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Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

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ESSAI<br />

trop fenfibles à l'harmonie ( de <strong>la</strong> poéfie ) ne les avaient altérés au point<br />

d'en rendre l'origine & <strong>la</strong> première lignification abfolument impéné-<br />

trables. M. l'Abbé Arnaud prouve quelle était l'extrême fenfibilité des<br />

Grecs , même pour <strong>la</strong> fimple prononciation , par c<strong>et</strong>te hiftoire que<br />

rapporte Suidas :<br />

t< Sous les fucceffeurs d'Alexandre , les Athéniens fe trouvant dans un<br />

» extrême befoin d'argent , un étranger opulent s'<strong>of</strong>frit à leur prêter une<br />

»> fomme confidérable ; mais ayant omis une feule l<strong>et</strong>tre dans un des<br />

» mots dont il fe fervit pour énoncer fa proposition , il ne fit qu'excites<br />

» <strong>la</strong> ri fée > & même l'indignation de raffembléej & fes <strong>of</strong>fres ne furent<br />

« acceptées que lorfqu'il fe fut énoncé plus correctement ».<br />

Ce favant Académicien nous allure , d'après Denys d'Halicarnaffe, que<br />

<strong>la</strong> quinte eft <strong>la</strong> mefure ordinaire du chant du difcours , c'eft-à-dire ,'<br />

que •<br />

les tons qui accompagnent le <strong>la</strong>ngage , font tous compris dans<br />

î'efpace d'une quinte , ôc que les accens s'étendent à tous les degrés qui<br />

forment c<strong>et</strong> intervalle.<br />

« L'art de <strong>la</strong> prononciation , dit Ariftote , confifte à régler fa voix<br />

» fur les différens fentimens qu'on éprouve ôc qu'on fe prop<strong>of</strong>e d'inf-<br />

»> pirer. 11 faut favoir dans quelles occafions on doit <strong>la</strong> forcer , l'affai-<br />

» blir , <strong>la</strong> tempérer j comment on doit employer les tons aigus , graves<br />

n ôc moyens , ôc de quels rythmes on doit fe fervir ».<br />

Nous avons vu avec le plus grand p<strong>la</strong>ifir , dans c<strong>et</strong>te diflertation ji<br />

que M. l'Abbé Arnaud eft anffi perfuadé que nous le fommes , que<br />

les Grecs n'ont point connu le contre- point. Il avoue cependant, page<br />

317<br />

, in-12, qu'il a cru le contraire pendant quelque tems , mais<br />

que c'eft bien moins <strong>la</strong> difficulté de concilier c<strong>et</strong>te mufique avec <strong>la</strong> dif-<br />

p<strong>of</strong>ition Se <strong>la</strong> mefure des intervalles harmoniques , qui lui a fait aban-<br />

donner c<strong>et</strong>te façon de penfer , que les réflexions qu'il a faites fur <strong>la</strong><br />

manière dont les Grecs envifagerent les arts imitateurs : manie re qui ne<br />

leur perm<strong>et</strong>tait d'adopter que <strong>la</strong> mélodie ., ôc qui leur aurait fait rej<strong>et</strong>ter<br />

l'harmonie j s'ils l'euffent connue, pareeque c'eût été anéantir le feul eff<strong>et</strong><br />

qu'ils cherchaient à produire, l'imitation. Dans les fiecles les plus reculés ;<br />

<strong>la</strong> mufique n'avait été que l'art d'employer les accens. Aulli les inftrumens<br />

furent-ils d'abord {impies & très bornés. Amphion , en augmentant le<br />

nombre des cordes de <strong>la</strong> lyre , ne changea rien aux accens j & fe$

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