Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

SUR LA MUSIQUE. 39 s
Bournonville était élevé de Bernier , & a compofé dans le genre de fou
maître pluileurs motets qui ont été imprimés par Ballard.
Eousset ( Jean-Baptifte de ) , né à Dijon en i66t , 5c mort à Paris en
1725 j était Maître de Mufique de la chapelle du Louvre , 6c de celles
des Académies Françaifes , des Sciences & des Inlcriptions. Sa manière de
chanter était fi agréable, qu'il fit à Paris une grande fortune } enchan-
tant des airs que perfonne ne compofirit mieux que lui.
Pendant trente-quatre ans il donna au public un livre d'airs , dont
plufieur-s plaifent encore de nos jours, & font ttop connus pour. que
nous ayons eu befoin d'en tranfcrire quelques-uns.
De Boulfec fit auiîî plufieurs beaux motets qui augmentèrent fa réputa-
tion. Sa voix auiîî agréable que fa figure , ne contribuèrent pas peu à fa
fortune»
11 laiffa deux fils j dont Drouart de Bouffef naquit à Paris , le onze Dé-
cembre 1703 , & reçut de fon père la meilleure éducation. Il commença
par fe livrer au delîîn & à la peinture ; mais il les quitta bientôt pour
ne s'occuper que de Mufique. Bernier fut fon maître } & l'on fait que c'eft
de fon école que font fortis nos plus habiles Compofueurs avant Rameau.
De Bouffet n'avait que vingt-deux ans ," lorfqu'après la mort de fon père ,
il fat nommé Maître de Mufique des Académies des Sciences & des
lnfcriptions. Une lettre que Bernier écrivit à l'Abbé Bignon , raflura les
Académiciens fur la jeunefle de leur nouveau Compofiteur. Le premier
motet qu'il leur donna , fit concevoir de lui les plus flatteufes efpérances.
Cependant l'Académie Françaife , à lat follicitation de Fontenelle j crut
devoir accorder à Dornel , Organifte de Ste. Geneviève , la place de
Maître de fa Mufique , qui était due au jeune de Bouffet , d'abord à titre
d'héritage , &: peut-être plus encore à titre de mérite. Depuis ce tems
jufqu'en 1759, de Bouffet fit exécuter tous les ans de nouveaux motets
qui prouvèrent fon talent.
Le célèbre Calviere lui avait montré l'accompagnement, & l'avait dé-
cidé à cultiver l'orgue. Il devint bientôt Organifte de S. André } où
tous les Amateurs allaient l'entendre. Qu'on nous permette ici une petite
digreffion fur l'art de l'Organifte , art merveilleux , qui n'eft fans doute
pas afTez connu du public. Il faut qu'un excellent Organifte foit inflruit
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