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Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

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ESSAI<br />

En général cependant les Italiens Tentent mieux les charmes de <strong>la</strong> mefure<br />

*i6<br />

que les Français & que les Allemands.<br />

M. Diderot rej<strong>et</strong>te tous les chronomètres prop<strong>of</strong>és jufqu'alors , parce-<br />

qu'on y<br />

fait du Mujicien &z du Chronomètre deux machines diftindtes, dont<br />

l'une ne peut jamais bien affuj<strong>et</strong>tir l'autre. Il a fans doute raifon de croire<br />

qu'il n'eft point de Muficiens qui pulfent conferver l'égalité pendant tout<br />

un morceau , & qui , à <strong>la</strong> fin de ce. morceau , fe trouvaifenr avoir battu<br />

<strong>la</strong> même quantité de mefures que le chronomètre ; mais auflî c<strong>et</strong> infini-<br />

ment ne doit pas fervir à marquer <strong>la</strong> mefure de rout le morceau , & ne<br />

doit que déterminer le mouvement fur lequel le Muficien doit commencer<br />

à <strong>la</strong> battre ; voilà tout ce qu'on peut lui demander ; c'eft ce que RoiuTeau<br />

n'a jamais voulu comprendre ., quoique M. Diderot Jui ait prouvé que le<br />

Muficien ne pouvant avoir l'œil fur le pendule pendant toute <strong>la</strong> pièce<br />

qu'il exécute , doit fe <strong>la</strong>uTer entraîner malgré lui quelquefois , & par<br />

conféquent ne jamais fe rencontrer exactement avec quelque chronomètre<br />

que l'on pût inventer. L'objection de Roufleau ne vaut donc rien , puif-<br />

que le feul avantage qu'on doive defirer dans le chronomètre , c'eft d'in-<br />

diquer au Muficien le mouvement exact dans lequel le Comp<strong>of</strong>iteur veut<br />

qu'on l'exécute , & que fon obje&ion ne regarde que <strong>la</strong> fin du morceau ; ce<br />

qui ne fait rien à <strong>la</strong> ch<strong>of</strong>e.<br />

M. Diderot adoptant <strong>la</strong> façon de penfer de Defcartes ,<br />

rend raifon, dans<br />

fes Principes d'Acouftique , du p<strong>la</strong>ifir que les confonances font à l'oreille<br />

par <strong>la</strong> fimplicité des rapports qui font entre les fons qui les forment. Le<br />

p<strong>la</strong>ifir , dit-il , diminue à mefure que ces rapports deviennent plus corn-<br />

p<strong>of</strong>és ; Se quand l'efprit ne les faifit plus , ce font de véritables dillonances.<br />

« Ainfi , ajoute Roufleau , c'eft une opération de l'efprit qu'ils prennent<br />

n pour le principe du fentiment de l'harmonie ». Et pourquoi non ? pour-<br />

quoi ne pas croire l'efprit aflez intimement lié avec l'ame , pour penfer<br />

que ce qui contente l'un , doive faire p<strong>la</strong>ifir à l'autre.<br />

Roufteau préfère le fentiment de M. Efteve-, qui prétend que les har-<br />

moniques d'une confonance concourant avec les harmoniques d'une autre ,<br />

ces harmoniques fe foutienuent mutuellement , deviennent plus fenfiblës ,<br />

durent plus longtems , & rendent ainfi plus agréable l'accord des fons qui<br />

les donnent. Ce fentiment de M. Efteve eft fans doute ingénieux ; mais<br />

nous ne croyons pas que les harmoniques foient jamais <strong>la</strong> caufe au<br />

p<strong>la</strong>ifir

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