Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

SUR LA MUSIQUE. 47;
Il eut le malheur de perdre cet habile maître , n'ayant pu ptendre que
deux ans de fes leçons j & il avait déjà fait chanter plufieurs motets fous
fa dire&ion. Il fut enfuite afTez longtems fans avoir de maître \ & même
ce qui était plus affligeant pour lui j il était fous l'autorité de gens qui
l'empêchaient de compofer.
M. l'Abbé Homet , neveu de l'ancien Maître de Mufique de Notre-
Dame , lui donna enfuite des leçons , & cependant lui défendit abfolument
la compofition , pour lui conferver une voix fuperbe que la nature
lui avait donnée.
Enfin j à douze ans 3 il fe trouva fans maître , acheva fes claffes au
collège de Beaune } fut enfuite au fcminaire d'Autun , & pendant les
deux ans qu'il y refta , compofa la plus grande partie des morceaux de
plain-chant , adoptés aujourd'hui dans prefque tout ce diocèfe.
A iz ans on l'engagea à prendre la maîtrife de Beaune. En 1769 j
dès qu'il fut Prêtre , il fit une Méfie > qu'il apporta à Paris à M.
d'Auvergne , Surintendant de la Mufique du Roi. Cet habile maître l'en-
couragea à travailler , & lui fit faire fous fes yeux un motet pour le
Concert fpirituel.
C'eft à cette époque que M. l'Abbé Roze a commencé à fe faire con-
naître \ 8c l'exécution de ce motet lui valut la maîttife de la Cathédrale
d'Angers, qu'il a gardée cinq ans.
En 1775 , il fut nommé à la maîtrife des SS. Innocens , & depuis ce
moment il a donné plufieurs motets au Concert fpirituel. On a toujours
remarqué que quoiqu'il ait pris un ftyle moderne , il ne s'eft jamais
écarté de la noblefie qui convient à la mufique d'églife , & s'eft toujours
attaché à l'expreflîon , chofe bien négligée depuis quelque tems. Voilà la
juftice que les Journaux lui ont rendue.
M. l'Abbé Roze eft un des meilleurs maîtres de Paris , pour enfeigner
le goût du chant.
Nous avons de lui un fyftême d'harmonie , par lequel il prétend feu-
lement aider celui qui veut apprendre l'harmonie , en lui offrant des
principes méthodiques & fi clairs , que des enfans de huit ans n'y trouvent
aucune difficulté. Souvent d'habiles Compofiteurs ne favent point enfei-
gner les commençans , faute de s'être faits à eux-mêmes une méthode des
principes que fouvent ils ne pofTédent que machinalement. Ce fyftêms
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