Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

SUR LA MUSIQUE. ±9
aimait. Ses concitoyens lui érigèrent un tombeau (a) d'ans l'hippodrome de
Thèbes , que Paufanias nous apprend avoir vu ; ainiî qu'à Delphes , la
chaife de fer dans laquelle il s'affeiait pour chanter des hymnes en
l'honeur d'Apollon. Sa mémoire était iî refpectée , que quand Alexandre
prit la ville de Thèbes, il donna des ordres pour épargner la maifon & la
famille de Pindare {b). Avant lui , les Lacédémoniens en avaient fait autant-},
car avant de livrer cette ville au pillage, ils avaient fait écrire fur fa porte :
Abjlene^-vous de brûler cette maifon; c'était la demeure de Pindare.
Il n'y a point d'Auteur dont on ait dit tant de bien & tant de mal.
Cependant il a toujours été nommé le prince de la poéfie lyrique.
On ne peut lui contefter la fublimité , l'élévation , la force , l'énergie , la.
précifion, la brièveté, l'harmonie, le nombre, le feu, 1'enthoulîafme , &c.
On lui reproche fes écarts , Ta hardiefle de fes penfées 8c de fes expreflions y
êc fur-tout fon obfcurité , qui n'eft peut-être que l'ouvrage du tems.
Le tombeau de Pindare était à Thèbes , au milieu de la. lice pour la
courfe des chevaux*
Platon. Ce fameux Philofophe fit des vers héroïques & erotiques;
dont il nous refte encore quelques fragmens. Voye^ fon article au chapitre
des Auteurs Grecs qui ont écrit fur la Mufique.
Il y eut un autre Platon, Poète comique fort eftimé. On lit avec plaifir
les fragmens qui nous relient de lui.
1 —
P'ratinas , fils de Pyrronide, était né vers l'a foixante-dixieme olym--
—"~— * in
{a) Les honeurs qu'ils lui rendirent furent tardifs, car ils l'avaient condamné à une-
amende considérable ; mais les Athéniens indignés , lui donnèrent une fomme d'argent
beaucoup plus forte que celle à laquelle il était condamné , & lui élevèrent une îtatue?
aaagniflque.
$) Alexandre , comme un lion ,
Fond fur Thèbes épouvantée.
Qu'épargne-t-il ? une maifon ,,
Que Pindare avait habitée.
De ce Poète ingénieux,
Il n'ofa fouiller l'héritage.
a II brifa les autels des Dieux j.
Mais il refpecta leur langage»-