérer, pas même les souffrances <strong>du</strong> martyre.


Église Saint-Thomas de Leipzig où fut créé <strong>la</strong> Cantate 140 de Johann Sebastian Bach.


Marienkirche de Lübeck où fut créée <strong>la</strong> Cantate « Der Herr ist mit mir » de Buxtehude.


48<br />

Georg Philipp Telemann (1681-1767)<br />

Michael Richey (1678-1761),<br />

Portrait de Telemann, Hamburg,<br />

Kunstalle.<br />

Le 14 mars 1681 George Philip Telemann<br />

naît à Madgebourg <strong>dans</strong> une famille aisée<br />

et cultivée. Son père, pasteur, décède alors<br />

qu’il n’a que quatre ans. L’enfant reçoit une<br />

solide é<strong>du</strong>cation générale, mais sa famille<br />

s’oppose à ses études musicales, il restera<br />

donc en partie autodidacte. Zellerfeld,<br />

Hildesheim mais surtout Hanovre et<br />

Braunschweig (Brunswick), où il découvre<br />

les <strong>musique</strong>s italienne et française, seront<br />

le cadre de cette formation personnelle et<br />

néanmoins très complète et poussée.<br />

En 1701, Telemann entame des études de<br />

droit à l’Université de Leipzig. Parallèlement<br />

il compose pour l’église Saint-Thomas et<br />

bientôt, obtient <strong>la</strong> direction <strong>du</strong> théâtre de l’opéra. Renonçant finalement<br />

à tout autre métier, il fonde le Collegium Musicum et devient ami avec<br />

Haendel.<br />

En 1705 il entre à Sorau au service <strong>du</strong> comte von Promnitz qui lui<br />

commandera de nombreuses ouvertures <strong>dans</strong> le style français. Il y rencontre<br />

Neumeister, grand librettiste de <strong>la</strong> <strong>musique</strong> protestante allemande.<br />

En 1708, il est nommé directeur de <strong>concert</strong>s puis en 1709 Kapellmeister<br />

de <strong>la</strong> cour <strong>du</strong>cale à Eisenach, berceau des Bach. En 1709, il épouse Louise<br />

Eberlin qui mourra peu de temps après.<br />

En 1712, il rejoint Francfort pour diriger <strong>la</strong> <strong>musique</strong> de deux églises de<br />

<strong>la</strong> ville.<br />

Telemann se remarie en 1714 avec Katharina Textor.


En 1721, Telemann accepte <strong>la</strong><br />

fonction de cantor <strong>du</strong> Johanum<br />

à Hambourg tout en restant<br />

lié à Francfort, notamment<br />

comme compositeur. Il y<br />

créera aussi un Collegium<br />

Musicum.<br />

En 1722, à <strong>la</strong> mort de<br />

Kuhnau, Telemann postule<br />

pour le poste de cantor de<br />

Saint Thomas de Leipzig,<br />

probablement pour pousser<br />

Hambourg à l’augmenter afin<br />

de le garder. À Hambourg il<br />

Hamboutg c. 1750 (Archiv für Kunst und<br />

Geschichte, Berlin). Telemann fut cantor des 5<br />

principales églises de Hambourg de 1721 à sa<br />

mort en 1767.<br />

dirige aussi désormais l’opéra. Il séjourne huit mois à Paris en 1737, mais<br />

finira sa carrière à Hambourg, avec un baisse d’activité progressive, <strong>dans</strong><br />

l’ascèse, jusqu’à sa mort le 25 juin 1767.<br />

Banquets des capitaines de <strong>la</strong> ville de Hambourg (1719).<br />

49


50<br />

JEAN-PHILIPPE SARCOS<br />

Chef d’Orchestre<br />

Premier prix <strong>du</strong> Conservatoire de Paris <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de Jacques<br />

Castérède et titu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> licence de Concert de l’École normale de<br />

<strong>musique</strong> de Paris, Jean-Philippe Sarcos s’oriente très tôt vers <strong>la</strong> direction<br />

d’orchestre, tout en poursuivant des études de chant, de composition et<br />

de piano. C’est ainsi qu’il travaille avec de grands chefs internationaux,<br />

tels Georges Prêtre, Pierre Dervaux, Jean-Sébastien Béreau, Gerhard<br />

Schmidt-Gaden, Gérard Devos et Dominique Rouits. Très attiré par<br />

<strong>la</strong> <strong>musique</strong> romantique, il s’intéresse également de près au répertoire<br />

<strong>baroque</strong>. Il travaille notamment, pendant trois ans, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de<br />

William Christie au Conservatoire de Paris et dirige diverses formations<br />

jouant sur instruments anciens.<br />

Il est fondateur et directeur artistique de l’ensemble vocal et<br />

instrumental Le Pa<strong>la</strong>is royal avec lequel il interprète <strong>la</strong> <strong>musique</strong> <strong>baroque</strong>,<br />

c<strong>la</strong>ssique et romantique sur instruments d’époque. À <strong>la</strong> tête <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is<br />

royal, sa présence est remarquée <strong>dans</strong> de nombreux festivals : festival<br />

de <strong>musique</strong> sacrée de Lourdes, festivals de Sylvanès, d’Auvers-sur-Oise,<br />

de Saint-Malo, de l’abbaye de Saint-Victor à Marseille…, <strong>dans</strong> le cadre<br />

desquels il interprète en priorité le répertoire français.


Il s’est pro<strong>du</strong>it cet été pour <strong>la</strong> 3 e année consécutive au festival<br />

de Calenzana en Corse <strong>dans</strong> un programme consacré à Mozart avec <strong>la</strong><br />

soprano C<strong>la</strong>ire Debono.<br />

À côté de ses activités avec le Pa<strong>la</strong>is royal, il est invité par différents<br />

orchestres tels que l’Orchestre national de chambre de Toulouse,<br />

l’Orchestre national de l’Académie de Varsovie ou les Musiciens <strong>du</strong> Louvre<br />

de Marc Minkowski et s’implique avec enthousiasme <strong>dans</strong> différentes<br />

entreprises ayant pour but de transmettre <strong>la</strong> <strong>musique</strong> c<strong>la</strong>ssique aux jeunes<br />

générations. Il a notamment fondé l’Académie de <strong>musique</strong> qui rassemble<br />

à Paris plus de 350 jeunes instrumentistes et chanteurs.<br />

Il se pro<strong>du</strong>it régulièrement sur les plus grandes scènes parisiennes :<br />

Théâtre des Champs-Élysées, Salle Pleyel, Théâtre Mogador, et aime<br />

interpréter des œuvres peu jouées telles Les Saintes Maries de <strong>la</strong> Mer de<br />

Pa<strong>la</strong>dilhe, Le Déluge, <strong>La</strong> Terre promise ou les symphonies de Saint-Saëns.<br />

On lui doit notamment <strong>la</strong> création française de l’Ode pour le Couronnement<br />

d’Elgar.<br />

Dernièrement, il a été choisi pour diriger le <strong>concert</strong> de clôture <strong>du</strong><br />

prestigieux festival de <strong>musique</strong> ancienne de Séville, il a aussi enregistré<br />

pour Mezzo, <strong>dans</strong> le cadre <strong>du</strong> festival de Souvigny des motets de Bach et<br />

les Vêpres <strong>du</strong> Saint-Esprit <strong>du</strong> Padre Soler qu’il a reconstituées.<br />

En octobre 2008, pour fêter sa 20 e édition, le festival d’art sacré<br />

de Dax l’a distingué parmi les artistes ayant le plus marqué son histoire en<br />

l’invitant pour <strong>la</strong> 4 e fois.<br />

Jean-Philippe Sarcos a gravé avec le Pa<strong>la</strong>is royal un enregistrement<br />

<strong>du</strong> Requiem de Mozart récompensé par cinq diapasons, ainsi que le<br />

premier enregistrement des œuvres sacrées de Mel Bonis, compositeur<br />

post-romantique français. Il a enregistré les Carmina Burana de Carl Orff<br />

sous <strong>la</strong> forme d’un film réalisé par François Goetghebeur. Ce film a été<br />

plusieurs fois diffusé sur France 3, à <strong>la</strong> BBC et sur de nombreuses autres<br />

chaînes à travers le monde. <strong>La</strong> chaîne Mezzo lui a récemment consacré un<br />

documentaire intitulé « Jean-Philippe Sarcos, chef d’orchestre ».<br />

51


52<br />

SIMON-PIERRE BESTION DE CAMBOULAS<br />

Assistant musical<br />

Simon-Pierre Bestion de Cambou<strong>la</strong>s a suivi <strong>la</strong> plus grande partie de<br />

sa formation au Conservatoire de Nantes, où il obtient un prix de formation<br />

musicale ainsi qu’un 1 er Prix d’orgue <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de Michel Bourcier en<br />

2008. Parallèlement, il travaille <strong>la</strong> <strong>musique</strong> ancienne avec Daniel Cuiller<br />

(<strong>musique</strong> de chambre et basse continue). Il se perfectionne aujourd’hui<br />

<strong>dans</strong> cette dernière discipline avec Frédéric Michel au Conservatoire de<br />

Boulogne. Simon-Pierre a participé à de nombreuses c<strong>la</strong>sses de maîtres<br />

en compagnie de grands organistes et c<strong>la</strong>vecinistes comme Jan-Willem<br />

Jansen, Francis Jacob, Benjamin A<strong>la</strong>rd, Martin Gester, Louis Robil<strong>la</strong>rd…<br />

En 2006, il est finaliste au concours international d’orgue de Béthune.<br />

Depuis 2007, Simon-Pierre est organiste, c<strong>la</strong>veciniste et directeur<br />

artistique de l’ensemble de <strong>musique</strong> ancienne Europa Barocca, qui s’est<br />

déjà pro<strong>du</strong>it <strong>dans</strong> plusieurs festivals importants en France tels que le<br />

Printemps des <strong>musique</strong>s anciennes de <strong>La</strong>nvellec ou le Printemps des Arts<br />

de Nantes. C’est avec cet ensemble qu’il vient d’enregistrer un nouveau<br />

disque.<br />

Par ailleurs, il complète ses études par un cursus en direction de<br />

chœur à Nantes avec Valérie Fayet, et au conservatoire d’Aubervilliers en<br />

chant, analyse et écriture.


Sa passion pour le son <strong>du</strong> chœur le con<strong>du</strong>it aussi à rencontrer<br />

des chefs de chœurs prestigieux, en stages ou c<strong>la</strong>sses de maîtres<br />

comme Philippe Cail<strong>la</strong>rd, Denis Rouger, Régine Théodoresco, Ro<strong>la</strong>nd<br />

Hayrabédian ou encore Nicole Corti. Il a chanté régulièrement au sein<br />

<strong>du</strong> choeur de l’Orchestre National des Pays de <strong>la</strong> Loire, dirigé par Valérie<br />

Fayet, qui créera en 2010 l’une de ses dernières œuvres.<br />

Simon-Pierre dirige le chœur de jeunes Luce del Canto en<br />

résidence à l’église Saint-Séverin à Paris. Fondé en 2008, ce chœur<br />

rassemble des chanteurs de haut niveau, et se spécialise à <strong>la</strong> fois <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>musique</strong> ancienne (<strong>concert</strong>s en partenariat avec Europa Barocca) et<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>musique</strong> contemporaine. Outre son activité de chef de chœur,<br />

Simon-Pierre est organiste titu<strong>la</strong>ire de l’orgue de chœur de <strong>la</strong> Cathédrale<br />

d’Angers, ainsi qu’accompagnateur de <strong>la</strong> Maîtrise de <strong>la</strong> Cathédrale. Enfin,<br />

depuis septembre 2009, il est l’assistant musical de Jean-Philippe Sarcos<br />

pour le Pa<strong>la</strong>is royal.<br />

53


HASNAA BENNANI<br />

Soprano<br />

Jeune soprano marocaine de vingt deux ans, Hasnaa Bennani<br />

commence par étudier le violon au Conservatoire de <strong>la</strong> Gendarmerie<br />

Royale de Rabat où elle obtient son Prix National de perfectionnement<br />

puis intègre l’Orchestre Philharmonique <strong>du</strong> Maroc. Parallèlement, Hasnaa<br />

Bennani assure régulièrement les parties solistes <strong>dans</strong> plusieurs Maîtrises<br />

et Chœurs dirigés par Jali<strong>la</strong> Bennani et Louis Peraudin.<br />

Hasnaa Bennani obtient ensuite une bourse d’études <strong>du</strong><br />

Gouvernement Français grâce à <strong>la</strong>quelle elle continue actuellement ses<br />

études à Paris. Elle est reçue au Conservatoire National Supérieur de<br />

Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) en chant, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de<br />

Glenn Chambers avec qui elle étudie actuellement. Parallèlement, elle<br />

reçoit les conseils d’A<strong>la</strong>in Buet, Valérie Guillorit, Susan Manoff, Olivier<br />

Reboul, Anne Lebozec, Martin Köningberger...<br />

Hasnaa Bennani participe régulièrement au Festival des Alizés<br />

d’Essaouira où elle chante sous <strong>la</strong> direction de Michel Piquemal.<br />

Elle assure les solos <strong>dans</strong> de nombreuses œuvres <strong>du</strong> répertoire<br />

sacré sous <strong>la</strong> baguette de plusieurs chefs, notamment, Joel Suhubiette,<br />

Patrick Ayrton, Dominique Sourisse, Jurjen Hempel, Sigiswald Kuijken,<br />

54


Michel <strong>La</strong>plénie, Catherine Simonpiétri, Francis Bardot... Elle joue le rôle<br />

de Josabet <strong>dans</strong> Athalie de Moreau, sous <strong>la</strong> direction de Kenneth Weiss,<br />

Barberine <strong>dans</strong> les Nozze di Figaro avec l’Orchestre Philharmonique <strong>du</strong><br />

Maroc. Elle joue le rôle de l’Enfant <strong>dans</strong> l’Enfant et les Sortilèges de Ravel<br />

aux Dominicains de Haute Alsace et le rôle de Gretel <strong>dans</strong> Hansel und<br />

Gretel de Humperdinck.<br />

Au cours de cette saison, elle donnera le récital « Rêves d’Orient,<br />

Echos d’Occident », et chantera les Quatre Poèmes Hindous de De<strong>la</strong>ge<br />

avec l’Ensemble Les Tempéraments.<br />

Elle sera Maguelonne <strong>dans</strong> Cendrillon de Pauline Viardot au<br />

Musée d’Orsay et chantera les Leçons des Ténèbres de Couperin à Saint<br />

Jacques de Compostelle sous <strong>la</strong> direction de Kenneth Weiss.<br />

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CHARLOTTE MERCIER<br />

mezzo-soprano<br />

A 7 ans, Charlotte Mercier commence le piano et entre à <strong>la</strong><br />

maîtrise <strong>du</strong> Conservatoire de Chartres. Très tôt passionnée par le chant,<br />

elle travaille sa voix avec Julia Brian et fait partie de plusieurs ensembles<br />

vocaux.<br />

En 2003, elle devient membre de l’ensemble vocal et<br />

instrumental Le Pa<strong>la</strong>is royal. Depuis 2006, elle se perfectionne<br />

auprès d’Ana Maria Miranda et de Gisèle Fixe et travaille scéniquement <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> c<strong>la</strong>sses d’Anne-Marguerite Werster au Conservatoire <strong>du</strong> VII e de Paris.<br />

En juin 2006, elle chante Siebel (Faust de Gounod) au Cirque d’Hiver avec<br />

l’orchestre de l’Académie de <strong>musique</strong>. En décembre 2007, elle interprète<br />

l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns à <strong>la</strong> Madeleine et à <strong>la</strong> Trinité. En juin 2008,<br />

elle chante des mélodies de Debussy et Poulenc avec le Pa<strong>la</strong>is royal puis<br />

les parties solistes de motets de Bach <strong>dans</strong> le cadre <strong>du</strong> festival Juin à Paris.<br />

En mars 2009, elle interprète le rôle-titre de <strong>La</strong> Belle<br />

Hélène à Suresnes puis les parties de mezzo soliste <strong>du</strong> spectacle<br />

Offenbach en fête au Cirque d’Hiver pour trois représentations.<br />

En juin et août 2009, elle reprend les mélodies de Debussy et<br />

Poulenc avec Le Pa<strong>la</strong>is royal sous <strong>la</strong> direction de Léo Warynski au Musée<br />

Maurice Denis de Saint-Germain-en-<strong>La</strong>ye.<br />

56


En octobre 2009, elle entre en Diplôme d’Etudes Musicales au<br />

Conservatoire de Paris (CRR) ainsi que <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse d’art lyrique de Joëlle<br />

Vautier au Conservatoire <strong>du</strong> X e arrondissement de Paris. En novembre<br />

2009, elle donne un récital d’air d’opéra au Trianon Pa<strong>la</strong>ce à Versailles.<br />

En décembre 2009, elle a interprété le rôle de Marie-Salomé <strong>dans</strong><br />

Les Saintes Maries de <strong>la</strong> Mer de Pa<strong>la</strong>dilhe à l’église de <strong>la</strong> Madeleine et de <strong>la</strong><br />

Trinité.<br />

En juin 2010, elle chantera à nouveau le rôle-titre de <strong>La</strong> Belle<br />

Hélène sous <strong>la</strong> direction de Bruno Rossignol, <strong>dans</strong> une mise en scène de<br />

Joëlle Vautier.<br />

57


58<br />

MATHIAS VIDAL<br />

Ténor<br />

Après avoir obtenu une licence de musicologie en 1999 à<br />

l’Université de Nice, Mathias Vidal étudie le chant au CNSM de Paris<br />

dont il sort diplômé en 2003. Cette même année, il est <strong>la</strong>uréat de<br />

l’Audition Annuelle <strong>du</strong> Centre Français de Promotion Lyrique. En 2007,<br />

il est révé<strong>la</strong>tion c<strong>la</strong>ssique de l’ADAMI.<br />

Dès 1998, il interprète Frantz et Nathanël <strong>dans</strong> Les Contes<br />

d’Hoffmann d’Offenbach au Festival Opus de Gattières. Au CNSM<br />

de Paris, il est Arnalta <strong>dans</strong> Le Couronnement de Poppée de Monteverdi<br />

dirigé par Emmanuelle Haïm. Depuis, il interprète des rôles aussi bien<br />

contemporains que <strong>baroque</strong>s comme le Chevalier de <strong>la</strong> Force et l’Aumônier<br />

<strong>dans</strong> Les Dialogues des Carmélites de Poulenc à Budapest sous <strong>la</strong> direction<br />

de Pascal Rophé ou Adraste <strong>dans</strong> Sémélé de Marin Marais au Festival de<br />

Sablé avec le Ricercar Consort de Philippe Pierlot. Il participe à plusieurs<br />

ensembles comme Les Solistes de Lyon de Bernard Tétu et des formations<br />

<strong>baroque</strong>s comme Il Seminario Musicale de Gérard Lesne, Les Pa<strong>la</strong>dins de<br />

Jérôme Corréas, <strong>La</strong> Capel<strong>la</strong> Reial de Catalunya de Jordi Savall, <strong>La</strong> Grande<br />

Ecurie et <strong>La</strong> Chambre <strong>du</strong> Roy de Jean-C<strong>la</strong>ude Malgoire, Le Parlement<br />

de Musique de Martin Gester, Les Folies Françoises de Patrick Cohen-<br />

Akenine, Le Concert Spirituel d’Hervé Niquet.


Au <strong>concert</strong>, il chante notamment sous <strong>la</strong> direction de Jean-C<strong>la</strong>ude<br />

Casadesus, <strong>La</strong>urent Campellone, Jean-François Hesser, Pascal Verrot, Arie<br />

van Beek, Jacques Grimbert et avec des orchestres tels que l’Orchestre<br />

Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National de Lille <strong>dans</strong> des<br />

théâtres dont le Théâtre <strong>du</strong> Châtelet et le Théâtre des Champs-Elysées.<br />

A l’opéra il chante Pedrillo <strong>dans</strong> Die Entführung auf dem Serail<br />

de Mozart, Beppe <strong>dans</strong> I Paggliacci de Leoncavallo en Allemagne, Noë<br />

de Bizet, Haÿdée d’Auber, Charles VI d’Halévy, les Caprices de Marianne<br />

de Sauguet à Compiègne, Tamino <strong>dans</strong> <strong>La</strong> Flûte Enchantée de Mozart<br />

en français à Avignon, Cecco <strong>dans</strong> Il Mondo del<strong>la</strong> Luna de Haydn à<br />

Fribourg, Besançon, Reims, Nice, Lorenzo <strong>dans</strong> Fra Diavolo d’Auber à<br />

Metz, Piquillo <strong>dans</strong> <strong>La</strong> Périchole d’Offenbach à Dijon, le rôle titre <strong>dans</strong><br />

Pygmalion de Rameau à Houston, Dal<strong>la</strong>s et enregistré à New York,<br />

Pedrillo <strong>dans</strong> Die Entführung auf dem Serail de Mozart à Saint-Etienne,<br />

Brighel<strong>la</strong> <strong>dans</strong> Ariadne auf Naxos de Strauss à Metz, Il Comte d’Almaviva<br />

<strong>dans</strong> Il Barbiere di Siviglia de Rossini en plein air à Paris, Cecco <strong>dans</strong> une<br />

nouvelle pro<strong>du</strong>ction d’Il Mondo del<strong>la</strong> Luna de Haydn à Rennes, Nantes,<br />

Angers, <strong>la</strong> partie soliste de haute-contre <strong>dans</strong> King Arthur de Purcell au<br />

Festival de Montpellier, Il Conte d’Almaviva <strong>dans</strong> Il Barbiere di Siviglia de<br />

Rossini à Saint-Céré.<br />

Dernièrement, il participe à une reprise d’Il Mondo del<strong>la</strong> Luna de<br />

Haydn au Théâtre de Luxembourg, au King Arthur de Purcell à l’Opéra<br />

National de Montpellier, à <strong>La</strong> Périchole d’Offenbach à l’Opéra de Lille, à<br />

Macbeth de Verdi à l’Opéra de Rennes et fait ses débuts au Festival d’Aixen-Provence<br />

<strong>dans</strong> Orphée aux Enfers d’Offenbach sous <strong>la</strong> direction d’A<strong>la</strong>in<br />

Altinoglu.<br />

Parmi ses projets, il participera à <strong>la</strong> reprise de <strong>La</strong> Périchole<br />

d’Offenbach à Nantes, Angers et Rennes, à <strong>La</strong> Fausse Magie de Grétry<br />

à Metz, Reims et Rennes, à L’Amour Coupable de Pécou à Rouen. Au<br />

<strong>concert</strong>, il chantera notamment le Magnificat de Florentz avec l’Orchestre<br />

National des Pays de <strong>la</strong> Loire, <strong>la</strong> Sérénade pour cor et ténor de Britten avec<br />

l’Orchestre de Poitou-Charentes, en <strong>musique</strong> <strong>baroque</strong> le rôle titre <strong>dans</strong><br />

Pygmalion de Rameau avec Les Nouveaux Caractères de Sébastien d’Hérin<br />

et une série de <strong>concert</strong>s avec Le Parlement de Musique de Martin Gester.<br />

59


60<br />

SÉBASTIEN LEMOINE<br />

Baryton<br />

D’origine normande, ce n’est qu’à 29 ans et après 11 années et<br />

2200 heures de vol passées <strong>dans</strong> les avions de l’Aéronavale qu’il découvre<br />

<strong>la</strong> <strong>musique</strong>. Il obtient son Premier Prix de Chant et d’Art Dramatique,<br />

mention très bien, au CNSM de Lyon en juin 2001, puis il intègre l’Opéra<br />

Studio de Lyon. Il est <strong>la</strong>uréat des concours de Rennes, Clermont-Ferrand<br />

et Marmande.<br />

Parmi son répertoire on peut remarquer :<br />

• Les Opéras d’Aubert (Giacomo - Fra Diavolo), Mozart (Figaro, Don<br />

Giovanni, Leporello, Papageno, Guglielmo), Rossini (Dandini - Cenerento<strong>la</strong>),<br />

Donizetti (Bel Core - L’elisir d’amore), Verdi (Marquese d’Obigny - Traviata),<br />

Offenbach (Hinoyosa - <strong>La</strong> Périchole), Massenet (Lescaut - Manon), Puccini<br />

(Schaunard - <strong>La</strong> Bohème) et Britten (Noé)<br />

• Les œuvres <strong>baroque</strong>s de Lully (Cadmus, Ro<strong>la</strong>nd) et Rameau (Thésée),<br />

Haendel (Zoroastre - Or<strong>la</strong>ndo)<br />

• Les oratorios de Charpentier (Te Deum), Bach (Magnificat, Passions),<br />

Haendel (Brockes Passion, Le Messie), Haydn (Raphaël et Adam – <strong>La</strong><br />

Création, Simon - Les Saisons), Fauré (Requiem), Puccini (Messa di gloria)


• Les comédies musicales américaines de Bernstein (Baker - Wonderful<br />

Town, Riff - West Side Story) ou de Sir Andrew Lloyd Webber (Le Fantôme<br />

de l’Opéra), Loewe (<strong>La</strong>ncelot - Camelot) et Cole Porter (Peter - 50 million<br />

french men)<br />

• Les opérettes de Lopez (Ferdinand – 4 jours à Paris) , Yvain (Bastien - Ta<br />

bouche), Scotto (Toinet - Un de <strong>la</strong> canebière)<br />

• <strong>La</strong> <strong>musique</strong> de chambre avec des récitals de mélodies, lieder et songs.<br />

Il a également écrit Des Airs <strong>du</strong> temps spectacle <strong>dans</strong> lequel il chante, <strong>dans</strong>e<br />

et raconte avec humour son parcours éclectique, réunissant tous les styles<br />

parfois antagonistes de ce qui compose son univers musical.<br />

On a pu l’entendre <strong>dans</strong> les théâtres de Lyon, Lille, Compiègne,<br />

Monte-Carlo, Rome, Marseille, Saint-Étienne, Malte, Amiens, Toulon,<br />

Metz, Clermont-Ferrand, Fribourg, Neuchâtel, Aix-en-Provence, au<br />

festival d’Ambronay, à l’Abbaye de Royaumont, au Royal Festival Hall<br />

de Londres ou au casino de Deauville pour une soirée de ga<strong>la</strong> aux côtés<br />

de <strong>la</strong> chanteuse Mauranne et enfin <strong>dans</strong> une cinquantaine de théâtres<br />

en Europe lors des 150 représentations <strong>la</strong> tournée de Ta bouche suite à<br />

<strong>la</strong> nomination aux Molières de ce spectacle plébiscité par <strong>la</strong> presse et le<br />

public.<br />

Il a chanté :<br />

• avec les orchestres de <strong>la</strong> BBC, de l’Accademia di Santa Cecilia di Roma,<br />

de Monte Carlo, de Picardie, de l‘Ensemble Instrumental<br />

de Paris, des Opéras de Marseille, Berne, Malte, Toulon et Lyon,<br />

• sous <strong>la</strong> direction de chefs tels R. Gamba, W. Marshall, A. Guingal, J.C.<br />

Malgoire, J.Ph. Sarcos, M. Corboz, P. Verrot, E. Colomer, C. Ciuca ,<br />

B.Levy, B. Conti et P. Davin,<br />

• et mis en scène par P. Jourdan, O. Bénézech, H. Camerlo, J.L. Pichon,<br />

A. Garichot, S. Druet, J.C. Auvray, P. Caurier & M. Leiser,<br />

É.Pérez, A.L Liégeois et Bianca Li.<br />

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62<br />

Parmi ses enregistrements figurent Bernstein avec Sam <strong>dans</strong><br />

Trouble in Tahiti en studio et Maximilien en Live pour <strong>la</strong> BBC à Londres<br />

aux côtés de Thomas Allen et Kim Criswell <strong>dans</strong> Candide, Ibert avec Les<br />

4 chansons de Don Quichotte en direct de l’Opéra de Marseille sur France<br />

Musique et Bastien <strong>dans</strong> le DVD ayant reçu le diapason d’or de Ta Bouche.<br />

Cette saison, il reprend les rôles de Gasparo <strong>dans</strong> Rita de<br />

Donizetti, <strong>du</strong> mari <strong>dans</strong> Le Mari à <strong>la</strong> porte d’Offenbach et de Sganarelle<br />

<strong>dans</strong> Le médecin malgré lui en tournée et à Clermont-Ferrand où il<br />

chantera également Simon <strong>dans</strong> Les Saisons de Haydn. Avec l’ensemble le<br />

Pa<strong>la</strong>is royal, on l’entendra <strong>dans</strong> <strong>la</strong> Cantate 140 de Bach et Kapitänsmusik<br />

de 1730 de Telemann. Il incarnera ensuite les rôles de <strong>la</strong> mort et <strong>du</strong><br />

<strong>La</strong>utsprecher <strong>dans</strong> Der Kaiser von At<strong>la</strong>ntis de Viktor Ullmann et Jimmy<br />

<strong>dans</strong> Mahagonny de Kurt Weill à Paris, Bucarest et Bayreuth, puis reprend<br />

Baker <strong>dans</strong> Wonderful town à Cagliari aux côtés de Kim Criswell sous <strong>la</strong><br />

direction de Wayne Marschall. 2010 sera décidément une année Kurt Weil<br />

puisqu’il sera à Toulon pour Street Scene <strong>dans</strong> une mise en scène d’Olivier<br />

Bénézech et à Reims et Metz pour interpréter Mackie <strong>dans</strong> L’Opéra de<br />

Quat’sous <strong>dans</strong> une mise en scène de Bernard Pisani.


JEAN-PIERRE LACOUR<br />

Violon solo<br />

Après des études au Conservatoire National Supérieur de Musique<br />

de Paris, couronnées par un premier prix de violon <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de<br />

Gérard Jarry, Jean-Pierre <strong>La</strong>cour se perfectionne à l’Académie Chigiana<br />

de Sienne.<br />

Il se consacre alors à <strong>la</strong> <strong>musique</strong> de chambre et fait partie<br />

successivement de l’Orchestre de Chambre de Rouen et <strong>du</strong> Quatuor à<br />

cordes Jean-Noël Mo<strong>la</strong>rd avec lequel il enregistre Boccherini, Bach (L’art<br />

de <strong>la</strong> fugue) et réalise un premier enregistrement mondial des quatuors <strong>du</strong><br />

Chevalier de Saint-Georges.<br />

Il est reçu par Daniel Barenboïm en 1980 à l’Orchestre de<br />

Paris. Son parcours musical s’étoffe avec sa participation à <strong>la</strong> création de<br />

l’ensemble Mosaïques sous <strong>la</strong> direction de Christophe Coin, avec lequel<br />

il col<strong>la</strong>bore toujours au sein de l’Ensemble Baroque de Limoges. Philippe<br />

Herreweghe l’appelle lorsqu’il fonde l’Orchestre des Champs-Elysées.<br />

Depuis trois ans, il est violon solo de l’ensemble vocal et<br />

instrumental Le Pa<strong>la</strong>is royal, dirigé par Jean-Philippe Sarcos.<br />

63


64<br />

Il est membre <strong>du</strong> Trio Euterpe composé également de Denis<br />

Bouez, alto, et Aurélien Sabouret, violoncelle, eux-mêmes membres de<br />

l’Orchestre de Paris, et vient de terminer l’enregistrement de l’intégrale<br />

des trios à cordes de Boccherini.<br />

Il a été invité au Japon en octobre 2008 et 2009 à diriger l’Orchestre<br />

Phi<strong>la</strong>rmonique de Waseda, orchestre des étudiants de l’université de<br />

Waseda à Tokyo, ainsi que l’Orchestre de l’université de Technologie de<br />

Marine de Tokyo, et l’Orchestre Symphonique de Fuchu.


ALEXANDRE DRATWICKI<br />

Directeur scientifique <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>zzetto Bru Zane à Venise, docteur<br />

en musicologie et ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome<br />

(Vil<strong>la</strong> Médicis), Alexandre Dratwicki a écrit plusieurs articles sur <strong>la</strong><br />

<strong>musique</strong> française des XVIII e et XIX e siècles. Diplômé <strong>du</strong> Conservatoire<br />

de Paris (esthétique), il a enseigné l’histoire de <strong>la</strong> <strong>musique</strong> <strong>dans</strong> plusieurs<br />

universités françaises et a été pro<strong>du</strong>cteur à Radio France (<strong>La</strong> Querelle des<br />

Bouffons et Sortez les jumelles en 2006-2007).<br />

65


66<br />

LE PALAIS ROYAL<br />

Ensemble vocal et instrumental<br />

Après avoir dirigé pendant plus de<br />

10 ans de nombreux orchestres en France<br />

et à l’étranger, Jean-Philippe Sarcos a créé<br />

en 2001 un ensemble d’un style nouveau<br />

associant un orchestre sur instruments<br />

d’époque et un chœur de jeunes chanteurs<br />

spécialisés <strong>dans</strong> l’interprétation de <strong>la</strong><br />

<strong>musique</strong> ancienne.<br />

L’orchestre se consacre à<br />

l’interprétation des répertoires <strong>baroque</strong>,<br />

c<strong>la</strong>ssique et romantique. Pour chaque<br />

époque, les musiciens utilisent des<br />

instruments différents. Le Pa<strong>la</strong>is royal<br />

favorise les présentations originales de<br />

<strong>concert</strong>s qui permettent de retrouver<br />

l’esprit de l’œuvre en <strong>la</strong> rep<strong>la</strong>çant <strong>dans</strong> son<br />

contexte historique.<br />

Une autre caractéristique de l’orchestre tient à <strong>la</strong> cooptation des<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal à Nieul-sur-l’Autise<br />

en mai 2005 au festival des<br />

Abbayes <strong>du</strong> Sud Vendée.<br />

musiciens. Issus des meilleures formations européennes, ils sont aussi<br />

choisis pour le p<strong>la</strong>isir qu’ils prennent et donnent en jouant <strong>dans</strong> l’orchestre.<br />

Ils sont réunis par leur désir de travailler ensemble, sur le long terme, <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> passion et <strong>la</strong> convivialité. Ce sont des conditions essentielles pour Jean-<br />

Philippe Sarcos.<br />

L’ensemble vocal est dédié à l’épanouissement de jeunes talents. Il<br />

permet à de jeunes chanteurs professionnels de se perfectionner, aux<br />

côtés d’un orchestre exceptionnel, à l’interprétation des différents styles<br />

musicaux et plus particulièrement <strong>du</strong> style <strong>baroque</strong>. Du fait de <strong>la</strong> fraîcheur<br />

des voix, il possède une couleur, unique par rapport aux autres chœurs<br />

professionnels, parfaitement adaptée aux répertoires anciens qui étaient, à<br />

l’époque, le plus souvent interprétés par des enfants.


Comme les instruments d’époque, les tenues rouge et b<strong>la</strong>nc que<br />

revêtent les chanteurs <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is royal pour interpréter les oeuvres sacrées<br />

rappellent celles de leurs prédécesseurs <strong>dans</strong> les chapelles royales aux XVII e<br />

et XVIII e siècles. Ces mêmes tenues sont encore portées aujourd’hui par<br />

les plus grands chœurs de <strong>musique</strong> sacrée à travers le monde : le chœur<br />

de <strong>la</strong> chapelle Sixtine à Rome, les prestigieuses formations chorales des<br />

cathédrales ang<strong>la</strong>ises, autrichiennes ou allemandes ou même le célébrissime<br />

Monteverdi Choir que dirige sir John Eliot Gardiner.<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal a enregistré les Vêpres <strong>du</strong> Saint-Esprit <strong>du</strong> Padre<br />

Soler diffusées sur Mezzo. Il se pro<strong>du</strong>it <strong>dans</strong> les plus grands festivals<br />

internationaux (Séville, Lourdes, Auvers-sur-Oise…).<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal est soutenu par <strong>la</strong> Ville de Paris, <strong>la</strong> fondation Safran<br />

pour <strong>la</strong> Musique, le groupe Télécom ParisTech et un club d’entreprises<br />

mécènes.<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal prépare actuellement un opéra intitulé Vous avez<br />

dit <strong>baroque</strong> ? sur un livret de Philippe Beaussant de l’Académie Française<br />

et <strong>dans</strong> une mise en scène de Tami Troman.<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal se pro<strong>du</strong>ira cet été <strong>dans</strong> plusieurs festivals : Festival<br />

Saoû chante Mozart, l’Été Musical Loire en Rhône Alpes et le Festival de<br />

Musique de Toulon.<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal à <strong>la</strong> Chapelle de l’École militaire<br />

en février 2004. 67


68<br />

« I have had the pleasure of attending two exceptional <strong>concert</strong>s con<strong>du</strong>cted<br />

by Jean-Philippe Sarcos, one of the Verdi Requiem with l’Academie de<br />

Musique and the other of Vivaldi and Handel with Le Pa<strong>la</strong>is royal. Both<br />

<strong>concert</strong>s were impressive in that musicians and singers showed an<br />

involvement (engagement) that was exceptional and they delivered the<br />

music with convincing style, with the highest musical standards and best<br />

of all, with lively and full hearted communication. CHAPEAU ! »<br />

JOHN NELSON<br />

Directeur musical honoraire<br />

de l’Ensemble Orchestral de Paris


ORCHESTRE<br />

VIOLON I<br />

Jean-Pierre LACOUR (solo)<br />

Cécile MILLE<br />

Camille ANTOINET<br />

Jean-Marc HADDAD<br />

VIOLON II<br />

Marie-Hélène LANDREAU<br />

Léonor de RECONDO<br />

<strong>La</strong>ura COROLLA<br />

ALTO<br />

<strong>La</strong>urent CAMATTE<br />

C<strong>la</strong>ra MUHLETHALER<br />

VIOLE DE GAMBE<br />

Julie DESSAINT<br />

VIOLONCELLE<br />

Pierre-Augustin LAY<br />

CONTREBASSE<br />

Damien GUFFROY<br />

HAUTBOIS<br />

Timothée OUDINOT<br />

Tereza PAVELKOVA<br />

BASSON<br />

Gabriel VERNHES<br />

ORGUE ET CLAVECIN<br />

Simon-Pierre BESTION DE CAMBOULAS<br />

69


70<br />

ENSEMBLE VOCAL<br />

SOPRANO<br />

Anne-Sophie ARACTINGI<br />

Marie-Lorraine BÉRARD<br />

Jennie BURKE<br />

Anne COLLINS<br />

Carole DUPOIRIEUX<br />

Lise FECHNER<br />

Axelle GLORIEUX<br />

Ann Lenaig HAMON<br />

Marie-Axelle de LA<br />

ROCHEFOUCAULD<br />

Victoire de LAJUDIE<br />

Sophie PORTIER<br />

Emilie SÉRIS<br />

ALTO<br />

Lise BREUIL<br />

Mathilde CAPELLE<br />

Perrine GIRAUD<br />

Antoine LE ROUX<br />

Charlotte MERCIER<br />

Christophe SABATTIER<br />

Emily TOPHAM<br />

TENOR<br />

Xavier ALBOUY<br />

Thibaut DAVID<br />

Teddy HENRY<br />

François JÔ<br />

Benoît PORCHEROT<br />

BASSES<br />

Geoffroy BERTRAN<br />

Pierre de BODMAN<br />

Guil<strong>la</strong>ume de CALAN<br />

Mathias JEHL<br />

Christophe MENEZ<br />

Eudes PEYRE<br />

Samuel PILOT<br />

Bertrand RENARD<br />

Pascal ROZAT<br />

Mike SOLOMON


ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE ALLEMANDE<br />

L’église évangélique allemande, située rue B<strong>la</strong>nche <strong>dans</strong> le IX e<br />

arrondissement de Paris, est appelée Christuskirche.<br />

Jusqu’à <strong>la</strong> séparation de l’Église et de l’État en 1905 <strong>la</strong> paroisse<br />

dépend <strong>du</strong> consistoire de l’Église luthérienne française. A partir de 1905<br />

elle est, comme toutes les Églises en France une association cultuelle. En<br />

1911 le bâtiment de l’église rue B<strong>la</strong>nche est complété par des salles, un<br />

bureau et l’habitation pour le pasteur.<br />

Au commencement de <strong>la</strong> guerre 1914, les églises allemandes furent<br />

confisquées et <strong>la</strong> majorité de leurs membres retournèrent en Allemagne,<br />

toutes les institutions et associations furent fermées. C’est seulement<br />

en 1927 que le pasteur put recommencer une activité paroissiale <strong>dans</strong><br />

les conditions imposées par le traité de Versailles. <strong>La</strong> crise économique<br />

mondiale touche de façon sensible <strong>la</strong> paroisse allemande. <strong>La</strong> vie paroissiale<br />

se concentre rue B<strong>la</strong>nche, les autres églises sont ven<strong>du</strong>es.<br />

<strong>La</strong> période de 1933 à 1945 représente pour <strong>la</strong> Christuskirche une<br />

phase extrêmement ambiguë et difficile. D’un coté <strong>la</strong> paroisse dépend<br />

financièrement d’un mouvement de l’église évangélique allemande proche<br />

<strong>du</strong> parti national-socialiste. De l’autre coté elle héberge des réfugiés et des<br />

personnes persécutés par le régime national-socialiste.<br />

71


72<br />

En 1945 c’est à nouveau l’effondrement : Les Allemands quittent<br />

Paris, les bâtiments sont à nouveau réquisitionnés. Heureusement ce<br />

sont trois institutions de l’Église protestante qui occupent le bâtiment<br />

rue B<strong>la</strong>nche qui devient alors un centre protestant international.<br />

C’est le 1 er septembre 1954 que <strong>la</strong> paroisse reprend officiellement<br />

son activité. <strong>La</strong> paroisse est liée contractuellement à l’organisation centrale<br />

des églises protestantes allemandes et non plus à une Église luthérienne<br />

régionale. Elle devient le lieu d’attache de tous les protestants de <strong>la</strong>ngue<br />

allemande.


BASILIQUE SAINTE-CLOTILDE<br />

<strong>La</strong> Basilique Sainte-Clotilde présente le très vif intérêt d’être <strong>la</strong><br />

première église parisienne construite au XIX e siècle <strong>dans</strong> un style ogival.<br />

C’est après douze ans de travaux qu’elle fut consacrée le 30 novembre<br />

1857.<br />

Le conseil municipal de Paris décida <strong>dans</strong> sa séance <strong>du</strong> 16 février<br />

1827 de <strong>la</strong> construction d’une église. Il demanda en premier lieu à<br />

l’architecte Jean-Nico<strong>la</strong>s Huyot (1870-1840) les p<strong>la</strong>ns d’une église dédiée<br />

à Saint Charles en l’honneur <strong>du</strong> roi Charles X.<br />

À <strong>la</strong> révolution de 1830 cette résolution tombe <strong>dans</strong> l’oubli. En<br />

1833, le nouveau préfet Rambuteau re<strong>la</strong>nce le projet en le confiant à<br />

l’architecte François-Christian Gau (1790-1853). Gau est alors chargé<br />

d’en tracer les p<strong>la</strong>ns <strong>dans</strong> un style que le nouveau préfet affectionne : le<br />

gothique.<br />

Les travaux débutent en septembre 1846 : l’église s’élève doucement<br />

avec une pierre de construction tirée des carrières de Chatillon-sur-Seine<br />

en Bourgogne. Vers 1853, Gau <strong>du</strong>t renoncer à élever les flèches comme<br />

l’avait demandé le Conseil des bâtiments civils. Les tours n’étaient pas<br />

assez solides pour supporter un tel poids... Sur l’insistance <strong>du</strong> Conseil,<br />

Gau ne put donc imaginer <strong>la</strong> façade de son chef-d’oeuvre autrement<br />

qu’encadrée de deux lourdes tours surmontées d’une balustrade.<br />

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74<br />

Au début de l’automne 1853, quelques mois avant sa mort, Gau,<br />

fatigué et résigné, céda sa p<strong>la</strong>ce à son jeune assistant Théodore Ballu,<br />

<strong>la</strong>issant au futur architecte de l’Hôtel de Ville de Paris le soin d’achever<br />

l’église.<br />

Ballu s’attaqua en 1854 à l’édification des flèches en apportant<br />

d’importantes modifications aux tours, puis augmenta l’ampleur de <strong>la</strong><br />

façade : saillie des portes plus importantes, profondeur des voussures,<br />

ornementation plus abondante, un perron de neuf marches...<br />

Le lundi 30 novembre 1857 eurent lieu l’inauguration et <strong>la</strong><br />

bénédiction de l’édifice par le Cardinal Morlot, avec <strong>la</strong> présence de<br />

Monseigneur Sacconi, nonce apostolique <strong>du</strong> Saint-Siège en France, et <strong>du</strong><br />

baron Haussmann, préfet de <strong>la</strong> Seine.<br />

Lors <strong>du</strong> quatorzième centenaire <strong>du</strong> baptême de Clovis, en 1896,<br />

année de jubilé national, le pape Léon XIII conféra à l’église les droits,<br />

privilèges, honneurs, prérogatives et insignes des basiliques mineures de<br />

Rome.


ANCIENNE ÉGLISE NOTRE-DAME DE GRÂCE DE PASSY<br />

Appelé «Passicium», Passy n’était au Moyen-Age qu’un simple<br />

hameau dont le nom apparaît pour <strong>la</strong> première fois <strong>dans</strong> une charte de<br />

1250.<br />

Au XIV e siècle Charles V autorise ses habitants à clore de murs<br />

leurs champs. Un siècle plus tard, Passy est élevé au rang de Seigneurie.<br />

En 1667 C<strong>la</strong>ude Chahu, Seigneur de Passy, entreprend de construire<br />

<strong>la</strong> chapelle Notre-Dame de Grâce dont l’édification sera achevée par sa<br />

veuve, Christine de Heurles. Initialement succursale de l’église d’Autheuil,<br />

<strong>la</strong> chapelle devient paroisse en 1672.<br />

Notre-Dame de Grâce est agrandie par deux fois (1846 et 1859)<br />

et un clocher vient agrémenter le porche d’entrée de <strong>la</strong> rue Jean Bologne.<br />

L’accroissement régulier de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rend nécessaire <strong>la</strong> construction<br />

d’une nouvelle église dont <strong>la</strong> réalisation est confiée aux architectes Hulot<br />

et Alepée. Consacrée en 1959 par le cardinal Feltin, elle se caractérise par<br />

une vaste nef d’une seule portée capable d’accueillir 1200 fidèles.<br />

L’ancienne église, dont l’état se dégradait progressivement, a fait<br />

plus récemment l’objet de travaux de rénovation. Réouverte pour Noël<br />

1996, elle a été inaugurée le 22 février 1997 par le cardinal Lustiger,<br />

Archevêque de Paris.<br />

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76<br />

REMERCIEMENTS<br />

M. l’abbé Matthieu Rougé, curé de <strong>la</strong> basilique Sainte-Clotilde<br />

M. l’abbé Antoine-Louis de <strong>La</strong>igue, curé de N-D de Grâce de Passy<br />

M. le Pasteur Markus Schaefer, église évangélique allemande<br />

Mme le Pasteur C<strong>la</strong>udia Weik-Schaefer, église évangélique allemande<br />

Mme Céline Bou<strong>la</strong>y-Espéronnier, conseiller de Paris<br />

M. le Professeur Bernard Debré, député de Paris<br />

M. et Mme Bernard Bérard<br />

M. Poi<strong>la</strong>ne, Télécom ParisTech<br />

Mme Caroline Houdot, Télécom ParisTech<br />

Mme Patricia Simonin, société Coquelicot<br />

M. Olivier Julien, société ISI<br />

<strong>La</strong> Fondation Safran pour <strong>la</strong> <strong>musique</strong><br />

<strong>La</strong> Mairie de Paris<br />

<strong>La</strong> Mairie <strong>du</strong> XVIe <strong>La</strong> Société Générale<br />

Tous les Amis et Mécènes <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is royal


MÉCÉNAT ET PARTENARIAT<br />

Depuis octobre 2007, l’association des Amis <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is royal et<br />

de l’Académie de <strong>musique</strong> agit pour promouvoir <strong>la</strong> <strong>musique</strong> c<strong>la</strong>ssique<br />

auprès <strong>du</strong> plus grand nombre. Grâce aux dons de ses membres,<br />

elle favorise le développement et le rayonnement des associations<br />

musicales qu’elle soutient.<br />

En devenant Ami <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is royal et de l’Académie de <strong>musique</strong> :<br />

- Vous soutenez des pro<strong>du</strong>ctions musicales originales, respectueuses de<br />

l’authenticité stylistique et prenant des formes souvent inédites.<br />

- Vous aidez à <strong>la</strong> diversification de <strong>la</strong> formation et à l’ouverture culturelle<br />

des jeunes ;<br />

- Vous offrez à de jeunes talents <strong>la</strong> possibilité de se pro<strong>du</strong>ire auprès de<br />

professionnels confirmés ;<br />

- Vous contribuez à combler les <strong>la</strong>cunes de l’enseignement supérieur en<br />

matière musicale ;<br />

Les particuliers 1 comme les entreprises 2 peuvent devenir Amis <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is<br />

royal et de l’Académie de <strong>musique</strong>. L’association étant éligible au dispositif<br />

de <strong>la</strong> loi en faveur <strong>du</strong> mécénat, tout don ouvre droit à une ré<strong>du</strong>ction<br />

d’impôt.<br />

Si vous représentez une entreprise, nous vous invitons à nous contacter au<br />

01 45 20 82 56 ou à amis@ensemble-pa<strong>la</strong>isroyal.com.<br />

Si vous êtes un particulier, vous pouvez remplir le coupon ci-joint et le<br />

retourner avec un chèque libellé à Les Amis <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is royal et de l’Académie<br />

de <strong>musique</strong> au 3, rue Vineuse, 75116 Paris. Nous vous enverrons votre<br />

reçu fiscal ainsi que votre carte de membre nominative par retour de<br />

courrier.<br />

77


78<br />

Je déc<strong>la</strong>re devenir Ami <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is royal et de l’Académie de <strong>musique</strong><br />

en qualité de :<br />

Adhérent : à partir de 75 €<br />

Donateur : à partir de 250 €<br />

Bienfaiteur : à partir de 500 €<br />

Ré<strong>du</strong>ction de 50 % pour une personne supplémentaire.<br />

Nom :<br />

Prénom :<br />

Adresse :<br />

Date :<br />

Signature :<br />

En devenant Donateur ou Bienfaiteur vous bénéficiez d’un<br />

coupe-file mécène pour accéder plus rapidement à vos p<strong>la</strong>ces les<br />

soirs de <strong>concert</strong>.<br />

1. Pour les particuliers. 66 % <strong>du</strong> montant des dons dé<strong>du</strong>its de l’impôt sur le revenu,<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> limite de 20% <strong>du</strong> revenu imposable.<br />

Si vous êtes redevable de l’ISF, vous pourrez dé<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> montant de cet impôt 75 % de<br />

votre don (<strong>dans</strong> <strong>la</strong> limite de 50 000 €)<br />

2. Pour les entreprises. 60 % <strong>du</strong> montant des dons dé<strong>du</strong>its de l’impôt sur les sociétés,<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> limite de 0,5 % <strong>du</strong> chiffre d’affaire.


80<br />

Le Pa<strong>la</strong>is royal - www.ensemble-pa<strong>la</strong>isroyal.com<br />

Président : Charles Bonati<br />

3 rue Vineuse 75116 Paris<br />

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Madame Henriette, fille de Louis XV jouant de <strong>la</strong> basse de viole, par Jean-Marc<br />

Nattier (1685-1766), huile sur toile, 246x185cm, château de Versailles.<br />

Jean-Marc Nattier est né <strong>la</strong> même année que Johann Sebastian Bach


Madame Henriette, fille de Louis XV jouant de <strong>la</strong> basse de viole, par Jean-Marc<br />

Nattier (1685-1766), huile sur toile, 246x185cm, château de Versailles.<br />

Jean-Marc Nattier est né <strong>la</strong> même année que Johann Sebastian Bach

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