Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

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ESSAI
II acquit d'abord un nom par fon talent pour le vîolofi. Il fut le rivai
& l'ami du fameux Guignon , qui tenait alors le premier rang dans fon
art. Ils exécutaient au concert fpirituel , Se variaient avec beaucoup de
goût une foule de petits airs en duo, qui faifaient le plus grand plaifir
à entendre.
Il compofa des fonates de clavecin Se des fymphonies qui commen-
cèrent à lui faire un nom , comme Compofiteur , Se depuis il excella dans
le '^enre des motets , qui lui méritèrent la place de Maître de Mufique
de la chapelle du Roi. Il dirigea avec diftinéhon le concert fpirituel pour
Madame Royer , après la mort de fon mari. Ses opéra le mettent dans la
clalfe des Compofiteurs diftingués qui ont travaillé pour l'Opéra.
Bon mari , bon père , bon ami , il emporta les regrets d'une femme
( Mademoifelle Boucon ) célèbre par fes taiensgKmr le clavecin Se pour la
peinture , d'un fils qui aime ies arrs & les CT^Pfe avec fuccès j & de fes
amis qui n'oublieront jamais fa fociété douce, honnête Se agréable. Il
mourut à fa maifon de Belleville , près Paris, le 8 Octobre 1771.
Moncîonville a donné à l'Opéra , en 1742 , lsbé , paroles de la Rivière ; I
en 1749 j le Carnaval du Pamajfe , paroles de Fufelier; en 1753, Titon
& l'Aurore, paroles de l'Abbé de la Mare j en 1754, Daphnis & Alti-
fnadure , opéra languedocien dont il a fair les paroles j en 1758 , les Fèces '
4e Paphos , paroles de l'Abbé de Voifenon,
Mongenot ( Pierre-Jofeph ) , né à Befançon , eft venu à Patis en*
1749 , Se s'eft établi à Verfailles, où il a demeuré pendant quelques
années avec M. Blanchard , Maître de Mufique de la chapelle du Roi.
C'eft pendant ce tems qu'il a fait enflndre plufieurs motets de fal
compofition devant LL. MM. Ils eurent aifez de fuccès pout que lesl
maîtres alors en place lui raient efpérer de pouvoir les remplacer. Les 1
circonftances ne s'étant pas trouvées favorables à ce deffein , il s'en tint
à 1 inftru&ion des Pages de la Mulique de la chapelle. Il a formé des I
fujets qui lui ont fait honneur.
Depuis ce tems , il s'eft attaché à une maifon illuftre , où il a travaillé"
pendant vingt-deux ans à différentes éducations , pour lefquelles il jouit
d'une penfion de retraite.
Cette occupation ne l'a pas empêché de cultiver la compoiïtion. Il a
travaillé