Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

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ESSAI
Ayant été nommé au gouvernement de l'Egypte, il fut accufé de con-
cuffion, & même de confpiration contre fon bienfaiteur,
Condamné à l'exil, il fe tua de douleur, l'an de Rome 781 , le vingt-
quatrième de J. C. ôc le quarante-troifieme de fon âge.
On dit qu'Augufte le pleura, & s'écria : a Maître du monde, faut-il que
» je fois le feul qui ne puilfe donner à la punition de mes amis les bornes
» que je voudrais! » Eh, qui l'empêchait de lui faire grâce?
Ses traductions d'Euphorion Se fes élégies ne font pas venues jufqu'à nous.
Il était ami de Virgile, d'Ovide & de Tibulle, qui parlent fouvent de
lui Se de fes maîtrefles Joffride, Lydie, Gentia, Cloc, &c.
Germanicus, né quinze ans avant J. C. était fils de Drufus ÔC
d'Antonia, nièce d'Augufte , ôc fut adopté par Tibère , fon oncle paternel,
félon l'ordre qu'il en reçut d'Augufte. Il fut nommé conful l'an douzième
de J. C. Se commanda l'armée Romaine en Germanie l'an 14. 11 refufa
l'empire , que fes foldats voulaient lui donner. L'an 18 , il fut nommé une
féconde fois conful , Se partit pour l'Orient. Il vainquit le roi d'Arménie ,
ôc l'année fuivante mourut à Antioche, empoifoné par Pifon , peut-être par
l'ordre de Tibère , & âgé feulement de trente-quatre ans. Il avait époufé
Agcippine, petite-fille d'Augufte, dont il eut fix enfans, trois fils Se trois
filles, Néron Se Drufus, tués par Tibère , Se Caligula qui fut empereur ,
Agrippine , mère de l'empereur Néron, Drufille & Livie.
On connaît afiez les vertus de Germanicus , ôc les regrets des Romains
iorfqu'ils l'eurent perdu.
Ovide & Quintilien lui ont donné des louanges bien méritées. Il
1 compofa un grand nombre de comédie !
, qui font entièrement perdues ;
& des épigrammes fort ingénieufes, dont le ftyle porte l'empreinte du
fiecle d'Augufte. On ne conçoit pas comment il trouva le tems de com-
pofer tant d'ouvrages, ayant paffé la plus grande partie de fa vie dans les armées.
Gétulicus était bon Poète épigrammatique, mais trop obfcènej
cependant il jouiflait à Rome de la plus grande réputation.
Gratius. Ovide parle avec éloge de fon Poëme fur la chajje , (a)
dont nous avons encore le premier livre.
(a) Ou la manière de chafler avee les chiens.
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