Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

Coq
ESSAI
uvait appris de fa mère , excellente joueufe de harpe Se de clavecin à jouer
de ces inftrumens.
Il alla d'abord à Lyon , puis il fe fixa à Paris , & joua de la harpe
devant Louis XIV , qui en fut très content.
Son fils ( Pierre-Jean Burette ) eut une enfance fî valétudinaire , qu'il
pafla prefque toute fa jeunefïe fans autre occupation que celle de s'amufer
à jouer de l'épinette, Se à apprendre la mufique. Il avait tant de goût
pour cet inftrument , qu'il n'était .encore que' dans fa neuvième année
lorfqu'il fe fit entendre à la Cour , accompagné de la harpe par fon père.
Deux ans après , le Roi l'entendit encore jouer un duo de harpe avec fon
père ; & à onze ans , il le foulageait déjà en donnant quelquefois des
leçons à fa place.
Le goût de la mufique n'avait pas éteint en lui celui des autres feiences.
Il apprit prefque tout feul le Latin & le Grec ; Se l'étude de ces langues
lui fit naître l'envie d'embrafTer la profefîîon de Médecin.
À dix-huit ans , il entra pour la première fois dans les écoles publiques
.fit un cours de Philofophie } Se alla prendre des leçons aux écoles de
Médecine.
Ce fut pendant ce tems-là qu'il apprit l'Hébreu , le Syriaque , YArabe ,"
VItalien-, YEfpagnol , YAnglais Se l'Allemand , Se fut ces langues de
manière à les bien entendre dans les livres.
Enfin il fut reçu de la Faculté , remplit dignement cet état pendant
trente-quatre ans , Se fe vit pour difciples prefque tous ceux de fes
confrères qui ont le plus brillé dans Paris.
En 1705 , il entra à l'Académie des Belles-Lettres, Se en 1706, fut
nommé l'un des Auteurs du Journal des Savans ; il y travailla pendant
trente-trois ans 5 Se enfin , en 1718, il fut attaché à la bibliothèque du
Roi. On doit à M. l'Abbé Fraguier les favant'es diilertations que nous
avons de M. Burette fur la mufique des Anciens. Ce favant Abbé croyait
que les Grecs donnaient au mot harmonie le même fens que nous } Se
que, par conféquent , ils connaiflaient la mufique àplufieurs parties ; M.
Burette lui prouva qu'il fe trompait , Se que les Anciens n'entendaient
.par ce mot que l'idée des proportions.
Il démontra que les Grecs n'avaient connu que Yunijfon Se Yoctave ,'
Se
'