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Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

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662 ESSAI<br />

ufage nous-mêmes pour accorder nos inftrumens j Se ce<strong>la</strong> , pareeque les<br />

tierces Se les fixees étant variables , n'ont pas une forme unique comme<br />

<strong>la</strong> quarte & <strong>la</strong> quinte , que nous voyons entonner naturellement tous les<br />

jours par les hommes les plus gr<strong>of</strong>liers & les moins expérimentés dans<br />

dans tout ce qui peut s'appeller mufique. Auffi les Grecs regardaient-ils<br />

les tierces & les fixtes comme des intervalles de mélodie , comme propres<br />

à être employées pour former des chants , ainfi que le ton , les demi-<br />

tons , les feptiemes , Sec. Se ces intervalles, ils les appel<strong>la</strong>ient diffbnans ,<br />

non dans le fens perverti que nous attachons aujourd'hui à ce mot , mais<br />

en ce fens , que les intervalles confonans , favoir , <strong>la</strong> quarte , <strong>la</strong> quinte<br />

Se l'octave , étant uniquement deftinés à l'accord des inftrumens , les<br />

diflonans étaient réfervés à <strong>la</strong> mélodie pour être entendus fucceflîvement<br />

pour frapper l'oreille l'un après l'autre , pour fonner deux fois , Se c'efl:<br />

ce qu'expriment les mots dif-fonant Se dia-phone 3 confacrés chez les<br />

Grecs à rendre c<strong>et</strong>te idée [a).<br />

M. de Rochefort s'autorife beaucoup d'un paftage de Gaudence , dans<br />

fon Introduction à l'harmonie , où c<strong>et</strong> Auteur diftingue les fons en omo-<br />

phones j fymphones , diaphanes & paraphones^ Se c'eft dans c<strong>et</strong>te dernière<br />

c<strong>la</strong>fte, c'eft-à-dire , les paraphones , que ce favant Académicien voudrait<br />

ranger les tierces Se les fixtes, pour en déduire <strong>la</strong> p<strong>of</strong>lîbilité de l'har-<br />

monie fimultanée chez les Grecs, par <strong>la</strong> raifon que Gaudence regarde<br />

ont prétendu qu'elle était diiïbnance. C<strong>et</strong>te contrariété d'opinions ne vient que de <strong>la</strong><br />

manière différente dont les Modernes confiderent les intervalles. En eff<strong>et</strong> , en matière<br />

de contrepoint , <strong>la</strong> quarte peut être une contenance ou une diiïbnance , félon comme<br />

elle eft employée. Or l'unanimité d'opinion , chez les Anciens , touchant <strong>la</strong> quarte ,<br />

prouve qu'ils ne confidéraient pas les intervalles à <strong>la</strong> manière des Modernes , ni re<strong>la</strong>-<br />

tivement au contrepoint , qui peut changer en diiïbnances les confonances les plus<br />

douces. Dans l'accord fol ut mi , par exemple , l'ut eft confonance ; dans fol ut re %<br />

i 1 eft diiïbnance; dans re fa <strong>la</strong>, ou re fa <strong>la</strong> fi, le. fa eft confonance; dans re fa fol fi,<br />

il eft diffonance , &c. mais en accordant un infiniment , faites réfonner enfemble les<br />

fons re <strong>la</strong>, en defeendant , ou re <strong>la</strong> en montant, vous n'aurez jamais qu'une confo-><br />

nance , qu'un de ces intervalles primitifs que l'oreille apprécie avec le plus de facilité j<br />

& ce font ces intervalles primitifs que les Grecs ont appelles confonances.<br />

(a) Il ne faut pas fe figurer que chez les Grecs le mot diffonant lignifiât, comme<br />

parmi nous , quelque ch<strong>of</strong>e de dur à entendre. « Sunto igitur inconcinni , omninà &<br />

» dijfoni ; diffbni aui<strong>et</strong>n non J<strong>la</strong>tim & inconcinni ». Bryennius , dans Wallis, QEuvreï<br />

mathématiques, vol. 3, pag. 380.

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