Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

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ESSAI
mars 1717 , fut enterré dans l'abbaye de Weftminfter. On trouve dans les
écrits de ce génie fublime plufieurs partages fur la Mufiquej mais entr'autres
une analogie entre la lumière Se' les fons , qui eft bien ingénieufe. En voici
le précis.
« Les couleurs que forme un rayon du foleil , rompu par le prifme,
» étant reçues fur un papier, elles font au nombre de fept principales,
» Se bien diftinétes , qui fe difpofent dans cet ordre : rouge , orangé ,
» jaune, verd , bleu , indigo, violet (a). Mais les efpaces qu'elles occupent
» fur le papier ne font pas égaux , Se fe trouvent dans la même raifort
» que les nombres qui expriment les intervalles des fept tons de la Ma-
li fique. Il eft naturel que les différentes modifications de la vue & de
» l'ouïe le répondent. M. de Mairan a conjecturé que cette convenance
»> pouvait encore aller plus loin. Le fluide où fe répand la lumière, Se
»j qui en eft le véhicule pour la portera nos yeux, eft différenr de celui
« qui eft lé véhicule du fon ; celui-ci eft l'air proprement dit , & l'autre
» une matière éthérée incomparablement puis fubrile : ce qui doit caufer
» dans le fyftême de Newton , les différentes couleurs Se leur différent
•> degré de réfrangibilité j ce font des particules ou, fi l'on veut, des
35 globujes de cet éther , qui , à caufe de leur différente confiftance oU
» de leur différente groffeur , fe meuvent ou frémilfent différemment _, Se
» avec des vîteffes inégales. De même il y aura dans l'air des particules
» d'un reffort différent , qui par conféquent feront en moins de tems
»» un même nombre de vibrations. Chacune ne fera donc à l'uniffon qu'avec
» les corps fonores , qui feront leurs vibrations dans le même tems qu'elle,
t> Se elle ne frémira que quand elle fera ébranlée par eux. 11 y aura dans
» l'air des particules pour chaque ton , comme il y en a dans l'éther pour
»> chaque couleur } Se il ne fera plus étonnant que l'éther tranfmette en
« même tems , fans confufion , différentes couleurs , ni l'air différens tons.
» 11 eft vrai que ce que M. de Mairan fuppofe ici , la tranfmiflîon de
» chaque ton , doit fe faire en des tems différens ; mais il eft clair aufîi
» que cette différence doit être abfolument infenfible à l'oreille. Pour le
»5 bruit, qui eft l'affemblage &'le mélange de tous les tons, comme la
(a) Qui répondent félon le Père Sacchi â /?» ff», /à, fol t la, fi , ut ; 3c félon nous
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