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Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

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j;^<br />

ESSAI<br />

Il tu eft ainfi de routes les fuites des pieds que j'ai notés j j'ai vu par-<br />

tout, avec les Artiftes & les Amateurs éc<strong>la</strong>irés, à qui j'en ai donné des<br />

exemples , l'accord des obfervations des Anciens avec <strong>la</strong> nature , & de<br />

mes exemples avec leurs obfervations.<br />

Je dois vous obferver , Monfieur , que <strong>la</strong> loi qui affervilTait les Muficiens<br />

à <strong>la</strong> quantité , ne les enchaînait pas tellement qu'ils ne pulTent jamais<br />

s'en écarter. Quintilien remarque que le rapport (a) de <strong>la</strong> brève à <strong>la</strong><br />

longue eft double ; qu'il arrive qu'une longue répond tantôt à deux brèves<br />

& plus , & quelquefois à une brève Se demie feulement. Il ajoute tout<br />

de fuite qu'il eft des mon<strong>of</strong>yl<strong>la</strong>bes bien plus lents Se plus tardifs les uns<br />

que les autres; il en donne pour exemple ces mots, fiant trijles , où»<br />

comme l'on voit , le mon<strong>of</strong>yl<strong>la</strong>be fiant exige une prononciation bien plus<br />

lente Se plus durable que dans ceux-ci , fiant actes. On lit encore dans le<br />

même Auteur ( ix , 4. ) qu'il y a des fyl<strong>la</strong>bes longues , plus longues , & des<br />

brèves plus brèves les unes que les autres j patientes , par exemple , Se divini<br />

font également comp<strong>of</strong>és de trois longues : qui ne fent cependant que le<br />

premier mot marche beaucoup plus lentement que le fécond ? C'eft dans<br />

c<strong>et</strong>te marche plus ou moins lente ,<br />

plus ou moins rapide des mêmes pieds ,<br />

que j'ai furpsis <strong>la</strong> principale caufe de l'extrême variété & de <strong>la</strong> fréquente<br />

irrégu<strong>la</strong>rité du rythme de <strong>la</strong> Mufique <strong>ancienne</strong>. Je ne pouvais faire<br />

connaître à nos Muficiens toutes les reflources que le rythme fournit<br />

pour l'imitation, ni rapprocher avec fuccès les mouvemens que les Anciens<br />

employaient de ceux dont nous nous fervons aujourd'hui fans développer<br />

c<strong>et</strong>te partie de leur Mufique ; Se je m'y fuis d'autant plus attaché, que<br />

nous n'avons encore rien de fatisfaifant à c<strong>et</strong> égard , & que M. Bur<strong>et</strong>te<br />

malgré fa fagacité Se toute l'étendue de fon érudition , eft tombé luimême<br />

dans les méprifes les plus confidérables. Je n'oublirai pas de faire<br />

obferver que toutes les fortes de mefures ont leur énergie à part , &<br />

qu'on ne peut les réduire , c'eft-à-dire les comp<strong>of</strong>er ou les fimplifier ,<br />

fans altérer l'exprefllon : voilà des ch<strong>of</strong>es dont je tâcherai de pénétrer les<br />

raifons, mais dont je m'appliquerai encore plus à donner des exemples :<br />

on doit m<strong>et</strong>tre <strong>la</strong> plupart de ces fenfations au nombre de ces perceptions<br />

fourdes que nous éprouvons fans les connaître Se fans pouvoir les appré-<br />

(a) TraB, de Comp.

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