Essai sur la Musique ancienne et moderne - National Library of ...

142 . ESSAI
Démocrite, d'Abdére en Thrace, était d'une famille illuftre. Aptes
la mort de fon père , il eut pour fa part fix mille écus environ , qu'il dépenfa
en peu de temps ; il fut difciple des Mages Se des Chaldéens ; Xerxès (a)
lui en ayant laifle plufieuts lorfqu'il logea dans la maifon de fon père. Il
aprit d'eux l'aftrologie & leur théologie. Il fut enfuite difciple de Leucipe
Se d'Anaxagore.
Il alla auili en Egypte pour aprendre la géométrie des Prêtres d'Ifis.
S'étant amufé à prédire l'avenir , il rencontra par hazard plufieurs fois fi
jufte j qu'on le jugea digne des honeurs divins.
Mais une loi de fon pays , portant que celui qui aurait dépenfé; fon patri-
moine, ne pourait y avoir de fépulture ; & fe trouvant dans le cas d'éprouver
cette loi , il elïaya de réparer fes pertes en lifant publiquement (es ouvrages.
Efeétivement après avoir lu fon grand Dïafcome , le meilleur de tous ceux
qu'il avait fait , il reçut en préfent cinq cens talens , Se fe retrouva plus
riche que jamais. On lui éleva même des ftatues d'airain, Se après fa mort,
on lui fit de magnifiques funérailles. Il avait alors cent neuf ans. On ignore
l'année de fa mort, mais on fait qu'il vivait dans la 80 e olympiade, 460 ans
avant J. C.
Il a compofé cinq livres de Philofophie morale j vingt-fept de la Naturele j
treize des Mathématiques , fept de la Mufique (r») 8c fix de la Médecine.
Denys d'HalkamafTe , qu'il ne faut pas confondre avec l'hiftorien ,'
nuis dont il était defeendant , compofa vers l'an de J. C. 1 20, fous l'empire
d'Adrien , ÏHiJloire de la Mufique ^ en trente-fix livres (c) , les Comen-
îaires de la Mufique , en vingt-quatre , Se les inftitutïons de la Mufique t
en vingt-deux. Il avait encore compofé d'autres ouvrages fur cet art, dans
lefquels il parlait de la Mufique, telle que Platon l'entendait, des joueuts
de flûte, de cythare Se des autres inftrumens.
» " " .ii.
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(a) Xerxès pleurant un jour avec excès la mort d'une de Ces femmes , « Prince , lui dit Dé-"
» mocrite, je vous promets de vous confoler,enfaifant revivre l'objet de vos larmes, pourvu
» que vous trouviez trois perfones qui n'aient éprouvé aucune adverfité pendant leur vie. »
Cette réflexion fenfée calma un peu le monarque.
(£) Voye\ Diogène-Laerce.
(c) Il a comenté tous les paffages de Platon, qui ont raport à la AJuiïque, & Ie cornbsK
Couvent avec raifon.
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