Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

6^2 ESSAI
n tions des nombres en général ; dans la féconde des proportions des
» confonances & des intervalles &c. ; 8c dans la troiiîeme , des proportions
» de la durée , ou du tems des mêmes fons , 8c des lignes ou notes avec
» lefquels on avait coutume de les marquer .... De forte qu'avant le
» fiecle de Jean de Murs , il y avait variété , non-feulement dans les tems
» & la mefure des fons , mais aufli dans les lignes ou les notes qui ea
s? marquaient la valeur ».
Mais ce qui prouve encore que Jean de Murs n'efl pas l'inventeur des
figures des notes , relativement à la mefure , c'eft que dans la troifieme
Partie de fa théorie de la mufique , [en parlant de la propriété des figures
par rapport aux modes de tems , il rejette le fentiment de ceux qui
difaient le contraire de ce qu'il établit. Il n'aurait certainement eu per-
fonne d'un fentiment oppofé au lien , s'il avait créé l'objet dont il traite ,
ou s'il avait feulement été le premier qui en eût traité (a).
Lambert, Abbé de S. Bertin en 1095 , enfeignait la Grammaire, la
Dialectique , la Théologie & la Mufique. Ces fciences étaient alors éga-
lement confidérées , la mufique n'ayant pour objet que de chanter les
louanges de la Divinité.
Lambert ( de St. ) fit en 1702 les Principes du clavecin, contenant une
explication exacte de ce qui concerne la tablature & le clavier, & un
Traité d'accompagnement pour plufieurs inftrumens.
Saint-Lambert _, dans fes Principes du clavecin , veut que la main droite
& la main gauche n'aient pour cet inftrument que la même clef.
Montéclair a remanié ce fyftême pour mieux l'adapter à la difpofition
des cinq lignes de la portée , & à l'étendue générale des voix.
M. l'Abbé de la CafTagne , dans fes Elémens du Chant y. a adopté ce
fyftême , 8c l'a encore étendu.
Au refte , ce fyftême a pour bafe la rranfpofuiion , & il eft devenu
tout à fait inutile par la manière fimple 8c naturelle dont on enfeigne i
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(a) Figura eft reprefentaiio vocis in aliquo modorum ordinatœ; & per hoc parer ,
quod fignare figurée debent modos , & non è contra ; lîcet quidam pojuerint quod
figura eft
reprefentaiio vocis fecundum fuum modam. Joan. de Mûris in Mu(ïc«e Theon
iiaio, parc, 3. (Voyez l'ouvrage du P, de Junailhac, pag. 173 > fuite de la note 3 )«