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Marguerite Duras - Arte

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THEMA<br />

<strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong><br />

Rieuse, attentive, provocatrice, libre, généreuse, révoltée, connue, méconnue, admirée,<br />

lucide, narcissique, irritante, sincère, visionnaire, coléreuse, amoureuse, passionnée,<br />

géniale, authentique, impatiente, autoritaire, possessive, impertinente, inclassable, inlassable,<br />

folle, joyeuse, sorc i è re : <strong>Marguerite</strong>, forcément.<br />

20.45 - 00.20<br />

Jeudi 10 avril 2003<br />

Contact presse : Grégoire Mauban / Dorothée van Beusekom / Myriam Harleaux - 01 55 00 70 42 / 73 25 / 70 43<br />

g-mauban@artefrance.fr / d-vanbeusekom@artefrance.fr<br />

Retrouvez les dossiers de presse en ligne sur www.artepro.com


20.45<br />

Moderato Cantabile<br />

Film de Peter Brook<br />

(France, 1960-1h31mn) - Noir et blanc<br />

Scénario : Peter Brook, <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong>, Gérard Jarlot<br />

D’après le roman de <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong><br />

Avec : Jeanne Moreau (Anne Desbarèdes), Jean-Paul<br />

Belmondo (Chauvin), Didier Haudepin (Pierre)…<br />

Image : Armand Thirard / Son : William R. Sivel<br />

Musique : Anton Diabelli<br />

Production : Raoul J. Lévy<br />

Rediffusion le 21 avril à 00.45 et le 24 avril à 17.25<br />

L’un des romans novateurs de <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> porté à l’écran par Peter Brook, avec l’extraordinaire<br />

duo formé par Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo : une histoire d’amour impossible menée<br />

jusqu’à son paroxysme.<br />

Dans une petite ville des bords de la Gironde, Anne Desbarèdes, femme d’un grand industriel, mène<br />

une vie monotone. Elle accompagne son fils Pierre à ses leçons de piano. Celui-ci apprend à jouer<br />

un morceau “moderato cantabile” (que son professeur traduit par “modéré et chantant”). Au cours<br />

d’une de ces leçons, un cri déchirant se fait entendre dans la rue : un crime passionnel vient d’être<br />

commis dans le café voisin. En sortant, Anne Desbarèdes découvre qu’une jeune femme a été<br />

assassinée et voit l’amant meurtrier emmené par les gendarmes. Le lendemain, ne pouvant pas<br />

s’empêcher de revenir sur les lieux, elle entre pour la première fois dans le café où elle commande<br />

du vin. Un homme s’approche, Chauvin, un ouvrier de l’usine de son mari. Ils échangent quelques<br />

mots, commencent à échafauder des hypothèses sur le crime. Les jours suivants, ils se revoient, une<br />

liaison s’ébauche…<br />

Quelques heures de la folie d’une femme<br />

Poussant un long cri de désespoir et s’écroulant sur elle-même dans le café vide, Anne Desbarèdes<br />

c o m p rend que sa vie lui échappe définitivement : Chauvin vient de lui annoncer son départ, elle ne le<br />

re v e rra plus. Cette scène finale, qui fait écho au hurlement atroce entendu lors de l’assassinat de la<br />

jeune femme aux toutes pre m i è res minutes du film, est l’aboutissement d’une passion impossible entre<br />

deux êtres que les conditions et les conventions sociales séparent. La femme riche et le pro l é t a i re, la<br />

maison bourgeoise et le café, l’enfant et la mort, le crime et l’amour, sont autant d’oppositions qui,<br />

comme les touches noires et blanches d’un piano, construisent l’image de ce fossé infranchissable<br />

que tentent de combler les deux amants malheureux. Mais au-delà d’un amour contrarié, M o d e r a t o<br />

c a n t a b i l e est une tragédie durassienne par excellence : la passion d’une femme qui préfère la folie de<br />

l’inconnu à l’ennui d’un foyer sans âme. Sur fond mélancolique de paysages d’estuaire, d’arbres dénu -<br />

dés, de docks et de sirènes d’usine, Anne Desbarèdes va jusqu’au bout de son désir, c’est-à-dire ici<br />

de son désespoir ; et sous leur retenue, les deux personnages atteignent l’extrémité de leurs forc e s ,<br />

dans une tension qui va crescendo.<br />

2


22.20<br />

<strong>Marguerite</strong>, telle qu’en elle-même<br />

Un portrait par Dominique Auvray<br />

(France, 2002-1h)<br />

Textes lus et chantés par Jeanne Balibar<br />

Coproduction : ARTE France, Dune, Leapfrog, INA Entreprise<br />

Festival de Belfort - 2002<br />

Prix Michel-Mitrani, Fipa 2003<br />

Dominique Auvray a rencontré <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> en 1974 : le début d’une longue collaboration et<br />

d’une amitié indéfectible. Elle livre ici un portrait personnel de la femme composé d’archives familiales<br />

(films et photographies) et d’extraits d’émissions de télévision dans lesquelles <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong><br />

s’exprime en toute liberté.<br />

À son fils Outa qui l’interroge sur l’amour maternel, <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> répond : “C’est le seul amour<br />

inconditionnel, le seul qui ne cesse jamais. C’est une calamité.” Pensées fulgu -<br />

“Je ne sais pas<br />

rantes, dialogues inoubliables, paradoxes éblouissants, la parole de <strong>Marguerite</strong><br />

comment elle arrivait à <strong>Duras</strong> est toujours une parole de chair, à fleur de visions et de désirs, de convic-<br />

tout faire... Ses jupes, tions et de colères. Que ce soit sur sa jeunesse et sa famille (sa mère et ses frè-<br />

ses salades de lentilles res en Indochine, transposés dans Un barrage contre le Pacifique), ses amours et<br />

pour quinze personnes, ses amitiés (le groupe de la rue Saint-Benoît dans les années 50 à Paris, avec<br />

ses livres, ses films...” Robert Antelme, Dyonis Mascolo, Edgar Morin…), son travail et ses admirations<br />

(Bulle Ogier)<br />

(Madeleine Renaud et Bulle Ogier pendant les répétitions de Savannah Bay en<br />

1984) ou encore ses engagements politiques, <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> passe de la douleur<br />

à la joie, du sérieux à l’anecdotique à la vitesse de la lumière. Au fil des âges et des maisons,<br />

voici le portrait d’une femme, mère, journaliste, militante, amie, écrivain et cinéaste.<br />

3


23.20<br />

Lire et Ecrire<br />

Magazine littéraire de Pierre Dumayet<br />

Réalisation : Robert Bober<br />

(France, 1992-52mn)<br />

Coproduction : La Sept, F comme Fiction<br />

“L’événement lui-même<br />

est détruit par le livre,<br />

ce n’est jamais ce qui a été vécu.<br />

Mais le livre fait ce miracle :<br />

très vite ce qui est écrit<br />

a été vécu, a remplacé<br />

ce qui a été vécu.”<br />

(<strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong><br />

à Pierre Dumayet)<br />

En 1992, Pierre Dumayet<br />

rencontre <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong><br />

dans son appartement des<br />

Roches-Noires à Trouville. Ils<br />

re g a rdent ensemble deux<br />

entretiens télévisés de 1961<br />

et 1965, à propos du Vice-<br />

Consul et du Ravissement<br />

de Lol V. Stein, personnage<br />

capital de son œuvre.<br />

En portant avec Pierre<br />

Dumayet des regards croisés<br />

sur ces deux émissions,<br />

les souvenirs qu’ils suscitent,<br />

et sur un roman plus<br />

récent (l’Amant de la Chine<br />

du Nord), <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> évoque, avec beaucoup<br />

d’émotion, un passé qu’elle n’a jamais cessé de redécouvrir.<br />

Le Ravissement de Lol V. Stein reste pour elle,<br />

définitivement, un livre à part, inaugural, “un livre seul”<br />

dans lequel sa compréhension de la folie de l’amour et<br />

de l’abolition du sentiment trouvent leur plus juste<br />

expression. Trente ans après, elle affirme encore regretter<br />

de ne pas avoir été dans la peau de son personnage,<br />

Lol V. Stein, d’avoir pu concevoir la chose et la<br />

décrire mais de ne jamais l’avoir vécue…<br />

Robert Bober a réalisé le portrait de l’écrivain Erri De<br />

L u c a dans la collection “à mi-mots”, diffusé sur ARTE<br />

le 21 mars.<br />

4


à propos de <strong>Marguerite</strong>, telle qu’en elle-même<br />

Note d’intention de la réalisatrice<br />

J<br />

’ai rencontré <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> au détour d’un couloir, en 1974. J’étais alors assistante-m<br />

teuse d’un film de Benoît Jacquot et <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> était désemparée : elle était seule avec<br />

son film « India Song » et voulait rectifier le générique. Benoît Jacquot qui avait été son assis -<br />

tant m’a demandé si je voulais bien l’aider. Je l’ai aidée toute une journée. Ce fut le début d’une col -<br />

laboration qui allait durer plus de dix ans, et d’une amitié qui dure toujours. Ce furent « B a x t e r, Ve r a<br />

B a x t e r » en 1976, « Le camion » en 1977, « Le navire Night » en 1978, trois films que j’ai montés avec<br />

elle. Nous ne nous quittions pas ou à peine. Elle était curieuse, de tout, vous écoutait ou plutôt vous<br />

obligeait à répondre, ne laissait jamais une pensée incomplète et finissait par vous re n d re intelligent.<br />

Elle était impatiente, autoritaire, jalouse, possessive et c’était bien. Elle partageait ma vie simple -<br />

ment. Elle venait dîner souvent dans nos maisons, passait me voir dans les salles de montage,<br />

quand je travaillais avec Claire Denis, pour humer l’odeur de la pellicule à un moment où elle savait<br />

qu’elle n’avait plus l’énergie de tourner elle-même.<br />

Et puis ce fut « L’amant de la Chine du Nord » qu’elle m’a dédicacée ainsi : « Pour mon amie<br />

Dominique Auvray, pour Paul et André et Alexandre, en souvenir d’une merveille entre toutes : celle<br />

d’un passé récent encore : quand on travaillait ensemble au Cinéma. »<br />

J’ai eu envie de faire “mon” portrait de cette femme telle que je l’ai rencontrée, « telle qu’en ellemême,<br />

rieuse et sérieuse, vraie et provocatrice, attentive et catégorique mais avant tout jeune, libre,<br />

généreuse et révoltée”*. J’ai souhaité rendre la lumière de son visage, de son sourire, sa drôlerie et<br />

son impertinence. Détourner les idées fausses que les gens avaient d’elle. <strong>Marguerite</strong> aimait parler,<br />

se mêler de tout. Aussi bien de votre vie privée que de la vie du monde, de la marche des choses,<br />

du quotidien. Cette magnifique liberté qui était la sienne, elle l’exprimait en privé certes, mais aussi<br />

en public. Le ton des entretiens qu’elle donnait à la radio, à la télévision, dans les articles était le<br />

même. Il y avait urgence sur tout. Sur les enfants, sur son enfance, sur la politique et l’injustice, sur<br />

la cuisine et les maisons.<br />

Cette façon d’aborder l’écrivain qu’est <strong>Duras</strong>, sans aborder frontalement le contenu de l’œuvre, est<br />

celle que j’avais éprouvée personnellement. J’ai passé trois ans à ses côtés, fascinée, sans jamais<br />

avoir lu une ligne de ses romans ou de ses pièces. J’avais rencontré une femme exceptionnelle qui<br />

me donnait envie de vivre, de regarder, de comprendre le monde, et cela me suffisait. Quand j’ai lu<br />

pour la première fois un de ses textes, que j’ai découvert la Suzanne du « Barrage contre le<br />

Pacifique », j’ai redécouvert cette petite femme joyeuse, je l’ai vue et mon intérêt pour elle n’en a été<br />

que plus grand. C’est cette expérience que j’ai voulu faire partager à travers ce film pour donner en<br />

vie aux spectateurs de devenir des lecteurs de son œuvre. »<br />

* Jean-Marc Turine<br />

Dominque Auvray<br />

5


à propos de <strong>Marguerite</strong>, telle qu’en elle-même<br />

DOMINIQUE AUVRAY<br />

Dominique Auvray a monté les films suivant :<br />

BERTRAND BONELLO<br />

1998 "QUELQUE CHOSE D'ORGANIQUE"<br />

avec Romane Borhinger et Laurent Lucas.<br />

Production "Haut et Court".<br />

PEDRO COSTA<br />

2001 “OU GIT VOTRE SOURIRE ENFOUI ?” avec Danièle Huillet et Jean-Marie Straub<br />

2000-2001 “ JEAN-MARIE STRAUB, DANIELE HUILLET, cinéastes ” Cinéma de notre temps<br />

1999-2000 " DANS LA CHAMBRE DE VANDA" avec Vanda et Zita Duarte<br />

(Prix spécial du jury au festival de Locarno)<br />

1994 "CASA DE LAVA" avec Isaach de Bankolé, Inés Medeiros, Edith Scob, Pedro Hestnes.<br />

(Sélection officielle "Un Certain Regard" Cannes 94)<br />

(Grand prix du festival de Belfort, Meilleur film étranger du festival de Thessalonique)<br />

Produit par Madragoa Filmes, Gemini Films.<br />

CLAIRE DENIS<br />

1994 "U.S GO HOME" avec Alice Houri, Grégoire Colin, Vincent Gallo<br />

(dans la série d'ARTE , Pierre Chevalier"Tous les garçons et les filles")<br />

Produit par Ima Productions.<br />

1991 "KEEP IT FORYOURSELF" avec Sophie Simon et Vincent Gallo.<br />

Production New York: Good Machine -Ted Hope.<br />

Production Paris: Cinea.<br />

1989 "JACQUES RIVETTE, LE VEILLEUR"<br />

Dans la série "Cinéma, de notre temps" André. S.Labarthe, Jeanine Bazin<br />

Production Amip, Art production, La Sept <strong>Arte</strong><br />

1990 " S'EN FOUT LA MORT"<br />

avec Isaach de Bankolé, Alex Descas, Jean-Claude Brialy, Solveig Donmartin.<br />

(Sélection officielle du festival de Venise 1990, "Osello d'oro" pour le montage)<br />

Produit par Cinea.<br />

1988 "MAN NO RUN"<br />

documentaire sur "Les têtes brûlées", un groupe de rock-bikutsi camerounais.<br />

Production Casa Films.<br />

VINCENT DIEUTRE<br />

2000 “BONNE NOUVELLE”<br />

Production Movimento<br />

2002 “ MON VOYAGE D’HIVER” avec Itsvan Kebadjan et Vincent Dieutre<br />

selectionné au festival de Berlin 2003<br />

Production Les films de la Croisade<br />

MARGUERITE DURAS<br />

1984 assistante de réalisation de "LES ENFANTS"<br />

1978 "LE NAVIRE NIGHT" avec Bulle Ogier, Dominique Sanda / Production Les Films du Losange<br />

1977 "LE CAMION" avec Gérard Depardieu et <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong> (Sélection Officielle Festival de Cannes 77)<br />

Production Cinéma 9.<br />

1976 "BAXTER, VERA BAXTER" avec Delphine Seyrig et Gérard Depardieu<br />

Production Sunchild.<br />

PHILIPPE GARREL<br />

1984 "LIBERTÉ, LA NUIT" avec Christine Boisson, Maurice Garrel, Emmanuelle Riva<br />

(prix Perspectives, Cannes 1985) Production INA<br />

6


ALINE ISSERMANN<br />

1985 "L'AMANT MAGNIFIQUE" avec Hippolyte Girardot et Isabelle Otero /<br />

Production GPFI<br />

1983 "LE DESTIN DE JULIETTE" avec Laure Duthilleul et Richard Borhinger<br />

(Festival de Cannes, Semaine de la Critique) Production Laura Productions<br />

BENOIT JACQUOT<br />

1989 "LA DÉSENCHANTÉE" avec Judith Godréche / Production Cinea<br />

1988 "LA BETE DANS LA JUNGLE" Adapté de Henry James par <strong>Marguerite</strong> <strong>Duras</strong>.<br />

Avec Delphine Seyrig et Sami Frey, mise en scène d'Alfredo Arias./ Production INA.<br />

1988 "PORTRAIT DE LOUIS-RENÉ DES FORTS" / Production INA<br />

1987 "LES MENDIANTS" avec Dominique Sanda, Jean Philippe Ecoffey, Anne Roussel<br />

D'après le roman de Louis-René des Forêts / Production Marion Films<br />

1986 "CORPS ET BIENS" avec Dominique Sanda, Jean-Pierre Léaud, Danielle Darrieux<br />

Production Lyric International<br />

1981 "LES AILES DE LA COLOMBE" avec Isabelle Huppert, Dominique Sanda, Michele Placido<br />

(festival de Cannes, quinzaine des réalisateurs) Production Prospectacle<br />

BRUNO NYUTTEN<br />

1999 "PASSIONNÉMENT" avec Charlotte Gainsbourg, Gerard Lanvin, Eric Ruff, Liliane Rovére.<br />

Produit par Jean-Louis Livi<br />

BARBET SCHROEDER<br />

1978 "KOKO LE GORILLE QUI PARLE" (Selection officielle Cannes 1978, Un Certain Regard)<br />

Production Les films du Losange<br />

WIM WENDERS<br />

1989 "CARNET DE NOTES SUR VETEMENTS ET VILLES" avec Yohji Yamamoto (en anglais)<br />

Production RoadMovies et CCI Centre Pompidou<br />

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